Prise en main inhabituelle aujourd’hui sur notre site, plutôt consacré aux reflex légers et aux petits hybrides… J’ai essayé récemment le Pentax 645 Z (parcourez sa fiche d’identité sur le site Ricoh) : un moyen format de 51 Pixels au ratio 4/3, successeur du Pentax 645 D de 40 Mpix, qui s’utilise un peu comme un reflex et sait s’échapper des studios… C’est aussi l’un des moyens formats les plus « abordables » : à 7990 € il est beaucoup moins coûteux que les Hasselblad et PhaseOne.
PENTAX 645 Z : FICHIERS RAW À TÉLÉCHARGER
Alors, ce « petit » moyen format, fait-il la différence, par rapport à un reflex Full frame de type Nikon D800, Sony Alpha 7R, ou Canon Eos 5Ds ? C’est vraiment ce que je voulais savoir… Avant de vous livrer mes impressions, je vais commencer avec une anecdote… A peine ai-je commencé à faire quelques images dans la rue avec ce beau jouet, qu’un jeune homme s’approche de moi !
Il m’interpelle assez énervé : « vous avez pris une photo ? Et je suis dessus » ? Je réponds en souriant pour « désamorcer » cette situation bien connue… que oui en effet ! Il est bien sur ma photo, que j’ai fait « de cette rue »… Mais que bien entendu, je ne le prenais pas en photo « lui » et surtout qu’il ne s’inquiète pas… Sans même répondre, il tourne les talons et s’en va un peu honteux !
Voilà donc le premier effet d’un appareil « visiblement » professionnel : vous ne passerez plus inaperçu (suis-je jamais passé inaperçu d’ailleurs ?)… Avec ce Pentax et ses optiques, vous passerez encore moins inaperçu ! Nul doute que lors d’un évènement, ou d’un mariage : armé d’un tel objet, vous apparaitrez comme « le plus pro » de tous les photographes présents ! Et blague à part, il existe des tas de circonstance ou cela s’avèrera assez utile… Pour convaincre un client de vous faire confiance !
Caractéristiques – Avant la prise un main, commençons par un petit récapitulatif des caractéristiques marquantes, car ce genre de matériel est assez peu connu. Honneur au viseur optique, réellement confortable bien qu’affichant 98% du champs seulement. Considérer ce qui est hors du champs du viseur comme un peu de sécurité…
Les deux optiques que j’ai utilisée sont énormes (et à grande ouvertes) ce qui laisse passer beaucoup de lumière dans le viseur. On voit large et clair et ça fait aussi partie du plaisir de photographier. Le verre dépoli est interchangeable un oeilleton en caoutchouc large (non visible ci-dessous) est proposé… Et un niveau électronique est même disponible dans le viseur (ainsi qu’en visée Live View sur l’écran).
La seule mauvaise surprise, ce sont les collimateurs AF réellement petits et complètement perdus aux centre… On est confronté immédiatement à ce qui apparaitre comme un des points faibles du boîtier (toutefois pour qui a connu les modules AF des reflex professionnels des années 90, rien de trop insurmontable)…
L’obturateur pousse jusqu’à 30 sec et grimpe au 1/4000 (pas autant qu’un reflex sportif, mais ça ne gênera pas grand monde… et pas très souvent). La sensibilité ISO monte à la valeur (un peu délirante) de 204 800 ISO. Ouch, mais à quoi ça sert ça ? On se limitera à 3200 ou à 6400 ISO, ce qui suffira bien. Au delà on obtiendra des résultats dont on préférera se passer (un peu comme ceux des reflex ;-)
Vous disposez évidement des classiques modes P, A, S M (et même Sv, Priorité à la sensibilité comme sur les reflex Pentax). Sans oublier 3 modes Utilisateurs préréglables, comme sur un bon reflex expert ou pro, voilà qui rassure…
La mesure de lumière se fait sur RVB 86 000 pixels et je n’ai pas eu de problèmes particuliers avec le Mode Multizone ( je n’ai pas testé les mesures Pondéré central et Spot). Fidèle à mes habitudes par beau temps, j’ai utilisé souvent la correction manuelle d’exposition (-1/3). Ce qui est probablement moins souvent utile qu’avec de nombreux reflex. Car ce Pentax expose assez juste… et même un peu « dense » (plus dense qu’un Nikon par exemple). Et c’est très bien comme ça…
Construction – La coque du boîtier et le support orientable d’écran LCD sont en alliage de magnésium, le châssis est en aluminum moulé sous pression : ça sent la solidité… Les amateur de beau matos seront comblés (il existe des gens qui achètent des appareils, un peu comme on achète une oeuvre d’Art, je sais).
