Test terrain du génialissime Canon EOS R8… à Paris

Après le test du Canon EOS R6 Mark II en février et celui de l’EOS R7 en aout ; j’étais impatient de tester leur nouveau petit frère : le Canon EOS R8… Que l’on décrit comme un remplaçant, à la fois du Canon EOS R (testé ici et toujours intéressant) et du Canon EOS RP, par son encombrement minimal et son prix serré… Tout en embarquant le capteur Full Frame de 24 Mpix. du Canon EOS R6 Mark II qui toutefois : ne sera pas stabilisé dans le cas de l’EOS R8.

Proposé initialement à 1.799 € boitier nu : ce canon EOS R8 (24 Mpix) est situé à mi chemin du tarif initial de ces deux là. Rappelons qu’à son annonce l’EOS R (33 Mpix) était proposé à 2.499 € mais on le trouve désormais pour 1.400 €… Et l’EOS RP (26 Mpix) initialement lancé à 1.499 € est désormais aux alentours de  1.000 €.

Mon avis est que le tarif des deux « ancêtres » devrait être revu, suite à la commercialisation de l’EOS R8 : qui n’est pas si cher finalement (et dont le prix baissera progressivement)…. Surtout si vous optez pour le kit incluant le RF 24-50 mm compact que je trouve super intéressant… J’ai testé de préférence l’EOS R8 avec des objectifs « petit budget » qui restent cohérents avec son prix : RF 24mm F1.8 Macro IS STM, ou RF 15-30mm f/4.5-6.3 IS STM, ainsi que RF 24-105 mm f/4-7.1 IS STM… Ou RF 100-400mm F5.6-8 IS USM (test à venir). Et j’ai aussi eu la chance de l’utiliser avec le RF 135 mm f/1.8 L IS USM dont je parlerai bientôt.

• Le tarif initial boitier nu : Canon EOS R8 boitier nu : 1.799 € (lien Digixo) : …

• En kit à 1.999 € avec RF 24-50mm f/4.5-6.3 IS STM qui n’est pas ridicule : je possède d’ailleurs son cousin, le RF 24-105 STM (testé ici).

• Et malheureusement pas de kit avec le RF 24-105 mm f/4-7.1 IS STM ce qui est surprenant (mais cela pourrait changer).

Pour commencer : un détour par la page du Canon EOS R8 et le détail de ces spécifications…  Et pensez surtout à parcourir l’indispensable manuel en ligne du Canon EOS R8, dont vous apprécierez l’efficacité grâce aux illustrations et vignettes systématiquement affichées… Comparez ce manuel avec d’autres : par exemple le chapitre consacré à la connexion à un Smartphone chez Canon, chez Sony, puis chez Nikon (qui fait plus d’efforts que Sony).

A noter que tous les modèles EOS précédents ne profitent pas d’un manuel en ligne (dans ce cas seul le manuel en .pdf peut être téléchargé : à l’ancienne)… Vous trouverez sur le site canon.fr la Home page de tous les « manuels en ligne » disponibles. Très utile, notamment si vous souhaitez comparer certaines fonctions de l’EOS R8 avec par exemple : l’EOS R6 Mk2 dont voici le manuel en ligne… Ou avec l’EOS R5 dont voici le manuel en ligne.

Je vous suggère aussi de lire le récent Test de l’EOS R6 MkII : car vraiment on peut « hésiter » entre l’EOS R8 et l’EOS R6 Mark II… Et tant qu’on en parle, lire également le test de l’EOS R6 écrit en juillet 2020 : une alternative moins coûteuse mais toujours « dans le coup ». On le trouvera encore pendant quelques temps : ici pour 2.199 € ; ou là pour 2 199 €.

Le zoom « minusculissime » qui lui donne tout son sens : RF 24-50mm f/4.5-6.3 IS STM

Pour accompagner l’EOS R8 en kit, Canon a conçu un « minusculissime » zoom repliable : le RF 24-50mm f/4.5-6.3 IS STM, dont la stabilisation est donnée pour 4,5 stops (rappelons que le capteur de l’EOS R8 n’est pas stabilisé). Mais utilisé avec un capteur stabilisé : ce RF 24-50 mm peut donner un gain de 7 stops. Il est incroyablement léger et compact, ce qui permet de glisser l’ensemble dans n’importe quel sac de ville… 

Il n’est pas très lumineux, mais pensez à le compléter avec un RF 24 mm f/1.8 IS STM par exemple. Sa distance minimale de mise au point est de 30 cm et le grossissement maximal de 0,19x. Le diamètre de filtre est de 58 mm. Toutefois sa plage focale minimale risque de frustrer quelques photographes, d’autant que le RF 24-105 mm f/4-7.1 IS STM ne semble pas proposé en kit avec l’EOS R8. Je reviendrais sur ce RF 24-50mm STM plus tard : quand j’aurais eu du temps pour le tester. Toutefois ma première impression a été positive : on peut le déplier sans effort… Son mécanisme de rétractation semble solide et bien conçu, même si l’ensemble reste très léger. Trop léger pour vous peut-être ? Mon avis est que « ça se tente » quand même, car son prix en kit ne revient qu’à 200 € : donnez-lui une chance de vous surprendre. Mon avis a toujours été que « Le meilleur appareil est celui que l’on peut avoir toujours sur sois »…

EOS RP EOS R8 ← GLISSEZ → Canon EOS R8 : 133 x 86 x 70 mm – 461 g. Canon EOS RP : 133 x 85 x 70 mm – 485 g. Canon RF 24-50mm F4.5-6.3 IS STM : 270 g.

EOS R EOS R8 ← GLISSEZ → Canon EOS R8 : 133 x 86 x 70 mm – 461 g. Canon EOS R : 136 x 98 x 84 mm – 660 g. Canon RF 24-105mm F4.0-7.1 IS STM : 395 g.

Premiers contacts et prise en main

Commençons par le début, puisqu’il s’agit d’un tout nouvel appareil : immédiatement il surprend par sa finesse et sa légèreté. Comme vous le voyez sur notre « animation » ci-dessous : l’EOS R8 reprend de très près la « formule » de l’EOS RP… Pourtant la prise en main est bonne, bien que un peu moins confortable que celle d’un EOS R6 Mark II. Mais elle reste tout de même « étonnamment solide » : grâce à une poignée bien creuse et très bien dessinée. Comme il n’est pas trop haut, le petit doigt des « grandes mains » dépassera légèrement en bas. Mais pour mes mains « standard » ça va très bien… On regrette un peu que le revêtement soit moins doux au toucher et moins agréable et raffiné que celui de l’EOS R6 MkII. Ce boitier fait un peu plus « plastique » que son grand frère, impression renforcée par son poids minimale de 461 gr. seulement (on ne peut pas tout avoir en même temps)…

Premier changement pour l’utilisateur habitué des EOS R et précédents reflex EOS, le bouton de mise sous tension est désormais à droite : comme sur l’EOS R6 Mark II, sur l’EOS R7, l’EOS R10, ou l’EOS R50… Ce qui est bien mieux. Toutefois les premiers temps, il faut mémoriser que bouton tourné « totalement » à droite : appareil allumé. Et bouton « totalement » à gauche : appareil éteint. Et ignorez la position « au centre » qui est « Lock »… Pourquoi une position Lock : elle empêche tout changement de réglage…C’est utile en studio, ou lorsque vous prêtez l’appareil à votre grand mère : en lui préparant des réglages…

Vous passerez peut-être par une période transitoire si vous utilisiez un précédant EOS (notamment l’EOS R) dont le commutateur ON / OFF était à gauche… Il faut dire que c’était le cas depuis l’EOS 7D en 2009 (relire test terrain de l’EOS 7D) et cette habitude a été intégrée depuis toutes ces années.

La tentation sera grande au début : d’éteindre l’appareil en « basculant » la molette de l’épaule gauche du boitier. Mais surprise : sur l’EOS R8 cette molette de gauche bascule du Mode PHOTO à VIDEO, ce qui est un progrès pour la plupart des gens, sauf pour moi qui filme rarement… J’ai donc fini par « bloquer » ce bouton avec un bout de « gaffer »  : pour éviter de me retrouver en position Vidéo après avoir cru éteindre l’appareil. Une fois la période d’apprentissage passée : je supprimerai ce bout de gaffer. Et l’on considérera cette évolution, définitivement comme un progrès.

Autre avantage de ce petit boitier, on peut tourner la Molette des Modes avec son pouce directement. Elle est « enfoncée » dans le capot et ce dernier est ajouré à l’arrière, laissant « affleurer » la molette sous le pouce… Je trouve ça impeccable et on aimerait avoir ce design sur tous les EOS R. Elle se laisse piloter exactement comme l’unique molette arrière : placée en haut du boîtier qui pilote la « correction d’exposition ». Ces deux Molettes sont suffisamment fermes : donc aucun risque de changements de Mode intempestifs, ni de correction d’exposition involontaire.

