En attendant un éventuel test terrain du Canon EOS R5 (que j’écrirais peut-être en bientôt), je voulais pointer rapidement ces 20 améliorations qui m’ont frappé… Et qui « sur le terrain » creusent la différence en faveur de l’EOS R5… par rapport à l’EOS R6. Ou par rapport à l’EOS R que j’utilise depuis fin 2018…
Si vous hésitez entre EOS R5, R6 et peut-être EOS R (qui reste un excellent boîtier même en 2021, si vous le trouvez d’occasion) : téléchargez ce document pdf proposé par Canon. Il résumé l’intégralité des différences entre ces trois boîtiers et détail notamment les différences du mode vidéo (que je n’ai pas traité dans le présent article car il y avait beaucoup trop à dire).
En attendant, je décrypte pour vous les 20 caractéristiques qui m’ont le plus marqué sur l’EOS R5 (une dizaine étant communes à l’EOS R6)… Et qui me font penser que cet EOS R5 est devenu le « boitier hybride idéal ». Je les ai classé dans un ordre « logique » ; plutôt que par ordre d’importance…
01 – La résolution supérieure de 45 Mpixels de l’EOS R5 : c’est mieux !
Bien entendu : une résolution de 45 Mpix : ça claque ! C’est indiscutable, l’effet « whaou » est bien au rendez-vous chaque fois que vous zoomez à 100% dans une image bien nette… Prenez aussi le temps de reconstruire à l’avance vos aperçu à 100% dans Lightroom, afin de bénéficier d’une bonne réactivité de visualisation. D’ailleurs, cela va beaucoup mieux depuis que Lightroom est optimisé pour les Processeur M1 d’Apple : relire Quelle vitesse avec Lightroom Classic 10.3 optimisé Apple Silicon ?
Et si par hasard votre photo n’est pas aussi nette qu’espéré, alors ne zoomez qu’à 50% : c’est déjà bien… Et vous la trouverez d’un coup « bien assez nette »…. Ceci grâce au micro contraste plus élevé que permet la très haute résolution combinée à un peu plus d’accentuation dans Lightroom… Notamment si vous utilisez mes AUTOMATIC « ISO ADAPTATIVE » PRESETS, qui règlent automatiquement la netteté en fonction de la valeur ISO de l’image : ces Presets Automatiques sont la pierre angulaire d’un Flux de travail rapide.
Quelque soit la sensibilité ISO (même élevée) : vous serez avantagés par la haute résolution de l’EOS R5, y compris pour traiter le bruit numérique… L’échelle de la correction du bruit étant plus fine : on peut traiter le bruit plus efficacement tout en préservant les Micro-détails. Simplement il ne faut jamais comparer les résultats de deux capteurs de résolution différentes, en affichant côte à côte les RAW à 100% : c’est une grossière erreur de méthode… Ce qu’il faut faire : exporter des JPEG à une taille identique puis comparer ces JPEG à la même échelle pour évaluer la qualité d’image.
Combattons une autre légende répandue : les performances d’un objectif d’ancienne génération ne se dégradent pas en passant de 24 Mpix à 45 Mpix : sûrement pas ! Car la performance d’un objectif « proportionnellement » à la diagonale de l’image reste toujours identique dans l’absolu… En utilisant un objectif donné sur capteur de 45 Mpix : on pourra réaliser des tirages qui seront aussi nets (et généralement plus nets) qu’avec un capteur de moindre résolution. Ceci, quelque soit l’objectif…
Car avec davantage de pixels, vous pourrez accentuer davantage l’image si vous le souhaitez… Cette accentuation générera des détails à une « échelle » plus fine : grâce à davantage de pixels de plus petite taille. Au final cela donnera toujours la sensation d’un meilleur piqué pour une taille d’impression donnée. C’est la même problématique que lorsque l’on corrige le bruit numérique. Au final : le potentiel d’un objectif même ancien, est toujours mieux « exploité » par un capteur de plus haute résolution.
Alors bien entendu : pas grand monde n’aura besoin « tous les jours » de 45 Mpixels. Et la netteté des images obtenues avec l’EOS R6 suffira pour 99% de vos photos (relire : Premier « test terrain » du génial Canon EOS R6)… Mais le jour ou vous serez un peu trop loin du sujet : recadrer plus fortement l’image en post traitement sera possible… Et cela pourra « sauver » une photo.
Ultime précision : le format Canon C-RAW (compressé) étant 40% plus léger que le RAW classique, cela rend le stockage de ces 45 Mpix beaucoup moins encombrants que les RAW d’autres marques… Comme il n’y a aucune perte de qualité visible, j’ai adopté le C-RAW depuis deux ans. Et j’en suis vraiment ravi.
