Asus ProArt P16 OLED (H7606) : un PC qui défie les Macbook Pro

Je ne suis pas un grand connaisseur en PC ; toutefois c’est avec curiosité que je teste depuis deux mois un exceptionnel portable de 16 pouces : le Asus ProArt P16 OLED (H7606) à 3199 € sur lequel j’utilise principalement Lightroom Classic, Lightroom (Cloud) et Photoshop… Agrémenté d’un peu de navigation web, de quelques films et de la rédaction du présent article dans WordPress via le navigateur Edge de Microsoft. Rien de tout cela qui ne parvienne à pousser les 64 Go de RAM de l’Asus ProArt P16 dans ses derniers retranchements, je vous assure…

Je le test avec d’autant plus de curiosité que depuis plusieurs années ; j’avais de moins en moins eu l’occasion d’ouvrir Windows. Presque tous mes élèves ou collègues photographes étant sur Mac comme moi : spécialement depuis 2020 et le succès incroyable des processeurs Apple Silicon M1, M2, M3, etc… Je ne suis pas du genre à me laisser impressionner par les articles écrit par d’autres sites, toutefois lorsque j’ai découvert le test de Tom’Guide.com qui écrit : Asus has created a monster – The ProArt P16 is a creative powerhouse that outshines the MacBook Pro – lire cet article en Français : « Asus a créé un monstre, le ProArt P16 est une puissance créative qui surpasse le MacBook Pro »… Ce qui confirme la plupart des tests et revues que l’on trouve à propos de ce modèle et qui sont pour leur majorité très positives. Avouez que ça peut intriguer : une bonne raison de tester à fond ce modèle.

Petit retour en arrière : le succès commercial des processeurs M1, M2 et M3 d’Apple a été tel depuis 2020, qu’il semble avoir provoqué un électrochoc dans l’industrie du PC… (les Mac étant des PC comme les autres après tout). Ce qui a poussé certains acteurs à redoubler d’innovations et parfois même à se détourner d’Intel, comme l’avait fait Apple avec le succès que l’on sait… Lire à ce sujet l’intéressant article de MacG : « AMD et Intel s’allient pour l’avenir du x86« .

C’est le cas d’Asus réputé pour ses PC de jeux… Parallèlement à son marché de prédilection ; Asus a entrepris de s’adresser désormais aux vidéaste et photographes avec cette nouvelle gamme « Pro Art » que je découvre, après avoir pu tester certains écrans Pro Art de la marque Taïwanaise… Pour l’anecdote, j’avais évoqué Asus pour la première fois en 2008 : L’Asus Eee PC, alternative au MacBook Air ou encore Videur de carte de luxe, Asus Eee PC 900. En effet Asus est une marque traditionnellement innovante : en 2007 ils avaient d’ailleurs inventé le tout premier « netbook » avec l’EeePC 701 vous vous en souvenez peut-être… J’avais d’ailleurs pu tester le concept de Netbook utilisé en tant que « videur de carte » lors d’un voyage en Asie…

Les forces en présence : Asus ProArt P16 OLED (H7606)

Présenté au printemps 2024, cet Asus ProArt P16 OLED (H7606) est donc tout récent et a pour ambition de se mesurer aux MacBook Pro M3 16 pouces. Je tiens d’ailleurs à préciser immédiatement que c’est bien le « portable de Asus » que je vais « tenter d’évaluer » au mieux dans cet article… Et non « Windows 11 » qui pourrait faire l’objet d’un autre article un de ces jours : après tout ce serait intéressant (si ce sujet vous concerne allez à cet article de septembre 2022, mes raisons de préférer un Mac à un PC qui mériterait une mise à jour : tellement de choses ont évoluées en deux ans).

Mais revenons au présent : cet Asus ProArt P16 OLED est donc un PC portable ultra confortable affichant un superbe écran 4K OLED de 16 pouces en ratio 16/10 (résolution de 3840 x 2400). Ce n’est pas un « petit gabarit » puisqu’il pèse 1,85 kg… Ce qui n’a rien d’excessif pour un portable de 16 pouces.

Il est plus lourd qu’un MacBook Pro M3 de 14 pouces (1,55 kg) mais s’offre le luxe d’être plus léger que le MacBook Pro M3 16 pouces (2,15 kg) un poids excessif au quotidien… Le ProArt P16 pèse 300 gr de moins : cela se sent dans le sac à dos, ou sur les cuisses, vautré dans un canapé. J’en profite pour rappeler à quel point je déplore le poids excessif de cette génération de MacBook Pro. Malheureusement n’espérez aucun allègement avec le MacBook Pro M4 attendu cet automne. Il faudra patienter au moins jusqu’en 2025, avant une éventuelle évolution du design de cette gamme.

