Beaucoup de photographes qui se lancent dans la street photographie s’imaginent « des choses »… Ainsi, pour être un photographe de rue il faudrait obligatoirement voler les photos sans jamais demander la permission… Ou shooter exclusivement en Full Frame.
Ou encore travailler toujours en en noir et blanc. Ou même n’utiliser que des focales fixes… Et bien entendu au final : ne jamais recadrer ses images, ni les ajuster un peu dans Lightroom ou Photoshop…
Balivernes et billevesées ! Autant de légendes que je vous propose de mettre en pièce. En ce dimanche après-midi, je rédige cet article (sur le très bon clavier de mon minuscule MacBook Air M1 qui est une petite merveille lisez mon test terrain pour vous en convaincre) : bien installé au soleil sur un banc dans un parc à Paris, ceci même si il fait encore un peu frais… Mais ça sent le printemps et ce n’est pas dommage !
Alors oui, je sais… Par ce beau soleil, je devrais plutôt être en train de faire de la « street photo »… Mais voilà : ma définition de la street photo commence par ce préalable, « ne faire des photos que lorsque j’en ai vraiment envie ».
J’ai une vision de la street photo assez restrictive, elle devrait rester un jeux : juste une activité facultative et plaisante. Je réserve la street photo aux jours de printemps ; à condition de n’avoir rien de plus intéressant à faire. Et à certains jours de pluie éventuellement : comme un défi (réussir de bonne photos sous la pluie est bien plus difficile que ce que l’on raconte sur internet)…
Et bien entendu il n’existe aucune définition préalable, de ce que devrait être (ou ne pas être) la street photo. C’est à chacun de se faire sa propre définition, d’ailleurs pour moi : Street photo et photo de voyage, se recoupent largement… J’attends vos réflexions à ce sujet en commentaires.
Tabou n°1 : systématiquement voler les photos sans demander la permission…
Je ne crois pas que la Photo de rue, doive obligatoirement être réalisée par surprise, ou volée… Même si assez régulièrement : je constate que les « photos volées » s’avèrent être plus intéressantes que les autres.
Mais voilà : je n’ai jamais été très fans de la « street photo agressive », celle ou l’on fonce dans les passants en les cadrant par surprise, puis en « détalant » comme un lapin, plutôt lâchement… Je sais que cela se pratique : mais ce n’est vraiment pas ma vision de la vie en société, ni ma vision de la photo.
Car les « passants » ne sont pas des choses (qui passent), ni des bâtiments que l’on « shoot ». Il me semble assez inconcevable de fuir sans échanger au minimum quelques mots bienveillants et souriants avec un(e) inconnu(e) que l’on a photographié ! Surtout si on ne lui a pas de mandé son avis « préalablement » : quelle « grossièreté » ! On en avait d’ailleurs parlé à l’occasion de cet évènement discutable, qui avait ému la communauté photographique, rappelez-vous : Tatsuo Suzuki a-t-il quitté « volontairement » les Fuji Ambassador ?
Vraiment je ne crois pas que cet « Art mineur » qu’est la photographie (et qui est à la peinture, exactement ce que la chansonnette est à la Grande Musique), puisse justifier qu’un photographe se comporte comme un « abruti sans gène »… Et que l’on agresse et méprise les personnes que l’on « capture » ; ce mot « capture » ayant d’ailleurs en Français, une assez détestable connotation faisant penser à la chasse au gibier à plumes…
Assez souvent : j’ai remarqué que ceux qui pratiquent ce genre de street photo agressive, le font dans des endroits ou ils ne risquent par grand chose… Au Japon par exemple, ou personne ne se plaindra : car se plaindre c’est « manquer de respect aux autres ». Ce qui n’empêchent pas les Japonais de vous détester cordialement, dès votre comportement « d’occidental barbare » s’éloigne de ce qui est « convenable » au Japon. Et ils ont parfaitement raison ! Non, les Japonais ne sont pas xénophobes : ils détestent simplement ce qui est « détestable » dans leur culture ; mais cela ne se sent pas, car les Japonais sont trop « réservés » pour s’en offusquer publiquement…
Pourtant, je crois que ce sont vraiment aux visiteurs (photographes, touristes ou tout autres visiteurs) de respecter humblement la culture du pays qui les accueil… Et en aucun cas, ce n’est aux autochtones de tolérer les comportements inacceptables d’étrangers qui visitent leur pays. Relire à ce sujet, mon guide spécial de Tokyo, pour les photographes ! Spécialement le dernier paragraphe : Trouvez un guide… Japonais ?
