Escapade au pied des volcans de Bali, ascension difficile du Mont Rinjani à Lombok, plongée hallucinée dans l’enfer du Kawa Ijen à Java avec les forçats du soufre, l’EOS 450D n’a pas été épargné durant ces 7 semaines de test terrain en Indonésie. Dans ces conditions extrêmes, un reflex à moins de 600 € peut-il survivre et satisfaire un photographe professionnel ?
Pour un photographe, l’Indonésie est un terrain de jeu fantastique. La variété des paysages, la richesse des cultures et des religions, sans oublier la silhouette des volcans qui dominent les terres suscitant la dévotion ou la crainte ; autant de sujets et de décors qui ne laissent jamais les passionnés d’images en repos.
Ce voyage de 40 jours entre Bali, Java et Lombok était l’occasion rêvée de mettre à l’épreuve le petit reflex de Canon et de vérifier s’il peut satisfaire un photographe exigeant.
Il faut bien avouer que c’est après quelques hésitations que je me suis décidé à partir avec ce petit boîtier, car je suis habituellement adepte des reflex experts tels que les Nikon D300 ou les EOS 50D et 5D. Outre l’optique livrée en kit, (l’EF-S 18-55mm f/3,5-5,6 IS coûtant moins de 200 €), j’ai embarqué comme d’habitude mes trois objectifs série L couvrant du 16 au 200 mm, sans oublier un petit 15 mm fish-eye acheté sur un coup de tête de passage à Hong Kong.
Première sensation alors que je nous nous acclimatons doucement à l’air Balinais dans les rizières d’Ubud : le viseur de l’EOS 450D n’est pas ridicule… Alterner les prises de vue avec l’EOS 5D (lui aussi du voyage) ne produit pas de choque insupportable, même si la différence est considérable. L’EOS 450D est sur ce point en net progrès par rapport au 400D. Au-delà du capteur de 12 MP, c’est d’ailleurs l’un des arguments qui justifie de le préférer à son ancêtre, ainsi qu’à son petit frère l’EOS 1000D…
Evidemment sur le plan de la visée, un Canon EOS 5D fait beaucoup mieux ce qui ne surprendra personne, l’excellence du viseur est l’apanage des reflex pro. Mais sachant que le viseur grève de façon non négligeable le coût d’un boîtier, on peut considérer au final celui du 450D comme une réussite.
Nouveau et pratique, la sensibilité s’affiche enfin dans le viseur, depuis le temps qu’on la réclame. Ne négligez pas de la surveiller tant celle-ci est déterminante pour l’image. Il m’arrivait parfois avec les anciens EOS (dépourvus de cet affichage) de me « faire avoir » en prenant des photos mal réveillé le matin (oubliant que j’avais réalisé des images nocturnes à 1600 ISO la nuit précédente). Cela a bien failli m’arriver à Ubud où il est possible d’assister chaque soir à des danses traditionnelles. Heureusement l’affichage dans le viseur était là.
C’est un piège classique dans lequel sont tombés tous ceux qui préfèrent éviter l’ajustement ISO automatique… Je l’évite en ce qui me concerne, car je reproche à l’EOS 450D de ne pas proposer suffisamment de paliers ISO. Il passe brutalement de 400, à 800 puis à 1600 ISO… C’est gênant, car même avec les reflex modernes, la différence entre 400 et 800 ISO n’est pas négligeable !
Caractéristique habituelle en entrée de gamme, le viseur du 450D n’affiche que 95 % de l’image. Les viseurs précis coûtent cher voilà pourquoi seuls des boîtiers comme le Nikon D300 disposent de viseurs 100%. Personnellement cela ne me gêne pas trop, je considère ces 5% rognés comme une marge de sécurité, lorsqu’il faut recadrer un horizon bancal (d’autant qu’avec 12 MP, il y a de quoi).