02 – L’avantage de la stabilisation du capteur : sur les EOS R5 et EOS R6
Bien entendu, la stabilisation du capteur est un « plus théorique » énorme en faveur des EOS R5 et EOS R6… Même si en pratique cela n’a pas changé énormément mes habitudes de prise de vue, je dois l’avouer. Si la présence de la stabilisation du capteur ne se « ressent » certainement pas à la prise de vue, on devrait tout de même « statistiquement » constater son impact sur le nombre d’images réussies…
Lorsque l’on combine la stabilisation de certains objectifs RF de nouvelle génération et celle du capteur des EOS R5 et EOS R6 : on monte jusqu’à 7,5 ou 8 stops de stabilisation (norme CIPA). C’est énorme…
Quand à l’absence de stabilisation du capteur sur l’EOS R : elle ne devrait pas trop effrayer un photographe confirmé… Sauf s’il pratique quotidiennement la « street photo nocturne » par exemple, ou s’il utilise très régulièrement certains objectifs non stabilisés (comme le RF 28-70 mm f/2 L USM).
Jusqu’à présent je n’avais utilisé que des objectifs RF stabilisés, donc l’EOS R dépourvu de capteur stabilisé me suffisait très bien. Mais je suis probablement tellement habitué à « me stabiliser » (ayant appris la photo à une époque lointaine ou la stabilisation n’existait pas du tout), que je ne me rend pas bien compte à quel point la stabilisation peut aider les débutants. Pourtant, c’est vraiment le cas…
Alors la stabilisation du capteur, c’est toujours bon à prendre : c’est « un avantage supplémentaire » dont il serait dommage de se priver. Un jour ou l’autre, ça pourra éventuellement « sauver une photo ».
03 – L’avantage du double lecteur de carte : sur les EOS R5 et EOS R6
Alors bien évidement pratiquer le « double enregistrement » sur deux supports différents : cela peut rassurer : on ne va pas cracher dessus… Même si je n’ai jamais perdu la moindre carte mémoire depuis 21 ans de photo numérique, cela est arrivé à d’autres (probablement car ils n’avaient pas les « bonnes pratiques »).
D’autant que depuis la Mise à jour Firmware 1.4 du Firmware, le double enregistrement sur les deux cartes, concerne également la vidéo (dans certains formats).
04 – Le passage à la carte CF Express : avantage à l’EOS R5
Ce que je trouve encore plus intéressant que le double lecteur de cartes : c’est surtout de profiter de la vitesse exceptionnelle des cartes « CF Express »…
A condition d »utiliser un lecteur de carte rapide pour décharger vos cartes vers l’ordinateur : avec le bon câble USB-C sans quoi cela ne sert à rien ! Relire Attention aux câbles USB-C que vous choisissez.
Par contre, le CF Express est un format qui revient plus cher que les cartes SD… Mais vous pouvez combiner les deux. Ou même attendre un peu, que le prix des CF Express baisse progressivement.
05 – Les impressionnants progrès de l’AF Dual Pixel : sur les EOS R5 et R6
Multiplication des collimateurs, gain de réactivité, personnalisation et ergonomie améliorées : les progrès de l’Autofocus des EOS R5 et R6 sont très impressionnants… Les deux profitent d’ailleurs exactement du même Autofocus, comptant 1053 collimateurs (39 x 27). Sur le papier : match nul.
Alors que l’EOS R était limité à 143 collimateurs (13 x 11) et pourtant il marchait déjà plutôt bien…. Canon semble-t-il a rattrapé Sony par bien des aspects de l’Autofocus. Et sur certains point Sony semble battu. Pendant que Nikon semble encore un peu « à la traine ».
Parmi les nombreux progrès de l’AF Dual Pixel apporté par les EOS R5 et EOS R6 : citons la couverture des collimateurs sur 100% de la surface de l’image… C’est notamment utile en portrait, pour des compositions plus audacieuses, davantage de liberté et de créativité.
06 – La détection des visages et des yeux humain ou d’animaux : sur les EOS R5 et EOS R6
Une des nouveautés des EOS R5 et R6 a été l’apparition de la détection des animaux (les yeux, la tête et tout le corps). La détection des visages et des yeux humain existait déjà avec l’EOS R et l’EOS RP, vous avez désormais le choix entre trois options de réglages :
- Pas de priorité : les yeux et visages des humains et des animaux sont détectés
- Priorité aux visages et yeux humains
- Priorité aux têtes et yeux d’animaux.