Mais revenons à la prise de vue dans la rue : il existe certains photographes qui pratiquent la street photo « de confrontation », tout simplement car ils sont un peu « masochistes » ou même « un peu suicidaires »… Constamment à la recherche de montée d’adrénaline : certains ne rechignent pas à risquer une petite « engueulade de rue » de temps en temps… Voir une bagarre ! Oui croyez-le ou pas : ce genre de photographes existe…
Alors, comment se comporter dans la rue, pour photographier des inconnus croisés au hasard ? Personnellement j’adopte deux approches. La première, je tente de voler très discrètement les photos, sans que les gens ne s’en rendent compte… Non parce que j’ai peur d’une confrontation, mais simplement car je n’aime pas déranger les gens (vu que moi-même je déteste être dérangé).
Seconde approche : je demande une « permission » de photographier avant de faire la photo, avec le risque forcément dans ce cas, de perdre tout le naturel de l’expression du sujet… Ce qui est catastrophique en général.
Ou alors : je demande la permission « après » avoir fait la photo afin de préserver tout le « naturel » de la scène… Alors bien entendu : « demander la permission après », c’est peut-être « mieux que rien » mais ce n’est pas vraiment fair-play non plus. Pourtant, on ne m’a quasiment jamais refusé une photo même après avoir demandé la permission « après »… Ce n’est pas génial, mais c’est mieux que l’absence de toute interaction je trouve.
Sauf une fois, ou j’ai du effacer l’image et m’excuser lamentablement… Et oui, ce sont des choses qui arrivent parfois. Même si on fait tout pour les éviter ; une petite engueulade de rue n’est pas totalement exclue dans la vie de photographe.
Tout dépendra de la personne photographiée… Faites spécialement attention à certaines personnes « ayant l’air susceptible » : il faut un certain instinct pour les repérer et les éviter. Tout dépendra aussi du quartier et du pays : bien entendu… Vous serez peut-être surpris que l’un des pays ou il m’a été le plus facile de faire de la photo de rue récemment, c’était la Sulawesi (notre dernier beau voyage en date, en aout 2019) : un pays pourtant musulman.
Tout dépendra enfin de la qualité du sourire que vous adresserez à vos modèles improvisés à ce moment là : un sourire en forme d’excuse, mais on en reparlera peut-être un jour… Pas si facile tout ça !
En tous cas, au rythme ou l’ambiance générale se détériore en France (mais si, je trouve) : c’est à se demander si dans quelques années, quelqu’un osera encore faire librement des photos de personnes inconnues dans les rues de Paris. Mais on en reparlera à ce moment peut-être… A lire également : Racontez des histoires en photo, ne comptez pas les pixels.
Tabou n°2 : toujours shooter en Full Frame…
Bien entendu, je préfère shooter en Full Frame, principalement car on dispose de grand angles assez performants et que la qualité des fichiers RAW des appareils Full Frame permet de bénéficier de haute résolutions : ce qui permet de recadrer parfois fortement l’image (lire plus loin)…
On bénéficie aussi d’une plus grande « marge » de correction de l’exposition, qu’avec des capteurs APS-C et Micro 4/3… Dont la qualité est tout de même largement moindre : en terme de dynamique et de résolution : plus on profite d’une grande résolution, plus l’échelle du bruit est « petite »… Donc moins ce bruit se verra sur l’image finale, à une taille de publication donnée… En ce sens 45 Mpixel, c’est toujours mieux que 20 Mpixels, bien entendu : y compris en street photo (pas seulement en paysage)…
Il y a aussi la tradition des « focales classiques »… On sait qu’un 35 mm f/1.8 : reste un « trente cinq » à f/1.8… On connait cette focale (cet angle de champs disons), depuis des décennies : donc pas besoin de faire des multiplications par x1.5 ou x1.6, pour savoir avec quel focale réelle on travail. Un 50 mm : c’est un « cinquante ». Un 85 mm : c’est un « quatre-vingt cinq ». C’est simple !