C’est un fait, après 15 ans de photo professionnelle je suis toujours incapable de viser droit. Je l’ai encore constaté en éditant mes panoramiques du sommet du Rinjani (mettons cela sur le compte de l’altitude)… Ah, si seulement Canon pouvait adopter l’affichage optionnel d’un quadrillage dans le viseur ! Nikon sait le faire sur ses modèles experts depuis le D200, voilà un argument de poids auprès des paysagistes… Car il n’est pas davantage prévu de changement de dépoli sur l’ESO 450D, ce genre de choses reste l’apanage du haut de gamme.
Une prise en main solide, une ergonomie efficace…
Je n’ai pas de grandes mains (disons dans la bonne moyenne), auxquelles la poignée de l’EOS 450D n’a jamais posé le moindre problème d’autant que sa finition est excellente. Très appréciable lorsque vous tentez de faire des images de l’escalade d’un volcan, alors que vous transpirez des seaux ! J’apprécie le commutateur d’alimentation soit située sous l’index droit comme chez Nikon (dommage que celui des EOS 50D et 5D ne soit pas si bien placé).
Pour allumer le 450D, il suffit donc de le pousser du pouce vers l’avant… C’est très rapide et cela m’a parfois permis de déclencher dans l’urgence (sans viser), alors que l’appareil pendait à mon épaule… Ce fut notamment le cas, lorsqu’un couple de dauphin à soudainement surgit à l’avant de notre pirogue, ou encore lorsque au détour d’un chemin nous sommes tombés nez à nez avec une procession funéraire qui traversait les rizières pour livrer les cendres à la rivière.
La position de la touche de réglage de la Sensibilité, juste à côté du déclencheur est également un grand progrès. Quel plaisir de l’activer sans quitter la scène de l’œil… L’EOS 450D offre des boutons d’accès directes à tous les réglages importants : balance des blancs, cadence, correction d’exposition, etc… J’ai l’habitude d’alterner très souvent les différents modes autofocus AI Servo, AI Focus et One Shot, le bouton d’accès direct aux réglages AF tombe idéalement sous le pouce. C’est absolument parfait et plus efficace que ce que proposent la plupart des concurrents, par exemple le Nikon D60 qui vous oblige à faire quelques détours par les menus.
Le bouton de correction d’exposition s’est avéré précieux au lever du soleil sur les pentes du Kava Ijen, avec des lumières hyper contrastées et changeantes à cause des fumerolles. Je le trouve d’ailleurs plus agréable que le système proposé sur la gamme 40D et 50D, qui surprend beaucoup de gens… Certes l’EOS 450D ne possède ni la roue codeuse arrière ni le Joystick de ses grands frères, mais ce n’est pas dramatique et l’on acquiers facilement de nouveaux reflex.
La touche de déclenchement du flash pop-up (nombre guide 13) est très bien placé également. Je m’en sers de temps en temps, il s’avère un précieux allié pour déboucher au pied levé un visage ou un contre jour. Impossible sans lui de réaliser ce portrait de pêcheur sur fond de coucher de soleil (rappelons que la haute sensibilité des capteurs récents permet de s’affranchir du manque de lumière, mais ne sert à rien face à un contre jour).
Accessible par le pouce de la main gauche, le testeur de profondeur de champs n’est bizarrement signalé par aucun pictogramme, comme sur tous les EOS… À croire que Canon considère que seuls les experts tenteront de l’utiliser ? Les utilisateurs de téléobjectifs lui reprocheront de ne pas être situé de l’autre côté et accessible de la main droite, car il est parfois nécessaire de lâcher la bague de zoom pour l’activer.
Un écran de haut vol.
Bien qu’il ne gagne pas en définition par rapport à ses ancêtres (toujours 230.0000 pixels), l’écran TFT de 3 pouces du 450D constitue un progrès certain face à la génération des 2,5 pouces… Même en plein soleil à 3500 mètres d’altitude, il reste possible de visualiser (plus ou moins) ses images, ce qu’il était quasiment impossible de faire avec les écrans plus anciens… Cela m’a été fort utile le jour où j’ai dû effacer en urgence quelques dizaines d’images en haut du volcan Batur, alors que ma dernière carte était pleine…
Mais on relativise cette avancée, dès que l’on essaye l’écran d’un Nikon D90, beaucoup plus précis grâce à ses 920 000 pixels (par sa fiche technique impressionnante et son poids, ce D90 est en fait situé à mi-chemin entre les gammes amateurs et experts).