On sait que cela sera encore amélioré et que nous ne sommes qu’au début de ce type de perfectionnements. En effet l’EOS R3 bénéficiera d’une fonction de détection des voitures et des motos…
07 – La qualité du viseur de l’EOS R5 : résolution de 5.76 Mpix à la fréquence de 119.88 fps
Le viseur de l’EOS R5 est le meilleur chez Canon actuellement, avec 5.76 Mpix : c’est vraiment un viseur très agréable… Ce qui donne un léger avantage à l’EOS R5 sur l’EOS R6.
Et il se distingue de celui de l’EOS R6 et de l’EOS R qui affichent seulement 3.69 Mpix (celui de l’EOS R n’était pas si mauvais). Mais les EOS R5 et EOS R6 profitent d’une fréquence de rafraîchissement de 119.88 fps. Contre 59.94 fps pour l’EOS R.
08 – Un écran un peu plus confortable et précis de 2,1 Mpix : avantage à l’EOS R5
L’écran de l’EOS R5 affiche 2,1 Mpix (comme l’EOS R d’ailleurs). C’est un petit avantage par rapport à celui de l’EOS R6 qui plafonne à 1,62 Mpix. C’est un gain de confort au quotidien…
09 – Obturateur mécanique à 12 im/sec. prévu pour 500.000 déclenchement : avantage EOS R5
L’obturateur mécanique marque un progrès impressionnant pour les EOS R5 et R6 : avec une vitesse en rafale inédite portée à 12 im/ sec. Ajoutons aussi que le mécanisme des EOS R5 et R6 est encore plus doux et moins bruyant que celui de l’EOS R.
L’obturateur de l’EOS R5 est prévu pour 500.000 déclenchement minimum. Celui de l’EOS R6 est prévu pour 300.000 au minium. Alors que celui de l’EOS R l’était pour 200.000 au minimum.
10 – Une vitesse de 20 im/sec en obturateur électronique : sur les EOS R5 et EOS R6
L’obturateur électronique des EOS R5 et EOS R6 autorise une vitesse de compétition inédite jusqu’alors : 20 im/sec dans un silence complet…
La vitesse de l’EOS R était son principal point faible car il était limité à 5 im/sec avec suivi AF ou 8 im/sec en One Shot (relire mon Test du Canon EOS R et du RF 35 mm f/1.8 IS).
11 – Obturateur électronique 1er rideau (Electronic Front-Curtain Shutter) : sur EOS R5 et R6
Nouveauté sur les EOS R5 et EOS R6, qui était absente sur l’EOS R. Une nouvelle option permet d’opter pour l’obturateur électronique sur le premier rideau, suivi de l’obturateur mécanique sur le second rideau. En anglais : “Electronic Front-Curtain Shutter”, ou EFCS.
C’est le nouveau réglage par défaut qui permet d’éliminer une source de vibrations potentielles générées par l’obturateur mécanique (que l’on nomme « Shutter shock » en anglais). Il serait utile plutôt à des vitesses situées entre 1/2 sec et 1/60 sec (voir même au-delà)…
Mais il n’a pas que des avantages, l’obturateur électronique sur premier rideau peut perturber l’apparence du bokeh dans certaines conditions : combinaison d’un vitesse d’obturation élevée et d’une grande ouverture. Dans ce cas, revenir à l’obturateur mécanique. Ou ralentir la vitesse. Ou fermer le diaphragme.
Faut-il préférer l’obturateur Mécanique « par défaut », plutôt que l’obturateur électronique sur le premier rideau ? Non… Et si vous en doutez, faites confiance à Canon qui a défini l’obturateur électronique sur le premier rideau, comme : par défaut. Ce n’est probablement pas pour rien, optez plutôt pour ce choix la majorité du temps… Pour en changer rapidement : penser à créer un raccourci vers ce réglage dans un de vos Menu Personnalisés verts.
12 – La tropicalisation de classe « EOS 5D » : avantage à l’EOS R5
Seul l’EOS R5 profite de la tropicalisation avancée façon « EOS 5D ». Alors que les EOS R et EOS R6 profitent d’une tropicalisation un peu moins poussée : typique des gamme « EOS 6D ».
Ce n’est pas si important que beaucoup de gens se l’imaginent… Du coup, cela aura son importance au moment de la revente du matériel. Un appareil « supposé » tropicalisé, sera probablement plus facile à revendre à des acheteurs généralement soupçonneux à l’excès…
13 – Le retour de la Molette arrière : sur les EOS R5 et EOS R6
C’est certainement la différence ergonomique la plus visible depuis l’EOS R qui en était privé. Comme sur les reflex EOS classiques, c’est la « Correction manuelle d’exposition » qui est par défaut attribué à ce que l’on appelle parfois la « roue codeuse » (selon l’ancienne terminologie), qui est si caractéristiques des reflex Canon depuis 1987.
