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En novembre 2007, j’ai passé trois semaines de bonheur en Guadeloupe à tester l’Olympus E-410. Deux évolutions de ce modèle (les E-420 et E-450) sont toujours disponible en ce mois de mai 2009, ce qui nous invite à relativiser l’obsolescence prétendue inéluctable du matériel photo numérique… Mais l’énorme nouveauté en ce printemps, c’est le prix de ce E-420 qui est toujours en vente !
Recherchez sur le net et vous trouverez l’Olympus E-420 à 284 € boîtier nu et 364 € en kit, ce qui en fait le reflex le moins cher du marché… On le trouve aussi en kit avec son 14-42 mm pour 359 € à la FNAC (MAJ : inexplicablement il vient de remonter à 479 €).
Certes, son viseur n’est pas au top, mais il plein d’autres qualités, notamment une gamme optique intéressante et son caisson étanche (je ne sais si on le trouve encore facilement dans le commerce)… Autant de bonnes raisons de relire mon test déjà publié dans Le Monde de la Photo de décembre 2007 (attention, le texte n’a pas été actualisé avec de nouveaux prix et nouveaux matériels sortis depuis).
Olympus E-410 : trois semaines de bonheur sur… et sous l’eau !
Amoureux du matériel léger, il y a longtemps que je rêvais de tester le plus petit reflex du marché : le minuscule E-410 d’Olympus. D’autant que cette marque est toujours en 2008, la seule à proposer des caissons étanches pour ses compacts et ses reflex. Durant trois semaine, le E-410 fut donc mis à l’épreuve : dans la jungle, sur la Soufrière, sur l’eau et surtout sous l’eau…
Lesté de près de 30 kg d’équipements photo et informatique, me voici donc arrivé à Bouillante (la côte la plus sauvage de la Guadeloupe et à mon avis la plus belle), où les guides et les instructeurs de plongée du Club local des « Heures Saines » m’accueillent avec curiosité, en vue de pratiquer un test « grandeur nature »…
J’écris « Grandeur nature », car il ne s’agit pas seulement de plonger avec le E-410 dans son caisson, durant 3 semaines… Mais surtout de confronter cet appareil aux diverses activités outdoor du club : canyoning, randonnée en jungle et en moyenne montagne, croisière d’observation des cétacés, scooter sous-marin…
Histoire de vérifier si sa petite taille et son poids réduit tiennent le choc en environnement tropical et marin, ballotté sans tendresse par un photographe pressé (donc pas toujours soigneux), au cours d’activités plutôt physiques et la plupart du temps… humides !
Studio « grandeur nature »…
L’ascension de la Soufrière (le volcan qui domine Basse Terre de ses 1467 m) est une première occasion de tester le E-410 dans des conditions réelles de trekking : humidité, poussière, sacs chargés de cordes et d’accessoires…
Premier constat, le gain de place et de poids ne sont pas négligeables par rapport à un reflex classique… Surtout si l’on choisit de n’emporter que la petite optique de base Zuiko 14-42 mm f/3,5-5,6 livrée dans le kit… Minuscule mais très convaincante. Pour les 550 € du kit, il n’y a rien à lui reprocher d’autant qu’un pare-soleil l’accompagne.
En ce sens l’expérience confirme que le E-410 est un excellent choix pour les amateurs de marche et de montagne, qui ne seront pas trop gênés par ses trois modestes collimateurs autofocus.
À ce propos, il est clair que le jour ou le E-410 gagnera quelques collimateurs supplémentaires (sans forcément aller jusqu’au boîtier Expert E-3), un immense pas en avant sera franchi du point de vue de la polyvalence. Parions que cela arrivera avec une évolution du E-410. La prise en main de l’E-410 est assez satisfaisante, malgré la très petite taille du boîtier.