La différence saute aux yeux, notamment lorsqu’il s’agit de vérifier la netteté d’une image et de travailler dans les environnements très lumineux (en mer par exemple). Surtout s’il est nécessaire de pousser la luminosité de l’écran au maximum. Dans cette configuration, l’écran Canon devient exagérément contrasté et saturé, alors que le Nikon reste lisible et crédible. Nikon et Sony ont fait très fort en inaugurant ces moniteurs RVB haute définition qui équipent leurs modèles experts. Ce n’est pas un gadget tant on se sert de l’écran en permanence… Preuve que cette question n’est pas un détail, Canon a entrepris de rattraper son retard sur les nouveaux EOS 50D et 5D mark II.
Il n’est reste pas moins que le Canon EOS 450D conserve le meilleur écran de sa catégorie (les moins de 600 €), nombre de ses compétiteurs disposant d’écrans plus petits… Contrairement à Nikon qui propose son habituelle protège écran transparent, les EOS n’offrent aucune protection particulière (les plus inquiets le couvriront d’une feuille de plastique autocollante, pour limiter les risques de rayures)… Mais l’expérience a prouvé qu’il faut y aller très franchement pour rayer l’écran de son reflex. Aucun de mes boîtiers ne disposait de protection lors de ce trip indonésien très remuant… Et aucun n’a été rayé !
L’absence de tropicalisation ? Pas un problème…
La théorie est une chose, l’expérience est autre chose. C’est en confrontant « en vrai » un appareil à des environnements exigeants que l’on peut évaluer sa résistance.
Certains reprochent à l’EOS 450D de ne pas être étanche aux protections et aux poussières, mais confronté aux conditions de ce voyage, mon 450D (que j’ai acheté) a pourtant survécu et je n’ai pas été handicapé par l’absence de tropicalisation. Y compris au cours de certains épisodes épiques !
Lors d’une procession funèbre, j’ai par exemple été arrosés par la lance à incendie des pompiers chargés de rafraîchir la foule des pèlerins (m’obligeant à ôter mon tee shirt pour essuyer en urgence boîtiers et objectifs). Nous avons également marché de longues journées sur les pentes de volcans recouverts d’une cendre extrêmement fine capable de s’infiltrer partout (bien pire que du sable). Nous avons essuyé des pluies tropicales au cœur de jungles ou le taux d’humidité dépassait les 96%.
Sur de petits bateaux de plongée, l’EOS 450D a survécu sans broncher au sel et aux embruns. Il a été plusieurs fois couvert de buée en sortant de pièce climatisées, alors qu’il faisait 33° à l’extérieur… Il a été copieusement secoué, cogné et transbahuté de sacs en sac ! Il a traversé des lacs en pirogue et même bivouaqué dans les nuages… Tout cela sans le moindre signe de dysfonctionnement ni de condensation.
Autant dire que dans des conditions normales, l’absence de tropicalisation ne devrait pas vous inquiéter, sauf à vouloir réaliser des images sous la pluie battante. D’une façon générale, évitez de laisser tomber votre boîtier et protégez son flash des chocs et des projections, c’est la partie la plus fragile de votre boîtier notamment lorsqu’il est déployé. Pour certains photographes, la tropicalisation tient un peu du fantasme, un peu comme ces citadins qui achètent des 4×4 pour affronter les trottoirs et partir au ski une fois l’an.
Cela n’a d’ailleurs pas échappé aux équipes marketing des fabricants qui n’hésitent pas à jouer de cette corde sensible… Pour ma part cela fait quinze ans que j’utilise des boîtiers non tropicalisés dans la neige, la jungle, le désert ou en mer, sans avoir connu de pépin. Je ne ménage pourtant pas mes reflex qui sont des outils de travail, pas des bijoux de collection !
Des images fantastiques grâce au CMOS de 12 megapixels.