Ainsi : avec la Molette Avant (1), avec la Molette Rapide supérieure (2), avec la bague de réglage programmable des objectifs (3), cette Molette Molette arrière (4) vient donc ajouter une quatrième molette de pilotage des fonctions d’expositions classiques.
Bien entendu, on peut programmer à peu près n’importe quelle fonction sur n’importe laquelle des quatres molettes, bien que certaines impossibilité subsistent (qui me semblent d’ailleurs plutôt incongrues). Je les ai programmé de cette façon sur l’EOS R5 :
- Molette Avant : choix du Paramètre principal : Vitesse en Mode Tv et Ouverture en Mode Av
- Molette Rapide supérieure : changement d’ISO
- Bague des objectifs : changement d’ISO (si déclencheur maintenu à mi-course)
- Molette arrière : Correction Manuelle d’exposition
Alors je sais ce que vous allez dire : j’ai attribué la même fonction (changement d’ISO) à la Molette Rapide Supérieure et à la Bague des objectifs… Ce n’est pas si grave, car je ne me sers pas très souvent de cette bague d’objectif ! Je n’y pense pas souvent en fait, puisque j’ai d’autres habitudes depuis tellement d’année…
Toutefois, je sais que d’autres photographes l’utilisent. Je me demande d’ailleurs si les « gauchers » ne seraient pas des utilisateurs typiques de dette bague d’objectif, car j’imagine que le recours à la main gauche est éventuellement plus intuitive pour eux (?)… Si il y a des gauchers parmi nos lecteurs qui pourraient nous donner leur avis ?
Il est donc bien que cette bague d’objectif existe quand même… Bien que avec trois molettes très pratiques sur l’appareil : on pourrait la considérer un peu superflue, voir inutile ! Mais qui sait : un jour peut-être une nouvelle fonctionnalité inconnue pourrait apparaitre et nécessiter l’utilisation d’une molette supplémentaire ?
14 – Un bouton de contrôle de la Profondeur de champs (programmable) : sur les EOS R5 et EOS R6
Un bouton programmable de plus c’est toujours ça de gagné. Et celui du contrôle de la profondeur de champs me manquait vraiment sur l’EOS R ! Car je suis de l’ancienne école (qui a appris la photo argentique) et parfois j’aime vérifier la profondeur de champs dont je bénéficie à telle ou telle ouverture. Et à telle ou telle focale…
Oui, rappelez-vous qu’avant en argentique : on ne pouvait vérifier le résultat qu’après le développement… Il était donc nécessaire de parfois contrôler la profondeur de champs dont on disposait. Alors qu’en numérique, certains se disent qu’il « suffit de refaire la photo quand c’est raté »…
Ultime précision : ce bouton peut servir à autre chose (si vraiment le testeur de profondeur de champs ne vous intéresse pas)… Rendez-vous page 830 du manuel, pour parcourir la liste des possibilité de personnalisation des touches configurables. Ce bouton de profondeur de champs peut recevoir 51 fonctions différentes (en comptant le réglage OFF ou aucune fonctionnalité ne lui est attribué).
15 – Joystick, diverses améliorations du design et écran monochrome supérieur (pour l’EOS R5)
Le Canon EOS R5 profite d’un écran monochrome supérieur, qui fait défaut à l’EOS R6… Les derniers utilisateurs de reflex encore habitués à l’utiliser, apprécieront.
Son petit Joystick (commun aux EOS R5 et EOS R6) a le bon goût d’être configurable : un Menu permet de régler sa sensibilité et sa vitesse de déplacement…
Au chapitre de l’ergonomie, citons par ailleurs la distribution améliorée des différents boutons (AF-On, Mémorisation d’Exposition, Loupe, etc)… Saluons le retour d’un bouton Quick-Menu séparé. Et d’un bouton Loupe séparé. Mais encore un bouton de mise sous tension : plus facile à manipuler que celui de l’EOS R, grâce à un levier plus proéminent…
Ultime petit détail, j’apprécie les zones de fixation des sangles : qui sont « encastrés » aux deux extrémités du capot. Rien ne dépasse. Globalement, le design de cet EOS R5 est franchement une grande réussite : il « fait costaud », il ressemble à un « outil », sa prise en main est exceptionnelle…
16 – Un bouton direct de notation : sur les EOS R5 et EOS R6… Et les mémo vocaux pour l’EOS R5
Alors bien entendu on pouvait se débrouiller sans un bouton spécifiquement dédié à la notation. Sur l’EOS R j’avais paramétré le bouton SET pour attribuer des notes aux images (que l’on retrouve dans Lightroom)…
Précisons que ce bouton permet aussi l’enregistrement de mémos vocaux sur les photos. Une fonction « pro » absente de l’EOS R… Se rapporter au Manuel en Français : pages 485 à 490. Remarque en passant, il est dommage que la lecture de ces mémos vocaux ne soit pas plus pratique.
