La facilité et le conformisme n’ont jamais payé en photo ! Je suis tombé récemment sur cet hilarant post du Gorafi : »Selon une étude, prendre des photos floues en noir et blanc ne ferait pas de vous un photographe talentueux »… Qui ne m’a pas semblé si déconnant finalement : j’aurai pu écrire la même chose au « premier degrés ».
Pourtant lorsque je vois la production de pas mal de jeunes photographes : il me semble bien qu’ils appliquent simplement cette « recette » moquée par le Gorafi… Qui vise juste, comme souvent.
Quand à la référence aux « photos d’un taxi jaune dans New-York en noir et blanc ; qui n’était pas synonyme de bon goût, signant la fin de carrière de nombreux photographes amateurs… » là j’ai explosé d’un rire coupable, ayant croisé plus d’une fois ce type de photos dans le living de quelques amis… (même si c’était il y a une ou deux décennies de cela. Je ne donnerait pas les noms, qu’ils me pardonnent s’ils se reconnaissent). Ces « taxis jaunes » restent des best seller chez Yellow Corner…
Tout ce qui est à la mode se démode… Et je suis bien placé pour le savoir ; ayant moi-même parfois céder à la mode. Suivre la mode reste est le meilleur moyen connu : de devenir ringard à coup-sur… Un jour ou l’autre ! « Etre dans le vent : une ambition de feuille Morte » ; une citation faussement (?) attribuée à Gustave Thibon. Mais une citation inévitable dans cet article.
Alors quel serait le meilleur « moyen d’élever notre niveau photographique » ? Une piste serait éventuellement d’abandonner la question de « la forme » et du style, pour se concentrer exclusivement sur le « sens » et sur les « sujets » ; voir sur « l’engagement » à travers le reportage et le témoignage… Une piste suivie par de nombreux photo-journalistes : une forme de reportage que certains collectionneurs élèvent au niveau d’un « art ». Mais là encore : attention à éviter le piège des « effets de mode ». Juste pour l’exercice : tentons de deviner quelles quelles pourraient être les « tendances actuelles récurrentes » du photo-journalisme ou de la photo documentaire ; dont éventuellement nos contemporains se moqueront dans 20 ou 30 ans ? Des tendances qui sembleront « so 2024 » : datées et dépassées un jour peut-être…
Tout autant que les photos de Taxis Jaunes à New York en bichromie. Ou même tout autant – autre exemple incroyable quand on y repense – que ces troublantes adolescentes de David Hamilton que l’on oserait plus imprimer sur des classeurs et cahiers scolaires, comme cela se faisait dans les années 80. Impossible de trouver des traces de ce merchandising sur le net actuellement, mais les adultes de plus de 50 ans s’en souviennent peut-être… Ces images « vaporeuses » nous semblaient mignonnes et innocentes mais ça ne l’était pas tant que ça (dans le même genre évoquons les images de Irina Ionesco, finalement condamnée en 2012 pour avoir exploité les photos qu’elle prenait de sa fille).
Alors quelle tendances actuelles seront-elles « dépassées » en 2050 ? Peut-être les problématiques de « genre » qui intéressent de nombreux « étudiants photographes » ? Ou le « véganisme » et la protection animale ? Ou alors la thématique du déclin de la France (pas seulement la France périphérique) et son effondrement économique inéluctable ? Ou encore les problèmes d’intégration, d’identité culturelle et ethnique ? Et j’en oublie beaucoup.
Le traitement photographique et notre « point de vue » contemporain actuel sur toutes ces problématiques – qui font le quotidien des expos depuis quelques années – sembleront-elles simplement datées et ringardes dans 20 ou 30 ans ? Voire carrément malhonnêtes, vu l’angle sous lesquelles elles sont généralement traitées par des photographes « engagés »… toujours un peu du même côté ?
Ces problématiques auront-elles dégénérées d’ici à 2050 (à moins qu’elles ne soient résolue par miracle) au point que notre point de vue actuel de photographe en 2024 semblera naïf, irresponsable, voir mensonger à nos descendants… Qui auront bien entendu un peu de recul sur les tendances qui auront mené le monde vers l’état dans lequel ils se trouvera en 2050.