Le petit Canon EOS 450D n’a pas démérité et a produit des images d’une qualité absolument fantastique : un peu plus définies que celle d’un EOS 40D de 10 megapixels et tout à fait comparable à celles de mon Canon EOS 5D (12,9 megapixels). Sauf à réaliser des tests sur mire, il me semble d’ailleurs difficile d’établir une hiérarchie et de distinguer rapidement les RAW de ces deux boîtiers… Celles qui m’ont fait perdre le plus de temps en post traitement sont certainement celles de l’EOS 5D… Car j’avais négligé de nettoyer son capteur avant de partir… La généralisation des dispositifs anti-poussières est finalement une bonne chose !
Pour faire simple, l’EOS 450D propose une des meilleures qualités d’image du marché, y compris en haute sensibilité, je l’ai d’ailleurs testé à 1600 ISO lors de danses traditionnelles éclairés par de simples torches. Un véritable exploit des ingénieurs de Canon, qui ont réussi à maintenir un niveau de bruit numérique très bas en dépits de photosites de plus en plus petit (5,2 micron).
À ma connaissance, seuls des reflex professionnels récents bien plus coûteux sont capables de faire mieux : le nouvel EOS 50D (de 15 megapixels) et les trois reflex à capteurs full frame du moment : l’EOS 5D mark II (21 megapixels), le Nikon D700 ( 12,1 Megapixels) et le Sony Alpha 900 (24 megapixels).
Face à ses compétiteurs directs, le meilleur atout de l’EOS 450D réside évidement dans son capteur CMOS. Depuis l’an 2000, Canon bénéficie d’une longue expérience dans la fabrication de ce type de surface et a longtemps été le seul à en équiper tous ses boîtiers, y compris l’entrée de gamme. Toutefois depuis 2007 d’autres constructeurs ont adopté les CMOS en lieu et place des CCD. C’est le cas d’Olympus qui propose du CMOS sur ses minuscules E-420 et E-520, (c’est d’ailleurs l’avantage structurel du CMOS qui permet à ces reflex 4/3 de ne pas êtres trop handicapés par la taille réduite de leur capteur).
À la suite des modèles professionnels D3 et D300, c’est Nikon qui vient de doper son petit D90 au CMOS, ce qui lui autorise le Live View et la vidéo. Dommage que le petit D60 (concurrent des EOS 1000D et 450D) soit resté fidèle au CCD de 10 MP fourni par Sony. Quant à Sony, Samsung et Pentax, seuls leurs modèles Experts shootent en CMOS, alors que l’entrée de gamme reste en CCD (dont les chaînes de fabrication sont pourtant largement amorties).
Une autonomie relativement confortable.
L’autonomie de l’EOS 450D est excellente, une seule batterie LP-L5 (neuve) m’a permis de travailler durant les trois longues journées qu’ont duré le trek sur le volcan Rinjani. Les trekkeurs au long cours seront intéressés d’apprendre que des batteries en bon état se déchargent assez lentement lorsqu’elle sont inutilisées. J’ai ainsi remarqué qu’une dizaine de jours après la charge, les batteries BP-511 de mon EOS 40D restent utilisables plusieurs jours.
Si vous voyagez loin de toutes prises électriques, la meilleure solution consiste donc à emporter des batteries chargées, compter de deux à trois batteries par semaine selon l’utilisation. C’est un investissement certes… Mais c’est toujours moins encombrant qu’un chargeur solaire qui ne se justifie qu’au-delà de trois semaines d’isolement. Attention, stocker trop longtemps une batterie complètement chargée sans l’utiliser peut réduire ses performances. Si vous laissez votre appareil plusieurs mois sans l’utiliser, déchargez votre batterie à moitié et retirez la de l’appareil.
L’EOS 450D utilise des accus LP-E5 plus performants, mais entièrement nouveau… Il ne peut donc recevoir ni les batteries, ni la poignée grip de l’EOS 400D. Il n’accepte évidemment pas les batteries BP-511 de l’EOS 5D, ni son grip BG-E4, ce qui peut se comprendre ! Moins compréhensible par contre, le fait que l’EOS 5D mark II inaugure lui aussi de nouvelles batteries (LP-E6) et grip (BG-E6), alors que l’EOS 50D reste fidèle aux BP-511 et au grip BG-E2… Dommage, car ces deux boîtiers sont pourtant supposé faire équipe dans le sac de nombreux photographes.