La visée est étroite mais nette et assez claire, de loin bien meilleure que n’importe quel Bridge ou compact haut de gamme. Elle ne peut évidemment pas rivaliser avec celle d’un Nikon D80 ou d’un Canon EOS 40D, mais le prix, le poids et l’encombrement de ces derniers boîtiers n’est pas comparable. Le petit flash est agréable pour déboucher un contre jour, je l’ai utilisé souvent en canyoning.
Visée live ou classique
En extérieur, la Visée Live s’est révélée être le vrai gadget que j’attendais (c’est le cas sur tous les reflex qui la proposent quelque soit leur marque, je n’ai donc pas été déçu). J’ai très rapidement laissé tomber. Pourtant nous verrons que la Visé Live s’est montrée plus convaincante en plongée, un environnement moins lumineux ou l’écran est plus lisible.
Sous le soleil de Guadeloupe, j’ai adopté 100 ISO comme sensibilité standard (200 ISO dans la jungle). Prévenu que les hautes sensibilités ne sont pas forcément le point fort des petits capteurs FourThirds, j’ai évité de dépasser les 400 ISO et ne me suis aventuré que très exceptionnellement à 800 ISO.
Dans ces conditions pas d’inquiétude à avoir, le E-410 produit d’excellentes images. Bien évidemment celle-ci sont au ratio 4/3 (format des compacts, des bridge et de la première génération de moniteurs TV et informatiques)… On aime ou l’on n’aime pas, mais avec 10 megapixels sous le capot, il reste évidemment possible de recadrer vos images pour retrouver le ratio 3/2 du 24×36.
Deux appareils accessibles : les E-410 et E-510… Lequel choisir ?
Mon seul petit regret, est que de l’Olympus E-410 ne soit pas équipé d’un stabilisateur intégré comme son grand frère le E-510. Mais il faut croire que faire rentrer cette technologie dans un si petit boîtier n’était pas possible…
Une absence qui s’est pour la première fois révélée gênante lors d’une sortie d’observation des cétacés, alors que je l’avais équipé d’un Zuiko ED 50-200mm 1:2.8-3.5 (optique m’a semblé intéressante de par son range exceptionnel mais qui mérite vraiment d’être utilisée avec le E-510 et son stabilisateur optique). D’autant que l’équilibre de l’ensemble (l’objectif plus lourd que le boîtier pique du nez) est assez déstabilisant lorsqu’on est habitué à des boîtiers professionnels assez lourds. On fini heureusement par s’y habituer et par compenser naturellement ce phénomène…
Il est clair que l’Olympus E-510 aurait été plus à l’aise dans ces conditions de prises de vues particulières (tangage du bateau + longue focale équivalant à un 100-400 mm)… Outre son stabilisateur, il dispose de quelques avantages ergonomiques, notamment un bouton de sélection direct des collimateurs AF (un détail qui s’avère utile lorsque l’on ne dispose que de 3 collimateurs).
Comme il reste lui aussi très compact et qu’il ne coûte qu’une centaine d’euros supplémentaires, nous vous le recommandons plutôt que le E-410 dans le cadre d’une utilisation polyvalente. Néanmoins les trekkeurs au long cours (pour qui une différence de 100 gr peut compter) devront faire la part des choses. Quant aux amateurs d’image sous-marine, ils seront déçus d’apprendre qu’il n’existe pas encore de caisson étanche crée spécialement pour le E-510. Ils devront donc apprendre à faire attention à leur vitesse minimale d’obturation…
Ce qui n’est tout de même pas si compliqué : il suffit d’appliquer la règle du « Un sur la focale » qui interdit de déclencher à moins de 1/100em de seconde si vous êtes au 100 mm. Dans le cas d’Olympus n’oubliez pas le facteur multiplicateur x2 du capteur FourThirds : vous êtes en réalité à 200 mm lorsque vous utilisez une focale de 100mm, donc ne déclenchez pas à moins de 1/200em. Pour mémoire, sur les Nikon à petit capteur le facteur est de 1.5 et sur les Canon de 1.6…
Un coup de cœur : l’Olympus ED 7-14mm f/4.0.