Afin d’illustrer ce concept « d’obsolescence des idées », que l’on se souvienne de l’enthousiasme de la plupart des intellectuels de gauche des années 50 en faveur de certains régîmes et doctrines politiques : être stalinien était probablement une mode à cette époque. Tout aussi étonnant qu’à une époque plus récente : un cinéaste de renom pouvait vivre en couple avec une actrice mineure de moins de 15 ans sans que sa famille ne s’en inquiète. Alors ? En 2050, que penseront les Français du futur de toutes les « idées » plus ou moins brillantes ; qui pilotent actuellement notre société ? Et qui accessoirement pilotent aussi les choix des « commissaires d’expositions » et des « commanditaires » qui choisissent de d’acheter ou de financer tel reportage sur tel sujet ; plutôt qu’un autre… Conduisant à mettre en lumière telle problématique, ce qui obligatoirement fait oublier telle autre.
Quand on repense à toutes les utopies auxquelles il a été si « pratique » de croire à certaines époques, ce qui évitait d’affronter les vrais problèmes… De la dictature du prolétariat (pour remonter à très loin), à l’industrie sans usine (une ode à la délocalisation), au bureau sans papier (vous verriez le mien), à l’intégration par le sport (de combat visiblement), à la Fin de l’histoire (une victoire de la démocratie et du libéralisme), à la mondialisation heureuse (la bonne blague), sans oublier cette Europe supposée être une garantie contre la guerre : on se demande s’il est encore raisonnable de croire en la moindre promesse que l’on nous fait aujourd’hui…
Ceci n’est pas une critique mais une interrogation : que pensez des photos Nikos Aliagas, sortant son APN à la fin d’interviews de stars, profitant de sa position d’animateur, et devenant d’un coup de clic-clac Kodak un photographe exposant et reconnu par ses photos tout simplement ….. ben…. en « noir et blanc » (mais pas floues pour le coup ? Le noir et blanc permet-il tout à coup de s’improviser photographe (pour reprendre en d’autres termes le titre de cette publication.
Là je n’en sais rien… Je n’ai jamais regardé ses photos. Mais on peut éventuellement croire qu’il aime réellement la photo.
Tout juste : on ne saura jamais s’il est réellement un bon photographe, car si des gens s’intéressent à ses photos : c’est uniquement pour la bonne raison qu’il est une célébrité… Donc même lui : raisonnablement il aura toujours un doute au sujet de ses propres photos.
Sont-elles géniales ? Ou sont -elles nulles, mais impossible de le savoir…
Un peu comme un homme très riche ne peut pas savoir si il est aimé de sa femme car il est un homme exceptionnel… Ou simplement car il est riche !
Ce ne doit pas être facile à vivre : le pauvre ;-)
Je pense surtout qu’il n’en a rien à cirer de ce qu’on pense de lui ou de son statut de célébrité dans le cadre de son activité de photographe. Et si, tout simplement, il aimait ça et le faisait avec passion, comme beaucoup d’entre nous ?
Le peu d’images que j’ai vues étaient plutôt pas mal, je ne l’ai jamais rencontré, mais je me souviens de mon ex rédac’chef qui a eu l’occasion de s’entretenir avec lui et qui m’a parlé d’un type vraiment sympa et sincèrement intéressé par la photographie. Tout simplement.
Oui, vous avez raison, et je l’ai pensé, mais pas noté sur mon premier message. Il aime la photo, comme nous tous ici je pense, et a évidemment toute la liberté d’en faire (encore heureux !) sans se cacher, sous prétexte qu’il serait animateur. Et qu’il « en ait rien à cirer » n’est donc pas le sujet de mon interrogation, puisque j’ai précisé que ce n’est pas une critique (et j’aurai pu évoquer tout aussi bien le fils de Beckam).
Qu’ils soient considérés à la fois comme photographe, animateur etc. sur son « Cv » parce qu’il fait des photos N&B fait-il de lui un photographe plus facilement (sujet de la publication). J’imagine, si je me présente un jour à quelqu’un en disant « je suis photographe, cette personne va penser que c’est mon métier…et me rétorquer par la suite que non, puisque c’est un loisir. À ce compte-là, tout le monde est photographe.
Le N&B donnerait-il alors plus de légitimité ? Je pense que dans beaucoup de cas, le N&B est une « escroquerie » un peu facile. Et même le flou en N&B devient SYSTÉMATIQUEMENT de l’art.
Ben du coup, je suis allé voir les images de Nicos Aliagas : flickr.com/photos/nikosaliagas
Ce n »est pas moche et il y a quelques belles images… Mais globalement l’utilisation systématique du Noir et Blanc semble être une « facilité » qui lui évite de prendre des risques… Il faudrait qu’ils produise aussi de la couleur, avant de savoir si il est bon photographe ou non.