17 – Amélioration de l’ergonomie du pilotage de l’ISO Auto : sur les EOS R5 et EOS R6
Un nouveau comportement personnalisable vous est proposé pour une utilisation du Mode Auto ISO plus efficace et plus personnalisable… Vous pourrez lire le manuel : page 821 pour l’EOS R5. Et page 785 pour l’EOS R6. Ce n’est pas si intuitif à comprendre et (de façon assez inhabituelle) je trouve le manuel Canon plutôt défaillant à ce sujet ! Alors j’explique…
Cela se paramètre dans le Premier menu Orange des Fonctions personnalisé. Allez à la la troisième ligne : « Sensib. depuis mesure/ISO Auto« . Deux réglages sont possibles :
- Le réglage par défaut : « Rétablir Auto après mesure » – Lorsque vous travaillez en ISO Auto (pictogramme ISO AUTO blanc visible en bas à droite de l’écran), vous pouvez ponctuellement forcer l’utilisation d’une sensibilité fixe (non Auto donc) : en tournant la Molette Rapide Supérieure du pouce. Vous ne travaillez plus alors en ISO AUTO, donc le pictogramme ISO AUTO est toujours présent mais grisé sur l’écran… Passé le Délais de mesure* (par défaut de 8 sec. mais personnalisable*) alors votre sensibilité fixe sera « oubliée » et l’appareil réactivera la Sensibilité ISO AUTO Classique (donc le pictogramme ISO AUTO redeviendra blanc). Comme c’était le cas sur l’EOS R.
- Le nouveau réglage personnalisé : « Conserver sensibil. après mesure » – Lorsque vous travaillez en ISO Auto (pictogramme ISO AUTO blanc visible en bas à droite de l’écran), vous pouvez ponctuellement forcer l’utilisation d’une sensibilité fixe (non Auto donc)… Vous remarquerez alors que le Pictogramme Auto disparaitra dès que vous tournez la molette (et il n’est pas grisé comme dans le réglage précédente). Et à l’issue du Délais de mesure* : l’appareil ne reviendra plus à une sensibilité ISO AUTO (comme dans le réglage précédant). La sensibilité fixe que vous avez sélectionné restera active. Le Mode ISO AUTO sera donc désactivé totalement : il faudra le réactiver manuellement si vous désirez y revenir.
* Vous pouvez personnaliser votre « Délais de mesure » dans le 7em des Menus Rouges (Prise de vue). Vous avez le choix entre : 4, 8, 16, 30 sec, 1 min, 10 min, ou même 30 min. Il s’agit du temps pendant lequel la mesure de lumière est mémorisé après l’appui à mi-course sur le déclencheur.
Rappelons pour les utilisateur de l’EOS R : que sur ce boîtier, cela se passait comme dans le réglage « par défaut » n°1… Si vous étiez en ISO Auto et que vous forciez l’utilisation d’un ISO Fixe** : alors l’appareil revenait automatiquement en ISO Auto à l’issue du Délais de Mesure. Donc, pour conserver un ISO fixe, il fallait repasser par un choix d’ISO (ce qui était un peu plus long qu’avec le nouveau réglage n°2)…
De plus : si l’écran affichait bien l’ISO en cours : pendant le délais de mesure il n’y avait pas d’indication permettant de savoir si l’on était dans le cas d’un ISO Auto « forcé », ou d’un ISO fixe en « Mode ISO non Auto ».
