Voila quelques mois, Déclic Photo publiait sur une dizaine de pages, mon test terrain complet du Canon EOS 7D au Cambodge… Voici pour lecteurs les plus passionnés, la version longue (très longue même), qu’il était évidement impossible de publier sur papier. Je vous la propose en 4 épisodes :
- Un mois au Cambodge avec le Canon EOS 7D (part 1)
- Un mois au Cambodge avec le Canon EOS 7D (part 2)
- Un mois au Cambodge avec le Canon EOS 7D (part 3)
- Canon EOS 7D : annexes (part 4)
A lire sur le même sujet : Canon EOS 60D versus Nikon D7000. Canon EOS 7D, première sensations.
Menus. Ne pas changer ce qui marche
Les utilisateurs d’EOS 5D Mk2 ou d’EOS 500D ne seront pas dépaysés par les menus du 7D. Aucune raison de changer ce qui marche : Canon a inventé et perfectionné ce que je pense être le meilleur système de menu disponible. Mais pourquoi diable Canon ne l’utilise pas à l’identique sur les compacts G11 et S90 ? Je regrette seulement que le Menu personnalisé (vert), reste limité à 7 entrées comme les modèles précédents, (alors que Nikon offre jusqu’à 20 entrées)… J’ai toutefois pu y loger tout ce dont j’avais besoin :
- Affichage de l’alerte de sur exposition (tantôt pratique ou gênant pour visualiser les images).
- Affichage des collimateurs AF (tantôt pratique ou gênant pour visualiser les images).
- Réglage de luminosité de l’écran LCD (car je n’utilise pas le réglage de luminosité Auto).
- Mode de déclenchement silencieux (une nouveauté que je voulais tester).
- Décalage de sécurité (que je n’utilise quasi jamais, mais qui peut s’avérer sécurisant).
- Verrouillage du miroir (qui est trop bien caché dans les fonctions personnalisées).
Il faut reconnaître que les menus Nikon offrent plus de réglages fins, appréciés des experts. Malheureusement beaucoup d’utilisateurs n’iront pas les configurer, faute de les dénicher et d’y accéder facilement. Je reste convaincu que Nikon gagnerait à revoir totalement son système de menus…
Chez Canon (comme chez Nikon mais dans une moindre mesure), quelques progrès seraient souhaitables lors de la revue des photos. On aimerait paramétrer finement l’affichage des données d’exposition, disposer d’infos plus synthétique, avec l’histogramme en option ainsi qu’une loupe flottante. Je regrette aussi l’absence de comparaison des images (façon Olympus). Notamment en mode zoom, afin d’éliminer les photos les moins nettes. Etrangement, tout cela reste à inventer chez Canon qui fait preuve d’un étonnant « conservatisme »… L’ergonomie totalement dépassée de Canon DPP en est également une splendide démonstration !
Objectif du kit. Enfin un « vrai » grand angle
Evoquons l’optique qu’une majorité de photographes choisiront avec l’EOS 7D, car elle bénéficie d’un rapport qualité prix attractif. Pour 1900 à 2000 € (prix du net, avril 2010), l’EOS 7D est proposé en kit avec le très polyvalent EF-S 15-85 mm f/3,5-5,6 IS USM. Cette optique fait figure de délivrance, tant l’ancien 17-85 mm avouait ses limites au dessus de 12 Mpix…
Je recommande d’ailleurs ce 15-85 mm (accessible entre 650 et 800 € seul), aux utilisateurs d’EOS 550D et 500D qui désireraient exploiter sérieusement leurs capteurs de 18 et 15 Mpix. Toutefois, je ne l’ai pas emporté au Cambodge (bien qu’il soit bien adapté au voyage), car il n’est pas compatible avec mon EOS 5D Mk2 full frame (le S de EF-S signifie Small, comme petit capteur).
En situation de prise de vue comme en portant l’EOS à l’épaule, l’encombrement de ce 15-85 mm m’a semblé raisonnable, en regard d’une plage focale correspond à un 24-135 mm argentique. Quel bonheur de retrouver un objectif trans-standard démarrant avec un vrai grand angle (si tant est que l’on fasse démarrer la notion de grand angle au 24)…
Sur le terrain j’ai apprécié de retrouver les sensations qui ont fait le succès du 24-105 mm f/4, présenté avec l’EOS 5D en 2005. Nous avons donc changé d’époque avec cette nouvelle optique qui démode les trans-standard démarrant à 17 mm seulement (l’équivalent de 27 mm, ce qui n’est pas si large).