Pour ce test : on m’a proposé la configuration la plus puissante avec le meilleur processeur : le AMD Ryzen™ AI 9 HX 370 qui est accompagné dans le cas de mon modèle de test de 64 Go de RAM avec un SSD 2 To plus adapté à mes besoins de photographe (il n’existe pas d’option avec 4 To de SSD, mais un second emplacement de SSD est vide et disponible)… Sa version 32 Go / 2To existe aussi (je ne l’ai pas testé) : son prix est de 2 999 € chez Asus (ou Amazon).

Mentionnons aussi la présence d’un lecteur de carte SD sur le côté droit du Asus ProArt P16 : voilà un authentique défi pour les Macbook Pro d’Apple… Objectivement : pour 3 199 € cet Asus en offre beaucoup, faisons un petit détour chez Apple :

• Pour constater qu’avec 3 149 € : vous obtenez un Macbook Pro M3 en 14 pouces avec 24 Go de RAM et SSD 2 To… Une configuration proche de l’Asus P16… sauf pour l’écran.

• Ou si vous tenez vraiment à l’écran 16″ chez Apple : pour 2 999 € vous obtenez le Macbook Pro 16″ avec 18 Go de RAM et SSD de 512 Go.

• Et qu’il faudra monter à un stratosphérique 4 149 € pour obtenir votre MacBook Pro en 16″ avec 36 Go de RAM et SSD de 2To.

• Et qu’il faudra monter à un superlatif…    5 539 € pour obtenir votre MacBook Pro en 16″ (M3 Max) avec 64 Go de RAM et SSD de 2To.

Un MacBook Pro coutera donc au minimum 950 € plus cher qu’un Asus : pas totalement équivalent… Toutefois contrairement à Asus, Apple est en mesure de vous proposer des options avec 4 ou 8 To de stockage SSD (extrêmement coûteuses certes mais ces options existent)… Sans oublier des options de 96 Go ou de 128 Go de RAM, ce qui n’est pas possible sur le site Asus. Attention, je rappelle que la RAM est définitivement soudée sur le ProArt P16 (exactement comme chez Apple) donc ne pourra pas être augmentée plus tard.

Je sais bien que l’on ne peut pas comparer des oranges et des carottes. Toutefois ce paragraphe me permet de vous donner une idée des prix et forces en présences… Nous payons nos Mac toujours plus chers que leur équivalent PC, nous le savions déjà, même si il existe de « coûts cachés » qui rendent cette comparaison hasardeuses.

Encore quelques précisions avant de passer au test en lui-même… D’abord : toujours en écran de 16 pouces, il existe aussi une version 700 € moins coûteuse de l’Asus ProArt P16 OLED (H7606) qui est animé par une une puce AMD Ryzen™ AI 9 365 Processor. Son prix est 2 299 € chez Asus (ou Amazon) dans sa configuration de base de 24 Go de RAM et stockage SSD de 1To en norme NVMe™ (ce qui a son importance et qui veut dire que vous pourrez changer ce disque).

• Petit détour chez Apple pour vérifier qu’avec le même somme de 2 459 € (quasiment) : vous obtenez un Macbook Pro 14 pouces avec 24 Go de RAM et SSD 512 Go. Configuration assez proche, sauf pour l’écran de 14 pouces et le SSD deux fois plus petit. Et soulignons à ce moment qu’il est beaucoup plus facile de personnaliser son ordinateur sur le site d’Apple que chez Asus (à l’heure ou j’écris ces lignes, visiblement les options de personnalisation qui existaient au mois d’aout, semblent indisponibles).

Il existe « le même » en 13 pouces : Asus ProArt PX13 OLED (HN7306)

Seconde précision : il existe une autres version avec écran 13 pouces, le Asus ProArt PX13 OLED que peut-être je testerai un peu plus tard…. Et qui est en quelque sorte la version « light » de son grand frère. Car tout le monde n’a pas envie de transporter un portable trop encombrant… C’est également un modèle très puissant et adapté aux besoins des professionnels de la création…

Ecran OLED 13 pouces en 16/10 (3K résolution de 2880 x 1800). Un AMD Ryzen™ AI 9 HX 370 (le modèle haut de gamme comme sur le 16 pouce que j’ai testé). Son prix est 2 199 € chez Asus (ou chez Amazon) pour la configuration de base de 24 Go de RAM et SSD 1To.