Mais le Full Frame n’a rien d’obligatoire, bien entendu : disons que c’est juste (un peu) mieux… Ou juste (beaucoup) mieux, selon les uns ou les autres… J’ai l’habitude de dire à mes élèves : « la vraie photo c’est au Full Frame », je crois vraiment que c’est vrai. Mais je n’oblige personne à croire à cette religion et si vous êtes déjà passé par ce blog : vous savez très bien que je place le full frame « au dessus » des capteurs plus petits.
Première dérogation à cette religion du 35 mm : lorsque je shoot dans la rue, à l’aide de mon iPhone. Qui est devenu un irremplaçable outil auxiliaire pour la street photo : puisque je l’ai avec moi en permanence… Voilà d’ailleurs une règle d’or qui est souvent oubliée dans les principes de la street photo (mais qui vaut beaucoup plus que beaucoup d’autres) : emporter avec sois un appareil photo, « aussi souvent que possible ». En fait on aurait du commencer par ça…
Pour clore le débat au sujet du Full Frame : je vous renvois à l’un de nos précédents articles : 5 raisons de préférer les capteurs Full Frame ? Mais aussi l’article qui a été le plus commenté de toute l’histoire de ce blog depuis 2004 : Mes 10 bonnes raisons de craquer pour le Canon EOS R. Suivi du second article le plus commenté qui date de l’été dernier : Premier « test terrain » du génial Canon EOS R6.
Tabou n°3 : ne travailler qu’en noir et blanc…
Et bien non : vraiment je ne crois pas que la Street photo doive nécessairement être en noir et blanc… J’ai même toujours considéré que la photo en noir et blanc était une « facilité », car il est bien plus facile de noyer le poisson en noir et blanc qu’en couleur… Je ne recommande donc pas forcément la street photo en noir et blanc : si du moins vous voulez vraiment vous confronter à la difficulté de la photo. A savoir, vous concentrer sur le sujet bien… plus que sur la forme.
Un sujet intéressant : devrait pouvoir fonctionner aussi bien en couleur, qu’en en noir et blanc. Et j’ai toujours pensé que si le sujet ne fonctionnait pas en couleur : c’est qu’il manquait d’intérêt… Alors débrouillez-vous avec ça : que cela ne vous empêche pas de continuer à préférer le noir et blanc éventuellement !
Parfois je m’aventure dans le noir et blanc moi aussi, spécialement lorsque je n’y « arrive pas » en couleur ! Parfois la lumière est si catastrophique et les couleurs si moches, que l’on veut absolument « sauver la photo », on n’a pas d’autre solution que de la basculer en noir et blanc. Mais bon : je veux bien admettre que c’est point de vue assez personnel… Et que certains d’entre vous, ne seront pas d’accord avec ça : n’hésitez pas à développer votre point de vue en commentaires.