** Rappelons que sur l’EOS R la Molette arrière supérieur était par défaut dédiée à la Correction manuelle d’Exposition et que l’on ne pouvait pas lui attribuer le changement d’ISO « direct ». Il fallait donc changer l’ISO d’une autre manière, par exemple en utilisant la bague Avant de l’objectif. Ou combiner une touche de son choix avec une molette. Du coup on comprend que disposer d’une quatrième molette sur les EOS R5 et R6 est plus pratique…
18 – Le focus Bracketing et l’intervallomètre : sur l’EOS R5 et l’EOS R6
Le focus Bracketing est une fonction typique des appareils hybrides. Elle est très pratique, spécialement utilisée avec des objectifs à grande ouverture (telle que f/1.2, ou f/1.4). L’intérêt de cette fonction est de profiter du « bokeh complet » de l’arrière plan grâce à l’ouverture maximale, tout en préservant une zone de netteté spécifique sur un objet. Cela prend tout son sens avec des objectifs ouvrant à f/1.2
On peut paramétrer le nombre de photos prises, la longueur de plage de décalage de mise au point… C’est très efficace, l’opération se fait dans un silence total car cette fonction bascule le Mode d’obturation sur l’Obturateur électronique. Quand on la désactive, l’obturateur revient automatiquement à son réglage précédent (bien vu)…
La fonction intervallomètre (prises de vue à intervalles programmés) était absente de l’EOS R. Elle est désormais disponible sur les EOS R5 et EOS R6.
19 – La sauvegarde des réglages sur carte : uniquement sur l’EOS R5
Malheureusement absente de l’EOS R6, cette fonction de « sauvegarde / chargement » de la configuration du boîtier « vers / depuis » la carte mémoire, me semble totalement indispensable pour un usage professionnel…
Notamment si l’on est amené utiliser des boitiers de location parfois. Ou si l’on utilise deux boitiers, que l’on souhaite régler exactement de la même façon très rapidement. C’est notamment indispensable lorsque l’on est parvenu à une finesse de personnalisation extrêmement avancée. On la retrouve sur les boîtiers « pro » comme l’EOS 1DX par exemple.
20 – Des capacités de transmission supplémentaires : pour l’EOS R5
Ultime petite différence entre EOS R5 et EOS R6 : rappelons pour ceux que ça intéresse dans le cas d’un environnement professionnel, que l’EOS R5 profite d’un module WIFI à 5GHz / 2.4GHz. Alors que le WIFI sur l’EOS R6 reste à la norme 2.4GHz.
Et que seul l’EOS R5 est compatible avec le Transmetteur de fichiers sans fil WFT-R10A (1149 €) compatible Ethernet 1Go.
Bravo pour cette analyse très instructive des apports du R5. Un point reste difficile à cerner pour moi cependant : l’utilisation du bracketing de m.a.p. en dehors de la macro. Le manuel ne donne pas beaucoup d’explications à ce sujet.
Quelle valeur retenir pour le palier de m.a.p. dans les principaux cas de figure (macro, portrait, paysage…) ?
Et surtout, peut-on utiliser cette fonction pour automatiser ce que l’on fait manuellement en photographie de paysage quand on maximise la profondeur de champ en faisant deux ou trois photos avec des mises au point différentes afin de pouvoir les fusionner en post-production.
Merci de nous donner, si vous le voulez bien, des indications supplémentaires en partageant votre expérience sur le bracketing de m.a.p. avec le R5.
Désolé, je n’ai pas suffisamment expérimenté cette fonction dans ce cadre là… Il faut faire des essais et se faire son idée de la chose. Nul doute que cela est utile dans pas mal de circonstances : macro photo, packshot, portrait à très grande ouverture éventuellement (avec un décalage très léger en profondeur et en rafale à très haute vitesse)…
Maintenant, pour un « simple paysage » qui est un cas extrêmement simple : il me semble qu’il est tellement rapide de faire sois-même trois mise au point décalées sur 3 photos, que cela ne nécessite probablement pas d’utiliser le bracketing de mise au point.
Se reporter au Test du Canon EOS R6 pour un exemple :
https://photoetmac.com/2020/07/canon-eos-r6/#Ajout_du_Bracketing_de_mise_au_point
Merci pour cette réponse.
Pour le paysage, j’étais arrivé à la même conclusion provisoire après avoir fait, avec le R5, des essais de bracketing de m.a.p. qui me donnaient à la fois des images correctes et des images floues. Je conservais un doute cependant et je pensais avoir loupé quelque chose. Mais si ce n’est pas le cas, je reprends ma veille habitude consistant à faire deux ou trois images avec une mise au point décalée quand c’est nécessaire (ce qui n’est pas très fréquent). Les auteurs du manuel du R5 auraient tout de même dû être plus explicites dans la présentation de cette fonction.
Oui, c’est vrai ! Pareil j’ai été surpris du peu d’explications à propos des nouvelles fonctions de réglage de la sensibilité ISO Auto…
As-tu regardé cette question ? Lire le point 17… Et comment l’utilise-tu ?
Je regrette pour ma part lorsque l’on règle la sensibilité ISO Manuelle avec la Molette Rapide Supérieure, de ne pas retrouver la position ISO AUTO à l’extrême gauche comme sur les reflex EOS.