• Détour chez Apple pour constater qu’avec 2 219 € vous obtenez un Macbook Air M3 13 pouces avec 24 Go de RAM et SSD 1To… Configuration et prix assez proches.

Toutefois l’Asus possède un lecteur de carte SD et quelques autres détails : notamment un écran OLED capable de se replier à l’envers pour des « présentations » ou une utilisation « tablette »… Alors que l’écran du MacBook Air reste classique : ni OLED, ni Mini LED (moins impressionnant que l’écran X-DR du MacBook Pro).

Asus ProArt P16 OLED (H7606) : premiers contacts enthousiasmants

On commence par un très bon point : le déverrouillage du Asus ProArt P16 OLED grâce à Windows Hello (la reconnaissance faciale de Windows équivalente à Face ID sur nos iPhone est un bonheur) : au moins la reconnaissance faciale existe sur PC… Alors que l’on attend Face ID sur les portables d’Apple depuis des années (et qu’elle n’arrivera probablement pas lors de la mise à jour des MacBook Pro M4 de l’automne 2024). Ce n’est pas que le Touch ID me pose problème : j’adore utiliser le Touch ID d’Apple… Mais on aimerait disposer « aussi » de la reconnaissance faciale comme sur l’iPhone, j’ai d’ailleurs cru remarquer que certains personnes âgées ont parfois un peu de mal avec Touch ID .

La découverte continue en beauté : avec l’écran qui est magnifique… Et il n’a pas d’encoche cet écran : au moins ici on est pas gêné par cette horrible encoche que nous impose Apple ; sans pour autant proposer « FaceID » sur nos Mac (ce qui atténuerait un peu notre désespoir)… Oui j’insiste : ces encoches « défigurent l’écran des MacBooks Pro » ; elles sont moches, un scandale esthétique, un non-sens pratique, une bourde, un gâchis visuel… Que jamais Steve Jobs n’aurait validé (connaissant son exigence esthétique et son amour du design pur). Déjà 4 ans que j’attends leur disparition je renonce à remplacer mon MacBook Air M1. En espérant qu’elles disparaissent sur la prochaine génération… En vain et je ne suis pas le seul.

Un écran OLED réellement magnifique

Son écran tactile 4K OLED de 16 pouces en ratio 16/10 (résolution de 3840 x 2400) affichant 98% de Adobe RVB est un des points forts de ce portable… Les angles de vue latéraux et verticaux sont excellents. La bordure est très fine et discrète, mais elle accueille pourtant une camera Full HD de qualité passable (sans plus)…

L’écran 16 pouces du P16 reste assez facile à ouvrir d’une main… Une fois ouvert l’angle d’ouverture reste stable et il ne bascule pas. Il est rigide et l’on peut appuyer dessus : sans qu’il se déforme, la construction est impeccable… Il est calibré d’usine (Asus fourni même un logiciel de calibration d’écran si vous disposez d’une sonde). Je me suis régalé avec Lightroom Classic et j’ai pu travailler confortablement sur mon blog, avec plusieurs fenêtres ouvertes. Même si je reste maladroit avec l’excellent clavier du P16 qui n’a qu’un seul tord : être disposé façon PC.

Cet écran affiche 400 Nits en SDR (contre 600 Nits pour le MacBook Pro). Et 500 Nits en HDR (contre 1600 en pointe pour le MacBook Pro). C’est donc moins que chez Apple, mais déjà « plus qu’il n’en faut » pour traiter et apprécier de la photographie en SDR… Il est donc bien assez lumineux, ne vous inquiétez pas : d’autant que sur un MacBook Pro les photographes raisonnables doivent plutôt adopter le « Profile écran Photo » et éviter le « Profile XDR ». Car en pratique : nous ne sommes pas encore vraiment passé à l’âge de la photographie HDR (sauf éventuellement sur les écran HDR des iPhones avec l’appareil photo de l’iPhone qui shoote en HDR dans le but d’afficher sur son propres écran, ses propres photos).

L’écran du P16 est tactile et ne conserve pas trop les traces de doigt… Toutefois, je suis incapable de vous confirmer qu’un écran tactile est éventuellement un avantage : vu que je n’ai jamais le réflex de le toucher ! Etant adepte convaincu de l’usage des « raccourcis claviers ». Et représentatif d’une génération qui travail depuis 30 ans sur des ordinateurs non tactiles.

