Pour la « vraie vie » il existe des choix beaucoup plus raisonnables que ce RF 28-70mm f/2 L USM qui ne qui pèse pas moins de 1,43 kg et ne coûte pas moins de 3 299 € actuellement (à peine moins qu’à l’époque de son annonce en septembre 2018)… Oui, il existe tellement moins encombrant, tellement moins lourd (par ici les caractéristiques techniques), tellement moins cher, tellement moins spécifique… et tellement plus polyvalent ! Et pourtant quelle merveille, quelle qualité d’image : je regrette de n’avoir jamais trouvé le temps de tester cet objectif plus tôt…
J’ai adoré utiliser ce zoom ultra rare et spécifique, mêmes je suis adepte « dans la vraie vie » de l’extrême inverse : à savoir l’étonnant et minuscule Canon RF 24-105 mm f/4-7.1 IS STM. Qui ne coute que 449 € : soit 7 fois moins cher ! Sans qu’il soit 7 fois moins intéressant (d’ailleurs comme la navigation sur le site Canon est alambiquée, voici un lien la Page des objectifs RF et RF-S)…
Mais nous allons voir qu’il existe d’excellentes raisons d’utiliser ce RF 28-70mm f/2 L USM lorsque l’on est un photographe professionnel. Ou simplement un amateur à la recherche du meilleur rendu… Quand aux autres choix de zoom polyvalent en monture Canon RF (comme les RF 24-105 mm f/4 L IS USM, ou RF 24-70 mmm/2.8 LIS USM) : relisez ma sélection des 12 objectifs Canon RF ; que je considère les plus incontournables (et ce RF 28-70 mm f/2 n’en fait pas partie, cela ne vous surprendra pas).
Une fois que l’on a pris ses marques : on découvre une qualité d’image affolante, un bokeh crémeux, une distance minimale de mise au point très intéressante de seulement 39 cm ce qui ouvre de larges possibilités créatives… On peut donc également considérer le choix de ce RF 28-70mm f/2 L USM comme un « choix malin » du point de vue d’un photographe professionnel « productif ». Car lorsqu’en fin de journée vous évaluez la totalité de vos images dans Lightroom : vous comprenez que « visiblement » vous avez fait de meilleures images ; que vous n’auriez fait avec un zoom à f/2.8, ou un zoom à f/4, même si ces derniers offrent une plage focale un peu plus large.
Ma philosophie serait donc la suivante : me satisfaire la plupart du temps de mon minuscule Canon RF 24-105 mm f/4-7.1 IS STM (ou de la version « série L » de cette focale 24-105 mm ouvrant à f/4) pour profiter d’un outil ultra léger, peu coûteux et et pratique qui me permet de travailler plus longtemps sans me fatiguer, ni craindre d’abimer un peu le matériel… Mais une fois de temps en temps : me résoudre à éventuellement louer ce RF 28-70mm f/2 L USM : pour les jours ou ça vaut le coup ! Quitte à le préférer à un classique RF 24-70 mm f/2.8, dont le rendu est moins « différenciant »…
Vous l’avez deviné : nous parlons ici d’un objectif « ultime » pour « travailler » de façon intense… Et plutôt sur la courte période de temps : pour du reportage « mené de façon professionnelle ». Il s’agit d’un outil très spécialisé : il ne s’agit pas ici de partir en vacances, ni de rigoler…
Premières sensations de terrain…
On remarque d’abord l’énorme lentille avant, dont le diamètre de filtre est 95 mm… Elle est tellement large que l’on a un peu « peur pour elle » ! Mais ne lui faites pas l’affront de la protéger à l’aide d’un filtre neutre : restez digne sur ce coup-là… Utilisez plutôt le large pare-soleil EW-103 inclus pour la préserver des chocs éventuels. Heureusement que ce pare-soleil n’est pas trop long, car il est plutôt large. Malheureusement je ne l’avais pas sous la main pour mon test, toutes les images ont donc été réalisée sans pare-soleil… (faites ce que je dis, ne faites pas ce que je fais ;-)
Bien entendu : cet objectif est lourd spécialement à l’avant et selon le boitier que vous utilisez : l’ensemble pique un peu du nez… Toutefois les (vieux) utilisateurs de reflex des années 2000 et autres « habitués » des anciens 70-200 mm f/2.8 ne seront pas trop dépaysés. Ils ont l’habitude de soutenir un tel poids de la main gauche, pendant que la main droite reste « légère ».