Je comprends que le standard BP-511 doive évoluer car il est déjà ancien, mais je ne comprends pas que toute la gamme expert n’évolue pas d’un coup ! On se retrouve au final avec trois boîtiers (450D, 50D et 5D), utilisant trois types de batteries, trois types de chargeur et trois types de poignées grip différentes, sans oublier les poignées WIFI… Canon n’arrange pas notre logistique ! Les Nikonistes sont beaucoup plus chanceux, car les D200, D300, D700 et D90 partagent les mêmes batteries…
Quelques faiblesses à souligner…
Après de nombreuses louanges, il faut tout de même faire certains reproches à Canon. Depuis deux ans, la marque déçoit les fans de gadgets et de paramétrages pointus (sur ce point Nikon reste leader)… C’est le « service minimum » en ce qui concerne les options numériques et logicielles. Une « sobriété » qui a le mérite de rendre les EOS plus faciles à prendre en main, mais qui ne satisfait pas tout le monde ! Commençons par l’impossibilité de piloter des flashs distants par le boîtier, ce qui oblige les photographes experts à acheter un coûteux boîtier ST-E2. Notez bien que l’on ne se sert pas très souvent de cette fonctionnalité, notamment en voyage…. Mais toutes les autres marques la proposent, alors pourquoi pas Canon ?
Dans le même ordre d’idée, l’impossibilité de travailler en RAW dans les modes résultats m’a toujours semblé étrange, alors que toutes les autres marques le permettent. Une anomalie que je dénonce depuis des années et qui vient d’être corrigé (finalement) sur les tous derniers EOS 50D et 5D. Jusqu’à présent les EOS n’embarquent ni retouche d’image, ni recadrage, ni conversion des RAW… Frustrant ! Ils ne propose pas davantage l’effacement sélectif des RAW ou des JPEG, une option utile lorsque la place manque sur la carte.
Plus gênant dans certains cas : pourquoi la sensibilité reste-t-elle limitée à 1600 ISO ? Au vu de sa maîtrise du traitement de l’image, Canon aurait pu se permettre une sensibilité de 3200 ISO au moins, d’autres marques n’hésitent pas à le faire avec des résultats moins convaincants ! Si la cadence de 3,5 im/sec reste au-dessus de la moyenne des concurrents, de nombreux photographes auraient préféré 4,5 ou même 5 im/sec. Quitte à offrir la possibilité de débrailler le traitement sur 14 bits. Revenir ponctuellement en 12 bits permettrait de produire des fichiers moins encombrants et moins lourds à traiter…
Carton rouge enfin pour l’offre logicielle gratuite qui reste déprimante et sans surprise. Les (trop) classiques Digital Photo Professionnal, EOS Utility et Zoom Browser ne progressent pas. Leur ergonomie semble en 2008 complètement dépassé face à Lightroom, Aperture ou Photoshop Element… Nikon innove pendant ce temps-là avec son View NX gratuit, sans oublier l’étonnant Nikon Capture NX2 (bien qu’il reste payant).
Les stratèges de Canon auraient-ils tendance à se reposer sur leurs lauriers ? Sachant qu’ils possèdent encore un relatif avantage du côté de la gamme optique, de la qualité d’image grâce aux CMOS fabriqué maison et même de l’Autofocus si l’on fait abstraction de l’AF 3D Nikon… Résultat de ce conservatisme prudent, l’écart se resserre entre la dizaine de marques qui s’impliquent sur le marché du reflex. Il n’existe plus de reflex « mauvais » en 2008 et l’avance de Canon n’est plus ce qu’elle était il y a trois ans !