Ses résultats m’ont semblé suffisamment homogènes pour satisfaire la plupart d’entre nous… Du moins ceux qui accordent plus d’importance à leurs sujets, qu’au piqué de leurs images observés systématiquement à 100%. Pour un peu plus cher, il sera possible d’obtenir mieux, par exemple grâce au réputé EF-S 17-55 mm f/2.8 IS, un des meilleurs du genre. Mais cela se fera au détriment de la plage focale et de la polyvalence…
Qui peut dire s’il vaut mieux améliorer imperceptiblement le piqué et la géométrie de ses photos ? Ou réduire les risques de rater un cliché qui se présenterait à l’improviste, faute d’une focale plus longue ou d’un angle assez large ? Tel est le dilemme auquel sont soumis les voyageurs… Pour ma part, avec l’expérience je tend à privilégier les zooms raisonnablement longs qui me font gagner en polyvalence.
Quitte à accorder moins d’importance au piqué des images… Attention il y a tout de même des limites : je ne vais pas jusqu’à utiliser un 18-200 ! Qui trop embrasse mal étreint… J’ai par ailleurs découvert l’intérêt de combiner un zoom, avec une ou deux focales fixes à grande ouvertures : moins coûteuses et plus légères qu’un zoom professionnel.
Autofocus. Rapide, nerveux et plus complexe.
Le nouvel AF de l’EOS 7D est plus nerveux, discriminant et réactif… Ce qui nous change un peu des précédents EOS, dont les progrès se faisaient par sauts de puce à chaque génération. Ils ne faisaient plus le poids, face au suivi 3D et aux 51 collimateurs des Nikon D300. Ce nouvel AF procure un surprenant sentiment de sécurité.
Les débutants apprécieront certainement la différence, tandis que les experts qui savaient déjouer les pièges des AF précédent seront éventuellement plus mesurés… D’ailleurs dans des conditions normales, jamais l’ancien système AF et ses 9 collimateurs ne m’avaient fait rater de photos. Tout juste avouaient-ils leurs limites dans le suivi de certains sports rapides et par faible luminosité.
Léger regret pour ceux qui travaillaient avec des EOS depuis de longues années, le pilotage d’un collimateur unique a changé. Précédemment, il suffisait d’une pression du pouce sur la touche des collimateurs, puis d’une rotation de la molette arrière pour passer d’un collimateur à l’autre, en un mouvement perpétuel circulaire. C’était intuitif et rapide, car il n’y avait que 9 collimateurs. Sur l’EOS 7D, il faut dorénavant jouer du pouce (sélection horizontale), mais aussi de l’index sur la molette avant (sélection verticale) pour sélectionner un des 19 collimateurs…
Je trouve ça moins rapide. Mais je suppose que l’ancienne méthode n’était plus adaptée, car il aurait été probablement fastidieux de faire le tour des 19 collimateurs « un par un ».
SI vous tenez à retrouver (plus ou moins) l’ancien comportement, vous pourrez utiliser l’option « groupe de collimateurs ». Les 19 collimateurs sont regroupés en 5 zones et une pression du pouce sur la touche idoine permet d’en faire le tour par rotation de la molette. C’est mon option préférée en reportage, avec la sélection auto des collimateurs qui fonctionne idéalement dans 90 % des situations… En cas d’urgence, j’ai remarqué que l’appareil est souvent plus rapide que le photographe pour identifier sur le sujet principal.
La personnalisation des fonctions personnalisées de l’AF vous demandera un peu plus d’attention sur l’EOS 7D qu’avec ses ancêtres, qui ne vous obligeaient pas à plonger dans le mode d’emploi… Est-ce vraiment ça le progrès ? Les options du 7D restent toutefois moins complexes que celles d’un D300 (à vous d’en tirer vos conclusions). Certains test auraient démontré que l’AF du D300s conserve une certaine avance. Mais dans le cadre d’une utilisation standard (voyage, portrait, sports moyennement rapides), je n’ai pu le mesurer.
On aurait aussi aimé une couverture un peu plus large de l’ensemble des collimateurs, de façon à capter plus facilement les sujets excentrés.