Si vous êtes motivés : vous le trouverez certes lourd, mais toutefois « praticable »… Et si vous n’êtes « pas motivé » ou si vous faites partie de la « génération fragile » (celle qui ne veut pas trop se fatiguer) : alors passez à autre chose… Je vous recommande la lecture de mon Test de l’iPhone 15 Pro et 15 Pro Max : qui sont des appareils passionnants dans un autre genre.
Je l’ai testé surtout sur l’EOS R3 qui ajoute encore un peu de poids au total. L’ensemble est impressionnant et impressionne l’adversaire : en photo évènementiel, mariage et lors de compétitions sportives… « L’air de rien » c’est un atout évident qui contribue à écarter les « gêneurs » : un argument de plus en faveur de ce choix d’objectif et de l’EOS R3.
A noter que la présence de la poignée verticale intégrée à l’EOS R3 (qui comporte des commandes spécifiques au cadrage vertical) apporte un confort de travail intéressant. Et son poids aurait également tendance à faire oublier le « déséquilibre vers l’avant » entrainé par l’énorme lentille frontale de ce RF 28-70 mm f/2.
Lorsque l’on marche avec l’appareil en bandoulière, le bouton de verrouillage présent sur le fut de l’objectif est assez indispensable… Et si l’on ne le verrouille pas, le fut à tendance à se déployer par gravité (même si la bague de zoom n’est pas exagérément fluide). C’est du moins ce que j’ai pu remarquer sur un exemplaire qui n’était plus « neuf » depuis longtemps…
Mis à part ça rien de surprenant : c’est une construction classique et superbe comme tous les objectifs Canon Série L. Avec trois bagues de très bonne qualité. Il suffit de tourner la bague de zoom de moins d’un quart de tour pour passer du 28 à 70mm : c’est donc très rapide et la rotation est assez ferme et précise. La bague programmable est à l’avant, la bague de mise au point manuelle au milieu et la bague de zoom la plus proche du boitier (configuration standard des objectifs RF, rappelons qu’il existe de rares exceptions à cela comme le RF 70-200 mm f/2.8 L IS)…
On regrette bien entendu l’absence de stabilisation sur ce modèle, mais il aurait peut-être été encore un peu plus énorme à cause de la stabilisation. Donc on « fera sans »… On aurait également rêvé d’un 24-70 mm, plutôt qu’un 28-70 mm. Mais on se doute que l’encombrement aurait là aussi été augmenté, probablement dans des proportions déraisonnables.
En l’absence de stabilisation dans l’objectif : ne redoutez pas le flou
Bien qu’il ne soit pas stabilisé : ne redoutez pas de produire trop d’images floues avec ce e RF 28-70mm f/2 L USM. Premièrement car de nombreux boitiers EOS R disposent d’un capteur stabilisé, ce qui change pas mal la donne. Mais même si votre capteur n’est pas stabilisé vous pouvez faire confiance à l’ISO automatique des Canon EOS R pour limiter vos problèmes…
Et spécifiquement à ce réglage avancé Vitesse d’obturation mini pour ISO Auto (lien vers le manuel) qui permet d’adapter la vitesse minimale (automatiquement déterminée par le boitier), lorsque vous travaillez en Priorité Ouverture et en ISO Auto… Si vous avez choisi un objectif si spécifique : c’est probablement dans le but de l’utiliser assez souvent en Priorité Ouverture (j’ai par exemple réalisé 80% des photos de ce test à f/2). Grâce au réglage Vitesse d’obturation mini pour ISO Auto, il est possible de privilégier au choix :
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- soit un ISO plus élevé : donc une vitesse plus élevée si vous redoutez le flou de bouger
- soit une vitesse plus lente : pour éviter de monter en ISO si la maitrise du bruit est « votre projet »
Personnellement dans des circonstances normales (photo de voyage) : j’ai tendance à privilégier une vitesse un peu plus basse car je sais que je suis plutôt stable… Toutefois, selon les circonstances je peux aller modifier ce réglage. Alors si vous n’avez jamais étudié cette fonctionnalité en détail : faites le d’urgence ! Car c’est la meilleure façon de se reposer sur l’ISO Auto et d’obtenir des photos nettes, même avec un objectif non stabilisé… Et même s’il est monté sur un boitier non stabilisé. Ce serait vraiment dommage de passer à-côté.