Tabou n°4 : n’utiliser que des focales fixes…
Les focales fixes sont un excellent moyen pédagogique de progresser, déjà pour bien comprendre et bien appliquer les règles de profondeur de champs… Car les focales fixes permettent de bénéficier de grandes ouverture (f/1.4 ou f/1.8) pour quelques centaines d’Euros (ou même moins). Mais aussi : elles vous obligent à vous déplacer d’avant en arrière, alors que la présence d’un zoom aurait tendance à vous rendre fainéant : car il est plus (trop) facile de tourner une bague de zoom, que de se déplacer…
Toutefois, les focales fixes sont également « restrictives », en vous empêchant de cadrer certains sujet, du moins de les cadrer « assez vite »… Du coup, on rate des images parfois, à cause d’une focale fixe que l’on a pas eu le temps de changer (c’est pour cela que je travail souvent avec deux boîtiers et deux focales fixes… Ou une focale fixe et un zoom, mais cela commence à devenir un peu encombrant)…
Personnellement je ne m’interdis jamais de faire de la street photo avec un zoom. Mes préférés sont les EF 24-70 mm f/4 (assez compact), les EF 24-105 mm (plus encombrant) ou mieux : sa version RF… Ou alors un zoom ultra grand angle équivalent au 16-35 mm f/4… Et je ne néglige surtout pas un 70-200 mm f/4, qui est un outil fantastique pour la street photo. C’est juste une « autre sorte » de street photo…
A ce sujet : je meurs d’impatience de pouvoir voyager avec le niveau Canon RF 70-200 mm f/4 extrêmement compact, qui je pense va « révolutionner » vraiment la street photo. Relire : Canon RF70-200 mm f/4 L IS USM : de mieux en mieux ; mais aussi : Un Canon RF 70-200 mm f/4 L IS USM, ultra compact… Et bien entendu Prise en main du Canon RF 70-200 mm f/2.8 L IS USM
Tabou n°5 : ne jamais recadrer ses images ni les traiter…
Pour la plupart des bons photographes, il est évidement plus gratifiant, plus élégant et plus « virtuose » d’obtenir une photo bien cadrée directement, sans devoir couper un détail gênant ni la recadrer… Le « bon cadrage » dès la prise de vue : c’est un peu la « noblesse de l’art », la « beauté du geste ».
Mais cela peut devenir un « léger défaut », qui conduit à des cadrage parfois trop serrés, qui compliquent un peu l’encadrement (si tirage et exposition il doit y avoir un jour)… Et puis : on ne voit pas tout à la prise de vue, parfois il est bien de pouvoir élargir un peu le cadrage que l’on avait imaginé face au sujet. Aussi, je préfère toujours garder une « petite marge de sécurité en gardant un peu de « marge en plus » : par exemple en utilisant un 28 mm au lieu d’un 35 mm.
Depuis que je fais des photos, je me suis plus souvent retrouvé à « regretter » un cadrage un peu trop serré, qu’un cadrage un peu trop large ! Et personnellement, je ne me suis jamais interdit quoique ce soit en matière cadrage : il ne devrait exister aucun tabou à recadrer ses images. Que ce soit en street photo, ou dans n’importe quel autre activité photographique. Le tout est de disposer d’images assez nettes et d’assez haute résolution pour se permettre de recadrer.
Même question à propos de l’aspect ratio : j’ai tendance par habitude à préférer un aspect ratio 3/2 (celui du reflex), ce qui me conduit donc à recadrer quelques anciennes images prises à une époque à l’aide d’un hybride Micro 4/3. Mais c’est davantage dans un effort de « normalisation » de mes différentes images, que une « philosophie » qui m’interdirait d’utiliser d’autres ratios. Il arrive d’ailleurs, que certaines images « ne fonctionnent que » dans un format spécifique (carré par exemple), car il permet par exemple de masquer un détail gênant, ou de décentrer le sujet, colle mieux à la lecture d’une image particulière…
Pourtant, je ne déteste pas le 16/9 spécialement en paysages. J’utilise parfois le 4/3, ou le 4/5em, spécialement sur les images verticales (comme ci-dessous)… Car le 3/2 me semble trop haut et trop étroit, donc pas très élégant en cadrage vertical…
Après le recadrage, l’autre débat récurent est la retouche… Si vous ajustez ou retouchez une photo, faites attention à ce que cet ajustement ne se sente pas trop. Parfois on va trop loin, emporté par son élan… C’est un défaut que je remarque sur mes propres photos : il est difficile de savoir « ou placer le curseur ».
Et ce curseur dépendra beaucoup des gens à qui « vous adressez vos photos ». Si vous publiez vos photos à destination de vos amis sur Facebook : il ne faudra pas hésiter à « traiter fortement » vos images, si vous voulez qu’elles soient remarquées… Par contre, si vous montrez vos images à des « connaisseurs » : allez-y mollo ! Car les photographes adorent détecter la « triche » chez d’autres photographes…
D’ailleurs : développer ses photos, est-ce nécessairement « tricher » ? Supprimer quelques petits détails gênants dans l’image : effacer un fil, un papier par terre, un panneau publicitaire, est-ce vraiment interdit en street photo ? C’est un tabou, qu’il convient d’abattre je crois : ajuster (raisonnablement) ses photos, ce n’est pas « tricher »… La grande question est : qu’est-ce que c’est « raisonnablement » ! Je suis curieux de lire votre avis en commentaires.