Bien entendu dans cette game de prix : pas de « Roue codeuse » plate comme sur les boîtiers « semi pro ». Toutefois on sait comment s’en accommoder : ce n’est pas rédhibitoire (on a vécu tant d’années avec seulement deux molettes sur nos reflex sans se plaindre)… La carte mémoire étant située dans la trappe batterie : changer de carte est moins pratique sur pied (et l’ouverture de la trappe force l’extinction de l’appareil).

Certains trouveront peut-être qu’il est plus difficile de s’en passer : pas de Joystick pour piloter les collimateurs AF… Toutefois l’AF a fait de tels progrès (on va en parler) : que l’on a de moins en moins souvent besoin de déplacer sois-même les collimateurs. Faites plutôt confiance aux grandes zones Automatiques. J’ai tout de même reprogrammé les 4 touches du « pad central » afin de déplacer directement les collimateurs : juste au cas ou.

Autre petit regret : je regrette que Canon n’ai pas ajouté (comme sur l’EOS R7 ou le minuscule EOS R50) : une petite touche ISO à l’avant, avec une sérigraphie ISO. C’était si bien ! Mais je me suis débrouillé autrement (j’ai reprogrammé la touche vidéo à cet effet, lire plus bas). Pas de bouton AF/MF non plus sur le boîtier (on le trouve uniquement sur l’EOS R7 et sur l’EOS R10 ; car ils utilisent plus souvent des objectifs RF-S qui en sont dépourvus)… Au final, quand on voit tout ce qu’embarque (et tout ce que sait faire) un boitier aussi minuscule que l’EOS R8 : on se demande pourquoi l’EOS R (ci-dessous à droite) : n’était pas un peu plus compact ?

Quelques personnalisations : conseillées…

On retrouve le plus essentiel heureusement… A savoir le nouveau bouton On/Lock/Off : désormais accessible de la main droite (ce qui est vraiment excellent lire en détail : changement de position du bouton ON / OFF). Et bien entendu : la touche « Mfn » juste en avant du déclencheur : qu’il est indispensable de reprogrammer pour le « Changement directe » de Méthode de sélection de collimateurs (comme sur tous les EOS, je le répète à chaque fois).

• J’ai en priorité paramétré le bouton AF-ON pour le « Début/arrêt suivi AF de Zone Entière » : un paramètre impératif également selon moi, si l’on veut exploiter cette nouvelle fonctionnalité apparue avec les EOS R7 et EOS R6 Mk2 (dans le manuel : AF servo suivi zone entière).

• J’ai ensuite paramétré comme d’habitude la toute « étoile » (habituellement mémorisation d’expo), afin de basculer rapidement de One-Shot à Servo (mais elle ne sait pas encore passer en Ai-Focus : problème déjà remarqué avec l’EOS R6 MarkII).

• Faute de pouvoir le faire avec un autre bouton (j’ai déjà changé tous les autres) : j’ai personnalisé le Bouton Rouge de la vidéo pour accéder au changement directe d’ISO (car il n’existe pas de bouton ISO spécifique sur ce boîtier). Ce bouton vidéo ne me manquera pas : car il existe désormais un curseur Photo / Vidéo sur l’épaule gauche du boitier : une fois passé en Mode Vidéo, on découvre que ce bouton rouge Vidéo permet de lancer l’enregistrement. C’est parfait.

Pour le reste: il manque quelques petit boutons bien entendu. Pas de « testeur de prof. de champs » à l’avant par exemple, mais on peut s’en passer aussi (en demandant la simulation de celle-ci dans les options du viseur dans le Menu « Afficher Simulation » dans le 9em Menu Rouge).

Comme les boutons moins nombreux : on ne pourra programmer leurs fonction aussi « précisément » que sur un EOS R6 MkII… Par exemple : après avoir personnalisé tous les boutons dont j’ai besoin, il n’en restait plus un de disponible pour « centrer le collimateur » (ce que je programme habituellement sur le bouton SET au centre du Pad). Mais celui-ci sert déjà à afficher le Quick Menu (il manque donc un bouton Quick Menu spécifique à l’arrière). Rien de grave : cela ne m’a pas empêché de plier l’EOS R8 à ma main… Et (au besoin) je me débrouillerai bien avec les 4 touches du Pad pour recentrer les Collimateurs.

Quelques bizarreries à signaler, par exemple il est déconseillé de reprogrammer le bouton « Collimateurs AF ». Car si on le fait : il devient impossible de l’utiliser pour zoomer en mode revue des photos. Autre chose : dans les options de Mode d’acquisition (cadence) : choisir « Hte vitesse en rafale » donne une 6 im/sec… Et « Hte vitesse en rafale +  » donne exactement le même cadence (lire plus bas). Ils ont oublié de supprimer cette position, qui n’existe plus avec cet obturateur. Mais que ces détails ne vous inquiètent pas : l’ergonomie de l’EOS R8 est excellente et suffisamment personnalisable…

Fiche technique (spécifications complètes du Canon EOS R8)

Similitudes et différences entre Canon EOS R8 et Canon EOS R6 Mark II (testé ici)

Je connais beaucoup d’utilisateurs qui envisageaient initialement l’achat d’un Canon EOS R6 Mark II ; mais très étonnés par tout ce que cet EOS R8 sait faire, hésiteront peut-être à se rabattre vers le moins coûteux des deux… Choisir l’EOS R8 permet d’économiser 1100 € dans le cas du « boitier nu » : ce qui permettra l’achat d’un, ou de plusieurs objectifs… Et rappellerez-vous : en photo ce qui compte c’est l’objectif… Voyons donc rapidement quelques points « communs » entre l’EOS R8 et l’EOS R6 Mark II… Oui : cet EOS R8 est une « petite merveille » qui en offre beaucoup pour pas trop cher. Lorsque l’on voit cette liste impressionnante de fonctions héritées de l’EOS R6 Mark II : on comprend que l’on a changé d’époque, depuis l’EOS R et l’EOS RP, y compris concernant les caractéristiques vidéo… 

• Le Canon EOS R8 ne coûte que 1.799 € boîtier nu… Alors que l’EOS R6 Mark II coûte lui 2.899 € toujours boîtier nu. Vous économisez donc 1.100 € sur l’achat du boîtier nu (en ce mois de mars 2023) : de quoi vous offrir un bel objectif, ou plusieurs petits…

• L’EOS R8 est beaucoup plus léger et plus compact : les photographes de voyage apprécieront ce poids minimal de seulement 461 g. qui est remarquable. Alors que l’EOS R6 Mark II est plus classique disons : avec ses 670 g.

• L’EOS R8 profite du processeur Digic X : le même que l’EOS R6 MkII, l’EOS R5 ou l’EOS R3. C’est ce puissant processeur qui assure une grande partie des performances de ses grands frères (lire : évolution des générations de processeurs DIGIC). Les EOS R et RP étaient équipés de DIGIC 8.

• L’EOS R8 conserve les cadences de 20 et 40 im/sec avec l’obturateur électronique (détails par ici)… Mais avec un buffer plus court. Toutefois c’est moins impressionnant pour les vitesses intermédiaires : 3 et 6 im/sec. seulement (lire ci-dessous).

• L’EOS R8 profite du Mode rafale RAW : qui permet la fonction de « pré capture » : 0,5 sec. avant le déclenchement. Comme sur l’EOS R6 Mark II on pourra également supprimer d’un coup toute une séquence de photos (hyper pratique).

• L’EOS R8 profite d’un système de Menus identiques :  une petite merveille ces Menus Canon, sans cesse améliorés. Avec leurs Menus personnalisables, ils ont toujours quelques années d’avance sur la concurrence qui peine à rivaliser.

• L’EOS R8 profite d’un système AF équivalent : l’AF et son ergonomie sont devenue le point fort de Canon qui a rattrapé Sony dans les grandes lignes (et peut-être même dépassé Sony dans certaines circonstances)… Les autres marques restent un cran derrière : en embuscade.

• L’EOS R8 profite du système Anti Flickering le plus récent : dans le manuel parcourez : Prise de vue anti-scintillement et aussi Prise de vue anti-scintillement haute fréquence. Exactement comme sur l’EOS R6 Mark II.

• L’EOS R8 profite du bracketing de mise au point : qui désormais permet la création dans l’appareil : du fichier finalisé « fusionné » qui empile toutes les images à la mise au point décalée. Même si je persiste à préférer opérer en RAW dans Lightroom et Photoshop.