Enfin, troisièmement : ne redoutez pas de produire trop d’images floues à cause d’une ouverture à f/2 : grâce à l’excellence des Autofocus les plus modernes. Même si j’ai cru avoir une « vague impression » que peut-être l’AF de cet objectif était éventuellement un peu moins rapide ( ? ) que celui d’autres modèles professionnels que j’ai déjà testé (peut-être à cause de la taille des lentilles à déplacer)… Mais en l’absence de tests pour le vérifier : ce n’est qu’une « vague impression » que j’ai ressenti, peut-être à cause de l’ouverture plus généreuse qu’à l’habitude ?
Je l’ai surtout testé sur un EOS R5 et sur un EOS R3 (qui en attendant l’hypothétique version MkII reste encore le seul EOS à proposer le pilotage des collimateurs AF par l’oeil… ce qui marche bien je trouve). La reconnaissance de l’oeil et le suivi du sujet son tellement sécurisants, que l’on peut sans problème travailler à f/2 : y compris avec des sujets en mouvement. Combinez cette ouverture magnifique avec des rafales à haute vitesse : et il semble quasi impossible de ne pas ramener une majorité d’images bien nettes…
Alors qu’autrefois : travailler à f/2 au 70 mm sur un sujet mobile était réservé aux plus experts : ce n’est plus le cas désormais… Ne craignez donc pas de ne savoir exploiter un tel objectif ; car tout se passe assez facilement, du moment que vous avez assez de biceps pour le soutenir. Par exemple ci-dessus : j’ai opté pour une rafale à vitesse moyenne, face à ce cycliste en montée pas trop rapide. J’ai conservé l’ouverture habituelle de f/2 (c’était un peu le but de ce test)… Je n’aurai jamais osé une telle ouverture sur une photo en mouvement il y a 10 ans. Par sécurité il était impératif de fermer au minimum à f/5.6 ; afin de bénéficier d’un peu de profondeur de champs et sécuriser le travail parfois approximatif de l’Autofocus… Et ci-dessous un autre exemple en rafale, toujours à f/2 : ou Sharon courre à vitesse modérée (donc le plus vite possible) vers le photographe.
Un 28-70 mm f/2 : mais bon sang, pourquoi faire ?
Première très bonne raison d’opter pour un 28-70 mm f/2 : un bokeh incomparable grâce à la combinaison d’une grande ouverture… et d’une (relativement) longue focale spécialement au dessus de 50 mm. Rappelons que le flou d’arrière plan augmente au fur et à mesure que l’ouverture augmente. Et au fur et à mesure que la focale s’allonge… Augmentez les deux en même temps et vous constaterez que le bokeh augmente très vite… Mais aussi que le poids et l’encombrement de l’objectif explosent ; sans oublier son prix.
- Distance mini de MAP. du RF 28-70mm f/2 L USM : 39 cm. Grossissement Max : 0,18
- Distance mini de MAP. du RF 24-70mm f/2.8L IS USM : 21 cm au grd-angle et 38 cm au télé. Grossissement : 0,30
- Distance mini de MAP. du RF 24-105mm f/4L IS USM : 45 cm. Grossissement Max : 0,24
Ajoutez un troisième facteur que beaucoup d’entre nous ont tendance à négliger : la distance au sujet ! Plus vous vous approchez du sujet et plus le flou d’arrière plan augmente encore. On profite sur ce RF 28-70 mm f/2 d’une distance minimale de mise au point très intéressante de seulement 39 cm… C’est redoutable pour du portrait serré comme vous pouvez le constater sur cette image, réalisée environ 40 cm du sujet, focale de 70 mm et ouverture de f/2… C’est à dire : toutes manettes à fond pour générer du « bokeh ». Et bien entendu pour augmenter encore le bokeh : après avoir « rapproché » le sujet du photographe, éloignez l’arrière plan autant que possible…
Par ailleurs, au delà de l’esthétique du « bokeh » : il peut exister pour certains une autre excellente raison de choisir ce RF 28-70 mm f/2 L USM de préférence au classique RF 24-70 mm f/2.8 L IS USM : un gain en luminosité de 1 diaphragme (ou 1 IL pour Indice de Luminance). Ce qui veut dire : deux fois plus de lumière qui traverse cet objectif à f/2.