Au cours de ces premières journées sur la terre ferme, j’ai particulièrement apprécié le zoom super grand angle ED 7-14mm f/4.0. Une optique unique qui correspond à un 14-28 mm en argentique eu égard au coefficient x2 du système FourThirds (commun à Olympus et Panasonic).
Cet objectif a d’ailleurs été élu meilleur objectif professionnel 2006-2007 par l’EISA, ce qui me semble assez justifié puisqu’en plus de son excellence optique il est tropicalisé, ce qui n’est pas un petit détail en environnement marin…
Il s’agit d’une véritable optique professionnelle ! Plutôt coûteuse puisqu’il vous faudra débourser près de 1990 €. Mais c’est véritablement une optique de rêve, particulièrement intéressante car elle dispose d’une ouverture fixe et l’un des plus large angle de champs (114°) disponible à ma connaissance.
Seul le Nikon AF-S 14-24 mm f/2.8G E rivalise sur ce point, mais seulement lorsque vous le montez sur un Nikon D3 (un bébé d’une valeur de 4990 € que tout le monde ne peut s’offrir et que l’on hésitera à emmener sous l’eau).
Cet angle de champs très généreux s’avère tout particulièrement intéressant sous l’eau, comme nous allons le voir… En attendant, voici un petit état des lieux de ce que l’on trouve de plus ou moins équivalent en termes d’angle de champs chez d’autres constructeurs en ce début 2008. Force est de constater que le choix n’est pas immense du côté des zooms hyper grand angle… Surtout lorsque l’on étudie le rapport Angle de champs / Prix de l’ensemble boîtier-objectif, qui réserve quelques surprises :
- Le Canon EF-S 10-22mm f/3.5-4.5, est un objectif intéressant et peu coûteux (environ 750 €, il appartient à la gamme d’optiques Experts). Quasi unique sur le marché, il est spécifiquement conçu pour les petits capteurs des EOS 400D et 40D sur lesquels il équivaut à un 16-35mm (impossible de le monter sur un full frame comme l’EOS 5D). Outre son prix, il a l’avantage de disposer d’un moteur UltraSonic. Allié aux 9 collimateurs des « petits Canon », l’ensemble donne des performances Autofocus plus intéressantes que celles du 7-14 mm d’Olympus avec les E-410 et E-510. Mais il ne s’agit pas d’une optique professionnelle et n’est pas tropicalisé.
- Le seul vrai rival de ce Canon est le dernier Sigma 10-20mm F4-5,6 DC EX qui peut constituer une alternative intéressante financièrement. Pour environ 550 € (ce qui en fait le moins cher des zoom hyper grand angle), il donne l’équivalent d’un 15-30 mm avec le facteur x1.5 des montures Nikon, Sony et Pentax (on s’approche de l’angle de champ du 7-14 mm)… Alors qu’en monture Canon, vous obtenez un 16-32 mm (facteur x1.6). Il a été élu « Best Consumer Lens 2005-2006 » par la TIPA.
- L’excellent Canon 16-35L II f2.8 (un objectif professionnel récompensé également par la TIPA en 2007), coûte lui 1750 €. Mais il ne donne un 16 mm, que lorsqu’il est monté sur un reflex full frame comme le Canon EOS 5D (un boîtier qui lui-même coûte quatre fois plus cher d’un E-410, il ne faut pas négliger ce point). Il devient par ailleurs un 25 mm sur les reflex Canon à petits capteurs (on est donc bien loin du 14-28 mm auquel correspond l’Olympus 7-14 mm sur le E-410).