Une large semelle de fixation de pied (alignée sur l’axe optique) est disponible sur le côté gauche, qui permet de basculer l’appareil en cadrage verticale de façon pratique. Voilà quelque chose d’assez différent de ce que l’on trouve sur un reflex, cela ravira les portraitistes, les amateurs de paysages et ceux qui travaillent en studio.
Un bouton bien accessible permet de relever le miroir (ci-dessous)… On sera donc tenté de l’utiliser plus souvent que sur un reflex Canon par exemple qui oblige à passer par les menus (on peut aussi ajouter un raccourci spécifique dans le Menu personnalisé des EOS).
L’obturateur est donné pour 100 000 déclenchements, c’est pro… On veillera bien sûr à éviter l’entrée de poussières lors du changement d’objectif, mais le Pentax 645 Z pousse le raffinement (et l’imitation des reflex) jusqu’à être équipé d’un système anti poussière : DR II (Dust Removal II). Attention, la Synchro flash ne monte pas à plus de 1/125 sec. ce qui n’est pas énorme dès que ça bouge un peu et en extérieur… Ce ne sera pas pratique pour certaines prises de vues.
A noter qu’étrangement, Pentax a fait le choix d’un double logement SD (au lieu du CF. Ce n’est pourtant pas la place qui manquait). J’ai choisi l’enregistrement en dng 14 bits (le PEF disponible aussi), histoire d’être sur de pouvoir les lire directement). Pour le transfère rapide des fichiers (assez lourds, ils pèsent selon les images entre 60 et 85 Mo), on dispose même d’un connecteur USB3. Toutefois, je préfère toujours extraire les cartes SD que je place dans un lecteur de cartes USB 3…
Les formats RAW, JPEG et TIFF sont disponibles (le TIFF ne peut être enregistrés simultanément avec le RAW et le JPEG). Un mode HDR est disponible, utilisable à main levée (que je n’ai pas essayé), il combine 3 images à l’exposition différente.
Ce Pentax 645 Z ne dispose pas de GPS embarqué (comme un simple EOS 6D), mais est compatible avec un boîtier GPS en option. Vu la place qu’il y avait dans la coque, ils auraient pu l’ajouter ! Les Informations copyright peuvent être entrées préalablement, pour taguer les images (comme sur un reflex, vous voyez…).
Pas davantage de WIFI directement intégré, ce qui aurait pu être utile en studio (là aussi il y avait la place de l’ajouter)… Mais, les cartes Eye-Fi et FLU (O-FC1, en option) peuvent être utilisées (sur le slot SD n°2 seulement). Vous pourrez aussi contrôler l’appareil à distance depuis l’écran de votre smartphone ou de votre tablette (Android et iOS). Vous pouvez régler l’AF, l’exposition, la sensibilité ISO, déclencher, vérifier les photos et les enregistrer, ce qui sera pratique en studio éventuellement…
Pour travailler en mode connecter Pentax propose Image Transmitter 2 (179 €). Par ailleurs, le logiciel de traitement RAW Digital Camera Utility™ 5 (basé sur Silkypix) est livré gratuitement (téléchargements ici)… On apprécie généralement la qualité du développement de ce logiciel, mais beaucoup moins son ergonomie. Il est toutefois compatible avec toutes les versions de Mac OS X, de la 10.6 à la 10.9. Ce qui intéressera peut-être certains studios (mal équipés en mac ou très conservateurs, j’en connais) : qui ne peuvent passer à une version récente de Lightroom (devenu incompatible avec OS X 10.6, depuis Lightroom 5).