• L’EOS R8 profite dans le viseur de la « Simulation de viseur Optique » : comme l’EOS R6 MkII, comme l’EOS R7 et l’EOS R3 (page du manuel en ligne ici) il tente de reproduire l’effet d’un viseur optique… Toutefois, je ne l’utilise pas.

• L’EOS R8 profite de la plupart des fonctions vidéo de l’EOS R6 MkII (sauf le 6K) : autrement dit, il propose des performances en vidéo exceptionnelles : remarquable pour ce prix là. Seul le format 6K n’est pas disponible…

Quelles concessions à admettre face à l’EOS R6 Mark II (testé ici)

Voyons ensuite les concessions à admettre face à l’EOS R6 Mark II : il est évident que pour 1.100 € d’économie, il faut accepter quelques concessions… C’est d’ailleurs cette seconde liste qui vous en apprendra le plus sur ce qu’est l’EOS R8… Et ce qu’il n’est pas ! Ce qui vous aidera à vous décider…

• Le Canon EOS R8 ne coûte que 1.799 € boîtier nu…  Alors que l’EOS R6 Mark II coûte lui 2.899 € boîtier nu. Vous économisez donc 1.100 € sur l’achat du boîtier nu (en ce mois de mars 2023) : de quoi vous offrir un bel objectif, ou plusieurs petits…

• Une vitesse d’obturation de 1/4000 sec maximum et une rafale de l’obturateur mécanique montant à 6 im/sec au plus rapide (ce qui n’est déjà pas si mal)…  Alors que l’EOS R6 Mark II monte au 1/8000 sec. Avec des cadences de 7 et de 12 im/sec : avec obturateur mécanique, ou 1er rideau élec.

• Pas d’obturateur full mécanique. Seulement un obturateur 1er rideau électronique… Ou électronique : contrairement à l’EOS R6 MkII qui propose les trois types d’obturateur : mécanique, 1er rideau électronique et électronique.

• Un obturateur 1er rideau électr. moins discret : sans qu’il soit très bruyant l’EOS R8 fait un peu le même bruit qu’un EOS R : en plus sec et plus aigu… Il est beaucoup moins discret que l’étonnant obturateur mécanique de l’EOS R6 MkII et de l’EOS R5 qui sont très doux et amortis.

• Seulement 5 cadences intermédiaires peu étagées : en obturateur 1er rideau élec. vous disposez de 3 ou 6 im/s. Et en obturateur élec. de : 5, 20, ou 40 im/s. C’est tout, il y a un trou entre 6 et 20 im/s… Alors qu’avec l’EOS R6 MkII en obturateur mécanique on dispose de : 3, 5.5, ou 12 im/c. En obturateur 1er rideau élec. : 3, 7, ou 12 im/s. Enfin en obturateur élec. : 5, 20, ou 40 im/sec. De quoi s’adapter à toutes les situations.

• Une mémoire tampon (buffer) un peu plus courte en rafale : ce qui n’empêche pas l’EOS R8 de monter à la cadence de 40 im/sec en obturateur électronique, exactement comme l’EOS R6 Mark II… La différence est le nombre maximal de photos dans seule rafale : 100 fichiers cRaw environ pour l’EOS R8. Contre 140 fichiers C-RAW environ sur l’EOS R6 Mark II : relire Obturateur électronique et cadences en rafale fabuleuse).  

• Un capteur non stabilisé : pas si dramatique… Tant que vous utilisez des objectifs stabilisés vous serez peu gênés par l’absence de stabilisation du capteur (la stabilisation dans les objectifs étant généralement très performante)…

• Un viseur de 2,36 Mpix un peu moins défini : que celui de l’EOS R6 Mark II qui affiche 3,69 Mpix… Ce n’est pas le jour et la nuit mais ça ne se discute pas : la différence de confort existe bel et bien.

• Une ergonomie plus économique : pas de Joystick, pas de roue codeuse « plate » à l’arrière et moins de boutons programmables. En pratique cela sera gênant pour certains photographes, tant qu’ils n’auront pas trouvé quelques parades et personnalisation qui les aideront à s’en accommoder.

• Pas de testeur de Pr. de champs : donc on ne pourra pas comme sur le R6 Mk2 personnaliser ce bouton pour basculer d’un type de « Sujet AF » à l’autre. Et l’on ne pourra programmer aucun des autres boutons dans ce but. On ajoutera donc cette fonction à l’un des Menus Personnalisables.

• Une batterie plus petite donc moins endurante : embêtant surtout pour ceux qui veulent continuer à utiliser un autre appareil équipé des batteries LP-EN. Par contre si vous n’utilisez que l’EOS R8 : achetez deux batteries supplémentaire… Et l’on en parle plus.

• Pas de volet de protection du capteur contre les poussières… Ceci reste l’apanage des : EOS R, EOS R6, EOS R6 Mark II, EOS R5 et EOS R3… (c’est l’obturateur tout simplement qui se referme et protège le capteur lorsque l’on éteint l’appareil et qu’on retire l’objectif).

• Une tropicalisation moins avancée : mais tout de même une protection contre les projections et les poussières similaire à un reflex EOS 6D. Et c’est déjà beaucoup plus que ce dont la plupart des photographes ont besoin…

• Un simple lecteur de carte SD : seuls les EOS R6, EOS R6 MkII, EOS R7, EOS R5 et EOS R3 profitent du double lecteur de carte. Cela ne m’empêche pas de faire des images en toutes sécurité…

• L’unique lecteur de carte SD est situé sous la trappe de batterie : il est donc moins accessible, c’est éventuellement gênant lors de l’utilisation d’un pied. Alors que sur l’EOS R6 MkII on accède à la carte sur le côté.

• Pas de vidéo 6K : et le risque de surchauffe survient plus vite sur l’EOS R8… Mais pour le reste, quasiment toutes les possibilités de l’EOS R6 Mark II sont préservées… Notamment la nouvelle option « Détec. seule » qui permet de limiter l’AF au type de sujet qui a été choisi (relire Un mot de l’excellent Mode Vidéo).

Que vaut l’EOS R8 : face à l’EOS RP… Et surtout : face au Canon EOS R (testé ici) ?

De part leurs poids et leurs prix, on peut imaginer que certains de nos lecteurs hésiteront entre ce nouvel EOS R8 et les anciens EOS RP (que je ne conseillerai pas)… et le Canon EOS R (testé ici) qui reste un appareil très intéressant même en ce début 2023. Comme vous pouvez le constater grâce à ce tableau comparatif.

J’utilise d’ailleurs toujours mon EOS R et j’apprécie toujours beaucoup la qualité d’image : souvent ses 32 Mpix apportent un petit quelques chose « en plus » c’est vrai… En tous cas en dessous de 1600 ISO. Et n’oublions pas son viseur très confortable et son écran plus large. Tout cela est très agréables au quotidien…

Côté stabilisation : ces trois appareils sont à égalité, car leurs trois capteurs ne sont pas stabilisés… Donc la stabilisation repose entièrement sur les objectifs. Ce qui fonctionne très bien la plupart du temps.

Un mot à propos de l’EOS RP : je ne vous les conseillerai pas. ne pensez-pas faire une économie intéressante par rapport à l’EOS R (de 300 à 400 € les séparent selon les offres). Car c’est au prix de beaucoup trop de compromis…