- Chez Nikon on trouve un AF-S DX 12-24 mm f/4G ED-IF qui donne l’équivalent d’un 18-36 sur un reflex à petit capteur (x1.5). Aux alentours de 1190 €, il est donc assez loin de l’équivalent 14-28 mm de notre 7-14 mm Olympus. La situation est un peu frustrante du côté zooms grand-angle chez Nikon (qui se rattrape heureusement en offrant un large choix de grand angles fixes et surtout un AF-S VR DX 18-200 mm f/3.5-5.6G IF-ED stabilisé vraiment unique sur le marché. Mais nous nous égarons…).
- Nouveau vaisseau amiral de la gamme optique professionnelle Nikon, l’AF-S 14-24 mm f/2.8G E, est l’une des plus fabuleuses optiques du Japonais (le seul autre zoom grand angle à proposer un angle de champ de 118°). À 1990 € environ il est au même prix que le 7-14 mm d’Olympus. Mais pour rivaliser avec l’angle de champs de ce dernier, vous devrez lui adjoindre un Nikon D3 (le seul full-frame de Nikon actuellement, qui coûte 4990 € soit 10 fois le prix d’un E-410).
Vous comprenez maintenant mieux pourquoi ce ED 7-14mm f/4.0 est finalement exceptionnel : il occupe une niche unique sur le marché, (ne lui manque que la motorisation Ultra Sonic). Je ne l’ai donc pas lâché durant 3 semaines, cet objectif correspond d’ailleurs idéalement au type de photos que j’aime réaliser…
Pour conclure la première partie (terrestre) de cette prise en main, l’Olympus E-410 est une vraie réussite (le E-510 également) : un tout petit boîtier très agréable que l’on peut garder toujours avec sois… Passons maintenant à la prise en main du E-410 sous l’eau.
Petit rappel historique.
J’avais déjà en 2003 beaucoup apprécié l’appareil bridge C5050 d’Olympus, avec lequel j’avais plongé grâce au caisson étanche proposé par le fabricant Japonais. Les images réalisées cette année-là représentaient pour moi un progrès énorme par rapport au mythique Nikonos argentique, que j’avais utilisé précédemment en Mer Rouge ou aux Philippines.
Si le Nikonos disposait d’optiques largement supérieures (mais très coûteuses, notamment un fabuleux grand angle), le modeste C5050 et son petit complément optique permettaient, de travailler en format RAW. Une caractéristique qui justifiait à elle seule d’abandonner le prestigieux Nikon (descendant du Calypso Nikkor développé par le Commandant Cousteau), ses optiques professionnelles et surtout le film argentique (dans cette affaire le vrai problème étant le film pas le Nikonos lui-même).
Le format RAW s’avéra effectivement être un outil fantastique pour exploiter (corriger ou renforcer) la dominante spectrale « bleu nuit » des grandes profondeurs… La messe était dite : cette seule caractéristique renvoyait d’un coup à la préhistoire tous les appareils argentiques sous-marins conçus jusqu’alors.
Déjà à cette époque (2003), je n’appréciais guère la visée étriquée des compacts et des bridges, pas plus que leur écran illisible, j’ai pourtant souvent béni ce C5050 au cours de plongées mémorables ! Car dans certaines circonstances, il faut admettre que le faible volume d’un appareil Bridge est un atout précieux, sinon une nécessité. C’est le cas pour la plupart des sports outdoor (treking, canyoning, voile) et tout particulièrement en plongée qui implique l’utilisation d’un caisson étanche. Il faut savoir que l’encombrement et le poids d’un caisson augmentent de façon exponentielle, au fur et à mesure qu’augmente le volume du boîtier abrité à l’intérieur !
En ce sens le Bridge C5050 et ses successeurs, (la famille s’est diversifié au cours des années suivantes avec les C6060 et C8080) représentait une solution d’avant garde, qui avait l’avantage de rester financièrement réaliste. L’investissement pour disposer d’un reflex numérique et d’un caisson sur mesure (construit par un fabricant spécialisé) me semblait à cette époque démesuré, il reste d’ailleurs encore hors de portée du budget d’un photographe amateur aujourd’hui.