Globalement le reflex amateur le plus équilibré du moment (début 2009)…
En dépit de ces critiques (qui se font plus pressantes d’années en années), l’expérience Indonésienne a confirmé tout le bien que je pensais de ce Canon EOS 450D. Son excellence, son ergonomie, sa discrétion, sa facilité de mise en œuvre et sa polyvalence font de lui un reflex imbattable en voyage (le petit Olympus E-420 est plus léger évidement, mais ces images ne rivalisent pas avec celles du Canon)…
L’EOS 450D est boîtier très homogène et polyvalent qui présente un compromis idéal entre performances, prix et agrément d’utilisation. Voilà qui justifie un investissement légèrement supérieur à celui de certains concurrents. Il faut bien reconnaître en cette fin 2008, qu’aucun autre reflex n’offre une qualité d’image aussi exceptionnelle dans une telle compacité. À l’heure ou j’écris ces lignes, on le trouve sur Internet à moins de 550 € boîtier nu et aux alentours de 600 € en kit. Sans oublier de nombreuses offres en double kit basées sur des optiques compatibles Sigma, Tamron ou Tokina. Des prix très impressionnants… Jamais la haute résolution et l’excellence n’auront été aussi accessibles au plus grand nombre.
L’EOS 450D fera donc partie de mon équipement professionnel en tant que boîtier de poche, aux côtés du nouvel EOS 50D (pour sa cadence rapide) et de l’EOS 5D mark II (pour le full frame, ses 21 megapixels et la vidéo HD)… Pour trouver mieux, il faut regarder du côté Nikon D90 qui est un peu plus lourd mais offre la vidéo (pas HD). Proposé à 949 € boîtier nu au moment de sa sortie, ce dernier s’affirme comme un concurrent redoutable pour l’EOS 450D, d’autant que son prix sera amené à baisser progressivement dans les mois à venir… Il faudra donc bientôt repartir quelque part (aussi loin que possible), afin de le tester sur le terrain !
Le Guide Complet Canon EOS 450D EOS 1000D est en vente 23,75 €. Il existe aussi une version poche Tekno Guide de poche (9,50€).
Il existe aussi le Guide du Canon EOS 400D (23,75 €), un reflex qui connait une seconde vie en occasion. Je conseillerais toutefois à ses utilisateurs de lire plutôt mon Guide du 450D (quelques chapitres en plus). Ils ne seront pas gênés par les différences entre les modèles (quelques fonctions sont absentes du 400D). Le Guide du 450D propose aussi un récapitulatif des différences entre tous les reflex Canon EOS.
Pour ce qui est du Guide des reflex numériques 2008 : choisir, régler et utiliser les reflex numériques (23,75 €), il est bientôt épuisé… Aussi je le recommande à ceux qui recherchent un modèle d’occasion, toutes les gammes de reflex 2008 (et début 2009) y sont décryptés…
Lire aussi à propos de Canon :
- Test terrain : 45 jours en Asie avec le Canon EOS 60D.
- Comparatif Nikon D7000 versus Canon EOS 60D.
- Test terrain : Un mois au Laos avec le Canon EOS 550D.
- Test terrain : Canon EOS 450D à l’épreuve des volcans.
- Test terrain : Un mois au Cambodge avec le Canon EOS 7D.
- Évaluation et prise en main du Canon EOS 7D.
- Test terrain : Canon EOS 50D, test extrême au Canada.
- Comparatif : Canon EOS 40D versus Nikon D300 (version longue).
- Essais du Voigtländer Ultron 40 mm f/2 SL II Asphérique.
- Prise en main (vidéo), d’un Kit Zacuto pour reflex vidéo.
- Canon S90 et viseur externe, l’astuce qui tue !
- Deux petits accessoires utiles pour le Canon S90.
- Test terrain : Canon G10 au Costa Rica (en attendant le G11).
- Canon EOS 5D Mk2 : moins de bruit, plus de possibilités.
- Canon EOS 5D Mk2, batteries… et coup de gueule.
- Comparatif des reflex Full frame : Canon EOS 5D Mk2.
- Comparatif des reflex Full frame : Canon EOS 5D.
- Fonctions personnalisées des Canon EOS 450D et des EOS 1000D.
- Les Canon EOS ont 20 ans : retour sur l’histoire de Canon.