Tabou n°6 : passer par une période « argentique »…
Je l’ai déjà expliqué : il me semble totalement inutile en 2021, de repasser obligatoirement par la case « photo argentique ». Une grande perte de temps et d’argent, spécialement dans le cadre de la « street photo ». Pourtant ils sont assez nombreux les jeunes photographes, à s’imaginer qu’il faudrait se remettre à l’argentique, au moins pour un temps !
Relire à ce sujet ce que j’avais écrit dans cet article : la première « idée reçue » à oublier : « Faire de la photo argentique car ça aide à progresser »…
Je ne prendrais pas de gants : c’est à mon avis : du pure snobisme pour les uns… Et pour d’autres : simplement une idée idiote, basée sur des « légendes urbaines »… Moi, je n’ai pas eu le choix et je suis passé par l’argentique : bien obligé ! Vu que j’ai commencé à faire des photos quand j’étais enfant, dans les années 70… Et j’ai même travaillé comme professionnel dans la presse « exclusivement en argentique » : entre 1994 et l’an 2000. Je sais à quel point c’est lent et cher ! Et surtout, à quel point on ne « progresse pas » : faute de réaliser suffisamment d’images pour progresser… Relire : Qu’ai-je appris en 25 ans de photo professionnelle ?
Exemple ci-dessous, une commande pour Sony Music : le Groupe Big Soul photographié à San Francisco (rappelez-vous : Branchez la guitare)… J’avais réalisé ça en « cross process » : des bobines des film diapositive, développé en C41 (comme du film négatif).
« Trop rapide et fujigitif » lol ;)
Article très intéressant. Pratiquant régulièrement de la photo de rue, notamment en voyage, je ne peux qu’abonder dans le sens de cet article (bien que très souvent c’est un full frame et une focale fixe que je sors).
Par contre il ne faut surtout pas hésiter à se lancer des défis. J’ai souvenir d’un cours photo ou on nous a fait descendre une grande artère principale flash à la main pour prendre des photos « volées ». Grosse adrénaline au début, et lorsque mon 35/2 avait décidé de bloquer son diaph j’ai dû sortir le 20 Voigt (que tu connais bien). Résultat, après 1 heure ou 2, j’ai sorti des photos vraiment sympa que les gens m’ont demandé de leur envoyer et que j’ai retrouvé en photo de profil sur les réseaux dit « sociaux ».
Sinon, ma meilleure arme reste le sourire. Je prends la photo, un grand sourire niait et généralement la personne pose par la suite. Je montre les photos, et obtient un petit photo shoot improvisé très sympa qui m’a souvent amené à faire de belles rencontres.
Une autre technique, surtout en Asie du Sud Est est de commencer à prendre les gamins en photos. Ils posent bien volontiers, et à coup de sourire niais et d’éclat de rire j’arrive à prendre les adultes en photo, vu qu’ils se sentent en confiance. Encore une fois, j’ai souvent retrouvé mes photos sur les profiles Facebook d’inconnus, du coup j’ai des amis au Laos, au Cambodge, en Corée ou en Birmanie… grâce à la technique des enfants et du gros sourire!
Amicalement,
Séb
Oui, une bonne réserve de sourire et quelques billets d’avion : je dirai qu’il faut commencer par là ;-)
C’est beau !
Souvent la street photo c’est juste pointer n’importe quoi dans la rue et le mettre en N&B…
tes images sont superbes !
merci !
rien à commenter à part effectivement que tes images sont superbes !
Merci, merci ! ! !
Mais si, vous avez bien un avis, aussi…
un avis pas vraiment car je ne fais jamais de street à proprement parler mais oui cet article me fais penser que ça doit être un exercice intéressant à faire !
super article ! et superbes photos comme on les aime !
la photo peut être bonne mais inintéressante du point de vue couleur et donc intéressant, peut-être, de la passer en N&B.
