Crever à 85 ans rue de Turbigo, des suites de l’indifférence des passants : c’est maintenant… Bien triste nouvelle qui nous interroge. Nouvelle qui a été reprise dans des médias internationaux, aggravant encore s’il en était besoin, l’image trouble que l’on se fait désormais de Paris depuis l’étranger… Paris que l’on qualifiait autrefois de « ville lumière », n’est plus que l’ombre d’elle-même.
La mort absurde du photographe René Robert en dit long sur l’ambiance dans les rues de Paris après 22h. Et sur la méfiance des passants, qui préfèrent détourner le regard : bien davantage par peur des ennuis (je le crois), que par véritable indifférence. Ce qui nous est arrivé à tous, un jour ou l’autre : le regard qui fui dans un RER, ou face à une petite bande qui roule les mécaniques, ou dans une rue sombre.
Je ne crois pas que les Parisiens soient plus inhumain en 2022 qu’en 1992. Par contre ; ils se méfient de tout et de tous désormais… Lorsque l’on fait des photos dans Paris : on le comprend et on le ressent très bien. On ressent parfaitement cet « évitement », cette méfiance des passants. Révoltant, mais cela s’explique…
Le Figaro : « Le 18 janvier 2022, René Robert, photographe professionnel, est décédé en plein Paris, après avoir passé neuf heures à terre sans que personne ne lui vienne en aide. » Mais qui était René Robert ? Vous l’apprendrez ici : René Robert, photographe du flamenco, mort sur l’asphalte.
Merci Jean François pour cet hommage à ce photographe mort dans l’indifférence. Je suis aussi étonné qu’aucun site photo ( à ma connaissance) n’ai rendu hommage avant toi à ce photographe.
A croire que pour beaucoup de sites photos, seules les news concernant le matos soient importantes. Mais n’oublions jamais que derrière chaque appareil photo se cache un être humain.
Il n’était pas « très connu » en dehors des amateurs de Flamenco. Et donc il n’est pas si facile de trouver ses photos sur Internet : car tout ce qui était argentique et n’a pas été scanné de son vivant : « n’existe pas » sur Internet…
Toutefois on peut en apprendre un peu plus ici :
http://www.musiquealhambra.com/rene_robert.htm
https://www.leshumanites.org/post/rené-robert-photographe-du-flamenco-mort-sur-l-asphalte
http://flamencoweb.fr/spip.php?article563&fbclid=IwAR3F4DmPqzRSgr6wvAsseYzx-4vYnV8Tgm52ORSWh0RzRdhxfieXDMjYO7c
Et il ne faut pas le confondre avec un autre photographe nommé René Robert, qui est spécialiste de la montagne et installé à Chamonix.
C’est très triste, révoltant. Le fait que cet homme en plein malaise, ignoré des passants soit photographe nous touche mais ne doit pas nous faire oublier que la rue tue chaque année de très nombreuses personnes (des centaines ? des milliers ?). Un tiers des SDF ont pourtant un emploi.
Mais pourtant René Robert n’était pas SDF. Et probablement, lorsqu’il est tombé, personne ne l’a vu. À partir de là, allongé, il est devenu invisible aux autres, comme tant d’autres.
Alors l’indifférence ? Individualisme ? Égotisme ? Oui, sans doute, mais c’est aussi la stigmatisation, le rejet la banalisation des « ombres de la rue » que nous croisons, et à la vue desquels nous détournons parfois le regard, qui nous instille ce poison de l’indifférence à l’autre.
C’est quand même troublant que ce soit un SDF qui, le seul, se soit inquiété de cette personne étendue, non ?…
Personnellement, je « délègue » mon aide à des associations, un bonjour, un sourire, parfois une pièce, mais je n’arrive toujours pas à m’habituer à tous ces gens allongés dans la rue.
Drame de l’isolement ? de la solitude ? je ne connaissais pas le travail -fort et respectueux- de René Robert. Dommage que ce soit à l’occasion de cette fin tragique.
Condoléances à sa famille et celles et ceux qui l’ont aimé et continueront à aimer ses images.
Pas mieux que Emmanuel.
Paris (/la France) est remplie de SDF que l’État et les collectivités laissent mourir et dépérir, sans aide (par manque de volonté politique, ou par pingrerie, vu que les SDF ne votent pas…). Les gens ne sont pas plus aidants, ne serait-ce que parce qu’il y en a tellement que c’est strictement impossible, pour un particulier, un citoyen, d’aider chaque SDF qu’il croise dans Paris.
Ce n’est qu’un de plus, la seule différence étant qu’il n’était pas SDF.
Dans un monde humain, personne ne serait à la rue, et de fait ce pauvre homme aurait été instantanément repéré.
Je trouve ça dommage d’éluder ce point essentiel. René Robert est (entre autres) mort d’avoir été le n-ième humain laissé sans aide dans la rue.
Je trouve ce commentaire vraiment très juste.
des milliers de SDF et des millers de logements vides à paris…
L’article sur les 15 Objectifs Canon a été supprimé. Une raison ?
Je pense qu’il l’adapte, j’avais constaté une petite erreur, c’est pas évident un article aussi fourni, je m’imagine tout le travail derrière, en tout cas j’espère qu’il reparaîtra. Merci pour toute ces mines d’informations.
Il sera re-publié bientôt avec des corrections…