C’est une différence de lumière considérable (précisément le double) et cela permet dans un environnement sombre de travailler – par exemple – à 6.400 ISO plutôt qu’à 12.800 ISO.
Alors bien entendu : la version ouvrant à f/2.8 est « plus transportable », moins coûteuse et profite aussi de la stabilisation (mais cela ne comptera pas énormément si votre capteur est déjà stabilisé)… Si vous travaillez très régulièrement en basse luminosité (photos de théâtre par exemple), il y a de quoi hésiter entre l’option f/2.8 et l’option f/2… D’autant que les performances optiques de ce RF 28-70 mm f/2 sont légèrement meilleures et plus homogènes que celle du RF 24-70 mm f/2.8 L IS USM.
Des caractéristiques rares
Il aura fallu faire appel à 19 éléments répartis en 13 groupes. Incluant passions de 4 lentilles asphériques. Sans oublier 3 verres UD. A noter qu’un verre bénéficie du traitement SWC (Sub-Wavelength Coating) sur la face intérieure. Enfin une autre lentille profite du traitement ASC (Air-Sphere Coating). Les lentilles frontale et arrière utilisent (c’est assez classique) un traitement externe à base de fluor afin de limiter les traces de doigts et autres taches. Cet objectif unique au monde profite du savoir faire ultime de Canon : rappel de ses principales caractéristiques :
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Ci-dessus à droite, le RF 28-70mm f/2 L USM comparé face au RF 24-105 mm f/4 L IS USM. Et à gauche face au RF 70-200 mm f/4 L IS USM… Comme pour ce dernier : aucun collier de pied n’est fourni avec le 28-70 mm, car ce n’est pas vraiment nécessaire… Le diamètre de filtre du 28-70mmf/2 est de 95 mm : ce qui signifie des filtres très coûteux… Généralement je n’utilise jamais de filtre sur ce genre d’objectif « de luxe » : car c’est vraiment « gâcher ». Sauf éventuellement lors de voyages « aventureux » (désert, sable…) uniquement à certains moments dangereux.
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Caractéristiques du Canon RF 28-70 mm f2 L USM
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Qualité d’image impeccable…
Je ne vais pas me lancer dans des tests précis sur mire… Cela ne m’intéresse pas trop ( ! ) et il en existe déjà d’excellents sur Internet. Le piqué au centre est absolument fantastique dès la plus grande ouverture : plus net que ça je ne vois pas bien à quoi ça pourrait servir…
Globalement c’est l’homogénéité des performances qui a été visée par Canon : dès l’ouverture de f/2 et à toutes les focales : le but étant de ne pas trop se poser de questions : avec un tel objectif, je me cale à f/2 pour 80% de mes prises de vues… On peut comparer le piqué et les autres qualités optiques de ce zoom à celles de très bons objectifs fixes ; de diverses focales équivalentes… Et vous pouvez remplacer toute une gamme d’objectifs fixes par cet unique zoom : c’est en fait le but de l’opération : au final ça reste moins lourd dans le sac à dos. Seule la focale grand angle de 28 mm (qui reste très qualitative) semble toutefois un peu moins « parfaite » que le reste de la plage focale. C’est un peu normal, aucune raison de s’en alarmer…
D’autant que la sensation de netteté est renforcée, lorsque le fond est devient extrêmement flou grâce à la grande ouverture… J’ai essayé de réaliser des images mettant en évidence ce contraste. vous pouvez zoomer dessus. Sur certaines image la sensibilité ISO est assez élevée donc vous remarquerez un peu de « grain » que je n’ai pas cherché à corriger systématiquement (j’ai laissé travailler automatiquement un de mes Presets « AUTO ISO Adaptatifs » : cela suffit généralement et je ne corrige pas le bruit « image par image ».