Car le noir est blanc : c’est trop facile !
Je pense par ailleurs qu’il cède à certaine facilitées en terme de Développement, (avec trop d’outil Clarté / texture) ce qui abime certaines images…
Et comme la plupart des photographes : il ne sait pas « cacher » certaines images un peu moins intéressantes. Il n’est pas assez sélectif. Et cela nécessite parfois un oeil extérieur… C’est le problème classiques des photographes amateurs (il ne prétend pas être autre chose si j’ai bien compris).
Si il réduisait la taille de ses galeries (en cachant quelques images banales) et s’il reprenait le développement de certaines images : il pourrait être assez convainquant.
Je photographie par défaut « en couleur », mais je peux aussi décider de faire une série en N&B quand la géométrie ou l’action s’y prête (j’aime voir dans le viseur le rendu live en N&B). Il y a des images où la couleur n’apporte rien et d’autres où elle est essentielle ; entre les deux, c’est au feeling. Dans LrC, 20% de mes images retenues sont en N&B, dont 100% de celles prises en argentique.
Un post intéressant.
A contrario, les photos « floues » de Claude Raymond Dityvon sont de celles que je garde précieusement en mémoire : https://photography-now.com/exhibition/22223.
Mais n’est pas Dityvon qui veut, et surtout son travail ne se résume naturellement pas à des photos floues.
Ton propos au sujet de la manière dont les photos faites actuellement seront vues, considérées, jugées dans 30 ans m’apparaît particulièrement judicieux. Au vu de la production exponentielle de photographies ou de ce qui en tient lieu, qu’en retiendra-t-on ? Un chat sur Instagram ou les photos du World Press Photo ? Ou celles produites à partir de l’intelligence artificielle, déjà présente dans nos logiciels de développement ?
Il y a en effet des photos flous, bien plus intéressantes que d’autre nettes !
C’est comme en cuisine, pour prendre une image (une métaphore) :
Il existe certains « sushis exceptionnels » qui dépassent toute la gastronomie « cuite »…
Par contre, découper du poisson cru et le servir cru, ne suffira pas à la plupart des cuisinier pour créer de la bonne cuisine !
Idee interessante mais je pense que l’on parle de deux choses différents. Les photos de taxi jaune/noir & blanc, c’était la definition de ce qui était beau/cool. C’était la forme, pas le fond. C’était ni un hommage a la voiture, ni une dénonciation des chauffeurs de taxis. Les autres sujets que tu mentionnes (genre, vegan, etc) sont des sujets de fond, pas de forme (meme si je comprends que tu les trouves aussi débiles :-) )
Donc pour revenir a ta question, peut-être qu’en 2050, on trouvera totalement cretin d’avoir un morceau de bois avec écrit « Home Sweet Home » dans sa maison (comme dans bcp d’apparts Airbnb), ou de faire des selfies avec une bouche en cul de poule. Ou d’adorer aller dans un cafe avec tout en bois (comme tu le critiquais dans une récente rubrique).
Mais je ne vois comment on pourrait reprocher a des photographes de couvrir des sujets de sociétés (genre, la condition animale, mais aussi la guerre en Ukraine, la monte de l’extreme droite, les gilets jaunes, etc..).
Meme si la aussi, je peux comprendre que cela ne soit pas des sujets qui intéressent tout le monde (la guerre a Gaza comme la bouffe vegan).