	Canon EOS R – testé ici	Canon EOS R8 – testé ici	Canon EOS RP
	TOUJOURS VERT	LA PETITE BOMBE	LE VIEUX CLOU
Mon avis	Il est resté un très bon appareil, à condition de bien le personnaliser… Ses petits défauts ergonomiques sont faciles à contourner.	Cette petite merveille récente est encore coûteuse. Toutefois un monde le sépare de l’EOS R : la différence de prix est justifiée.	Ses défauts sont difficiles à contourner. Je n’aime ni le viseur, ni l’écran. La qualité d’image est très en dessous de l’EOS R. Il est démodé.
Resolution	30 Mpix	24 Mpix	26 Mpix
Colorimétrie	Colorimétrie flatteuse et « unique »	Colorimétrie similaire aux EOS R5, R6, R7…	Colorimétrie un peu terne et « unique »
Génération du système AF	2018	2022	2018
Détection AF des sujets	Uniquement personnes	Personnes, animaux, véhicules, etc	Uniquement personnes
Sensibilité AF	-6 à +18	-6.5 à +21	-5 à +18
Viseur	3,69 Mpix	2,36 Mpix	2,36 Mpix
Dégag. oculaire	23 mm	22 mm	22 mm
Ergonomie	Passable mais personnalisable	Récente et efficace	Plutôt frustrante
Plage ISO	100 à 40.000 ISO	100 à 102.400 ISO	100 à 40.000 ISO
ISO étendus	50 à 102.400 ISO	50 à 204.800 ISO	50 à 102.400 ISO
Rafale maxi avec suivi AF	5 im/sec.	40 im/sec.	4 im/sec.
Obt. mécanique	1/8.000 sec.	1/4.000 Obt. 1er rideau élec.	1/4.000 sec.
Obt. électronique		1/16.000 sec. obt. électronique
Vitesse synchro	1/200 sec	1/200 sec	1/180 sec
Griffe porte flash	Ancienne griffe standard	Nouvelle griffe Multi Fonc.	Ancienne griffe standard
Lecteur cartes	1 lecteur de carte SD	1 lecteur de carte SD	1 lecteur de carte SD
Poids	652 g.	461 g.	481 g.
Autonomie	350 photos	220 photos	210 photos
Batterie	LP-E6N (107 €), LP-E6, LP-E6NH	LP-E17 (Env. 49 €)	LP-E17 (Env. 49 €)
Volet protection. capteur	Oui	Non	Non
Fréquence 4K	29.97 im/sec.	59.94 im/sec.	23.976 im/sec.
Durée enr. vidéo	30 minutes	30 minutes	30 minutes
Rés. écran	2,1 Mpix	1,62 Mpix	1,04 Mpix
Taille écran	3.15 pouces	3.0 pouces	2.95 pouces
Commercialisation	septembre 2018	février 2023	février 2019
Prix début 2023	1.419 €	1.799 €	1.099 €
	L’économie réalisée par rapport à l’EOS R8 ne vous handicapera pas trop au niveau photo : pour des prises de vue « courantes ». Mais il est plus encombrant et lourd.	Pour la photo sportive et la vidéo : il est le choix de la raison. D’autant qu’il est le plus léger des trois. Le confort et les performances de l’AF démodent ses prédécesseurs.	L’économie réalisée par rapport à l’EOS R, se paye beaucoup trop cher :  en fonctionnalités, en vitesse, en confort ergonomique. Vraiment il accuse son âge…

Du nouveau : le retour du troisième Mode Ai-Focus

Le Canon EOS R8 fait la différence par rapport à la première génération des EOS R et EOS RP (comme on l’avait expliqué pour l’EOS R6 MkII et l’EOS R7)… Rappelons un détail, depuis quelques générations d’EOS le Mode « Ai Servo » (terme* encore utilisé ici chez Canon) est remplacé par « Servo » ce qui est plus simple à mémoriser. Je suppose qu’il arrivait à certains de confondre Ai Focus et Ai Servo, les deux commençant par les même lettres « Ai ».

Mais venons-en au fait : sur ce Canon EOS R8 et sur l’EOS R6 Mark II on remarque pour la première fois : le retour d’un troisième mode AF : le fameux  « Ai Focus » qui est  un mode intermédiaire entre One-Shot et  Servo. Vous disposez donc à nouveau des trois Modes AF habituels sur les reflex EOS : 

• One-Shot  –  équivalent de AF-S  :  Autofocus Single pour d’autres marques
• Ai-Focus  –  équivalent de AF-A  :  Autofocus Auto pour d’autres marques
• Servo  –  équivalent de AF-C  :  Autofocus Continu pour d’autres marques

Rappelons que ce mode Ai Focus est un mode One-Shot qui bascule automatiquement en Servo, lorsque le sujet bouge. Et que ce Mode intermédiaire avait étrangement disparu des premiers EOS R : peut-être le temps que Canon « finalise » l’ergonomie et la technologie de son nouveau système AF pour hybrides ?

Une petit remarque à ce sujet… J’ai depuis longtemps l’habitude de personnaliser une touche quelconque pour « basculer rapidement » de One-Shot à Servo (même si c’est moins vital désormais, car le nouveau Mode Ai-Focus est devenu beaucoup plus performant). J’ai choisi (par exemple) de programmer à cet effet la touche « étoile » (normalement dédiée à la Mémorisation d’Expo). J’ai malheureusement remarqué que cette touche « personnalisée » ne vous permet pas (pas encore…) de passer par la position intermédiaire Ai Focus : qui reste « ignorée » par la touche programmable (mais c’est peut-être temporaire).

En conséquence, une touche personnalisée (n’importe laquelle) permet d’alterner « uniquement » entre les modes One-Shot et Servo. Et c’est un peu embêtant si vous étiez précédemment en Ai Focus (réglé par le Quick Menu par exemple) : votre touche personnalisée ne semble soudain plus fonctionner, alors que vous l’avez bien programmé. Dans cette situation elle ne permet ni de passer en One-Shot ni en Servo (et j’ai pensé à un bug).

Alors qu’en fait elle fonctionne très bien : à condition d’être en Servo ou en One-Shot précédemment… Du coup si l’on est adepte de la « touche Perso » pour alterner One-Shot et Servo ; il faudra se souvenir de ce blocage. Et l’on ne profitera pas si souvent des bienfaits de la position Ai Focus (faute de penser à l’utiliser).

* Le terme servo signifie « asservi » ou « piloté »… et non « cerveau ». Quand au terme Ai : il signifie Artificiel Intelligence depuis les années 90 chez Canon.

Début / arrêt Suivi de Zone Entière : verrouillez (ou pas) le suivi latéral… dans tous les Modes AF

Autre apparition remarquée, le nouveau Menu AF : « AF Servo Suivi de zone Entière » dont l’explication se trouve ici : AF servo suivi zone entière. Vous constaterez que l’explication est « sommaire » alors que cette nouvelle fonction peut changer radicalement votre façon de travailler… C’est une nouveauté apparue (en partie) sur l’EOS R7 que nous avions détaillé ici : Découverte d’une nouvelle méthode de travail avec les Collimateurs.

Toujours dans le 3em Menu Orange : j’ai personnalisé programmé la touche AF-ON, afin d’activer / désactiver rapidement le « Début / Arrêt suivi AF zone Entière« . Imaginez que l’on ne dispose pas encore de cette fonction dans l’EOS R5 (mais je suppose qu’une mise à jour Firmware est prévue pour l’ajouter à moyen terme)…

Quelque soit le Mode AF (One-Shot, Ai Focus ou Servo) et quelque soit la « méthode de sélection des collimateurs » qui soit en cours (unique, groupes ou tous collimateur auto) : ce « AF servo suivi AF zone entière » est incroyablement pratique lorsque l’on veut « accrocher » un sujet « mobile latéralement ». On pourra instantanément « s’y accrocher » et le suivre « latéralement » sur toute la surface de l’image ; ainsi que dans la « profondeur ». Ceci même si l’on était réglé au départ sur un Collimateur unique, ou sur un Groupe (en langage Nikon on parle de « Suivi 3D »)…

Rappelons « qu’avant » en mode Servo (suivi AF permanent sans mémorisation) : si vous désiriez indiquer à l’appareil la « zone d’accroche initiale » et qu’ensuite l’appareil puisse suivre latéralement le sujet sur toute la largeur de l’image : il fallait obligatoirement choisir la Méthode « Tous Collimateurs Auto ». Et il fallait en plus personnaliser l’option « Collimateur initial pour le suivi » sur « Coll. AF réglé Manuellement ». Sinon c’est l’appareil qui choisissait automatiquement sa zone d’accroche initiale (priorité au sujet le plus proche et visages). Et tout cela était compliqué ! Surtout sans lire le manuel…

Mais tout ça, c’était avant, car le « Suivi AF zone Entière » a démodé tout ce processus. Tout est plus simple désormais, il suffit de penser à activer « AF servo suivi AF zone entière » à la troisième ligne, dans le premier Onglet des Menus Violets. Ouf ! N’oubliez pas de le faire surtout : ce serait dommage de passer à côté…

Exclusif : tapotez l’écran pour sauter d’un sujet AF à un autre…

Vous vous souvenez de « Toucher/dépl. AF » : cette fonction pratique de pilotage du collimateur AF, juste en glissant votre pouce sur l’écran, lorsque l’on cadre avec le viseur ? On l’avait découverte sur le Canon G5X MkII par exemple, et sur l’EOS M50, sur le G1X MkIII, ou l’EOS R… Nous sommes en terrain connu : c’est très agréable et très efficace, notamment lorsque l’on ne dispose pas d’un Joystick (mais je ne vais pas en reparler ici)…

Bien entendu elle existe sur cet EOS R8 (comme sur tous les Canon depuis plusieurs années, c’est classique). Mais dans le Menu des Paramètres Toucher/déplacer AF (4em Menu Violet) : vous trouverez une autre option permettant de changer de « Sujet suivi »  juste en « tapotant » sur l’écran… Elle est nommée : « Tapoter pour sélectionner des sujets pour la détection ». 