Prise en main – Le boîtier est vraiment superbe, on a entre les mains un bel objet massif et apparemment solide. Il mesure 156 x 117 x 123 mm et pèse tout de même 1,55 kg. Mais on en a pas vraiment l’impression… L’appareil est protégé contre les intempéries avec 76 joints d’étanchéité. C’est le cas aussi des optiques AW (All Weather) et le boîtier est sensé travailler jusqu’à -10°.
La poignée très profonde permet une prise en main sûr et ferme… Impossible de le laisser tomber ! Malgré les 1,55 kg, ce n’est pas très différent de l’impression que donne d’un gros reflex avec un gros objectif. On retrouvera donc ses habitudes et l’ensemble n’est pas déséquilibré (c’est question d’habitude aussi)…
Y compris la prise en main verticale « sans lever le coude », que je recommande encore plus que d’habitude, pour plus de stabilité (photo ci-dessous). On ne négligera pas la sangle de cou dans ce cas (par sécurité)…
L’ergonomie générale est très similaire à celle d’un reflex. Sans aide, ni sans ouvrir le moindre Mode d’emploi il ne m’a fallut que quelques minutes, pour formater ma carte SD, pour me placer en Mode Priorité ouverture à f/4 et à 100 ISO (avec 1/3 de correction d’expo)… Et pour réaliser (réussir) mes premières images.
Il faudra d’ailleurs que je vérifie à l’occasion, si l’on peut « intervertir » les fonctions des molettes avant et arrière : histoire de retrouver une ergonomie « type Canon EOS » en priorité Ouverture et en Manuel. En effet par défaut : en Priorité Ouverture, vous pilotez l’ouverture avec la Molette arrière (c’est un détail).
Les boutons de pilotage ISO et de correction d’expo sont accessible de l’index de la main droite. Tout va bien… Et le bouton de mise sous tension est similaire à celui d’un Nikon : autour du déclencheur (on a jamais fait plus pratique). L’écran supérieur monochrome supérieur est « immense » et bien incliné vers l’arrière pour une excellente lisibilité (ci-dessous)… Un bouton à l’arrière permet de basculer en Mode vidéo. Pour prévenir toute erreur de manipulation (lors de la réalisation de séries de packshot un peu longues par exemple), une touche originale permet de verrouiller toutes les commandes à l’exception du déclencheur (pas testé).
Réactivité – Le Pentax 645 Z est instantanément disponible à l’allumage et globalement très réactif (juste un peu moins qu’un reflex). Les rafales montent à plus ou moins 3 images sec, ce qui est pas mal…
Il est théoriquement capable d’encaisser jusqu’à 25 RAW à la suite, grâce à un buffer confortable (c’est un moyen format qui se prend pour un reflex). La revue des image se fait en moins d’une seconde, alors que sur le précédent modèle cela prenait 2 ou 3 secondes. Mais c’est vrai que l’affichage des images après la prise de vue est sensiblement plus lent que sur un reflex (la carte SD que j’utilisait n’était peut-être pas assez rapide). On voit d’abord une première image basse définition, puis deux seconde après on peut zoomer dessus… Zoomer et zoomer encore (il y a 51 Mpixels) ! Du coup, il aurait mérité un écran un peu plus grand…
Les images basculent automatiquement selon l’orientation du boîtier (comme sur pas mal d’hybrides et de compacts grand public). Mais mieux vaut désactiver cette rotation automatique, si vous souhaitez visualiser vos images verticales sur toute la surface de l’écran.
Ecran orientable – L’écran orientable (plus de 1 million de pixels, non tactile), est une réelle surprise sur ce genre de boîtier. Il peut s’orienter vers le haut et le bas, c’est certainement hyper pratique sur pied en studio ou sur un banc de repro… Un tel écran se justifierait totalement sur un reflex pro et l’on se demande d’ailleurs comment les EOS 5Ds et D810 en sont – encore – privés (lorsque l’on constate sa construction rassurante). Pour aider à la mise au point, un zoom 16x est disponible, et le focus peaking facilite la mise au point manuelle. La touche Info permet de réduire l’affichage à l’essentiel : parfait…
Autofocus – L’utilisation de l’AF n’est pas vraiment équivalente à ce qu’on peut attendre d’un reflex haut de gamme. Ce n’est pas si mal certes, mais tout de même : il faudra un temps d’adaptation. C’est peut-être aussi car les bloc optiques sont plus lourds à déplacer (et peut-être toute sels optiques ne sont-elles pa log&es à la même enseigne).