Attention, car le « focus breathing » est bien sensible sur cet objectif : mais cela ne vous gênera qu’en vidéo (si vous passez d’une mise au point très proche à l’arrière-plan)… Malheureusement il ne pourra être effacé par la fonction de compensation logicielle du focus Breathing,que l’on trouve par exemple sur l’EOS R6 MkII. Et qui ne concerne que certains objectifs compatibles : Lenses Compatible with Focus Breathing Correction in Movie Recording.
Bien entendu, la correction géométrique de l’objectif (quasi invisible à l’origine) est prise en charge par Lightroom Classic et globalement la qualité d’image est incroyable… Admirez un peu ce joli bokeh et surtout le piqué grâce à cette copie d’écran dans Lightroom Classic réalisée à un taux de zoom de 100% :
Le 70 mm est un 85 mm plus facile ! Pourquoi le 85 mm est-il considéré comme « la focale à portrait » ?
Pour un « portraitiste », le 85 mm représente depuis des décennies le « juste équilibre », entre poids, encombrement, prix… et le risque de rater ses photos ! Ce qui n’est pas un détail à négliger pour un professionnel. Tout ceci car un 85 mm ne nécessite pas de disposer de 5 mètres de recul : on peut donc l’utiliser dans la plupart des « pièces » de taille moyenne. Alors qu’au delà de 100 mm (et pire encore à 135 mm) : le manque de « recul » pose parfois problème. Par exemple s’il faut réaliser des portraits d’une personne « dans son bureau » ou « son appartement ». Sachant cela : le 70 mm est une sorte de 85 mm « facile », qui permet de faire face encore plus facilement au manque de recul… Et cerise sur le gâteau : le 85 mm est « contenu » dans le 70 mm. Il suffit en effet de recadrer un peu en post traitement pour retrouver l’image que l’on aurait fait au 85 mm. Quasiment…
Depuis plusieurs années : le bokeh s’est imposé : « à la mode » entrainant une sorte de « course en avant » vers toujours plus d’effets de flou. D’ou l’intérêt que présence ce RF 28-70 mm f/2… Pour les photographes il est devenu « nécessaire » de se distinguer « très visiblement » des photos réalisées par n’importe qui avec son smartphone… Et surtout : grâce aux progrès de l’Autofocus, on ose désormais envisager une profondeur de champs extrêmement courte… D’autant que la très haute vitesse en rafale, permet de multiplier des « séries » dans lesquelles on aura plus de chances de trouver au moins une image nette. Ultime progrès : les portraitistes acceptent plus souvent de shooter en extérieur, grâce à des systèmes d’éclairage plus facilement transportables. Et grâce à de meilleures performances en haute sensibilité, qui permettent d’exploiter n’importe quelle lumière naturelle : même au crépuscule.
Objectif fixe ou zoom ? Toujours la même question existentielle…
Je profite de ce test pour revenir rapidement à la question existentielle que je me pose toujours avant de partir et qui est toujours la même : objectifs fixes ? Ou zooms ? Et dans le cas des téléobjectifs, cette question est d’autant plus difficile que c’est un type de focale ou les options en zoom sont nombreuses, souvent moins coûteuses et plus intéressantes que les fixes… Comme tendrait à le démontrer le RF 70-200 mm f/2.8 L IS USM.
Un choix de plus en plus large de zooms télés représente une concurrence redoutable pour les objectifs fixes. C’est d’autant plus évident qu’au télé, il faut marcher beaucoup pour changer radicalement de cadrage. Il est plus difficile de zoomer avec ses pieds au télé qu’au grand angle… Un point en faveur du choix des zooms. Ce qui n’empêchera pas certains d’apprécier les fixes parfois, notamment lorsqu’ils sont légers (comme le RF 100 mm f/2.8 Macro).
Concernant maintenant les focales moyennes (entre 24 et 120 mm) : on peut supposer qu’une majorité de photographes sont convaincus par les zooms depuis 25 ans : tellement ils sont devenus performants. A l’exception des spécialistes exigeants du portrait ou de Macro : fidèles aux 85 mm, 100 mm et 135 mm très lumineux.