Et c’est encore plus génial car l’AF est capable d’accrocher successivement plusieurs sujets potentiels d’une scène. Lorsqu’il y a plusieurs personnes par exemple, ou plusieurs véhicules : vous pourrez sauter de l’un à l’autre. Ou encore passer d’un oeil à un autre…

Pour sauter à un sujet situé sur la gauche de la scène : tapez sur la gauche de la Zone tactile act. de l’écran. Et pour sauter à un sujet situé sur la droite : tapez côté droit… Et en tapotant toujours au même endroit de l’écran : pas d’inquiétude car l’AF passera en revue tous les sujets, dans son ordre à lui.

Je vous recommande donc d’activer et tester cette fonction géniale. Attention elle n’est pas disponible si vous avez déjà activé la fonction « Toucher/dépl. AF » : c’est l’une ou l’autre. 

On retrouve cette fonction : « Tapoter pour sélectionner des sujets pour la détection »  sur certains autres modèles  : comme le minuscule EOS R50, mais aussi l’EOS M50 Mark II… Mais surprise, je ne l’ai pas trouvé sur l’EOS R6 Mark II, ni sur l’EOS R7, ni sur l’EOS R10 qui pourtant disposent tous de la fonction « Toucher/dépl. AF ». S’agirait-il d’une fonction exclusive aux modèles « amateurs » ? Ou tellement nouvelle qu’elle n’aurait pas encore été ajoutée ?

Autres petits raffinements de l’Autofocus

Malheureusement, on ne peut pas comme sur l’EOS R6 Mark II paramétrer une des « boutons programmables » du boîtier :  afin de basculer rapidement d’un type de « Sujet à détecter » à un autre… Dommage. On ira personnaliser cela dans les menus :

• Priorité : Automatiquement sélectionnée
• Priorité : aux personnes
• Priorité : aux animaux
• Priorité : aux véhicules
• Aucune priorité

Par exemple lorsque vous êtes dans un marché local avec votre 100-400 mm, il est important de vous concentrer sur les « Personnes ». Sans quoi n’importe quel obstacle (mobylettes par exemples) ont tendance à « accrocher » vos collimateurs actifs.  A noter que par « animaux » Canon inclut notamment : les chiens, chats, chevaux (y compris les zèbres) et oiseaux (y compris en vol, ce que j’ai pu tester)… Et par « véhicules » Canon inclut : les motos, voitures, trains, avions… Et j’ai remarqué aussi les « tuk-tuk » de Bangkok. Donc probablement pas mal d’autres types de véhicules.

Autre minuscule innovation bienvenue : un nouveau menu appelé « Zone AF » permet de spécifier précisément quel type de Méthode de sélection de Collimateur… sera active par défaut dans chacune des trois « orientations » de l’appareil (elle restera mémorisée même après l’extinction de l’appareil) : 

• En prise de vue horizontale : je préfère par exemple « tous les collimateurs actifs » ; pour répondre à n’importe quelle situation, c’est une des Méthodes de Collimateurs que j’utilise le plus.

• En cadrage vertical tourné à droite (poignée en bas) : je préfère le groupe « Zone Flexible 2 » car adapté en portrait… Donc à chaque fois que je bascule dans ce type de cadrage vertical, l’appareil se souvient de la disposition de la zone de Collimateurs (par exemple en haut à droite, ou je l’ai laissé la dernière fois).

• En cadrage vertical tourné à gauche (poignée en haut) : vous pouvez préférer « tous les Collimateurs Actifs » éventuellement : afin d’être plus réactif face à n’importe quelle situation… Ou n’importe quoi d’autre qui vous convienne mieux ! Et l’appareil s’en rappellera.

Ce réglage nommé « Zones AF » est accessible à la Seconde Ligne du Premier Menu Violet (Manuel en ligne ici). Il complète l’activation des collimateurs en fonction de l’orientation… Précisons que vous soyez dans une orientation ou l’autre, que vous soyez dans un réglage de Méthode de Sélection de Collimateur ou un autre : à la prochaine mise sous tension de l’appareil, vous retrouverez l’appareil dans la position ou vous l’aviez laissé précédemment.

Encore un petit changement (de détail) que j’apprécie concernant les « Méthodes de sélection de Collimateur » : il est désormais possible de désactiver la Méthode dite « Collimateur Unique » , c’est nouveau. Le but est de limiter le nombre de « Méthode de sélection de Collimateur », afin d’alterner plus rapidement entre ces méthodes… Sans devoir « toutes » les parcourir, car avouez : vous n’utilisez jamais certaines d’entre elles. Donc autant les désactiver car elles vous encombrent. Ce réglage est dans le Menu « Limiter Zones AF »… J’avais expliqué ça en détail, relisez : Les Méthodes de sélection des collimateurs AF…

Je précise par ailleurs que j’ai  programmé la Touche « Mfn » (cette minuscule touche proéminente située devant le déclencheur sous votre index droit) : afin qu’elle pilote directement le changement de « Méthodes de sélection de Collimateur ». C’est d’ailleurs un réglage que je considère obligatoire depuis 2015 et l’apparition de la touche « Mfn » sur l’EOS 5D Rs… Le changement de « Méthode de sélection de collimateur » est d’ailleurs le réglage que je change le plus souvent sur mon appareil. Plus souvent encore que la vitesse ou l’ouverture !  C’est dire son importance…

Cadence jusqu’à 40 im/sec ! Mais rien entre 6 et 20 im/sec

Le Canon EOS R8 va plus loin que ses prédécesseurs proposés au même tarif… Voici les cadences maximales du Canon EOS R6 Mark II ; revendiquées par Canon avec une carte haute vitesse : UHS-II de 32 Go :

• Cadence obturateur mécanique et obturateur 1er rideau électronique maxi : 6 im/sec. Ceci sur  1000 Jpeg, ou  1000 C-Raw, ou  1000 Raw  successifs.

• Cadence obturateur électronique maxi : 40 im/sec. Ceci sur  120 Jpeg, ou  100 C-Raw, ou  56 Raw  successifs.

Qualité d’image EOS R8		Obturateur mécanique/1er rideau électronique (env. 12 im/sec)	Obturateur électronique (env. 40 im/sec)
		Carte UHS-II de 32 Go rapide	Carte UHS-II de 32 Go rapide
JPEG*4		1000 JPEG ou davantage	120 JPEG
		1000 ou davantage	120
		1000 ou davantage	120
		1000 ou davantage	120
HEIF*5		1000 ou davantage	120
		1000 ou davantage	120
		1000 ou davantage	120
		1000 ou davantage	120
RAW*4		1000 RAW ou davantage	56 RAW
		1000 C-RAW ou davantage	100 C-RAW
RAW+JPEG*3	+	570	54
	+	1000 ou davantage	100
RAW+HEIF*4	+	87	42
	+	170	100

3 : Avec le réglage [Prise de vue HDR : Désac.].

4 : Avec le réglage [Prise de vue HDR : Act.].

Le Buffer est correcte (pour un appareil de ce prix là) et il devrait suffire à la plupart des utilisateurs… Toutefois il faudrait que Canon fasse un effort en ajoutant des options de réglages de cadence en rafale « intermédiaires ». Car souvent je trouve la vitesse rapide : trop rapide pour le sujet photographié (ce qui conduit à prendre trop de photos, qu’il faudra décharger, stocker et trier)… Actuellement l’EOS R8 Mark II ne propose que 2 vitesses différentes en obturateur 1er rideau électronique (et l’obturateur Full mécanique n’existe pas sur ce modèle).

• Obturateur 1er rideau électronique – Cadence faible  :  3,0 im/sec

• Obturateur 1er rideau électronique – Cadence vitesse élevée  :  6 im/sec

• Obturateur 1er rideau électronique – Cadence vitesse élevée +  : 6 im/sec

Et seulement 3 vitesses différentes en obturateur électronique (que l’on utilisera assez rarement)… Je trouve ces choix trop insuffisant dans le cadre d’un usage intensif : ce sera le seul « carton rouge » que je sifflerai à l’égarerait du Canon EOS R8.

• Obturateur électronique – Cadence faible  :  5,0 im/sec

• Obturateur électronique – Cadence vitesse élevée  :  20 im/sec

• Obturateur électronique – Cadence vitesse élevée +  :  40 im/sec

Ne me dites pas qu’il n’existe aucune situations de prises de vue (dans certains sports par exemple) pour lesquelles 8 im/sec, ou alors 16 im/sec… serait beaucoup plus adapté que 20 im/sec, ou encore que 40 im/sec (qui est très souvent beaucoup trop rapide pour servir à quelque chose).