Qualité d’image. Qui dit mieux ?
Bien dans la tradition Canon, les images de l’EOS 7D sont superbes et très détaillées grâce à la résolution élevée du capteur. A ce titre il fait une bonne équipe avec l’EOS 5D MK2, la résolution des deux reflex étant assez proche (18 et 21 Mpix). J’ai été notamment surpris de la très bonne qualité des fichiers à des sensibilités ISO élevées : par exemple 3200 ISO que je n’hésite plus à employer… A ce titre les progrès depuis l’EOS 50D (15 Mpix) sont très spectaculaires : l’EOS 7D est visiblement meilleur à toutes les sensibilités. Chapeau !
Augmenter la résolution du capteur est donc une très bonne chose, dont personne (ou presque) ne se plaint, mais il faut prévenir les photographes de certaines conséquences auxquelles ils ne sont pas tous préparés.
Tout d’abord, le moindre décalage AF de l’objectif devient visible à grande ouverture (front ou Back focus). Telle est la rançon de la très haute définition, qui pousse les tolérances industrielle dans leurs derniers retranchements. Quelques test en Live View s’avèreront éventuellement nécessaires afin de vérifier le calage AF de tous vos objectifs… Ensuite, il sera éventuellement nécessaire d’utiliser l’ajustement AF individuel, objectif par objectif, avec quelques conseils récupérés sur Internet, voire un passage en SAV.
Ensuite, mieux vaut utiliser des optiques de haute qualité, car la résolution du capteur dépasse allègrement les performances des optiques courantes. A ce propos, il est surprenant que l’EOS 550D (équipé du même capteur géant de 18 Mpix), soit toujours proposé en kit avec l’EF-S 17-55 mm. Cette optique qui équipait déjà l’EOS 450D (12 Mpix), n’est certainement plus à la hauteur d’une telle résolution.
On peut toutefois relativiser cette question en supposant (?), qu’une optique moyenne utilisée sur un très bon capteur, ne donnera pas forcément des résultats inférieurs à ce qu’elle donnerait sur un capteur plus petit… La différence est qu’une résolution plus élevée permet de zoomer d’avantage. Donc de mieux distinguer les défauts optique (diffraction, aberration chromatique)… Mais au final, ça ne changera rien à la qualité d’image pour une taille d’impression donnée. Autrement dit : même handicapé par une optique médiocre, il subsiste une prime (légère) à la haute résolution en vue de réaliser des tirages grand formats. Surtout pour ceux qui utilisent le format RAW.
Longue focale. Les derniers dauphins du Mékong, saisis par le 24-105 mm f/4 L IS (équivalent à 168 mm). J’ai pu me passer (plus ou moins) de mon 70-200 mm f/2.8, grâce à l’allonge du 105 mm, aidé par le coefficient x1.6 du petit capteur… Sans oublier un recadrage rendu possible grâce aux 18 Mpix.
Haute sensibilité. On peut utiliser les 3200 ISO sans inquiétude, notamment en format RAW avec Canon DPP, ou Lightroom 3 (actuellement en ßeta), qui a incroyablement progressé pour le traitement du bruit. Que les utilisateurs de JPEG se rassurent : le contrôle du bruit dans l’appareil est également excellent.
Baroudeur. Si l’EOS 7D n’est pas intégralement tropicalisé comme les boîtiers professionnels de la série 1D, il bénéficierait néanmoins d’une protection équivalente à celle des derniers EOS 1 argentiques… Autrement dit, largement suffisante pour affronter les climats tropicaux, la neige ou la boue.
… la suite à lire ici !
Retrouvez les photos et vidéos du voyage
- L’album complet du voyage sur : vibert.photoshelter.com.
- Les séquences vidéos : vimeo.com/vibert.
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- Test terrain : Canon EOS 450D à l’épreuve des volcans.
- Test terrain : Un mois au Cambodge avec le Canon EOS 7D.
- Évaluation et prise en main du Canon EOS 7D.
- Test terrain : Canon EOS 50D, test extrême au Canada.
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- Un mois au Cambodge avec le Canon EOS 7D (part 1)
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A lire sur le même sujet : Canon EOS 60D versus Nikon D7000. Canon EOS 7D, première sensations.
Très intéressant ! Pour ma part, j’hésite beaucoup avec l’
Très intéressant ! Pour ma part, j’hésite beaucoup avec l’EOS 60D… ouops !