Et pour terminer ce tour d’horizon : c’est au-delà de 300 mm que les objectifs fixes reprennent l’avantage me semble-t-il… C’est le territoire de « grands blancs » destinés au sport ou à la photo animalière… Bien qu’il existe de plus en plus de zooms capables de convaincre (on en reparlera à propos du Canon RF 100-400 mm). Zoom ou fixe ? Ce n’est pas à moi de vous convaincre. Je m’en tiendrai à rappeler certains arguments, qui pourraient influencer radicalement vos prises de vue :
- Ouverture : plus généreuse concernant les fixes bien entendu. Les questions sont : « recherchez-vous des effets de bokeh » ? Et travaillez-vous souvent au crépuscule ? Et la question du contrôle de la sensibilité est-elle déterminante pour vous ?
- Poids : avantage aux fixes généralement. Toutefois si vous devez transporter deux ou trois fixes pour remplacer un zoom : alors cela changera la donne. Considérez le poids de l’appareil « en main » d’une part… Mais aussi le poids du sac photo complet.
- Encombrement : avantage aux fixes. Le poids n’est pas la seule question, il y a aussi la longueur de l’objectif qui peut gêner les mouvements et impacter la discrétion du photographe lors d’un évènement, ou dans la foule d’un marché…
- Distance minimale de mise au point : avantage aux fixes assez souvent. Quoiqu’il faut étudier la question au cas par cas : et certains zooms sont bon à ce jeux. La question est : avez-vous vraiment besoin de vous approcher à ce point de votre sujet ?
- Polyvalence : avantage aux zooms bien entendu… La question est : avez-vous vraiment besoin de toute une plage focale, allant potentiellement du 15 au 35mm ? Et cela serait-il réellement gênant de vous contenter d’un 16mm, d’un 24, d’un 28 ou d’un 35mm ?
- Netteté : avantage aux objectifs fixes et de très loin parfois… La question est : avez-vous besoin de faire des photos encore plus nettes que ce que vous obtenez déjà avec votre zoom ? En quelle taille publiez-vous vos images ? En quel format les imprimez-vous ?
- Rendu de l’image : au-delà du bokeh et du piqué, les objectifs fixes ont ce petit « quelque chose en plus », qui fait parfois la différence… Un je ne sais quoi dans le vignettage, dans le modelé, dans le contraste… La question est : ressentez-vous cette petite différence ?
En conclusion : les PLUS et les MOINS…
Ce zoom très performant et incroyablement lumineux est extrêmement typé : donc pas pour tout le monde… Mais il est aussi une assurance de « sortir du lot » et réaliser des images vraiment très différentes de celles que l’on réalise normalement avec un zoom ouvrant f/2.8… Ou à fortiori n’ouvrant qu’à f/4.
Les photographes sportifs et les photojournalistes adoreront cet objectif pour sa rusticité, pour sa polyvalence et la vitesse de mise en action des diverses focales (comparé à l’usage de 4 ou 5 objectifs fixes). Il offre la possibilité de réaliser des portraits avec une très faible profondeur de champ, sans devoir transporter : un 28 mm + un 35 mm + un 50 mm + un 85 mm… Et sans devoir changer trop souvent d’objectifs : ce qui assure une grande vitresse d’exécution. Pensez notamment à la situation très classique du modèle qui n’est pas très coopératif et très pressé d’en finir.
En complément de choix plus classiques : je dirais que cet objectif est parfait pour le reportage évènementiel, le mariage, la publicité ou le paysage « créatif ». Il comblera tous ceux qui estiment avoir besoin de la polyvalence d’un zoom, mais qui ont également besoin d’une qualité d’image supérieure… Sans oublier une grande ouverture pour photographier en basse lumière, en spectacle, ou à très haute vitesse (sport).