Actuellement j’estime que les options de cadences proposées sur l’EOS R8, sont un peu décevantes (mais on lui pardonnera cette concession vu son prix modéré)… Cela fait des années que je me plains de cela et je constate que le problème s’aggrave relativement, au fur et à mesure que les cadences potentielles accélérèrent…

On comparera les performances en rafales et les options de vitesse de l’EOS R8 ; avec celles de l’EOS R6 Mark (testé ici) dans le tableau ci-dessous :

Astuce : si vous enchaîner des rafales de dizaines de RAW en cadence ht. vitesse : désactivez la Correction du Vignettage, la Correction d’Aberration Chromatique, la correction de Diffraction et la Correction Géométrique des objectifs… Cela mobilisera moins le processeur et le Buffer sera moins vite saturé. De toute façon ces paramétrages ne sont pas exploitables par Lightroom en RAW. Ils n’intéressent que les utilisateurs de JPEG et ceux qui traitent les RAW dans Canon DPP.

Pour disposer de la vitesse maximum en rafale, pensez aussi à désactiver le RAW Dual Pixel. A noter que cette fonction n’était pas proposée sur l’EOS R6 (mais présente sur l’EOS R)… Et qu’elle a été ajoutée à l’EOS R6 Mark II. Son réglage se trouve dans la première colonne des menus Rouge, deuxième ligne. La vitesse de la prise de vue en continu est plus lente en Dual Pixel RAW et la rafale maximum plus courte. Pour mémoire nous avions expliqué le principe des RAW Dual Pixels ici : Dual Pixel RAW du Canon EOS 5D MkIV. Et là : Lightroom supportera les Dual Pixels RAW. Et encore ici : Les Canon Dual Pixels RAW possèdent d’autres secrets.

Stupéfiant : le Mode rafale RAW et la « Pré-prise de vue »…

Le Mode rafale RAW (RAW burst Mode) est un mode de l’obturateur électronique permettant la fonction « Pré-prise de vue » (Pre-shooting). La prise de vue commence un peu avant (env. 0,5 sec.) que vous enfonciez le déclencheur à fond.

Mais attention, rappelez-vous qu’il faut préalablement avoir maintenu le déclencheur enfoncé à mi-course avec l’index. Car si vous n’appuyez pas à mi course : rien n’est « pré-capturé » (et heureusement d’ailleurs). Prenons un exemple. Si vous guettez le décollage d’un oiseau : restez enfoncé à mi course sur le déclencheur autant de temps que vous voulez, en attendant que l’oiseau se décide : la « pré-capture reste active »… Dès que l’oiseau décolle : appuyez à fond sur le déclencheur (mais svp. ne faites pas de bruit exprès pour faire envoler l’oiseau : ça c’est pas sympa).

Un indicateur (à gauche de l’écran de visée) affiche la mémoire tampon : l’indicateur est vert pendant la prise de vue et blanc le reste du temps. Si vous restez appuyé en déclenchant pendant plusieurs secondes, vous constaterez que l’indicateur se rempli en rouge progressivement, jusqu’à ce que la mémoire tampon soit saturée. Il passe au rouge quand l’enregistrement devient impossible (mémoire tampon pleine) 

Après la prise de vue, lorsque vous passerez en revue vos images sous forme d’un « rouleau » (en appuyant sur la touche SET). Vous pourrez naviguer grâce à la molette arrière sur une « time line ». Vous pourez couper le début, ou la fin… Et choisir vos images unes par une : pour les extraire en RAW, HEIF, ou JPEG : comme images seules enregistrées sur la carte (en dehors du rouleau)… Et par ailleurs, vous constaterez que vous pourrez « remonter » jusqu’à 0,5 sec. « avant » le moment ou vous avez pressé à fond le déclencheur… Vous pourrez conserver (ou extraire) la (ou les) photo(s) capturée(s) : précisément au moment ou l’oiseau décolle.

• Les RAW capturées lors d’une Rafale RAW sont sauvegardées dans un unique fichier (rouleau) dont l’extension est .CR3 qui peuvent être lourds (plusieurs Go, s’ils comprennent plusieurs dizaine d’images).

• Ces fichiers ne peuvent pas être lus (pour le moment) par Lightroom Classic. Il faudra donc utiliser une version à jour de Canon DPP (gratuit à télécharger ici) pour les manipuler.

• Pour éviter de devoir utiliser Canon DPP : vous pouvez préalablement « extraire » les images qui vous intéressent (en JPEG, HEIF ou RAW) directement sur l’appareil. Qui les enregistrera sur la carte.

Attention, signalons un petit détail ergonomique peu pratique : lorsque le Mode rafale RAW est activé, il devient impossible d’accéder au Menu Mode d’Obturation (pour revenir si on veut en 1er rideau électronique ou Obturateur Mécanique), car le Menu est « grisé »… Il faut se souvenir qu’il fait d’abord aller désactiver le Mode rafale RAW, si l’on veut ensuite accéder au Menu Mode d’Obturation.

Une ergonomie parfaite ? Presque…

Canon continue à améliorer l’ergonomie des boîtiers par petites touches… Voici un détail que je n’avais pas remarqué sur l’EOS R5, ni sur l’EOS R7. Lorsque vous supprimez une image faisant partie d’une série (ou une séquence réalisée dans un temps court) : il est proposé de supprimer la séquence d’un coup… Une alerte indique : « les photos du n°X au n°Z seront supprimées. Aucun risque de fausse manip car il faut 3 clic pour valider. C’est devenu nécessaire avec des rafales à 40 im/sec… On découvre que cette fonction est finalement très utile même si vous n’aviez shooté qu’à faible cadence.

Concernant le changement d’ISO (les rares fois ou je ne suis pas en ISO Auto), de préférence à l’utilisation de l’écran tactile : je préfère ma méthode « à l’ancienne »… Qui consiste à combiner une « Pression du pouce » sur la Touche Vidéo (que j’ai programmé pour ça) en même temps que l’index tourne la « Molette avant ». Oui ça semble « old school » et c’est un choix personnel (que je ne recommande pas à tout le monde) hérité d’une habitude acquise aux premières temps des reflex APS-C. Toutefois comme j’utilise le plus souvent ISO Auto : cela relève du détail…

J’ai découvert une minuscule option qui me semble nouvelle (mais peut-être m’avait-elle échappé avant) : il existe désormais une taille d’histogramme plus petite pour ceux qui désirent l’afficher ponctuellement dans leur viseur… Tant mieux ! Je ne l’affiche jamais l’histogramme : car il me masque la scène (d’autant qu’en shootant en RAW on s’en fout un peu de l’histogramme – vue la dynamique du RAW et les possibilités d’ajustement très larges). 

Ne chipotons pas trop, quelque soit vos habitudes et votre niveau (y compris débutant) : l’ergonomie raisonnablement personnalisable de cet EOS R8 est vraiment au top et devrait vous combler… Il me semble que Canon conserve une certaine avance en matière d’ergonomie et de prise en main.

Et tout cela est disponible en 30 langues (dont l’Ukrainien)… Imaginez le boulot en traduction que cela représente : English, German, French, Dutch, Danish, Portuguese, Finnish, Italian, Norwegian, Swedish, Spanish, Greek, Russian, Polish, Czech, Hungarian, Vietnamese, Hindi, Romanian, Ukrainian, Turkish, Arabic, Thai, Simplified Chinese, Traditional Chinese, Korean, Malay, Indonesia and Japanese…

Autres progrès ergonomiques…

Je suis très satisfait que ce boîtier reste fidèle au lecteur de cartes SD UHS-II. C’est bien suffisant en terme de vitesse… Et plus économique que les cartes CF Express (présentes dans l’EOS R5), alors ne changez rien…

Quoi de plus énervant qu’un Quick Menu trop encombré ? Comme cela a été inauguré sur l’EOS R7 il est maintenant possible de personnaliser le Quick menu pour en supprimer les entrées jugées inutiles. L’option se trouve au 8ème Menu Rouge : Personnalisation Ctrl rapides (Manuel en ligne).

Car en matière d’ergonomie : tout ce qui est inutile est nuisible… Donc j’ai supprimé du Quick Menu toutes les « Entrées » que je n’utilisais pas. J’en ai conservé sept… Supprimez : « Déclenchement tactile » ainsi que « Style d’image » et « Qualité d’image ». Ou encore « Mode de Mesure ». Il est possible de déplacer les « Entrées » dans l’ordre souhaité et d’un côté de l’écran à l’autre. Rien de mieux pour être efficace que de personnaliser et simplifier ses propres Menus.