Par contre : on ne peut passer sous silence un des seuls points faibles du P16 qui est la fréquence maximum de l’écran limitée à 60 Hz, alors qu’un MacBook Pro monte jusqu’à 120 Hz. Dans le domaine de la photo cela n’est pas vraiment gênant. Mais dans d’autres domaines cela sera peut-être plus embêtant…

Encore un autre défaut (peut-être la conséquence de la fonction tactile de l’écran) : en extérieur les reflets sont assez présents (terrasse en plein soleil sous parasol au mois d’août)… Mais ne considérez pas cela comme éliminatoire : car tout le monde ne travail pas en extérieur en plein soleil, comme j’adore le faire… Le reste du temps les performances de l’écran sont fantastiques…

Un design soigné… Presque aussi beau qu’un Mac ?

Les 1,85 kg du ProArt P16 incluent une batterie de 90 Wh ce qui lui donne une bonne autonomie (pour un PC), sans rivaliser avec l’autonomie des Mac sans trop de surprise… (pour prolonger son autonomie il faudra penser à utiliser le petit logiciel malin Asus et passer en mode silencieux : le raccourcis Fn + f est précieux). Malgré sa grosse batterie, l’ensemble reste assez fin : avec seulement 14,9 mm d’épaisseur, ce qui laisse une impression très favorable à la prise en main. Il est l’un des PC de 16 pouces les plus fins du marché…

Le design du P16 est globalement très réussi et sobre… La texture noire mat ne conserve pas trop les traces de doigts : en tous cas cela ne m’a pas gêné. Mais le dessous de la machine est un peu moins « élégant » avec pas mal de fentes nécessaires pour le refroidissement (ce qui est normal pour un PC)… Ce n’est pas si grave : car en général le dessous on ne le regarde pas trop ! Sauf au moment de ranger son portable dans un sac. Il faut reconnaitre que qu’à cet endroit, le design d’Apple est beaucoup plus ambitieux, pour qui « peut se l’offrir »…

Comme c’est un PC : le châssis est facile à démonter sois même, puisqu’on peut lui ajouter un seconde SSD (mais pas changer la RAM qui est soudée)… Une fois ouvert vous découvrez qu’il embarque 3 ventilateurs (contre deux sur un MacBook Pro), car c’est quand même un PC. Et ces ventilateurs restent très nécessaires j’ai pu l’expérimenter en lançant la construction de quelques centaines d’Aperçus 100% dans Lightroom. Tout en restant plus silencieux il me semble, que la plupart des PC portables que j’ai pu essayer jusqu’alors avec Lightroom (je vous assure que certains modèle de PC font des bruits d’avion au décollage : ce n’est pas le cas de ce P16)…

Ultime petit message aux designer d’Asus : si vous vouliez totalement séduire les utilisateurs de Mac, il faudrait aussi penser à virer les derniers autocollants (AMD, NVIDIA et HDMI) qui restent visibles. J’ai personnellement lutté contre mon irrépressible envie de les arracher… 

Le Asus ProArt P16 OLED est déjà à la norme Wifi 7, qui n’est même pas arrivée dans ma boxe (Free en Fifi 6E), mais au moins vous êtes prêt pour l’avenir… On remarque aussi un lecteur de cartes SD. Ainsi qu’un port HDMI 2.1 en taille « entière » disparu des Mac depuis longtemps… Ce qui signifie du 8K jusqu’à 60 Hz : là encore vous êtes prêt pour le futur. Un port USB 4 en USB-C délivre 100 watts pour l’alimentation… Il supporte 40 Gb de bande passante.

A l’usage pour un utilisateur de Mac

Je dois préciser que le chapitre suivant s’adresse spécifiquement aux utilisateurs de Mac : ponctuellement tentés d’utiliser un PC… Et je préviens que je commets peut-être des erreurs : étant peu au fait des subtilités avancées de Windows (je suis assez représentatif des utilisateurs experts de Mac, qui se sentent perdu sur Windows). Il est possible qu’au début, vous éprouviez sur PC les même difficultés que moi… Passons au « ressenti » justement…

Le clavier –  Il est globalement très bon : rien à dire sur la course des touche, leur réactivité et il n’est pas trop bruyant ce qui est appréciable. Je n’aime pas les claviers « sonores » même si je sais que c’est un peu la mode en ce moment (mais tout ce qui est à la mode se démode comme vous le savez, si vous avez plus de 40 ans)… Il y a évidement du rétro éclairage avec niveaux d’intensité ajustable.