Toutefois Pentax a fait l’effort d’embarquer 27 collimateurs, dont 25 collimateurs croisés capable de fonctionner dès -3 IL. Mais ces collimateurs sont très (trop) regroupés au centre, pour que les 27 soient réellement utiles… Il semblerait que le système autofocus SAFOX 11, soit issu d’un reflex APS-C. C’est fort dommage. Peut-être la prochaine évolution du 645, profitera-t-elle d’un système AF issu du futur Pentax Full frame ? Relire : PENTAX FULL FRAME, SERA-T-IL AUSSI LAID ?
Et si Pentax, embarquait plutôt le capteur de ce 645 Z (mesurant 33 x 44 mm), dans ce que nous croyons être un prototype du futur Full frame (24 x 36 mm) ? Ce serait encore mieux non ? Car au fond, les deux types de capteurs ne sont pas si éloignés en taille (juste un petit cm de plus dans les deux axes)…
Par contre la mise au point par détection de contraste en Mode Live View m’a semblé étonnamment rapide… Peut-être plus rapide même que l’AF classique, du moins dans certaines circonstances. Il ne faut donc pas s’en priver !
Stabilisation – Certains objectifs sont stabilisés… J’ai pu réussir des images nettes au 1/25 em à la focale de 45 mm (équivalent à un 36 mm, après application d’un facteur de x0,8). Pas si mal vu le poids du boîtier et de l’objectif.
Vidéo – Le capteur Sony CMOS permet au Pentax 645 Z d’enregistrer de la vidéo Full HD (et même pour l’anecdote, de créer des time laps en format 4K, à partir de 2000 photos au maximum). L’appareil est doté de micros stéréo et d’une prise micro, mais pas de prise casque.
On n’achète pas ce genre d’appareil pour faire de la vidéo de toutes façon. D’ailleurs, si c’était mon cas, je préférerais éviter de faire chauffer son capteur en tournant des films (il y a d’autres outils pour ça). Toutefois l’utilisation de la visée Live View, sera très pratique en studio et sur pied, notamment grâce à l’étonnant écran orientable.
Le Pentax 645 Z filme donc en Full HD jusqu’à 60i. Et en HD jusqu’à 60p. Le format de compression est le MPEG-4 AVC/H.264. Et le format de fichier le MOV.
La fonction intervallomètre vidéo en 4K, est basé sur du Motion JPEG en format de fichier AVI. La vitesse d’obturation maximum est alors de 1/30 sec. Et l’intervalle de prise de vue peut être réglé de 2 secondes à une heure. La durée de la prise de vue totale, peut être réglé de 14 sec. à 99 heures. Pas essayé, mais ça peut être marrant…
Qualité d’image – Les images, sont évidement superbes… La taille du capteur CMOS sans filtre passe-bas (d’origine Sony) y est pour beaucoup, bien aidée par des optiques de très haute tenue. Imaginez des fichiers de 51 Mpixels (8265 x 6192 au ratio 4/3), affichés à 100% dans Lightroom… ça claque !
PENTAX 645 Z : FICHIERS RAW À TÉLÉCHARGER
A noter que les JPEG profitent de la correction de l’aberration Chromatique et de la distortion et du vignettage des objectifs. Mais personne n’achète ce genre d’appareil pour travailler directement en JPEG (en principe).
On retrouve d’ailleurs un « je ne sais quoi », qui rappèle étrangement les images du Nikon D800 (équipé d’un capteur Sony lui aussi) : une certaine « dureté » caractéristique d’un micro contraste élevé des Sony… C’est « sharp », ultra net et détaillé. La colorimétrie est un peu froide : juste… mais pas hyper chaleureuse. Même en réglage Lumière du jour, (par cette belle fin d’après midi ensoleillée, avec une très belle lumière, très pure sans aucun voile).