La couleur en street vaut vraiment la peine quand c’est des couleurs qui claquent avec des clair-obscures comme dans tes photos.
Merci Christian ! ! !
Merci, toujours interessant de te lire.
Perso, je ne suis pas d’accord sur ta vision du N&B. Effectivement, le développement d’une photo ne doit pas être le facteur qui la rend « intéressante » photographiquement parlant.
Dans mes images, je priorise au maximum l’émotion humaine et ou de conter une histoire du coup, le NB aide à focaliser l’attention sur ces émotions pures.
Le cerveau a une tendance inévitable à analyser la couleur et donc à détourner une grande partie de l’attention du spectateur (un peu à la manière d’un prestidigitateur), voir même le flatter, l’aguicher (d’où le succès des filtres insta).
Pour moi, la couleur se justifie lorsqu’elle est indissociable du sujet, voire même, est le centre de l’émotion de cette image (comme bons nombres de tes photos). Enfin, tout ça est suggestif et dépend aussi beaucoup de notre identité personnelle.
Oui, tout peu se discuter ;-)
Oui : en éliminant la couleur, on peut se concentrer plus facilement sur le sens et sur le sujet de l’image : car cela « simplifie » l’image : et je suis bien d’accord avec ça.
Et c’est justement, pour cela que je trouve ça « un peu facile »… L’option de conserver la couleur (qui nous entoure dans la vraie vie) est nettement plus complexe ;-)
Pour prendre une analogie assez « capilotractée » : c’est un peu comme la différence entre le surf (debout) et le bodyboard (à plat ventre).
Le but est la même, descendre une vague en équilibre… Mais c’est beaucoup plus beau en prenant l’option difficile (le surf : debout). Qu’en prenant l’option facile (le bodyboard à plat ventre)…
Enfin, je dis ça… en sachant bien que beaucoup, ne seront pas du tout d’accord ;-)
Sympa comme article. Et belles photos, comme d’habitude.
Il peut aussi y avoir un certain snobisme à faire de la « Street ». Beaucoup de personnes s’y mettent et n’y font pas grand chose d’intéressant, mais ils font de la « street »…
Une photo se doit d’être belle ou d’avoir un message ou de toucher les sensibilités, photographier simplement dans la rue ne fait pas obligatoirement une bonne photo…
Et peu importe le matériel.
Alors là : oui il y a pas mal de street photographers un peu « bidon »…
Mais on les repère de loin : ils s’occupent bien plus de leur image (sangles en cuir vintage, boitiers Fuji « rétro design ») que des sujets de leurs images !
Un excellent article!
Quelques commentaires en vrac même si je ne pratique pas beaucoup la street photo, et même lorsque j’en fais c’est habituellement dans une optique « souvenir de voyage ». D’ailleurs, comme mentionner dans l’article, il y a un certain recoupement entre les deux…
Pour le N&B, effectivement ce n’est pas obligatoire. Mais c’est souvent approprié car, il faut bien l’admettre, les villes sont souvent assez grises… Je trouve que le N&B aide à faire ressortir les aspects géométriques ou plus graphiques de la scène alors que la couleur n’y joue qu’un rôle secondaire. Bref, souvent dans ma tête je vois déjà la scène en N&B en pas en couleur (peut-être un reliquat des années argentiques). Donc, dans mon cas, le N&B n’est pas de la récupération de photos couleur ratées mais bien des scènes que je voyais dès le départ en N&B…
Comme mentionner dans l’article, pour le matériel, le point le plus important est vraiment d’avoir une caméra! Peu importe le modèle, on peut s’arranger (même si plus est mieux que moins). La street photo, c’est une plus une question de cadrage et de moment que de « perfection technique ». Autrement dit, mieux vaut faire une photo avec le iPhone qu’on a avec soi que de ne pas en faire avec le FF qu’on a laissé à la maison à ce moment là…
Le débat sur les retouches existent depuis toujours et n’est pas près de se terminer! Perso, je n’ai pas de problèmes avec des retouches esthétiques ne dénaturant pas la photo (les immanquables fils électriques par exemple!). Par contre, lorsqu’on commence à enlever des personnages ou à modifier des visages ou des têtes (par exemple, en modifiant les yeux pour donner l’impression que le sujet la caméra alors qu’il regardait ailleurs), là je trouve que ça commence à s’éloigner sérieusement de la nature de la street photo.