Aussi l’arrivée de l’Olympus E-410 et surtout de son caisson Olympus PT-E03 Kit (accompagné d’une série d’accessoires) résonna comme une grande nouvelle. Notamment pour tous les photographes plongeurs qui allaient enfin disposer d’un reflex, presque aussi compact qu’un bridge. Il est à noter que le Nikon D40x sorti peu après, est presque aussi compact que le E-410. Malheureusement Nikon ne propose pas de caisson étanche pour son petit reflex, les utilisateurs de reflex D doivent donc se tourner vers l’offre de fabricants tiers.
Utilisation d’un caisson étanche : quelques conseils !
Avant toute sortie en mer, il est conseillé de tester longuement son caisson étanche en piscine, afin d’apprendre à maîtriser son fonctionnement au calme et de vérifier l’absence de toute fuite. Le premier contact avec le caisson Olympus est très rassurant car il est assez compact, bien conçu et facile à mettre en œuvre. On sent une grande expérience de la part du constructeur, qui n’en est pas à son coup d’essai en la matière.
Plonger avec un caisson nécessite un peu d’attention, comme c’est le cas avec tous les appareils étanches. Particulièrement pour le graissage des joints qu’il faut effectuer au moins une fois par an (bien plus souvent dans le cadre d’une utilisation intensive). Le manuel (qu’il faut lire absolument) vous propose une petite check liste à vérifier avant de plonger. Je vous recommande systématiquement de :
- Vérifiez que la carte a bien été vidée (reformatée, c’est mieux) à la suite de la session précédente. À défaut, vérifiez qu’il reste suffisamment de place dessus. Pour ma part j’utilise des cartes CF de 4 et 8Go, de quoi travailler très confortablement sans se soucier du nombre de photos restantes. Mais comment faisons-nous à l’époque des films de 36 pauses ?
- Vérifiez que les batteries de l’appareil soient suffisamment rechargées (ce qui peut-être fait un jour sur deux seulement, mais je me sentais mieux en le faisant tous les soirs). Ainsi que celles du flash (si flash il y a), dans mon cas, j’utilisais deux LR6 neuves par plongée (on touche là à l’une des limites du flash Olympus en utilisation sous-marine).
- Vérifiez que le câble de déclenchement du flash soit bien connecté sur le sabot du boîtier (à l’intérieur du caisson). Car on l’oublie parfois, vu qu’il est malheureusement nécessaire de le déconnecter chaque soir pour sortir le boîtier du caisson, afin d’en extraire la carte et recharger la batterie.
- Placez dans le boîtier une petite capsule de « silicate-gel » qui élimine tous risque de buée en cours de plongée… Il est possible de faire sécher celle-ci en plein soleil durant la journée (ou au four pas trop fort), si elle avait été humidifiée. Une fois bien sèche conservez la dans un sac congélation.
- Enfin à l’eau ! Vérifiez l’absence de toute fuite (petites bulles) durant une minute d’immersion dans 50 cm à 1 mètre d’eau. Si rien ne se passe à ce moment, vous êtes en principe tranquille pour la suite.
- Tant que vous êtes encore en surface, déclenchez une photo (y compris avec le flash) pour vérifier que tout marche bien… Car le pire qu’un plongeur puisse faire, est de devoir descendre puis remonter (faire le yoyo disent les plongeurs). Je me suis fait avoir comme tout le monde : arrivé à moins 26 mètres sur l’épave de l’Augustin Fresnel, je me suis aperçu que je n’avais pas reconnecté le câble de flash. Cela m’a contraint à une remontée express, manœuvre déconseillée qui ampute sérieusement la durée totale de la plongée. Heureusement nous plongions au mélange Nitrox, ce qui permet de limiter les problèmes de saturation en azote… Ceci ne serait pas arrivé si j’avais suivi la procédure.