La dernière position à gauche est ISO LOW. Et pour repasser en ISO Auto (dans le cas ou l’on a choisi l’option n°2) : il faut faire une autre Manipulation : c’est un peu idiot comme méthode…
Par contre si l’on a conservé le réglage par défaut de retour automatique à la position ISO AUTO : dans ce cas il suffit de patienter jusqu’à la fin du délais de Mesure (8 sec par défait, mais il est configurable).
J’aurais préféré pouvoir « forcer » un retour immédiat à la position ISO AUTO : une approche plus volontariste… Les ingénieurs Japonais ont préféré une approche plus « asiatique » de la chose je dirais : « laisser l’appareil revenir automatiquement à la position prédéfinie dans le réglage » ! C’est plus zen sans doute ;-)
Pour ce qui concerne, le retour aux lso Auto, j’avais constaté la même chose sans trop comprendre. J’ai contourné le problème : j’utilise la touche M-Fn (affectée à Dial Func), que je n’emploie que pour les Iso qui sont donc directement accessibles après un appui sur M-Fn, avec possibilité de choisir Iso Auto, à l’extrême gauche de la liste des valeurs, si nécessaire.
Après réaffectation d’une série de touches, toutes les autres fonctions importantes sont par ailleurs facilement accessibles sans quitter l’oeil du viseur. L’ergonomie Canon est vraiment très bonne, à quelques bizarreries près telle que celle que tu signales.
La nouvelle bague de commande sur l’objectif, je l’ai affectée à Méthode AF (pourquoi pas, après tout elle est proche de la bague de mise au point sur beaucoup d’objectifs). Il faut s’habituer à l’utiliser, mais cela vient assez vite.
En explorant les possibilités offertes par le R5, j’ai comparé le piqué aux différentes ouvertures en photographiant sur trépied un sujet fixe contenant des détails fins. Avec les objectifs que je possède les résultats sont excellents et optimaux à F5.6, mais la diminution du piqué est très sensible (en pixel peeping) quand on passe à F11.
C’est vrai notamment pour le RF 24-105 L F4, et, dans une moindre mesure, pour le RF 15-35 L F2.8. Ce n’est pas idéal pour la photo de paysage. En soi la chose est tout à fait « normale » et doit être liée en partie à la diffraction, mais la baisse du piqué entre F5.6 et F11 est nettement plus sensible qu’avec le 5D MkIV et le EF 24-70 F4 que j’ai conservés.
Est-ce lié au fait que le capteur de 45 millions de pixels du R5 est plus exigeant ? Je me pose la question.
Pour la seconde partie du commentaire : oui, je pense que ce que tu as remarque (l’effet de la diffraction plus visible) existait avant, mais ne se voyait pas avec une résolution plus basse…
Tu devrais peut-être tenter de le vérifier avec des objectifs EF montés sur la bague EF / RF ?
Merci Jean-François pour ton commentaire. J’ai fait un essai en utilisant le EF 24-70 L F4 sur le 5D MkIV puis sur le R5 avec la bague EF/RF Canon.
En comparant les images prises avec ce même objectif à F5.6 et F11 (avec une focale de 24 puis 35 mm, une mise au point à une trentaine de mètres et une scène contenant des détails fins) je ne constate pas trop de dégradation sur le 5D MkIV mais la dégradation est nettement plus sensible sur le R5 . La diffraction se fait donc sentir assez tôt avec le capteur de 45 m.p. Cela ne constitue pas vraiment un problème, mais cela me semble bon à savoir et mérite d’être pris en compte.
Je retiens que, pour la photo de paysage, je ne dois plus utiliser systématiquement F11 voire F13. Ce constat m’avait conduit à explorer le Bracketing de m.a.p. du R5 pour lequel je n’ai pas trouvé de paramétrage satisfaisant en photo de paysage.
Le R5 est vraiment un boitier formidable, mais, quand on a suivi la série des 5 D sans passer par la case 5DS, il faut apprendre à travailler avec le R5 en ayant conscience des atouts et des limites du capteur de 45 m.p.
intéressant ! Merci pour le partage…
On a le même problème en APS-C avec un capteur autour de 20 Mpix qui a en fait une densité de pixels similaire à celle de 45 Mpix du R5.
La diffraction vient plus tôt, il faut éviter d’aller au delà de f/8 et bien sûr le risque de flou de bougé est plus élevé.
Hervé, as-tu fait tes essais avec l’obturateur électronique sur le premier rideau ?
En effet, comme souligné par JF, à certaines vitesses, l’utilisation de l’obturateur totalement mécanique génère des résultats plus que décevant en terme de piqué…
Je suis même surpris qu’on en parle pas plus tant le problème est important.