Et comme tu dis, ça un truc qu’on fait d’abord et avant tout pour s’amuser et se faire plaisir soi-même. E tant mieux si on revient avec des trucs intéressants!
Merci pour ce retour ! Et bonne photos… quelque soit le genre ;-)
Ah, enfin un article qui ne nous parle pas des mérites respectifs de Canon et de Sony ou autres et de l’efficacité de leur autofocus sur les yeux de canards, de chats ou de basketteurs… !
Le noir et blanc, quand c’est réussi, c’est tout de même beau, et même très beau, ainsi votre photo de funérailles à Bali.
Retouches, oui, mais jusqu’à un certain point, d’accord avec Carl !
OK, on ne va pas refaire le débat argentique/numérique, mais moyennant quoi je suis bien content de retrouver des négatifs de photos prises il y a 30, 40 ans ou plus (j’ai commencé très jeune avec un Starflash) – pas évident avec le numérique -, et, s’il est vrai qu’avec le numérique on peut faire beaucoup de photos et s’entraîner, comme vous le dites, avec le numérique, il y a une tendance très forte à multiplier les vues sans trop réfléchir qu’il faut combattre et qui n’est pas facile à vaincre.
J’indique ici le site de Ari Jaaksi, qui est certes « old school », mais qui est original et a beaucoup d’humour – et du talent -, et que l’on peut apprécier quel que soit le support qu’on utilise pour faire de la photo !
https://www.youtube.com/c/ShootOnFilm/videos
Amitiés à tous.
Retouches, oui, mais jusqu’à un certain point…
On sera tous d’accord ! Mais le « certain point » : est difficile à définir ;-)
Du coup, full frame et 28mm il nous faut un Leica Q2 pour faire de la pure street photographie… ;-) article très intéressant comme toujours. On voit beaucoup de « street » avec des gens pris de dos, c’est drôle.
Améliorez la colorimétrie de vos fichiers RAW Canon, Nikon, Fuji, etc… dans Lightroom Classic (sur Mac et PC), dans Lightroom (Cloud) et dans Adobe Camera Raw (Photoshop) grâce aux Profils que j’ai développé afin de remplacer « Adobe Couleur ». Découvrez mes profiles Lightroom à Télécharger !
« Faut-il passer par une période argentique? » Non, car le rédacteur de ce blog fait de la pub pour Mac dans presque chacun de ses articles! En plus l’argentique ça ne rapporte plus un rond à Canon (à moins qu’ils aient des parts chez les fabriquants de films..)
Et je dirais que, qui efface un cable électrique fini par déplacer tout ce qu’il y a sur la photo pour recadrer à sa guise. La magie de la photo de rue argentique, c’est qu’elle nous fait passer plus de temps dehors que dedans, en quête de LA photo, celle qui illustrera notre vie de photographe, amateur ou pro. J’irai même plus loin, le vrai photographe de rue se moque totalement du confinement et du couvre-feu car il est intelligent et sait parfaitement que tout ça, c’est des conneries! Le photographe de rue aime la vie dehors!!!!
Salut Jean-François, bonjour à tous,
Une fois de plus, merci pour ce bel article qui résume bien tes idées en matière de « street photography ». Très belles images incluses dans le texte !
Tu conçois cette activité comme « facultative et plaisante ». Je confirme, ça doit rester un plaisir qui allie balade et photo. Si on y va par devoir, les résultats sont rarement probants. Pour moi, la photo de rue c’est sortir avec son appareil, le plus léger possible et l’esprit libre. Elle requiert un certain lâcher-prise qui rend disponible et attentif à ce qui se passe autour de soi. C’est aussi accepter la possibilité de ne rien ramener d’intéressant. Cela dépend du hasard qui aura mis sur notre route quelqu’un ou quelque chose d’insolite.