JF, c’est toujours un plaisir de lire des articles si denses et si bien ecrits. Bravo quant a la qualite du propos et au partage de ton savoir :-)
Bonjour , et si on devait faire un choix aujourd’hui avec le 500D ?
Par rapport a justement ses points faibles . Quel choix serait plus judicieux ?
Merci
Oui : les points Faibles ? (La dynamique? sa finition plastoc ? sa poignée rikiki ?)
…on dirait de plus en plus un site publicitaire pour Canon ici !
lol
;-)
Je rejoins certains avis : excellent article qui mérite une attention particulière notamment grâce au propos et au sérieux de l’article. J’ai moi-même un 450D, bien que je ne le pousse pas autant que vous, cela me rassure quelque part ! J’envie un peu moins les reflex pro quant à la qualité de mon boitier ;) Merci !
MacManiak, désolé mais tu vois les choses par le petit bout de la lorgnette ! C’est quand même assez désolant de donner autant d’informations gratuitement (des dizaines d’heures de travail) et de récolter ce genre de réflexions idiotes…
Réfléchis un peu et tu mesurera ton jugement. Heureusement, il y a aussi des lecteurs qui apprécient ce genre de travail à juste titre. Quelques explications rapides :
J’aurais beaucoup aimé écrire le même article sur le Nikon D90 et ses optiques… Car c’est un appareil passionnant aussi : il est d’ailleurs encore meilleur que l’EOS 450D, il en offre plus notamment du côté de l’AF, mais il coûte plus cher. Il y a plusieurs raisons au fait que je n’ai pas écrit le même test sur le D90 ou le D300 :
– Passer 40 jour à tester un boîtier prend du temps (40 jours)… Cela prend aussi du temps d’écrire le test au retour. Et je ne peux me lancer dans ce genre d’entreprise qu’une fois ou deux par ans. Le reste du temps, il faut que je gagne ma vie.
– Je n’ai pas eu de commande pour un test sur le D90 jusqu’à présent, (ce n’est pas trop une question de sous, mais plus une question d’avoir l’impression d’écrire pour une bonne raison).
– J’avais un intérêt plus particulier pour le 450D car j’ai écrit un livre dessus, après avoir écrit sur le 400D (et c’est un autre auteur chez mon éditeur qui travail sur le D90). A l’époque de mon premier livre j’ai eu le choix entre Canon EOS 400D et Nikon D80. J’ai préféré travailler sur le Canon car à l’époque il était n°1 du marché. J’avais donc plus de chance d’intéresser plus de monde…
Pour répondre à la question EOS 450D ou 500D… Pour 80% des gens l’EOS 450D fera aussi bien (sinon mieux) que le 500D. Personnellement j’apprécie tout de même l’écran du 500D. ça change pas mal les choses en pratique lorsque l’on fait beaucoup d’image.
Super article extrèmement instructif… Il n’y a que chez toi qu’on lit ce genre de chose.
T’inquite, les chiens aboient la caravane passe !
Super article où je reconnais bien mon 450D qui m’accompagne au quotidien. Par contre je ne suis pas d’accord sur les louanges à 1600 ISO. Perso je trouve qu’il y a trop de bruit à cette sensibilité.
Chez Nikon ce n’est pas la peine de passer sur le D700, le D90 est excellent dans ce domaine, même poussé à 3200 ISO
merci Franck.
Concernant l’appréciation du bruit, c’est très personnel en fonction de la taille de tirage visée. En l’occurrence, les images que j’ai fait à 1600 ISO sont bruitées à l’écran à 100% (c’est visible et gênant à cette taille d’affichage).
Mais une fois imprimée en A4 le résultat est vraiment très acceptable. Certes on ne fera peut-être pas un A3 à 1600 ISO (sauf document rare), mais tout de même je trouve le résultat « acceptable » lorsque c’est nécessaire…
1600 ISO est donc la limite maximale que je me donne sur ce boîtier (pour des circonstances exceptionnelles).
Sinon, le Nikon D90 est un poil meilleur de ce point de vue…
Il faut enfin admettre que Lightroom n’est pas le meilleur pour corriger le bruit. Personnellement j’essaye donc de ne pas trop le voir (et je m’en porte très bien).