Mais il suffira de personnaliser un peu le rendu dans Lightroom (ou autre) pour en tirer le meilleur… Car il manque à Lightroom des profiles du Style Faithfull pour ce boîtier. Je n’ai malheureusement pas eu assez de temps pour tester les « Styles d’image » du Pentax en JPEG.
Alors ? Ce « relativement » grand capteur (sans filtre passe-bas) délivre-t-il une image très différente d’un capteur full frame ? Oui, et non en fait… La différence est assez subtile et ne sautera pas immédiatement au visage de tout le monde, du moins aux ouvertures moyennes… Car finalement la surface de ce capteur n’est que 1,7X plus large qu’un plein format 35mm (il mesure 43.8 x 32.8 mm, à mettre en rapport avec les 24 x 36 mm du full frame).
C’est à grande ouverture (f/2.8), en se tenant relativement près du sujet (portraits ou nature morte), que l’on sentira la différence en terme de flou d’arrière plan… Le passage du net au flou est très progressif. Très esthétique… Mais est-ce « suffisamment » différent ? Je m’interroge encore. Il faudra que je retourne l’essayer plus longtemps une autre fois pour l’affirmer.
La taille des photosite est légèrement plus grande que celle d’un D800 (de 36 Mpix)… En théorie donc, les performances doivent être meilleures (mais je n’ai pas eu l’occasion de réaliser un test comparatif). C’est d’ailleurs ce qui permet Pentax d’oser monter à la valeur (délirante) de 204 800 ISO (mais à cette sensibilité les résultats sont sans intérêt, je pense qu’ils auraient pu s’abstenir de la proposer, c’est du marketing).
Je n’ai pas trouvé que la récupération des hautes lumière dans Lightroom soit « visiblement » supérieure à ce que l’on peut faire avec les RAW d’un reflex full frame comme le D800. Heureusement le Pentax expose « juste » et même un peu dense, on l’a dit…
Je n’ai pu faire d’essais comparatifs avec le Nikon D810, le Sony Alpha 7 RII, ou le Canon EOS 5D R… Mais pour évaluer la résolution à 100%, on pourra aller consulter la charte de comparaison de DPreview ici… Face au Canon EOS 5Ds, au Nikon D810, et au Phase One IQ180 (actuellement le plus défini et benchmark mondial) :
Oui, il existe un avantage de résolution visible sur ces mires en faveur du Pentax 645 Z, face aux reflex les mieux armés… Dont le champion semble être le Canon EOS 5Ds R. Intéressez-vous aux mots « Jaune Moyen » Quasiment illisible sur l’image du Nikon D810. Mais cet avantage est-il suffisant ? Difficile d’y répondre…
On constate sur cette partie de le mire de DPreview (ci-dessus), que les deux moyens formats génèrent peu (ou pas) d’aberrations chromatiques et d’artefacts sur les lignes les plus fines… Et que le Nikon D810 (autrefois champion des reflex) est désormais dépassé par le Canon EOS 5Ds R.
Quels objectifs ? – C’est évidement les optiques qui font l’intérêt d’un tel appareil (objectifs Pentax pour Pentax 645Z)… Et il faudra budgéter votre investissement en conséquence. Je n’ai pas encore mené une véritable enquête de ce côté là… Mais c’est là que tout se joue et cela fera peut-être l’objet d’un prochain article.