Pour moi, la photo de rue ne se limite pas au printemps. Quand on a le temps et plus aucune obligation professionnelle, comme à la retraite, on peut faire ce genre de photo toute l’année, en profitant parfois de conditions climatiques particulières ou inhabituelles (temps orageux, neige, etc.) qu’il faut prendre au moment où elles passent car la météo n’attend pas. En matière de prise de vue, il n’y a pas de règles précises hormis celle, essentielle, de respecter les gens. Il faut avoir constamment à l’esprit, surtout dans les pays comme la France, que nous sommes limités par le droit à l’image des personnes, même si dans l’espace public il est permis de photographier les gens sans leur autorisation du moment que nous ne portons pas atteinte à leur dignité, qu’ils ne sont pas le principal sujet de la photo ou qu’ils ne sont pas reconnaissables. En revanche, leur accord est impératif lorsque la photo est utilisée à des fins commerciales. Tes photos de silhouettes en contre-jour, les deux images de femmes âgées (japonaises ?), les photos de rue à Hong Kong et le portrait de la jeune femme au parapluie durant le Covid à Paris ne posent pas de problème. Ce qui pose problème est la manière dont les photos sont parfois obtenues, c’est-à-dire le comportement du photographe lui-même vis-à-vis des gens. Il faut rester le plus discret possible, se faire oublier et ne pas être agressif. Les approches que tu décris sont correctes. Généralement ça marche, les incidents sont rares. Et puis, s’il faut effacer une photo, on le fait et ça s’arrête là. De toute manière, ce ne sera pas la photo du siècle.
Sur le plan technique, les règles sont simples, ce sont celles de la composition d’une image en général. Personnellement, je préfère me balader avec un reflex full frame car la qualité est meilleure. Côté objectifs, pour les espaces publics fermés comme les musées (cela fait aussi partie de la photo de rue), je prends l’excellent Canon 35 mm f/2 IS USM ou encore le zoom 24-70 mm f/4 IS USM qui sont légers, pas trop « voyants » et laissent la possibilité de recadrer en post-production. Depuis peu de temps, j’ai aussi le zoom 70-200 mm f/4 qui paraît effectivement fantastique mais est plus lourd et moins discret, plutôt réservé à l’extérieur.
Faut-il donner la préférence à la couleur ou au noir et blanc, au format 3/2 ou carré ou autre ? Tout dépend de l’effet recherché. En développement, rien n’interdit d’apporter quelques modifications à nos photos prises en RAW qui de toute façon nécessitent d’être travaillées. Le plus simple est souvent la meilleure option. Une photo bonne dès le départ ne requiert pas une infinité de retouches. Jean-François, tes photos en noir et blanc sont magnifiques, notamment celle des funérailles à Bali.
A tes conseils judicieux, j’ajouterais qu’il vaut mieux être seul pour faire de la photo de rue. Rien n’est plus énervant pour les accompagnants qu’un photographe qui s’arrête tout le temps et qui revient sur ses pas. Ou alors, sortir avec d’autres photographes. Enfin, il faut être patient, savoir attendre le moment favorable pour déclencher. Quant au passage « obligé » par l’argentique, nombreux sont ceux parmi nous qui l’ont vécu avec plus ou moins de bonheur. Le noir & blanc argentique a certes produit des images sublimes, mais la photo numérique n’est pas moins « noble » et offre la possibilité de multiplier les vues pour n’en garder que les meilleures. De plus, nous pouvons en faire le développement nous-mêmes au moyen de logiciels très performants. Ce temps est aussi très créatif et stimulant.
Petit exemple de traitement N&B en format carré. A suivre, format classique en couleur.
Bien amicalement à tous.
Deuxième photo.
j’ai été stupéfait de lire il y a quelques temps que Martin Paar faisait ses photos avec un plaubel toujours au flash, vrai ou faux ? qu’en pensez vous?
Vrai. Regardez sur Google images. Mais il bosse aussi au 5d.
En tout cas son travail historique est clairement du moyen format, vu le ratio de ses photos, et le flash est assez évident sur nombre de ses photos.