Par contre, pour la photo de rue ou de voyage si vous estimez avoir besoin d’un peu de discrétion : il n’est probablement pas le meilleur choix… Quoique sa qualité d’image « dans la rue » ou « en voyage » et ses caractéristiques différentes feront visiblement la différence par rapport à vos habituelles photos de voyage…
Arme ultime pour circonstances exceptionnelles
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96%
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80%
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75%
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98%
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98%
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90%
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85%
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98%
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75%
Une arme ultime pour des circonstances exceptionnelles
Grâce à cet objectif rare : jamais il n’a été aussi facile de réaliser des images nettes à f/2 ; avec autant de souplesse et de facilité à cadrer son sujet… Ce RF 28-70mm f/2 L USM est un objectif malheureusement très cher et très lourd ; ce qui limite son usage aux seuls utilisateurs professionnels… Et encore pas pour tous les sujets et pas en toutes circonstances.
Mais à l’usage on ne regrette pas de s’être « chargé » tant cet objectif permet de se différencier des autres photographes et des images réalisées habituellement avec des outils « standards ». Il faut considérer ce zoom comme une « compilation d’autant d’objectifs fixes » : réunis de façon pratique en un seul outil…
Toutefois à choisir entre ce zoom hyper performant et par exemple un RF 135 mm f/1.8 L IS USM (à 2 515 €) qui est plus transportable et encore plus « différenciant » je crois bien que je préférerai ce dernier (c’est mon coup de coeurs de toute la gamme RF)… Quoique il me faudrait les deux ! Puisque un 28-70 mm « assez polyvalent » ne couvre pas du tout les mêmes besoins qu’un 135 mm « extrêmement pointu ».
Et n’oubliez pas l’ouverture f/2 : deux fois plus lumineuse que l’habituel 24-70mm f/2.8. Ainsi vous pourrez l’utiliser par exemple à 6.400 ISO ; au moment ou un zoom f/2.8 obligerait à monter à 12.800 ISO.
Bien joué donc : il est rassurant de disposer dans la gamme RF d’une option aussi rare, spécifique et performante, pour les jours ou cela sera nécessaire… Vous ne serez pas obligé de « l’utiliser tout le temps » ; mais le jour ou vous en aurez besoin pour un reportage « spécial » : il sera toujours possible de le louer…
Du plus extrême 28-70mm f/2 L USM ; au plus léger… Du 24-105 mm f/4 L IS au 24-70 mmm/2.8 L IS : nous avons l’embarras du choix question zoom chez Canon, il y en a pour tous les prix… Jusqu’au minuscule 24-105 mm f/4-7.1 STM complément recommandé aux propriétaires de 28-70 mm f/2 : pour les jours ou ils ne sont pas « en mission ». Ultra léger mais performant, il ne coute que 449 € soit 7 fois moins cher… Sans qu’il soit 7 fois moins intéressant ! Relisez ma sélection des 12 objectifs RF les plus incontournables…
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Ouah ! Le rendu des images est vraiment magnifique…
Je ne peux pas me l’offrir, mais ça fait rêver…
Il est possible pour 229 € de s’offrir ce genre de bokeh…
Avec un simple petit RF 50 mm f/1.8 !
photoetmac.com/2023/04/mes-12-objectifs-canon-rf-incontournables
Très bon test ! Un objectif exceptionnel je confirme
Je l’ai déjà loué trois fois et utilisé pour des mariages ça fait la différence
Merci !
La photo du perrier, pourtant tellement banale, est sublime à elle seule elle donne envie de lire l’article. La location est peut être effectivement la bonne solution pour se démarquer lors d’evenements qui en valent la peine.
Merci ! Oui, je n’en revenais pas en la découvrant mon écran…
Je pensais avoir pris une photo totalement banale. Mais c’est vrai qu’il y avait une très belle lumière!re ce jour là, un contre jour avec le Lac en arrivant!re plan (le beau bleu) et j’étais à l’ombre d’un parasol (aucuns reflets parasites) : de vraies conditions de studio…
Et lorsque j’ai zoomé à 100% sur l’écran : je n’en revenais pas de tous ces détail dans l’équiquette : comme si on peut toucher et sentir l’encre d’impression, la légère texture du papier…
Cet objectif est magique ! ! ! Vraiment magique… Il faut le Louyer une fois dans sa vie pour un boulot, afin de prendre conscience de la beauté des images… Allez une petite supplémentaire (qui est moche par contre), pour l’ambiance lumière : au meme moment…
oui c’est vrai que la perrier a un petit truc en plus mais sur celle là aussi c’est impressionnant le contraste entre la définition sur l’étiquette et la douceur de l’arrière plan
Ouaip…
Petit test sur la largeur…
Une pure merveille, ça déchire.