Oui, oui, ce sont deux sujets différents… C’est justement ce que je précise en écrivant :
« Alors quel serait le meilleur “moyen d’élever notre niveau photographique” ? Une piste serait éventuellement d’abandonner la question de “la forme” et du style, pour se concentrer exclusivement sur le “sens” et sur les “sujets” ; voir sur “l’engagement” à travers le reportage et le témoignage… Une piste suivie par de nombreux photo-journalistes »
Si l’on se détourne de la « forme » (du beau et du pas beau pour caricaturer) et si l’on se tourne vers les « sens » : alors cela ne signifie pas que l’on puisse se dispenser de se poser des questions… Notamment celle de « l’engagement » pour qui. En faveur de quelle cause. Donc en opposition à telle autre cause…
Si l’on penche pour un « camps » : on est obligatoirement « opposé l’autre camps ». Pour la plupart des photo-journalistes : la neutralité n’existe pas…
Tu écris : « je ne vois comment on pourrait reprocher a des photographes de couvrir des sujets de sociétés »…. Justement je crois qu’on peut : tout dépend de ce qu’ils défendent et du « point de vue politique » de leurs photos et reportages. Imaginons un hypothétique reporter « engagé » du côté Russe (s’il en existe) qui tenterait de démontrer que tous les Ukrainiens seraient des nazis. En trichant, un reportage peut alimenter cette fable (il suffit de trouver quelques extrémistes et de les mettre en scène). Bien entendu ce point de vue serait « critiquable »…
Autre exemple (pas si hypothétique) : un reporter engagé du côté de la cause Palestinienne : qui tenterait à travers ses reportages de démontrer que tous les citoyens Israéliens sont des oppresseurs et des racistes… Alors oui son travail serait critiquable et mensonger. Il existe d’ailleurs des reporter « suspectés » de sympathie avec le Hamas et même plus (Des photographes gazaouis sont accusés d’avoir été embarqués aux côtés du Hamas, au moment des massacres commis en Israël). C’est ce que je veux souligner dans cet article.
Autre exemple à l’opposé, (car je ne prend pas parti sur ce sujet) : un reporter « pro Israélien » : qui tenterait à travers ses reportages de montrer que finalement il n’y a pas énormément de victimes civiles à Gaza (en tentant de minimiser à tous prix les dégâts collatéraux de cette guerre)… Un travail « mensonger » est bien entendu critiquable…
Il existe toujours une « responsabilité politique des photo journalistes » travaillant sur des sujets graves ou même moins graves ; et qui voient le monde de façon partisane en produisant de la « désinformation » ou de « l’information », (selon le point de vue) : un travail « de fond » visant à « transformer » la réalité dans le sens qui les arrange… c’est le « point de vue ». Et je précise immédiatement, que je ne connais que un ou deux reporters et photo-journalistes ouvertement « de droite »… Par contre j’en connais des dizaines, ouvertement « de gauche ».
Et même si l’on pense à des « sujets de société », pas à la guerre… Tout dépend de ce qu’un photographe choisi de couvrir. Ou ne pas couvrir. Par exemple certains reporter couvrant – à juste titre – les sujets relatifs à l’immigration ; mais on remarquera que c’est presque toujours d’un seul point de vue : celui du drame des migrants qui sont victimes des passeurs, ou de la police… Mais ces reporters ignorant presque systématiquement (pour la majorité) et probablement volontairement : tous les drames que l’immigration génère par ailleurs dans les sociétés « accueillantes ».
Ces reporters produisent donc une vision « biaisée » voire mensongère du phénomème. Et contribuent (volontairement souvent) à masquer d’autres problématiques induites par l’immigration : échec scolaire dans certains quartiers, laïcité attaquée, violence envers les femmes, homophobie, islamisation, traffic de drogue, etc… Des problèmes qui ne sont pas obligatoirement le fait de tous les immigrants directement, mais problèmes qui sont induits par l’absence de travail, le choc culturel et qui accompagne quasi systématiquement l’immigration : comment le nier ?
Et bien certains photographes ne cherchent pas à le nier : quand il suffit d’écarter le problème et de détourner le regard. En se multipliant les reportages sur d’autres thèmes : il est tout simplement possible d’occulter la réalité que l’on préfère nier… Je me souviens il y a quelques décennies de cela : de quelques reportages très cruels et très caricaturaux sur ces « Français qui votaient FN ». On choisissait quelques « bonnes tronches » un peu ridicules, on en faisait une caricature et on généralisait à tous les électeurs du FN… Un reportage « sociétal » extrêmement biaisé, mais amusant à voir à l’époque qui m’avait marqué (c’était dans le genre « Streep tease » cette émission culte).
Ces reporters vont-ils couvrir l’échec scolaire en banlieue et la violence à l’école ? Ou le fait que des parents (ceux qui le peuvent) retirernt leurs enfants de certaines écoles, car on n’y parle plus Français dans la cours de récréation et qu’il y règne la violence ? Par exemple s’ils sont juifs… Ceci est une réalité qui n’est jamais photographiée, documentée. L’immense majorité des reporters photographes ne couvrent le sujet de l’immigration que sous un seul angle : celui des migrants qui sont victimes des passeurs (ce qui est un drame bien entendu). Il faut admettre que c’est une vision partisane et tronquée de la réalité.