- De retour de plongée, rincez le caisson sous la douche, ou laissez le tremper dans une bassine d’eau claire. Mieux vaut le laisser sécher avant de l’ouvrir mais évidemment, cela n’est pas toujours possible. Notamment si vous avez dû remonter sur le bateau en cours de plongée pour changer de carte, ou reconnecter le cordon du flash (si vous êtes tête en l’air comme moi).
- Dans ce cas, séchez le caisson avec une serviette avant de l’ouvrir. C’est dans ce genre de situation qu’arrivent les ennuis : par exemple si un grain de sable venait se glisser entre les joints… Vous voilà prévenus : c’est en sortant de la procédure normale que vous prenez des risques (calculés).
Heureusement, au bout de quelques jours d’utilisation, toutes ces manipulations deviennent des automatismes et l’on peut se concentrer sur ses photos sans être trop stressé par le maniement du caisson. Rassurez-vous ! Avec un matériel bien entretenu, le risque de fuite est vraiment réduit…
D’après Lauran du Club des Heures Saines, une oxydation de l’axe des crochets de fermeture peut poser problème sur le long terme : « nous proposons depuis 2 ans en location des compactes étanches Olymps Mju 770SW eux-mêmes protégés par un petit caisson étanche Olympus.
Je vous conseille de rincer et sècher de façon très sérieuse votre caisson. Car sur un des notres, l’axe des crochets de fermeture s’est oxydé au bout de deux ans et s’est finalement cassé. Il est vrai que nous en avons une utilisation quotidienne intensive et que les crochets sont parfois malmenés pendant les locations ». S’il existe un petit risque de fuite, il réside au niveau de crochets de fermeture, donc allez-y doucement lorsque vous refermez votre caisson !
Avantage au reflex : le choix de l’objectif.
L’intérêt d’utiliser un reflex dans un caisson plutôt qu’un bridge est de pouvoir changer d’objectifs suivant les plongées. La photo en macro est un bonheur, ainsi que l’utilisation d’un vrai grand angle, bien plus convaincant que ce que permettait le complément optique du caisson de mon bridge C5050.
Dès ma première plongée, je suis définitivement tombé amoureux du grand angle ED 7-14mm f/4.0 (un tel angle de champs fait vraiment la différence, plus encore sous l’eau que sur l’eau)… Pour l’exploiter, il est nécessaire de visser une bague d’extension PER-E02, ainsi qu’un impressionnant hublot PPO-E04 à l’avant du caisson (deux accessoires qui font rapidement grimper la facture globale malheureusment)… Mais cela vaut vraiment le coup pour un plongeur chevronné…
Car un hyper grand angle permet de s’approcher davantage de son sujet donc de réduire l’épaisseur d’eau qui le sépare de la surface sensible. Du coup, l’éclaire du flash est beaucoup plus efficace et l’on est moins gêné par la réflexion sur les particules (à ce propos l’anti poussière de Lightroom est un outil fantastique pour les supprimer), il est donc possible d’obtenir des images très colorées et dynamiques…
Cerise sur le gâteau, vous pouvez réaliser d’impressionnantes images mi-air, mi eau… Grâce à la surface frontale importante du hublot PPO-E04 qui protège votre super grand angle. C’est assez facile à faire tôt le matin par mer calme, malheureusement dès qu’il y a des vagues cela devient plus aléatoire.
La encore l’utilisation du format RAW est précieuse afin de compenser la différence de température de couleur entre la moitié supérieure de l’image (surface) et la partie inférieure (sous-marine)…
Du flash sous-marin en TTL, s’il vous plait !