Serait-il possible de connaitre les objectifs que tu as embarqué et utilisés avec le 450D ?
Jean François ,
je n’ai jamais nié la qualité de ton Blog : bien au contraire !
C’est toujours avec un réel plaisir que je suis tes articles …
… ma remarque n’était pas acerbe du tout , aucunement !!!
J’apprécie ton blog , je t’assure .
Je m’étonnais juste des jugements plus « affectifs » qu’ « objectifs » sur Canon ces derniers temps … peut être à tort , certes , je ne le nie pas …
Entre la qualité de construction du 500d (!!) ce coups-ci, et la fois précédente , le parc optique Canon et ses optiques à F4, l’inutilité de la tropicalisation, … ;-)
Ok ! Ok! … n’y revenons pas …
;-)
Bonne continuation ;-)
Pas de soucis MacManiak, (alors faudrait juste te relire pour vérifier que tes mots traduisent précisément ta pensée ;-).
Mais franchement la qualité de fabrication soit disant « plastoc » n’a jamais gêné personne. Un boîtier léger se fait juste moins mal en tombant… Et puis la finition de cet EOS 450D est exemplaire et n’a rien à envier à celle d’un Nikon D90. Du moins le différence n’est pas énorme.
Quand à (quasi) l’inutilité de la tropicalisation : mes nombreux reportage l’ont (quasi) démontrée je crois bien ! Certes j’évite de sortir faire des photos sous la pluie battante…
Rien d’affectif dans ces constatations justement. Bien au contraire : rien que du pratique et du financier (concernant le rapport qualité / prix imbattable des optiques f/4).
Nier ces quelques évidences, tient justement de l’affectif je crois…
Arroseur arrosé ?
;-)
Bonjour,
Suite à la lecture de la 2e partie et des recommandations sur les optiques, je suis dans le doute.
Heureux possesseur d’un 400D depuis 2 ans, je voudrais remplacer le 17-55 du kit, mais je ne sais pas par quoi!
Mon choix commençait sérieusement à s’orienter vers le Canon EF 17-40mm f/4L USM, dispo pour moins de 750€, mais il ne figure même pas dans votre liste.
Si j’élimine ceux hors de mon budget, est-ce que le EF-S 17-55 mm f/2,8 IS USM ou le EF 24-105 mm f/4 L IS USM valent les 200€ supplémentaires (sachant que je n’ai pas de grand angle – juste un 50/1.8 et un 55-250) ?
Bonjour, pour moi le top est de combiner :
EF-S 10-22 mm f3.5-4.5 (qui vous offre un vrai grand angle) et le EF-S 17-55 mm f/2.8 (transtandard). Ce dernier est fantastique car il offre la grande ouverture combiné à la stabilisation. Attention, ces deux objectifs restent incompatibles avec les boîtiers Full frame.
Le EF 17-40 mm f/4 est également très bien, mais il sera nécessaire plutôt à ceux qui désirent conserver une compatibilité full frame (et prévoient l’achat d’un EOS 5D ou 5D Mk2 à terme.) Si ce n’est pas votre cas le EF-S 17-55 mm f/2.8 est le meilleur choix.
Relire ceci : Le vrai prix d’un Reflex Expert et de trois bonnes optiques
http://www.macandphoto.com/2009/07/reflex-experts-combien.html
Merci pour cette réponse. En effet, il faut surtout que je décide avant tout si je compte sur la compatibilité full frame ou pas…
Bravo pour ce magnifique article sur le 450d. Avis très complet, et surtout pratique, car retour d’expérience terrain, c’est toujours mieux qu’une analyse papier et 3 photos en studio.
Pour ma part, ignorant presque total en photo, je viens d’investir dans un 450d et commence à lire à droite et à gauche comment régler cet appareil pour faire de belles photos. Cela me conforte de savoir que j’ai fait le bon choix.
Encore une fois un très bon test très complet. Je possède le 450D et j’en suis très content. Je suis un débutant en photo mais je vois que j’ai choisi le bon appareil. Je n’ai plus qu’à apprendre à m’en servir correctement.