Les reporters photographes ne couvrent généralement pas des thématiques comme l’égorgement de Samuel Paty, l’attaque de Samana, ou Collégien battu à mort à Viry-Châtillon (drames qui sont directement des conséquences de l’immigration… Même si les coupables sont seulement « issus de l’immigration » : c’est bien tout de même l’immigration à la base qui en est la cause directe) ? Bien entendu la TV couvre ce genre d’actualité… Mais la photo elle se concentre généralement sur des sujets plus « nobles ».
Dernier exemple après j’arrête car on peut multiplier les exemples sans fin : lors des différentes manifestations violentes à Paris ces dernières années ; certains photographes n’étaient en fait aucunement des « témoins impartiaux »… Mais d’authentiques militants extrémistes : du côté des « casseurs »… Allant jusqu’à attendre et encourager les violences et le harcèlement contre la police, dans l’espoir de photographier et filmer « la bavure » pour l’utiliser à fin de combat idéologique propagande. Même si l’on sait bien entendu qu’il y a eu des fautes aussi du côté des forces de l’ordre (dans certaines conditions la violence répond à la violence). Mais non a vu des militants extrémistes « utiliser » la photographie en prétendant être des médias.
La photo engagée n’est jamais innocente : même lorsqu’il ne s’agit que de reportage « société ». Elle choisi toujours son camps : et cherche à démontrer quelque chose. Exactement comme un philosophe qui soutient un parti politique, un mouvement, ou même un dictateur en préférant ignorer la réalité de son pouvoir… Ce qui me fait penser au portrait « romantique » et idéalisé du Che Guevara de Alberto Korda. Transformée en logo « stylé et cool » cette photo a été un efficace outil de propagande, contribuant à idéaliser un régime, qui s’est invité dans des millions de chambres d’adolescents durant des décénies… Pour faire oublier qu’il s’agissait d’un régime meurtrier et criminel. Aucune photo n’est « innocente ».
Et pour la photo et le photojournalisme il y’a ce que les journaux / magazines acceptent de diffuser.
Actuellement un sujet qui montrerait la population Israélienne en souffrance a peu de chances d’être diffusé (je le sais, j’ai des potes qui se cassent le nez depuis des semaines aux portes de toutes les rédacs).
Tu parles des manifs que j’ai bcp couvertes en province. Sur le mouvement contre la réforme des retraites, chez moi, il n’y a jamais eu une seule violence ni aucune dégradation, comme dans 95% des manifs françaises. Pour autant, que montre la presse nationale ?
Le black bloc et les dégradations, qui au final ne sont représentatrices de quoi ? 10% des manifs ? Parce que la France ce n’est pas que Paris, Lyon, Rennes ou Nantes… Du coup le problème est-il seulement les photographes qui vont aussi orienter leur prod en fonction de ce qui a des chances d’êtres vendues? Ou les médias qui choisissent le sensationnel? Ou les lecteurs qui ne s’intéressent pas à une manif qui ne déborde pas?
… en effet ! C’est encore un autre sujet intéressant.
Personnellement ce qui m’attriste dans la photo contemporaine, c’est ce perpétuel discours sur le sens , la démarche, le sujet , l’engagement et autres témoignage mis en avant dans la prose de certains photographes ce revendiquant artistes.
Cela masque bien sauvant des manques autour de la technique de la prise de vue, de l’éclairage voir de la composition . Mais chut, ces mots là sont tabous dans la bouche des véritables artistes. Pour ce qui est de l’utilisation de recettes par les photographes, cela existe depuis toujours chez les peintres et cela ne leur posaient pas plus de problème de ce revendiquer de tel ou tel école, ce qui compte c’est ce qu’il en faisaient ou ce qu’ils refusaient d’en faire.
Produire une œuvre originale, c’est pas facile et qu’importe si pour cela il faut s’essayer à des formes déjà vue et revue, ou soit disant à la mode. Ainsi si une de vos photos devient dans 100 ans , une icone de votre époque ou de votre génération, c’est bien la preuve que vous étiez bien vivant et conscient du monde et de votre époque… et c’est déjà pas mal non ?
Pas un seul mot à rajouter au commentaire de Ckorto que je partage totalement :
« Personnellement ce qui m’attriste dans la photo contemporaine, c’est ce perpétuel discours sur le sens , la démarche, le sujet , l’engagement et autres témoignages mis en avant dans la prose de certains photographes se revendiquant artistes.