N’oubliez pas qu’il faut multiplier les focale du Pentax par x0,79, pour connaitre l’équivalent en Full frame 24×36. Ainsi un 25 mm donnera l’équivalent d’un 20 mm (à la louche). Lors de cet essai, j’ai pu essayer le HD D-FA 645 90mm f/2,8 ED AW SR (équivalent à un 71 mm en FF) qui est stabilisé et tropicalisé…
HD D-FA 645 90mm f/2,8 ED AW SR (équivalent à un 71 mm en FF) – Environ 3790 € | |
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Focales | 90 mm |
Longueur focale (equ. 35mm) | Equ. à 71 mm en format 35mm |
Ouverture maximale | f/2,8 |
Ouverture minimale | f/22 |
Nombre de lamelles du diaphragme | 9 |
Angle de champ | 34° (avec boîtier PENTAX D-SLR) |
Construction de l’objectif | 11 éléments en 9 groupes |
Distance minimale de mise au point | 0,413 m |
Grossissement | 0,5x |
Diamètre de filtre | 67 mm |
Poids | 1040 g |
Dimensions (longueur x diamètre) | 111,6 x 90,5 |
Ainsi que le zoom HD PENTAX-DA 645 28-45mm F4.5 ED AW SR (équivalent à un 22-35,5 mm en FF), lui aussi est stabilisé et tropicalisé. Le tout premier premier zoom grand-angle disponible pour ses boîtiers moyen-format :
HD PENTAX-DA 645 28-45mm F4.5 ED AW SR (équivalent à un 22-35,5 mm en FF) – Environ 4499 € | |
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Focales | 28-45 mm |
Longueur focale (equ. 35mm) | 22-35.5 mm (avec le boîtier 645D/645Z) |
Ouverture maximale | f/4,5 |
Nombre de lamelles du diaphragme | 9 |
Angle de champ | 89-63° (avec le boîtier 645D/645Z) |
Construction de l’objectif | 17 éléments en 12 groupes |
Distance minimale de mise au point | 0.4 m (1.32ft) |
Grossissement | 0.21x |
Diamètre de filtre | 82 mm |
Monture | 645AF2 |
Poids | Env.1470g /51.9 oz (avec le bouchon d’objectif env. 1530g) |
Dimensions (longueur x diamètre) | 151.5 x Env.99 (6.0 inch x 3.9 inch) |
Particularités |
Complètement automatique Diaphragme circulaire (28 mm : F4.5-6.3, 45 mm : F4.5-8) Système de stabilisation intégré dans l’optique (3,5 vitesses) |
En conclusion – Au final, qu’en penser ? Cet appareil est très pro et ne sacrifie pas aux gadget : pas de Wi-Fi intégré (sauf à sacrifier un des deux slots carte SD). La vidéo n’est pas non plus son point fort : pas de prise casque ni 4K (sauf en time lapse photo). Mais on n’en voudra évidement pas à Pentax pour tout ça…
Certains seront par contre un peu plus gênés par l’AF moins réactif que sur un reflex récent. Et surtout par les collimateurs très resserrés au centre. C’est peut-être le seul point négatif que je retiens de l’appareil. Mais ça n’est pas rédhibitoire…
Par contre, son Capteur 51,4 Megapix un peu plus grand (32,8 x 43 mm) est son vrai point fort (par rapport à un reflex). Tout en restant conscient qu’il reste est moins large que celui des Hasselblad par exemple (40 x 54 mm), ce qui explique d’ailleurs le prix plus serré de ce Pentax.
Avis aux plus anciens d’entre vous : ces « moyens formats numérique » ne sont pas vraiment comparables à leurs ancêtres argentiques. Car les films 120 autorisaient (selon les modèles) des surfaces de 4,5 x 6 cm, ou 6 x 6, ou encore 6 x 7 (aaaah, ce Mamiya 7 qui me faisait rêver… mais n’était pas du tout dans mon budget de jeune photographe de sport débutant que j’étais ;-)
L’autre point à retenir, est que le Pentax profite d’une gamme optique très intéressante (un Sony Alpha 7R ne peut en dire autant)… Avec éventuellement d’excellentes optiques manuelles plus anciennes (pas trop coûteuses). Toutefois les gammes Canon et Nikon sont beaucoup plus larges, plus diversifiées et moins chères (sans oublier les constructeurs d’objectifs compatibles). Pas mal de photographes (selon leur pratique), ne se passeront pas facilement d’un reflex de ces deux marques…
La réactivité est assez bonne vu la taille des fichiers, avec des rafales à 3 im/sec (même si un EOS 5Ds fait mieux avec quasiment autant de pixels). On retiendra aussi l’écran orientable pratique et l’excellente prise en main qui fait oublier le poids. Et évidement l’excellente ergonomie, qui ne dépaysera pas les utilisateurs de reflex ainsi que la bonne réactivité du Mode Live View (étonnante).