Première sortie en mer afin de tester le système de flash : un flash FL-36 protégé par un caisson PFL-E01. Premiers éclairs et premières expositions parfaites, grâce au cordon TTL (à vérifier en passant que le nouveau flash FL-36R permettant le déclenchement sans fil avec le reflex E-3 reste compatible avec ce caisson)…
Le système est d’autant plus confortable qu’on l’on peut vérifier l’histogramme de chaque photo sur l’écran et que le format RAW offre une marge de correction d’exposition extraordinaire (codé sur 12 bit, le RAW dispose de 4096 niveau sur chacun des trois canaux RVB, alors que le JPEG codé sur 8 bits n’en offre que 256)…
Après quelques dizaines de photos, je préfère toutefois travailler classiquement : entièrement en manuel afin de surexposer très légèrement mes images (exprès)… Travaillant en RAW, je suis en effet un adepte de la théorie « Exposer à droite » : la partie droite de l’histogramme embarque plus d’informations que la partie gauche. Effectivement, au moment d’ajuster l’image dans le logiciel de traitement RAW il est plus facile d’exploiter une image légèrement sur exposée que légèrement sous-exposée. Sous l’eau, cela est encore plus vrai qu’en lumière naturelle : les images trop sombres posent bien plus de problèmes que les trop claires.
Pour revenir au flash, ma première réserve concerne le système d’articulation de la poignée PTSA-01 du caisson du flash qui se fixe sur la platine PTBK-E01 solidaire du caisson de l’appareil. Tout ça est plutôt mal conçu et moyennement fiable.
Les photographes sous-marins chevronnés auront intérêt à se lancer dans un bricolage personnel afin de remplacer tout ça par un système plus ambitieux permettant de modifier facilement l’angle du flash sous l’eau. Il faudrait également éloigner davantage le flash de l’axe optique afin de diminuer la réflexion sur les particules… Du moins pour travailler au grand angle, car en macro le système semble suffisant.
Le système de flash proposé par Olympus marche bien dans l’ensemble… Mais il est dommage que l’alimentation du petit flash Olympus FL-36 par 2 piles LR6 ne tienne pas le choc suffisamment longtemps si vous avez comme moi la gâchette facile… C’est particulièrement vrai si vous travaillez au grand angle, la scène à couvrir étant plus large. Au bout de 45 minutes de photos, le recyclage devient trop long…
Surtout lorsque vous vous retrouvez le nez à 30 cm d’un barracuda de près d’un mettre trente ! Mieux vaut opter pour le top des piles disponibles.
Et si vous avez de grandes ambitions mieux vaut opter pour un flash sous-marin professionnel (à vérifier avec quels modèles le cordon TTL Olympus est compatible)… Il est vrai plus cher, lourd et encombrant (mais on a rien sans rien).
Visée reflex ou visée Live ?
Si le viseur de l’Olympus E-410 n’est pas ce qui se fait de mieux, il reste tout de même facilement utilisable à travers la glace du caisson et derrière un masque de plongée (choisir un masque dont la glace est proche des yeux). J’ai d’ailleurs réalisé 80% de mes images en utilisant le viseur, car le retard au déclenchement est négligeable, ce qui n’est pas le cas avec la visée live…
De plus je suis habitué à travailler au viseur depuis des années, on ne se refait pas ! Pourtant la visée live du E-410 procure sous l’eau une vision bien plus grande et plus lumineuse que celle du viseur ! Sous l’eau, la visée live à l’avantage de vous permettre d’évaluer l’exposition et la température de couleur en direct, sans oublier l’affichage de l’histogramme dynamique…
Dans l’ambiance bleutée des profondeurs ou la luminosité est faible, n’importe quel écran de 2,5 pouces fait d’ailleurs merveille. La visée comme la revue des images sont étonnamment lumineuses et flatteuses, ce qui permet de commencer à éliminer les images ratées, lors des éventuels paliers au cours de la remontée (absorbé par l’écran ne négligez pas de surveiller votre profondeur surtout s’il y a du courrant)…
Il est également pratique de montrer les images réalisées à vos compagnons de plongée, ce qui les motive généralement pour recommencer des prises de vues intéressantes mais imparfaites. Alors visée reflex ? Ou visée live ? À vous d’essayer les deux systèmes, tout ce que je peux dire, c’est que la visée Live présente beaucoup plus d’avantages sous l’eau… que sur l’eau !