Cela masque bien souvent des manques autour de la technique de la prise de vue, de l’éclairage voir de la composition . Mais chut, ces mots là sont tabous dans la bouche des véritables artistes. Pour ce qui est de l’utilisation de recettes par les photographes, cela existe depuis toujours chez les peintres et cela ne leur posait pas plus de problème de se revendiquer de telle ou telle école, ce qui compte c’est ce qu’ils en faisaient ou ce qu’ils refusaient d’en faire. »
Tout est dit à mes yeux !
» Personnellement ce qui m’attriste dans la photo contemporaine, c’est ce perpétuel discours sur le sens , la démarche, le sujet , l’engagement et autres témoignage mis en avant dans la prose de certains photographes ce revendiquant artistes. »
Tout à fait sur la même ligne… On constate partout un « incroyable manque d’humilité ».
Une « absolue arrogance,… Vanité, suffisance et péremption chez la plupart des photographes auteurs, qui crient qu’ils suffit de parler, pklutot que de travailler : et que ça va donner quelque chose. parcequ’ils sont « eux » et que ça suffirait à créer de l’Art »…
Ce sont des gens nés dans une société prospère ou tout était facile ! Un monde déjà conquis… ou « tout leur était du ».
Enfants on leur a expliqué qu’ils étaient géniaux, uniques, exceptionnels…
Leplus grave c’est qu’ils l’ont cru !
Par certain que tout s’explique par l’enfance, je pense plutôt que ces « Artistes photographes ce sont découvert une passion pour » la glande » ou du moins une communauté Artistique qui vie et souvent très bien pour certain du mécénat d’état.
Dont la porte d’entrée passe obligatoirement par une écoles d’arts ou de photo payées par papa,maman à Paris. et puis par toute une série de contacts de recommandations, auprès d’élus , de directeurs de la la sphère culturelle de l’art contemporain subventionné. Notre artiste à ainsi tout loisir de papillonner de résidences en expositions en vernissages et autre mondanité, essayant de rafler entres quelques coupes de mauvaise champagne et petits fours une providentielle subventions sur des projets en lien avec » l’art pour tous, l’art dans la rue , l’art à l’école, l’art pour les personnes en situation de handicapes, dans le cadre des fameuses biennale de chez pas quoi, ou tout autre autres prétexte à amorcer la pompe à subvention avec des appels à projets les plus inutiles et couteux ( Merci nos impôts)les un que les autres.
Cela explique leur maitrise de la rhétorique culturelle nécessaire on montage de tout dossier d’aide . Dossier remplie de formules comme » Ce réinventer , ce projeter, interprétation libre , parcours initiatiques, vision contemporaine, rayonnement et développement international, régional… ( si vous aimer je vous conseil ce petit utilitaire qui générer automatiquement ses éléments de langage : http://www.lepipotron.com/.
Si la photo est surement la discipline la moins touchée par le phénomène pour le moment , je vous garantie dans la dance contemporaine, on touche les sommets. Alors quand les deux ce réunissent c’est l’extase. Ok , vous allez me dire il est un peux aigris le père Ckorto, vous n’avez pas tort , mais la faute à qui. ? A chaque fois que j’essaye de me cultiver un tant soit peux avec la production de ses même artistes, la migraine me prends, alors je fait ce que fait d’habitude dans ses cas là, je retourne photographier des femmes à poile, ça le mérite de me détendre…
Le flou de la première photo (COVID19) est au service de l’histoire, raconte même l’histoire ! Ambiance post-apocalyptique, avec le flou, on s’imagine une photo prise sur le vif, à « la va vite » en fuyant le danger…
Merci pour cette belle photo !
Merci c’est sympa…
Je ne fuyais pas le danger, juste les gouttes ! Par contre j’ai lu une sorte de terreur dans le l’oeil unique de cette dame, qui avait l’air de fuir le virus vu le contexte (alors qu’elle ne fuyait que la pluie probablement)… Mais le contexte fait tout. Et la légende est le complément indispensable de la photo et il suffit d’ajouter les mots « confinement », « 2020 » et « COVID » pour comprendre et que effectivement comme vous le dites : « la photo raconte l’histoire ».
Et j’ajouterai qu’à postériori j’ai découvert (c’est le hasard) : que la diagonale plongeant vers le bas du parapluie, et le regard fuyant vers la gauche : ajoutent du « négatif » à l’ambiance. Son maquillage qui semble avoir un peu coulé (?), l’oeil droit caché (comme sous un cache-oeil) et les cheveux mouillés : ajoutent un côté misérable à cette scène.