Merci Emmanuel. Voilà quelque chose que je vais regarder de près.
Mes essais ont été réalisés effectivement avec l’obturateur mécanique uniquement. Les vitesses étaient situées autour de 1/125 (sur trépied avec l’IS désactivé et avec le retardateur 10 s.).
Je vais essayer avec l’obturateur sur le premier rideau et comparer avec l’obturateur mécanique.
A quelles vitesses des problèmes ont-ils été rencontrés avec l’obturateur mécanique ?
J’ai lu le point 11) dans l’article de JF mais il indique qu’il n’a pas assez de recul pour se prononcer sur le fait de choisir l’obturateur mécanique par défaut, alors je cherche à en savoir plus.
As-tu des liens Internet pour approfondir l’étude de cette question ? Merci d’avance.
Je n’ai pas encore eu le temps de faire un test rigoureux, mais, après un premier essai rapide (à prendre donc avec précaution), les limites que j’avais observées en fermant le diaphragme à F11 (et donc en prenant une vitesse plus basse, les Iso étant fixés à 100) semblent s’atténuer en passant de l’obturateur totalement mécanique à l’obturateur électronique sur le premier rideau. J’étais focalisé sur les problèmes liés à la diffraction, mais il semble, comme le souligne Emmanuel, que l’obturateur totalement mécanique puisse avoir un impact négatif sur le piqué à certaines vitesses. Je suis tout de même surpris car, dans mes essais précédents, je n’étais pas à 1/30 avec un 400 mm, mais à 1/125 ou 1/50 avec un 24 ou un 35 mm. Venant du 5D MkIV je n’étais pas préparé à jongler avec le type d’obturateur, et je n’étais probablement pas soumis au risque d’avoir un flou de bougé aussi fortement qu’avec le R5. Je vais donc reprendre mes investigations de façon plus rigoureuse, en intégrant ces nouveaux paramètres afin de mieux maîtriser mon nouveau boîtier. J’avais pris l’obturateur mécanique comme option par défaut, je vais, dès à présent, revenir à l’option par défaut de Canon pour l’obturateur en optant pour l’obturateur électronique sur le premier rideau. Merci à Jean-François, Emmanuel et les autres de nous aider à mieux maîtriser le R5.
Ce souci semble liè au capteur stabilisé qui est comme « suspendu » et qui du coup encaisse mal les vibrations liées au déplacement du premier rideau. La focale de l’objectif utilisé n’a donc aucune incidence sur ce problème.
Merci, Emmanuel, pour tes explications qui me sont très utiles.
C’est pas idiot d’attribuer le changement de « Méthodes de sélection de collimateur » à la bague (à moins que tu parle du Mode AF : passer de One-Shot à Ai-Servo ?)… A tester dans les deux cas.
Toutefois, pour moi : il me semble indispensable d’attribuer d’abord à la touche Mfn : le changement direct de Methode de sel. de Collimateur.
Pour la nouvelle bague située sur l’objectif, je parlais bien de la « Méthode AF » (Visage+suivi ; AF Spot ; 1 collimateur AF, etc.) et non pas de la bascule One-Shot/Ai-Servo.
Je ne pense pas qu’il y ait une personnalisation meilleure qu’une autre. Ce qui compte c’est d’avoir toutes les fonctions importantes (i.e. celles que l’on utilise le plus) accessibles le plus vite possible via une touche.
Les possibilités de personnalisation offertes par le R5 sont vraiment très appréciables. Mais, plus on s’écarte des affectations des touches par défaut, plus il devient difficile, lors d’une sortie photo à plusieurs, de prêter son boîtier à un ami Canoniste, car celui-ci a probablement personnalisé son boîtier d’une toute autre manière…
Oui, ça c’est un peu le revers de la médaille ! ! !
j’ai ce boitier depuis ça sortie même s’il m’a été difficile de le trouver, pour ma pratique la photo de paysage j’en suis ravis quelle plaisir de pouvoir travailler avec des filtre ND et d’avoir un aperçu direct sur l’écran.
J’ai aussi dernièrement testé la fonction détection des yeux sur mon chiot une petite chienne berger australien avec mon canon 135 F2 ça fonctionne du feu de dieu avec en plus la stabilisation que demander de plus. Vraiment venant du 5D MKIV je ne regrette absolument pas mon achat, je me régal à chaque sortie.
je l’utilise aussi souvent avec le RF 24-105 F4 un super objectif pour faire un peu de tout avec une qualité d’image extra rien à voir avec son ancêtre sur reflex