Toutefois, un petit reproche à ce sujet : lorsque le rétro éclairage est actif, les chiffres (dans la rangée du haut) ne sont pas éclairés… Pourquoi ? Dans une pièce un peu sombre je les trouve peu lisibles, d’autant qu’ils sont imprimés en plus petite taille que les lettres. Pourquoi ? Soit quelque chose m’a échappé ? Soit c’est une erreur de conception pour cette partie si importante du clavier. Sur mon Mac la rangée du haut est intégralement éclairée, les chiffres, comme les accents, ou les parenthèses restent parfaitement lisibles le soir…

Pour le reste j’accorde à ce clavier le bénéfice du doute : car je suis simplement moins à l’aise avec la disposition PC, travaillant sur Mac depuis les années 90 (même si je connais quelques classiques comme « Alt Tabulation »)… Cela pourrait s’améliorer avec une pratique quotidienne, mais j’avoue en avoir « bavé » durant quelques jours… Par exemple j’ai l’habitude de chercher la touche Contrôle au mauvais endroit. Et la touche majuscule « haute » du Mac me manque : je saisis le signe « étoiles » quand je veux sauter une ligne ! Bref au moment d’écrire un long article, le fait de passer d’un clavier Mac à PC n’est pas simple : on a l’impression de redevenir débile… Frustrant, car en dehors de ma maladresse, ce PC m’a semblé très réactif.

Le Trackpad – Bien qu’il soit réputé étant l’un des meilleurs sur le marché du PC, j’ai été un peu moins impressionné par son Trackpad… Il faut dire que sur Mac on profite probablement des meilleurs Trackpad du monde informatique, avec un des meilleurs retours « haptiques » possible. Ce Trackpad ne serait-il pas un peu trop large (un reproche que je fais aussi aux Macbook Pro récents)… De mon expérience, nous n’étions pas « moins productifs » avec des Trackpad un peu plus étroits. Il a donc la place d’accueillir une petite roue tactile (lire plus bas : DialPad : une molette puissante).

Ensuite c’est peut-être est-ce une question de réglage (j’ai cherché), mais je n’ai pas retrouvé la même aisance que sur un trackpad de Mac. J’ai configuré la fonction « toucher pour cliquer » mais je fait plus d’erreurs de manipulations… Pourquoi faut-il appuyer si fort avec le pouce quand on veut attraper un coin de fenêtre pour la redimensionner ? Un réglage m’aurait-il échappé ? A noter que l’on peut améliorer les choses en s’emparant d’une souris (je vous recommande la Logitech MX3 S qui peut opérer sur 3 machines en même temps).

L’alimentation – J’ai été surpris que le câble d’alimentation (situé à gauche c’est bien) soit « propriétaire » et non USB-C… Mais il est possible de brancher une alimentation en USB-C du côté droit (à condition d’opter pour un bloc suffisamment puissant ce qu’une alerte vous rappelle)… On est donc pas obligé d’utiliser systématiquement le connecteur propriétaire situé à gauche. Dans certains cas, il est intéressant de disposer ses câbles d’un côté ou de l’autre. Surtout avec une machine aussi large que ce 16 pouces. C’est mon cas lorsque je travail dans un canapé.

A noter que le « bloc d’alimentation » délivre jusqu’à 200 watts : c’est énorme… Il est donc bien plus gros que celui d’Apple et vous comprendrez pourquoi en « Mode performance » mieux vaut éviter de l’utiliser sur batterie ! Qui se videra rapidement si vous poussez la puissance.

Les performances – Assis à mon bureau (30% du temps) je l’ai branché systématiquement sur le secteur. Asus propose un logiciel d’optimisation des performances (ProArt Creator Hub) qui permet d’alterner entre les Modes « Standard », « Silencieux » et « Performances ». Notez ce petit raccourci pratique « fn f »… J’ai activé le mode « Hautes performances » pour travailler sur Lightroom Classic. Les utilisateurs de Mac seront surpris de constater qu’en Mode Performance, les ventilateurs s’activent rapidement lorsque vous créez des Aperçu 100% dans Lightroom. Sans que ce soit trop gênant pour autant. Mais on les entends forcément… Sur ce point Apple fait mieux, les Processeurs Apple Silicon restent les meilleurs dans ce domaine.