Le viseur optique est très agréable, on après quelques heures on se voit mal revenir à un viseur médiocre ensuite (et ne parlons même pas d’un viseur électronique)…
Au final on découvrira finalement que le prix (7995 € environ en boutique) reste assez accessible pour cette catégorie d’appareil. Un professionnel pourrait se laisser tenter !
PENTAX 645 Z : FICHIERS RAW À TÉLÉCHARGER
Reste à savoir si Pentax, pourra suivre le rythme imposé par Canon, Sony et Nikon, dans la monté en résolution des reflex… Un jour le 24×36 mm ne butera-t-il pas sur une limite physique, liée à la surface et à l’impossibilité de serrer plus encore les Photosites les uns contre les autres ?
Ce sera alors l’heure du retour de la vengeance pour les moyens formats…
Il est possible de voir des reportages d’archi sur le site de philippe leroy, qui utilise cet appareil avec bonheur
http://www.photographearchitecture.com/-/galeries/news
Je n’avais pas eu le temps de mettre les RAW du Pentax 645 Z en ligne, hier…
Mais j’ai prévu de le faire dans un autre billet, bientôt si possible
Oui moi j’ai toujours un 6X7 pentax, absolument indestructible, bon il faut scanner les positifs (ou négatifs) , mais quel résultat!
Sinon je l’ai remplacé pour les 99% des photos que je fais par le nikon D800.
Scanner… quel courage !
Cest au niveau du scan que les films perdent leur potentiel, je le fais aussi hélas car sinon comment insérer les clichés dans l’incontournable ordinateur? Un film s’est fait pour être confié à un tireur d’autant que peu d’entre nous sont équipés d’autre chose qu’un scanneur a plat.
A noter que cet appareil que tu présentes fort bien, peu recevoir des optiques à obturateur central, du coup la synchro flash se lit autrement.
De la confiture aux cochons de voir un tel appareil entre de telles mains.
rrroooognrf ! rrroooognrf ! rrroooognrf !
Je suis impressionné par cet appareil ! Vraiment du matos de pro :)
Je découvre cet essai réalisé en 2015. Depuis, j’ai fait l’acquisition de trois Pentax 645Z avec quatre optiques dont le 120mm. Un appareil spectaculaire dans son rendu et dans son usage. Me suivre sur #happyculture2022
Hello ! Oui, j’ai vu déjà sur Facebook que tu utilisais cet appareil… Avec le recul de quelques années, mon jugement serait probablement un peu plus dur sur le Pentax 654Z que je ne l’ai été à l’époque…
– Déjà, il y a le poids : je suis de moins en moins enclin à porter des enclumes ;-)
– Il y a aussi la colorimétrie : lorsque je reprends des RAW de ce boitier dans Lightroom, les couleurs me paraissent moins naturelles et agréables que les RAW Canon (spécialement depuis que les R sont sortis fin 2018 et que j’ai crée mes propres profiles (je n’en ai jamais conçu pour Pentax).
– Il y a le choix des objectifs : lorsque l’on travail avec des RF ouvrant à f/1.2, on est beaucoup moins impressionné par le rendu du « semi-moyen-format » de Pentax (qui n’est pas beaucoup plus vaste que du Full Frame lorsque l’on y regarde depuis plus près)… Lorsque tu regarde cette image réalisée (pour une pub) dans un supermarché avec le RF 85 mm f/1.2 (à f/1.2) : tu te dis, que l’intérêt d’un plus grand capteur que Full Frame, est « discutable »… (d’autant que jamais l’AF du Pentax n’aurait réussi à faire l point sur l’oeil aussi parfaitement)…
– Enfin, la concurrence des Fuji GFX a donné un « sacré coup de vieux » à ce Pentax, à son capteur, sa colorimétrie, etc… sans parler de l’Autofocus ! Et bientôt un capteur de 100 Mpix chez canon aussi…
Mais bon, c’est parfois dans les vieilles marmite, que l’on fait les meilleures confitures !