Je l’ai testé en vrai : le viseur de poitrine Photagogos

Je vous avais présenté il y a quelques temps cet astucieux Viseur optique de poitrine pour appareils compacts ! Et bien figurez-vous que j’ai eu l’occasion de l’essayer, puisque son fabriquant m’a gentiment expédié à Hong Kong un exemplaire du Metal Waist-Level Viewfinder 28mm /35mm /40mm for GR Leica. Merci au sympathique monsieur Zhong avec qui j’ai engagé une discussions sur la cuisine Chinoise au passage : la photo mène à tout…

Monsieur Zhong est un « passionné » et cela se ressent car son viseur qui est fabriqué avec beaucoup de soin. Ce petit objet métallique bien fini ne sera pas ridicule, même monté sur n’importe quel boîtier haut de gamme… Il est livré dans une petite pochette pratique à fermeture éclaire et il tient bien en place sur le graphe porte flash du Canon EOS R5 MkII avec lequel je l’ai testé.

Il fait la paire avec un Canon RF 28 mm f/2.8 pancake par exemple ; ou avec n’importe quelle focale fixe entre 24 et 35 mm… je l’ai même essayé avec le récent Canon RF 16-28 mm f/2.8 IS STM (que je teste en ce moment) à sa focale de 28 mm. Et si vous cadrez plus large (par exemple au 24 mm) : le viseur reste utile. Anticipez seulement que le cadrage sera « plus large ». Un tel viseur permet de travailler autrement. Pour les portraits, cela évite de vous cacher derrière votre boitier : vous établissez un rapport plus direct avec votre sujet… Je l’ai expérimenté ici  :

En street photo ce viseur est une intéressante façon d’échapper à l’écran latéral des EOS R : franchement le seul « défaut » que je leur trouve personnellement. Bien entendu, l’usage d’un tel viseur serait 100% justifié plutôt avec un Ricoh GR III. Voir avec un Leica Q2 : autant d’appareils inexplicablement dépourvus d’écran orientables. Relire mon test terrain du Ricoh GR III à Paris (juste au début du COVID en 2020) : j’avais regretté l’absence d’écran orientable sur ce petit boitier bien sympathique, mais pas si pratique que vous ne l’imaginez.  Même remarque pour les possesseurs de Leica Q et Leica Q2 : comment pratiquer la street photo sans écran orientable à l’arrière ? Problème heureusement réparé, par le Leica Q3…

Le viseur de poitrine permet un point de vue « de moins haut » en légère contre plongée… Je trouve ça intéressant au niveau du cadrage, j’ai d’ailleurs adopté cette attitude « plus basse » depuis pas mal d’année grâce à l’arrivée des écran orientables.

Attention, la visée est « inversée » dans ce viseur : il faut aussi s’y habituer et au début : on panique vite et on a tendance à déplacer l’appareil su mauvais côté… Mais tenter de retrouver la méthode de cadrage « ancestrale » des utilisateurs de Rolleiflex et un bon exercice. C’est très intéressant et très pédagogique : même pour un photographe expérimenté comme moi. Ce n’est pas très précis, mais le but n’est pas d’être précis… Le but est d’être rapide plutôt.

J’imagine les ingénieurs de Canon au Japon, s’ils découvraient mon article ! Pourquoi s’embêter à fabriquer un aussi bon écran et un aussi bon viseur que celui du Canon EOS R5 MkII (il est vraiment fantastique)… Si c’est pour que les photographes utilisent un viseur Chinois à moins de 40 euros ? Et bien je dirais : « pour changer un peu », histoire de sortir de ses habitudes pour retrouver du plaisir. C’est ludique et discret… Car en Street photo : cet écran latéral m’embête toujours (on en a souvent parlé ici ou là) ! On peut tenter de s’y habituer, mais c’est à regret…

Au début je m’appliquais à réaliser des cadrages précis à travers le verre dépoli du viseur ; bien qu’il ne soit pas lisible parfaitement sous tous les angles. Mais au bout d’un moment on apprend à s’en détacher : pour ne plus y jeter qu’un coup d’oeil rapide. Et c’est à ce moment que l’on devient réactif… Et créatif.

Par contre, vous constaterez qu’en cadrage vertical : ça ne le fait pas : c’est vraiment trop compliqué pour un cerveau humain (il faudrait doper notre cortex visuel à l’iA dans le lobe occipital)… Heureusement au moment de cadrer verticalement, je peux déplier l’écran latéral du Canon, qui excelle à cela : donc tout va bien.

Avantage sur les Rolleiflex d’autrefois : les appareils hybrides en 2025 sont immensément réactifs. Et l’on peut déclencher des rafales à 10 im/sec dans un silence absolu. Sans même évoquer l’efficacité incroyable de l’Autofocus du Canon EOS R5 MkII qui fait le point immanquablement sur les visage que vous croisez :  cela rend cette façon de travailler efficace en plus d’être discrète. Un tel viseur n’aurait pas été aussi facile à utiliser à l’époque des reflex et de l’Autofocus « pré 2018 ».

Au final : pour le prix relativement raisonnable (moins de 60 €) : je trouve trouve que cet objet vaut le détour… Si certains d’entre vous le commandent et l’utilisent : n’hésitez pas à partager ci-dessous vos impressions.

J’en conclu que ce Metal Waist Level Viewfinder 28mm /35 mm / 40mm for Ricoh GR & Leica est une réussite et une agréable surprise, un accessoire sympathique surtout si vous commencez à vous ennuyer un peu en street photo. Il existe aussi cet autre modèle : Optical hybrid waist-level viewfinder…

Ce viseur de poitrine pourrait aussi être utile avec mon iPhone… (relire le test Terrain de l’iPhone 15 Pro et de l’iPhone 15 Pro Max). Car le plus gros problème de l’iPhone en tant qu’appareil de street photo : c’est qu’il est dépourvu d’écran orientable. Et que paradoxalement l’axe de l’écran qu’il faut placer nécessairement à hauteur des yeux, nous ramène à une méthode de cadrage excessivement « démodée » : y avez-vous déjà pensé ? Je vais donc essayer de bricoler un dispositif pour fixer ce viseur sur un dispositif Magsafe. Et si j’y parviens, je vous tiendrai au courant…

J’étais tombé par hasard sur cette vidéo qui « à fait tilt »… Il y a quelques années j’aurais immédiatement commandé un tel dispositif (à l’époque des test terrains de certains compact experts retrouvez cette catégorie ici, car ces appareils reviennent à la mode… Même le Nikon P7700 : testé ici, ou le Fuji X10 testé ici ou le Sony RX1, premier compact full frame testé rapidement ici ou le Canon G12 testé ici en 2012, ou le Olympus XZ-1 testé ici en 2012 aussi).