Les ports disponibles – On regrette l’absence de connexion Thunderbolt III, ou Thunderbolt IV (c’est un des petits points faibles à signaler)… Les utilisateurs de Mac qui possèdent déjà des appareils Thunderbolt ne pourront donc pas toujours continuer à les utiliser sur ce PC. Voici les ports disponibles sur notre Asus ProArt P16 (H7606) lien vers les caractéristiques :

• 1x USB 3.2 Gen 2 Type-C prenant en charge l’alimentation/affichage
• 2x USB 3.2 Gen 2 Type-A
• 1x USB 4.0 Gen 3 Type-C with support for display / power delivery (data speed up to 40Gbps)

• 1x HDMI 2.1 FRL
• 1x 3.5mm Combo Audio Jack

• 1x entrée alimentation (propriétaire)
• Lecteur de carte SD Express 7.0

Les performances sur Batterie – Le reste du temps (70% du temps) j’ai testé le P16 sur batterie… C’est mon mode de travail le plus fréquent : dans le TGV, dans un café, chez un client… Le P16 est donné pour une douzaine d’heures de lecture vidéo, grâce à une batterie de 90 Wh (qu’il est possible de remplacer). Prenez-en quatre comme ça et vous roulez 60 km en vélo électrique…

Les Performance dans Lightroom sur batteries sont globalement très bonnes. Pourtant je n’ai pas ressenti la « claque » à laquelle je m’attendais un peu… Mais peut-être j’espérais un peu trop ? Si la construction des Aperçu 100% est assez rapide, c’est étrangement au niveau des changement d’interface que Lightroom Classic m’a parfois un peu surpris sur cet ordinateur. Avec par exemple quelques « saccades d’affichage » en défilant dans la Bibliothèque. Je ne saurais dire si c’est à cause d’une réduction des performances de la carte graphique lorsque l’on travail sur batterie ? Ou si c’est un mauvais réglage de ma faute ? Je vous décrit seulement ce que j’ai expérimenté en tant que « utilisateur lambda »…

Alors pour résumer : oui sur ce P16 est globalement très rapide, mais pas « incroyablement supérieur » pour autant face à un MacBook Pro récent : probablement à cause d’un SSD moyennement rapide (sans rentrer dans les détails et d’après mes mesures : ce SSD est moins rapide que les SSD des Mac récents)… Et lorsque l’on travail dans Lightroom Classic : la vitesse du SSD est vraiment un paramètre primordial. Seul un test comparatif en conditions réelles face à un M3 – puis face au prochain M4 – permettrait d’en avoir le coeur net… Je vous encourage à visionner la vidéo de Maxtech qui l’a testé et ils sont dithyrambiques : I’ve NEVER Been More Tempted to DITCH my MacBook Pro. Contrairement à moi, ils ont mené des test de performance, que je ne vais pas résumer ici.

Le DialPad : une molette puissante… un peu longue à configurer  !

Le DialPad, est une petite molette tactile ronde en haut à gauche du trackpad, que j’ai essayé rapidement. Glissez votre doigt en diagonale travers du Trackpad pour l’activer, ou la désactiver. C’est pratique, elle ne vous gênera donc pas si vous ne l’utilisez pas.

Elle permet d’optimiser votre flux de travail en offrant un contrôleur personnalisable, compatible avec des applications comme Photoshop, Lightroom Classic ou Premiere. Le DialPad peut aussi contrôler le volume et la lecture de votre lecteur multimédia et pas mal d’autres choses finalement… C’est sympa et beaucoup plus intéressante (me semble-t-il) que la fameuse « Touch Bar » d’Apple ; qui avait finalement été abandonnée après quelques années et plus grave qui nous privait d’une rangée de touches (c’était la fausse bonne idée par excellence). Personne n’a regretté sa disparition.

Toutefois : utiliser cette molette implique de consacrer un peu de temps à sa configuration et à sa prise en main, que je n’ai pas envisagé de prendre. Il faut s’impliquer et je crains que pas grand monde ne fasse cet effort avec ce logiciel assez élaboré qui permet de programmer l’outil aux petits oignons, un peu dans l’esprit du logiciel de la Logitech MX3 (dans un autre domaine). Il est possible de sauvegarder et transférer la configuration d’un ordinateur à un autre. Mais c’est chronophage, d’autant que pour quelqu’un comme moi qui connait tous les raccourcis claviers de Lightroom : je préfère les utiliser. Car ils fonctionnent sur Mac ou PC et sur tous les ordinateurs et tous les claviers. L’investissement pour apprendre des raccourcis clavier est plus pérènne.