Et j’en profite pour rappeler à quel point il est vital de créer vos « Menu Verts Personnalisables » (apparus en 2015 sur le Canon EOS 5DsR : Les meilleurs Menus du monde des reflex). Ils permettent de créer et nommer jusqu’à 5 onglets… Je ne vais pas détailler mon organisation spécifique à l’EOS R8 (qui a évolué afin de tester les nouvelles options), mais je vous invite à consulter mes menus pour l’EOS R ici ça vous donnera des idées… Et là ceux de l’EOS R6.

1. PRIORITAIRE : ceux que j’utilise le plus souvent
2. AUTOFOCUS : comme son nom l’indique
3. AFFICHAGES : tout ce qui concerne la revue des images
4. PERSONNALISE : un peu un fourre-tout des personnalisations
5. VIDEO & LIVEVIEW : comme son nom l’indique

Depuis EOS 5DsR en 2015 j’ai regroupés les Menus Personnalisés en 5 familles (ci-dessus) pour tous mes EOS… Ci-dessous les Menus Personnalisés crées pour l’EOS R6 Mk2 (peu de différence avec ce que j’avais crée pour l’EOS R6 ou l’EOS R)… Vous pouvez vous en inspirer.

Pas de flash « pop-up », mais une nouvelle griffe porte flash « multi-fonction »

Tous les EOS R restent compatibles avec le performant système de pilotage des Flash Canon E-TTL II comme les reflex de la marque. Mais toujours pas de flash « pop-up » dans le boitier : d’ailleurs aucun des concurrents de l’EOS R ne possède de flash pop-up… Canon aurait-il pu innover de ce côté-là ? Les ingénieurs devraient être capables de miniaturiser suffisamment un flash jusqu’à le loger dans le « prisme » d’un EOS R6 Mark II (ou celui encore plus minuscule d’un EOS R50)… D’autant qu’il n’existe plus de prisme optique… Il est étrange d’ajouter des Modes Scène à un appareil mais de le priver d’un petit flash « pop-up ».

Parlons un peu de la griffe flash : l’EOS R6 Mark II adopte la nouvelle « griffe multi-fonction » communicante inaugurée sur l’EOS R3 (dotée de 21 contacts). Elle est compatible avec les plus récents accessoires Canon spécifiquement crées pour elle.

Comme le transmetteur flash Speedlite ST-E10. Ou le micro Stéréo Micro DM-E1D alimenté directement par le boîtier via la griffe. Ou l’adaptateur Canon AD-P1 qui sert à connecter le boitier à un smartphone pour transmettre plus rapidement des photos via l’application Canon MFT (Canon Mobile File Transfer). Cette nouvelle « griffe multi-fonction » assure leur alimentation électrique et offre des fonctionnalités de communication avancées (cf la page du manuel en ligne).

Cette nouvelle griffe reste compatible avec les anciens accessoires et flashs dotés de 5 contacts : par exemple le Récepteur GPS Canon GP-E2… Toutefois l’étanchéité n’est plus assurée avec ces matériels (dont la forme à la base est différente). Afin d’assurer l’étanchéité tout de même, Canon propose une accessoire-interface spécifique : l’adaptateur de griffe multi-fonction AD-E1. Qui permet d’utiliser un des anciens accessoires sur la nouvelle griffe, tout en préservant l’étanchéité.

Malheureusement, il n’y a plus de GPS embarqué dans les EOS R depuis longtemps… (pourtant les EOS 6D et EOS 6D Mark II étaient équipé de GPS). Et c’est vraiment dommage, j’aurais bien volonté abandonné le WIFI et le Bluetooth pour profiter du GPS de préférence ! Comme je suis un « voyageur » j’adorais retrouver toutes mes images sur la carte de Lightroom Classic… Il est rare qu’une fonction aussi intéressante « disparaisse » : peut-être est-ce à cause de problèmes de licence et de coût ?

Autres fonctions détails innovations et progrès

A noter que l’excellente application Canon Camera Connect pour Smartphone et tablette peut désormais se connecter en USB-C directement à l’appareil (en plus du Bluetooth et Wifi). Ce qui économise de la batterie… Malheureusement (d’après Canon) avec un iPhone il faut utiliser un câble Lightning / USB-C spécifique : Anker 514 Lightning vers USB-C vendu comme accessoire (0,9 m pour appareil photo). Il ne semble disponible que chez Amazon.de ou Amazon.co.uk actuellement. Je n’ai pas réussi en utilisant mon câble Apple. Par contre en Bluetooth / WIFI ça marche impeccablement… On va mener l’enquête à propos de ce câble.

On remarque sur la molette des Mode l’apparition du Monde Scène, destinés aux débutants (SCN sur la Molette des Modes)… Qui vous donneront par exemple accès à un Mode panoramique (inauguré sur l’EOS R7), un Mode qui était jusqu’alors spécialement rare sur les Canon EOS. Je l’ai rapidement testé, sans rentrer dans le détail : il produit des JPEG à la colorimétrie agréable. Mais peu importe : car je préfère de toutes façons utiliser le Mode panoramique en RAW dans Lightroom Classique.

A noter que les traductions et l’accessibilité de certains Menus continuent de progresser grâce notamment l’arrivée des modes Scène… Par exemple l’EOS R5 ne faisait référence qu’aux Mode d’obturation (ce qui devait forcément dérouter quelques débutants)… Mais désormais avec l’EOS R8 : si l’on trouve toujours Mode d’obturation dans les Menus rouges (ici) ; on trouve aussi un « Mode Obturateur Silencieux » disponible dans les Modes Scène… Et précisons que la plupart des modes scène (mais pas le Mode panoramique) permettent de shooter en RAW ; contrairement à une époque très lointaine ou ils étaient limités aux JPEG.

Le mode Panoramique est arrivé trop tard dans les EOS pour que l’on pense à s’en servir… Il y a longtemps que l’on a l’habitude de shooter en RAW et ressembler nos « Pano » dans Lightroom Classic. ce qui a l’avantage de nous laisser le maitrise complète de l’expo et de la colorimétrie en post traitement. Alors que le JPEG produit par leMode Panoramique est « fixé » par la Balance des Blancs et le Style d’image. Il laisse donc moins de Lattitude de post traitement.

Toujours aussi utiles : les C-RAW ces fichiers « RAW compressés »

En effet ils vous feront économiser (beaucoup) de place sur vos disque durs… Et permettront de faire de grosses économies sur le budget stockage / sauvegarde, sans perte de qualité… Absolument aucune perte « visible ». Depuis 2018 tous les Canon depuis l’EOS M50 (relire la Prise en main de l’EOS M50) permettent de shooter en RAW 14 bits classique (comme avant), mais aussi dans le nouveau format C-RAW compressé (sans perte) qui allège beaucoup vos RAW.

Dans les deux cas l’extension de fichier reste .cr3. Les C-RAW compressés sont en moyenne 2 fois moins lourds que les .cr3 non compressé. Si vous shootez beaucoup (500 à 1000 photos par jour) alors cet argument « économie » est déterminant. Un avantage concret et pratique… Autre avantage du C-RAW car il est plus léger : autoriser une cadence maximale sur des rafales plus « longues ». Je redonne les cadences revendiquées par Canon (carte haute vitesse UHS-II 32 Go) :

• Cadence obturateur 1er rideau électronique : 12 im/sec. Ceci sur  1000 Jpeg, ou  1000 C-Raw, ou  1000 Raw  successifs.

• Cadence obturateur électronique maxi : 40 im/sec. Ceci sur  120 Jpeg, ou  100 C-Raw, ou  56 Raw  successifs.

Et ci-dessous comparons le « gain de poids » entre le RAW Classique et le RAW compressé avec le capteur de 24 Mpixels de l’EOS R6 Mark II… J’y ajoute les poids moyens des EOS R6, EOS R5 et EOS R, afin de prendre la mesure de l’économie réalisée. Aucune hésitation à utiliser ce format C-RAW : je le fais systématiquement depuis 2018 (CF manuel en ligne EOS R8).

Un mot de l’excellent Mode Vidéo (mais juste un mot)…

Bien entendu les progrès de la vidéo sont de plus en plus impressionnants : l’EOS R8 filme en UHD 4K/60p (oversamplé) en utilisant tout le capteur… Et à ce prix là en ce mois de mars 2023 : il n’existe probablement pas de meilleurs appareils en vidéo que ce Canon EOS R8.

Fini le « crop » qui a fait polémique par le passé. La plupart des défauts des EOS précédents ont disparu : terminé la limite à 30 min. maximum (sauf en 4K 60p)… Presque oubliées les alertes de « over heating » (surchauffe qui avaient fait polémiques sur l’EOS R5). Et il est possible de filmer dans tous les Modes, y compris les Mode personnalisés C1, C2, C3…  La vidéo sur le Canon EOS R8 est « totalement mature »… Je n’en parlerai pas davantage ici, car c’est surtout la photo qui nous intéresse.