A ton avis ?
Petite précision le S dans EF-S ne correspond pas à small mais à short back focus ;-).
Très intéressant comme toujours. ça sent le vécu !
Merci Antoine, c’est en effet une précision importante. on oublie souvent que les accronyme que l’on utilise au quotidien ont un sens !
Ai servo, par exemple, comme : « Artificial Intelligence » !
EF comme « Electro Focus »…
Et EOS comme « Electronic Optical System », ect…
Bon, un café et j’y retourne ! Salon de la photo, seconde journée… Conférence d’initiation / présentation de Lightroom à 10h45 sur le stand Adobe.
« Ensuite, mieux vaut utiliser des optiques de haute qualité, car la résolution du capteur dépasse allègrement les performances des optiques courantes. A ce propos, il est surprenant que l’EOS 550D (équipé du même capteur géant de 18 Mpix), soit toujours proposé en kit avec l’EF-S 17-55 mm. Cette optique qui équipait déjà l’EOS 450D (12 Mpix), n’est certainement plus à la hauteur d’une telle résolution. »
TU VEUX SANS DOUTE PARLER DU 17-85 ???? LE 17-55 EST LARGEMENT À LA HAUTEUR LUI
Bonjour.
Pour ce qui concerne les collimateur de l’autofocus il y a 3 fonctions personnalisées qui sont intéressantes:
CFnIII:7 qui permet lorsque que l’on est sur le collimateur excentré de continuer le défilement dans le même sens et passer au collimateur de l’autre coté.
CFnIII:12 qui permet de choisir un collimateur différent pour chaque position du boitier. Ex le central pour le boitier en position horizontale et un en haut latéral pour le portrait. De plus si on choisis par exemple en position horizontale le mode zone af et en position verticale 1 collimateur seul, le boitier garde en mémoire les choix différents.
CFnIV:1 commandes personnalisée. On peut attribuer au joystick le choix du collimateur comme on le faisait sur le 40D. Pour changer de collimateur on appui à mi-course sur le déclencheur et on joue avec joystick.
Pour ma part j’ai relu 3 fois la partie juste consacrée au réglage de l’af qui est un pas de géant après celui du 40D. Et j’ai pas encore testé en vrai grandeur le fait de pouvoir mémoriser un collimateur particulier dans chaque position du boitier pour y revenir rapidement en appuyant sur le centre du joystick.
Depuis le choix de tous ces collimateurs en sport je recadre très peu d’images car tout les collimateurs sont égaux et leurs nombres me permet d’avoir le collimateur qui me faut quelque soit le cadrage.
Rien que pour l’AF et la mesure de lumière plus juste ce boitier me fait oublier mon 40D dans mon utilisation sport/animalier/macro.
Pour ce qui est de la différence entre le 7D et le 60D? 1:l’AF (collimateurs, vitesse de réaction programmable, modes hérité des séries 1D et précision);
2:la cellule de mesure de lumière double sur le 7D simple sur le 60D;
3:le rafale de 8img/s.
Si tu n’as pas besoin de ca et que tu veux un écran orientable plutôt utile pour la prise de vue accrobatique ou la vidéo prends un 60D.
Bonnes photos.
Didier.
Merci pour tes conseils excellents sur le salon ce matin… ça marche !
Salut JF,
Je tiens à te remercier pour m’avoir fait gagner un logiciel Adobe element 9 durant la rencontre Pixelistes (et oui Rouge et Jaune c’est moi). Rencontre forte instructive et trop courte.
Pour revenir à tes voyages, j’aimerais que tu partages avec nous sur un sujet de compromis, soit le sac à dos. Peux tu nous dire ce que tu utilises en vadrouille comme sac et combien de batteries tu transportes quand tu voyage comme ici au Cambodge ou dernièrement au Laos.
Moi après des années je n’ai encore pas trouvé le sac idéal et je devrais finalement me diriger vers des éléments modulaires (Lowepro ou Thintank) que je vais placer dans un sac à dos étanche de VTT.
Bon salon et merci pour ton blog, vive la photo et l’Asie.
Bravo JF pour ta conférence Lightroom de ce matin ! Vraiment tres instructif…
Et surtout, quelle maitrise impressionnante du logiciel. Bluffant !
oui, merci aussi, on a apprécié les explications LR.