Un portable « CoPilot » avec une touche de clavier dédiée : utile ?

On remarque  l’intégration dans ce PC des fonctions IA de Microsoft un domaine ou indéniablement Apple semble « prendre tout son temps », pour ne pas dire prendre du retard… En retard de combien ? On ne sait pas encore : on le saura quand Apple Intelligence débarquera dans nos Mac en France. Ce qui n’est visiblement pas pour cet automne 2024… En tous cas la touche Copilote est accessible à droite de la barre d’espace : ce qui est pratique… Les quelques réponses obtenues semblent efficaces et instantanées (propulsées par Chat GPT 4).

Par contre mon expérience de dictée vocale a été très médiocre, même en dictant doucement… Et j’ai essayé à plusieurs reprises. Windows avait beaucoup de du mal a comprendre et à retranscrire le début de mes phrases… La dictée sur mon simple MacBook Air M1 de 2020, me semble 100 fois plus efficace (je ne parle pas de Siri ni de l’iA… mais seulement de l’efficacité de la dictée du texte)… Toutefois cette « expérience décevante » doit être confirmée et vérifiée par d’autres : peut-être est-ce de ma faute ? Peut-être de la faute du micro, peut-être un manque de personnalisation ? Peut-être cela sera-t-il amélioré ? Toujours est-il que sur Mac, la qualité de la dictée m’avait immédiatement impressionné il y a déjà quelques années. Et ça n’a pas été le cas ici…

Un mot sur le son qui est riche et puissant…

Du côté du son : il y a du coffre et de la précision grâce à 6 haut-parleurs, un nombre identique aux MacBook Pro… Le Asus P16 rivalise-t-il avec les haut-parleurs du MacBook Pro qui sont réellement impressionnants ? Je n’en sais absolument rien et n’en suis pas certain : tant j’avais été impressionné par le MacBook Pro M3 qui dégage une sensation de clarté et de richesse incroyable, avec une séparation extraordinaire des différentes tonalités. J’avais été vraiment impressionné le jour ou j’ai pu l’essayer… Il faut dire qu’il est plus facile de produire du bon son avec un large châssis de 16 pouces, qu’avec un petit châssis de 14 pouces (on ressent d’ailleurs facilement cette différence en comparant les MacBook Air M3 de 13″ avec la version 15″).

Je n’ai pu faire de test comparatif, mais il me semble que le P16 ne doit pas être si éloigné des MacBook Pro… C’est en tous cas un domaine pour les « spécialistes » et je ne suis pas équipé pour ce type de tests. En tous cas j’ai regardé quelques films et écouté un peu de Jazz ou d’Opéra et franchement le son m’a semblé excellent (pour Puccini c’est bien. Pour Aya Nakamura je n’en sais rien)… Je dirais que c’est indéniablement un point fort à retenir pour ce modèle. Et bien entendu vous trouverez aussi l’indispensable prise Jack sur le côté gauche…

Alors tout n’est pas tout rose bien entendu…

Du côté des regrets : il y a peu de choses à signaler, ça va donc aller vite… D’abord, il est un peu dommage que la mémoire soit « soudée » comme chez Apple… Ensuite que la fréquence de l’écran soit limitée à 60 Hz : face au Macbook Pro c’est bien dommage. Toutefois les 60 Hz me semblent en pratique moins gênants en photo, que l’abominable encoche qui défigure l’écran des Mac… Et en saisissant ces lignes (le soir) : je suis vraiment embêté car je ne peu distinguer les chiffres sur le rangée du haut (pas de rétro éclairage des chiffres sur clavier Français et ça me gène).

Moins gênant : le connecteur d’alimentation principal (du côté gauche) n’est pas un USB-C classique, mais un connecteur « propriétaire ». L’alimentation peut se faire toutefois en USB-C du côté droit (à condition de disposer d’un bloc assez puissant et d’un câble adapté)…

Autre point plus ou moins gênant peut-être : l’achat « en ligne » de ce modèle est beaucoup moins « facile » que sur l’Apple Store (qui est une merveille sans équivalent)… Lorsque l’on est habitué à acheter des Mac sur le Store Apple en le configurant avec pas mal de souplesse (en quantité de RAM et taille de SSD) : on découvre que les options de personnalisation sont limités sur la boutique Asus et c’est un peu dommage. Vous aurez le choix entre deux types de processeurs. Aucune option de quantité de RAM. Et le choix entre seulement 1To, ou 2 To de SSD…  Et c’est à peu près tout.