Matériel utilisé lors de ce test.
- Deux boîtiers E-410 : J’ai ai laissé un à demeure dans le caisson, idéalement réglé pour les photos sous-marines, ce qui m’évitais d’avoir à le vérifier avant chaque plongée.
- Un Zuiko ED 14-42 mm f/3.5-5.6 : L’objectif livré en kit, idéal pour partir léger en randonnée.
- Un Zuiko ED 7-14 mm f/4 : Idéal pour la plongée, le sport, les paysages… Un vrai coup de cœur.
- Un Zuiko ED 50-200 mm f/2.8-3.5 : Une optique très ambitieuse, que j’aurais préféré utiliser avec un E-510 stabilisé. Il en existe maintenant une version Ultra Sonic : ED 50-200mm f/2.8-3.5 SWD.
- Un flash FL-36 : Il s’en est finalement pas mal sorti sous l’eau, sans être évidemment aussi endurant ni aussi puissant qu’un flash sous-marin professionnel.
- Un caisson PT-E03 : Spécialement conçu pour le E-410.
- Un hublot : PPO-E04 : Spécialement conçu pour 7-14 mm.
- Une bague d’extension PER-E02 : Nécessaire pour le 7-14 mm.
- Un support sous-marin PTBK-E01 : Poignée servant de support au caisson de flash.
- Un caisson PFL-E01 : Pour abriter le flash FL-36.
- Un cordon TTL : Pour déclencher le flash FL-36.
- Un compact Mju 770SW : Ce petit compact étanche jusqu’à 10 mètres m’a servi à réaliser quelques images du caisson et du E-410 sous l’eau. Malheureusement l’absence de format RAW n’est pas vraiment compensée par les réglages d’images « spécial vue sous marines » qu’il propose. Cet appareil protégé par un petit caisson Olympus est utilisé par le Club « des heures saines » pour la location.
Notre base de test : le centre de plongée « les Heures Saines »
Le centre de plongée « les Heures Saines » qui nous a accueilli pour ce test, est la première école de plongée de Guadeloupe. Ici l’accent est mis sur l’écotourisme, la pédagogie et la sécurité dans le cadre d’une approche résolument respectueuse de l’environnement.
SItué sur Basse-Terre non loin de Bouillante, le Centre depuis son ouverture en 1988 a procédé à plus de 100 000 plongées et 25 000 baptêmes. Des expériences innovantes y sont mise en place, par exemple des programmes d’initiation spécifiques pour les enfants, les personnes âgées ou les personnes phobiques de l’eau.
Centre de plongée Les heures saines Réserve Cousteau.
Le Rocher de Malendure Pigeon. 97132 Bouillante Guadeloupe
Tél. 0590.98.86.63 Fax. 0590.98.77.76
http://www.heures-saines.gp – heusaine@outremer.com
Avec sa vue superbe sur la Réserve Cousteau, l’hôtel du Paradis Créole est le repère des plongeurs. Ici pas de pistes de danse ni sono envahissante, tout n’est que calme et volupté… écotourisme oblige ! Les repas et les petits-déjeuners sont pris face à l’océan… alors que les oiseaux-mouches viennent se poser sur votre tasse pour voler des morceaux de sucre… Un must !
Le Paradis Créole. Route de Poirier – Pigeon 97132 Bouillante Guadeloupe
Tél. 05.90.98.71.62 Fax. 05.90.98.77.76
http://www.referencement-guadeloupe.com/paradis-creole/Html/
heusaine@outremer.com
PS : une pensée pour l’équipe des Heures Saines, les amis et la famille de Dominique Deramé, qui nous a tragiquement quitté il y a un peu plus d’un an.