Ça faisait longtemps que je n avais pas vu des photos avec une telle netteté et des couleurs aussi claquantes . Bravo!
Merci !
Oui, ça déchire… ;-)
j’ai supprimé le doublon (il faut juste le temps que je valide votre premier commentaire. Pour les suivants vous êtes en principe accepté sans validation manuelle de ma part)…
https://photoetmac.com/2024/05/test-canon-rf-28-70-mm-f2/
Un caillou magnifique fait par Canon pour montrer ce qu’ils sont capables de produire !
Pour l’utilisation hors studio… trop lourd, pas de stab, que 28 et une lentille frontale en diamètre de dingue pour les filtres.
Donc faut vraiment avoir envie de se compliquer la vie.
J’ai eu en mains celui de notre ami commun Franck T et passé l’effet waouh… suis redescendu sur terre en constatant qu’il avait rayé par mégarde la frontale !!!!!!!!!!!!!!!!!
Il n’a pas voulu payer chez Canon + de 700€ pour la remplacer et son zoom est donc invendable maintenant car il est passé en GFX 100 II.
Donc je reste avec mon RF 24-70 2.8 L IS USM qui est certes volumineux mais remarquable aussi.
Hello Bruno ! Je crois que tu ne l’a pas testé assez longtemps (probablement pas sur un vrai boulot ? )
Car en voyant les images tu changerai d’avis… Pas de stab : vraiment pas grave ! Des photos en extérieur à f/2 au 1/2500 sec à 100 ISO… Avec un capteur stabilisé : franchement pas grave (et c’est la meme chose pour plusieurs cailloux en série L : no problem… Surtout en repensant à toutes les belles photos qu’on a fait durant des décénies sans stabilisation ;-)
Pas de filtres : je n »en utilise jamais ;-) sauf dans le désert… Lentille rayée : invisible sur les images vu la taille de la lentille ! Pas grave non plus, c’est juste un outil de travail (et il a bien travaillé avec donc déjà amorti)… (peut-être je vais pouvoir lui racheter du coup ;-)
Et à ce que j’ai compris ; il n’est pas « passé » au GFX… Mais je crois qu’il utilise les deux systèmes parallèlement, pas pour les memes choses… En reportage : je suppose qu’il reste sur le Canon, car il est impossible d’assurer le coup avec l’AF du Fuji… (mais il l’expliquerait mieux que moi).
Je confirme mon jugement : Ce zoom est plus fait pour le studio et les portraits où il est incroyable. Et là on peut accepter le poids, que du 28mm et PAS DE STAB.
Pour le reportage, quand on ne fait pas que du paysage, dans mon cas par des lumières très basses en ISO élevés sans possibilité de flash, l’absence de stab est rédhibitoire de nos jours. Pour moi le 28mm est trop court en reportage.
De plus j’utilise très souvent des polarisants et le diamètre de ce zoom est tout de même très problématique.
Donc oui ce zoom est incroyable pour son rendu mais fait que pour des utilisations restreintes et précises.
Quant à notre ami commun, tes infos sont fausses ! Il a revendu son matériel Canon et ne bosse plus qu’en Fuji GFX 100S et 100 II.
Oui la rayure de son zoom ne se semble pas se voir sur les fichiers mais il est invendable chez OB sans réparation.
Cela fait mal au derrière d’avoir une rayure impressionnante sur une si belle lentille frontale d’un si beau zoom (attention ce n’est pas une micro-rayure) !!!
Ah ben je savais pas, on s’est parlé récemment mais pas à propos de son matos ;-)
Oui, bon il est évident que pour de la ballade, du voyage et du paysage : on va pas se trimbaler un zoom aussi énorme ;-) Mais en reportage : les images sont tellement différentes, que ça vaut le coup je trouve…
Personnellement j’ai un peu mis le « polarisant » en sourdine » puisque mes profiles Couleurs « incorporent » un peu l’effet du polarisant… Et j’en ai un peu « abusé » durant des années aussi.
Le zoom qui peut remplacer plusieurs ZEISS, même le Makro-Planar ..
Tout juste…