Mais bon : en contrepartie il vous sera possible de changer par la suite le SSD vous-même : donc opter pour un modèle de 2, 4 ou 8 To… Et même ajouter un second SSD sur le second emplacement disponible (vide)… Alors que bien entendu chez Apple : une fois que le SSD est configuré et commandé : impossible de le changer sois même quelques années plus tard. Résultat : chez Apple vous n’avez pas le droit à l’erreur. Donc mieux vaut commander « un peu trop » que « pas assez » : ce qui coute au final assez cher…

Bien entendu, pour le prix que vous payez chez Apple (qui peut être jugé totalement excessif lorsque tout va bien, c’est à dire dans la plupart des cas) : vous bénéficiez d’un support en ligne et en boutique vraiment exceptionnel… Probablement unique dans le monde informatique : c’est la « marque de fabrique Apple ». Et c’est le jour ou tout ira mal (c’est rare mais ça arrive) et que vous aurez un boulot à rendre dans 48h… que le « support Apple » pourra éventuellement justifier le prix en vous « sauvant la vie ».

Du côté des constructeurs de PC comme Asus : je n’ai absolument aucune expérience ni aucun retour sur la qualité du support (je n’ai eu à faire au support de Microsoft qu’une fois pour mon application Office 2021 et c’était pas si mal finalement)… Mais honnêtement je ne peux vous parler du support de Asus. Ce qui est certain, c’est que tant que vous n’aurez aucun problème avec votre machine : et bien vous vous féliciterez simplement d’avoir fait une énorme économie financière à l’achat…

L’Asus ProArt P16 est une petite bombe, une grosse opportunité en terme de rapport qualité / prix. Rappelons que c’est une variante adapté aux besoins de créatifs, du réputé portable « gaming » Asus ROG Zephyrus G16 et que vraiment cette greffe a été une réussite. Si depuis quatre ans et les processeurs Apple Silicon : il n’y avait pas beaucoup de raison de lorgner vers le monde PC, il faut admettre que les choses commencent à changer…

Car Windows progresse d’une part. Et d’autre part le monde PC vit des bouleversement intéressant : Intel est fortement concurrencé par de nouveaux acteurs plus innovants, tels que Qualcomm ou AMD qui fourni la puce de cet Asus Pro Art P16… Au XXIem siècles et à l’heure de l’iA : ceux qui s’endorment sur leurs lauriers risquent d’être dépassés par les plus innovants, dont fait partie Asus.

Sachant qu’Apple ne renouvellera pas le design de ces Macbook avant un ou deux ans, Asus à donc une carte à jouer auprès des photographes… Notamment les plus nomades, ceux qui rêve d’un écran de 16 pouce mais qui regrettent le gabarit excessif des MacBook Pro 16 pouces (comme c’est mon cas). Ou encore ceux qui regrettent l’absence de ventilateurs dans les MacBook Air 15 pouces, ce qui forcément bride un peu ses performances. Un peu d’air frais s’impose…

Et l’on peut imaginer que parmi les photographes, il existe quelques vrais adeptes de jeux vidéos (ce n’est pas mon cas) : ils pourront avec cet Asus P16 : jouer et travailler sur la même machine. Ce qui n’est pas vraiment le cas sur un Macbook Pro.

A tester un jour : Asus ProArt PZ13 (HT5306) le portable hybride

Petite info de dernière minute : dans sa gamme Pro Art destinée aux « créatifs », Asus propose le Asus ProArt PZ13 ; un modèle léger de 13 pouces dont l’écran se détache. Je le signale car il s’agit du troisième modèle de la gamme portable Asus ProArt totalement repensée. Un monde inconnu pour les utilisateurs Apple, dont je ne vais pas vous parler immédiatement, car cela ressemble pour nous à de la science fiction ! Et j’ai peur que vous ne soyez déstabilisé et choqués ;-)

Je ne sais pas encore si un tel portable peut s’avérer utile ; mais si j’ai le temps de l’essayer : je vous raconterai. Vous n’êtes pas prêt de voir ce genre d’innovations chez Apple (ce serait déjà beau si dans les 5 ans Apple nous proposait un iPhone pliant, pour commencer)… Parfois le « manque d’audace » chez Apple est frustrant.