Mais il convient tout de même de signaler (comme sur l’EOS R8) l’apparition d’un « petit » réglage AF très intéressant : l’option « Detec. seule » : « AF Servo vidéo ne sert que pour les sujets définis dans Autofocus : Sujet à détecter. AF Servo vidéo cesse, si aucun sujet n’est détecté »… Voilà qui simplifie les choses pour les « blogueurs » et ceux qui filment des interviews ou des personnes (AF Détection sujet : page du Manuel en ligne). Canon corrige ainsi un défaut des précédents EOS qui avaient tendance à s’accrocher à divers objets qui traversaient le cadre (excès de sensibilité en quelque sorte) ou dès que le sujet principal quittait la scène.

Quels objectifs pour cet EOS R8 ?

Un minuscule zoom RF 24-50mm f/4.5-6.3 IS STM est proposé en kit, qui n’est pas ridicule : je possède d’ailleurs son cousin, le RF 24-105 STM – testé ici… Je le trouve très intéressant car il est incroyablement compact : il sera testé séparément dans un autre article. Son prix est « presque cadeau » donc je recommande l’achat en kit de préférence… Sans la moindre hésitation : 

• Le tarif initial boitier nu : Canon EOS R8 boitier nu : 1.799 € (lien Digixo) : …

• En kit à 1.999 € avec RF 24-50mm f/4.5-6.3 IS STM : donc un prix indicatif de 200 € pour cet objectif.

• Et malheureusement pas de kit avec RF 24-105 mm f/4-7.1 IS STM ce qui est surprenant (mais cela pourrait changer).

Vous pourrez combiner l’EOS R8 avec l’un des objectifs RF originaux, légers et peu coûteux proposé récemment par Canon… Je vous recommande de visiter les tests de l’étonnant RF 24 mm f/1.8 IS Macro STM, du très polyvalent RF 15-30mm f/4.5-6.3 IS STM, du surprenant RF 24-105 mm f/4-7.1 IS STM…

Bien entendu pour la street photo : le RF 35 mm f/1.8 IS STM (testé ici avec le premier EOS R) est un excellent objectif compact, efficace et pas cher… Qui pourtant avait parfois été critiqué pour son autofocus STM, pas totalement silencieux (moi j’ai toujours considère cela comme un détail peu gênant).

J’adore personnellement l’ultra grand angle (pancake) et très peu coûteux : le très étonnant RF 16 mm f/2.8 STM. Et cet autre objectif pancake lui aussi très peu coûteux : le RF 50 mm f/1.8 STM qui est assez craquant… Dans un autre style j’ai pu aussi tester le RF 600 mm f/11 IS STM et l’extender RF 1.4x.

Ou au contraire lui adjoindre un des objectifs très lumineux (et chers) que Canon a développé : et vous obtenez un système du plus haut niveau… Je vous recommande de visiter les tests du fantastique zoom Ultra Grand angle RF 14-35 mm f/4 L IS USM et les très professionnels zoom de reportage RF 70-200 mm f/4 L IS USM et son grand frère lumineux le RF 70-200 mm f/2.8 L IS USM… Ou encore l’incroyable RF 85 mm f/1.2 L IS USM DS. Sans oublier le test du RF 100-400mm F5.6-8 IS USM (à venir)… Et si vous êtes un portraitiste passionné, ou un photographe de mariage : alors le RF 135 mm f/1.8 L IS USM (test à venir) sera votre Graal…

replié déplié ← GLISSEZ → Canon EOS R8 : 133 x 86 x 70 mm – 461 g. Canon RF 24-50mm F4.5-6.3 IS STM : 270 g.

RF 15-30 mm RF 100-400 mm ← GLISSEZ → Canon RF 15-30mm F4.5-6.3 IS STM – 390 g. Canon RF 100-400mm F5.6-8 IS USM : 635 g.

Tout n’est pas parfait…

Passons à quelques « petits regrets ».  Il est un peu dommage que Canon n’ai pas équipé le Canon EOS R6 Mark II d’un bouton AF / MF sur le corps du boitier, car cet appareil sera plus souvent utilisé avec des objectifs haut de gamme ; qui possèdent déjà bouton AF/MF… Mais lorsque l’on se promène avec un RF 50 mm f/1.8 pancake, on aurait apprécié cette discrète nouveauté apparue sur l’EOS R7 (relire notre Test terrain du Canon EOS R7 en Thailande).

Un peu anecdotique (mais important pour moi) : il n’y a pas de possibilité de sauvegarder la configuration de l’appareil sur une carte… Quel dommage ! Mais sur un appareil à moins de 1800 € : cela se comprend… Pour profiter de ce confort, il faut opter pour le Canon EOS R5. Mais admettons que cela ne concerne que les photographes d’agence, ou ceux qui empruntent régulièrement du matériel comme moi…

Je rêve toujours d’un nouveau système d’articulation de l’écran… Et j’espère très fort que Canon innove (un jour) avec un écran basculant « aussi » dans l’axe de l’objectif ; en plus de s’orienter sur le côté. Ce qui est souvent pratique et parfois nécessaire (cadrage vertical) ; mais pas toujours idéal… Je sais qu’aucune solution n’est universelle et que l’écran sur le côté est apprécié… Mais j’en ai souvent parlé : je trouve l’écran « de côté » encombrant et trop décentré : plus adapté à la vidéo qu’à la photo. C’est le seul reproche sérieux que je fasse à Canon : ne pas avancer à ce sujet.

En attendant je « fais avec ». Mais ça m’énerve de ne pas avoir le choix : il serait parfois mieux de le basculer « dans l’axe » vers le bas ou le haut, comme sur les Nikon Z (que j’ai testé). Par exemple aux longues focales (avec le RF 100-400 mm tenu à bout de bras au-dessus de la foule), c’est une question de stabilité autant que de confort de visée. Et avec un 24mm en street photo :  c’est plutôt dans un souci de discrétion.

Mais la concession qui me gène le plus est lié à la vitesse en rafale. Déclencher à la vitesse de l’éclaire c’est bien (5, 20, ou 40 im/sec) avec l’obturateur électronique c’est parfois utile ! Mais pour abaisser le prix : cet EOS R8 fait l’impasse sur l’obturateur « Full Mécanique ». Il se contente d’un seul Obturateur 1er rideau élec. et de l’Obturateur électronique. Ce qui n’est pas trop gênant « la plupart du temps », mais cela conduit aussi à vous priver de quelques « cadences intermédiaires » en rafale…

Je regrette depuis longtemps (cf Test du Canon EOS 50D) de ne pas pouvoir régler précisément les diverses « cadences de rafale ». C’est parfois trop rapide, ou pas assez… Entre 5 im/sec et 20 im/sec on devrait disposer de nombreux intermédiaires. Moi qui ai photographié beaucoup de sports de glisse : je vous garanti qu’il est important de trouver la juste cadence pour chaque sport : 5 im/sec ou 7 im/sec ce n’est pas pareil… Si la rafale est trop rapide le « buffer » ne tiendra pas jusqu’à la fin de l’action (en surf par exemple, une vague peut dérouler assez longtemps). Conséquence supplémentaire : si vous shootez à 20 im/sec vous aurez trop de photos à trier dans Lightroom (même si la nouvelle option d’effacement par « séquences entières » atténue ce problème)…

En combinant ses deux types d’obturation : l’EOS R8 ne propose que 5 cadences différentes et pas vraiment étagées. A savoir : 3, 5, 6, 20 et 40 im/sec. Avec un trou énorme entre 6 et 20 im/sec, ce qui sera un problème pour certains sports…

Si vous aimez la photo de sport ou l’animalier : alors préférez le Canon EOS R6 MkII… Car en combinant les trois types d’obturation il propose 7 cadences en rafale qui sont « mieux étagées »… A savoir : 3, 5, 5.5, 7, 12, 20 et 40 im/sec. Son obturateur 1er rideau électronique grimpant à la vitesse de 7 im/sec ou de 12 im/ sec : sera bien plus recommandable en sport… Ajoutez à ce bilan un peu « mitigé » de l’obturateur Mécanique, que le son de celui-ci est « plus sec » et beaucoup moins « discret » que celui des EOS R6 et EOS R5. Qui par leur « amortissement » sont un bonheur pour l’oreille et la street photo : même à haute vitesse.

En guise de conclusion : les plus et les moins

C’est l’heure du bilan et au moment de lister ses qualités et ses défauts on se rend compte que cet EOS R8 est dans cette gamme de prix un appareils très complets et très polyvalent… Pour un prix relativement raisonnable : il est incroyablement séduisant quasiment l’appareil idéal…