J’ai toujours conseillé à mes élèves de dépenser plus d’argent, dans leurs objectifs, que dans leurs boîtiers… Par exemple s’offrir un 70-200 mm f/4 : voilà un bien meilleur investissement, que de dépenser la même somme dans un nouvel appareil. Voici la suite de notre dossier : « Ce qui compte c’est l’objectif, pas l’appareil » dont vous retrouverez ici les trois premières parties :
- Ce qui compte c’est l’objectif : partie 1
- Ce qui compte c’est l’objectif : partie 2
- Ce qui compte c’est l’objectif : partie 3
Pensez à une longue focale fixe : macro éventuellement (mais pas obligatoirement)
J’ai choisi le Canon EF 100 mm f/2.8 Macro L IS USM (858 €), même si la Macro Photo est un domaine qui ne m’intéresse pas beaucoup… Pour autant j’ai tout de même acheté cet objectif macro (coûteux) il y a deux ans. Je l’utilise parfois à la place de mon 70-200 mm f/4, lorsque j’ai besoin d’un peu plus de luminosité. Par ailleurs, il reste moins lourd et moins cher que le EF 70-200 mm f/2.8 L IS USM II (qui coute encore dans les 1900 €)…
Un 100 mm permet de réaliser de superbes portraits… D’ailleurs, auparavant je possédais le merveilleux petit EF 100 mm f/2 USM (469 €) (sorti en 1991), qui n’était pas macro, ni stabilisé et qui est peu coûteux. Malgré son âge, il était tout de même très piqué et très compact. C’est une variante du EF 85 mm f/1.8, il date de la même époque.
J’ai aussi (et surtout) acheté ce 100 mm Macro, pour numériser des diapos et film N&B (en vissant un adaptateur à l’avant). Mais en dehors de cela, je ne l’utilise que rarement pour ses qualités macro : il faut dire que j’ai aussi une « position Macro » assez pratique sur mon EF 24-70 mm f/4 L IS USM…
Je l’utilise parfois en Macro, pour réaliser des images des appareils photo que je test (lorsque je ne les fais pas à l’iPhone). Comme celles de l’EOS M50 pour mon test récent : toutes ces images ont été faites avec ce 100 mm :
En APS-C je vous recommanderais le Canon EF-S 60 mm f/2.8 Macro… Qui est très réputé et correspondrait à un 96mm en Full Frame. A noter enfin, que vous trouverez d’excellentes longues focales fixes, chez d’autres marques. Il y a pas mal de choix…
Citons par exemple un exceptionnel Sigma Objectif 135mm F1.8 DG HSM Art à 1289 €… Il ne s’agit pas d’un objectif Macro, il n’est pas stabilisé, mais avec cette ouverture c’est la promesse d’un bokeh incroyable. A moins que ce soit le Sigma 105 mm F/1.4 DG HSM « Bokeh Master » qui vous tente ? Voilà encore âtre chose…
Pensez à un zoom grand angle…
J’ai beaucoup utilisé le Canon EF 16-35 mm mm f/2.8 L USM (il en existe plusieurs variantes), spécialement à une époque ou je travaillais principalement pour la presse et pour des catalogues de voyage. J’avais acheté mon premier zoom Ultra Grand angle dans les années 90, c’était un EF 17-35 mm f/2.8 L USM qui avait « révolutionné » ma façon de faire de la photo à l’époque…
Le zoom Ultra Grand Angle : c’est l’objectif, qui sert « à rentrer dans l’action »… A s’immerger dans l’ambiance : on peut ainsi réaliser un portrait (ou le gros plan d’une action), en « situant » son sujet dans un « environnement »… Au prix d’un certain « effet déformant », qui n’est pas toujours flatteur pour les visages (mais on a rien sans rien).
Contrairement aux longues focales qui permettent « d’isoler » le sujet de son environnement (afin de mieux lire le sujet et « éloigner » l’environnement…), le zoom grand angle permet de « confronter le sujet avec son environnement » : de rapprocher les deux… Le but est de bien « montrer » la forme et le fond, à égalité d’importance… Pour un catalogue de voyage par exemple : cela aide le lecteur à se projeter dans cet environnement.
Dans le « brief », on me demandait toujours de « mettre en situation » : des randonneurs, des plongeurs, des skieurs, etc… D’ou l’usage fréquent (trop fréquent à la longue), du zoom ultra grand angle.
Il y a aussi une notion de polyvalence qui explique le recours fréquent à ce type d’objectifs. Puisque avec par exemple un 16-35 m, ou avec un 17-40 mm (encore plus polyvalent), on dispose de toutes les focales utiles : de l’ultra garde angle, à la focale standard , proche de l’oeil humain, (ce qui commence à environ 35 mm et va jusqu’au 40 mm environ).
C’est pour cela que le zoom 16-35 mm est l’objectif le plus utilisé par les photojournalistes. Relire notre analyse à ce propos : 16-35 mm f/2.8 + 70-200 mm f/2.8 = photo journalisme. C’est le zoom probablement le plus utile et le plus pratique pour un photographe « débrouillé ».
On peut l’envisager aussi dans sa version « extrême » : c’est à dire un 14-24 mm par exemple. Mais on fait une croix sur la polyvalence dans ce cas… Et l’encombrement augmentent aussi rapidement. C’est pour cette raison que j’avais adoré le minuscule 7-14 mm f/4 Panasonic : qui est le plus minuscule des zooms Ultra Grand angle jamais conçu… Un objectif rarissime, qui était le meilleur argument possible en faveur de la monture Micro 4/3. Malheureusement j’ai revendu tout mon équipement Micro 4/3, devant le manque de progression de la résolution de leurs capteurs (16 ou 20 Mpix, ce n’est plus possible pour moi, à l’heure des écrans Retina).
Un APS-C, vous pouvez opter pour un 10-22 mm, ou équivalent… J’ai d’ailleurs possédé longtemps le Canon EF-S 10-22 mm f/3.5-4,5 USM, qui est longtemps resté le seul en son genre.
A suivre… Il y aura une partie 5 : à lire un de ces jours. En attendant, retrouverez ici les trois premières parties :
- Ce qui compte c’est l’objectif : partie 1
- Ce qui compte c’est l’objectif : partie 2
- Ce qui compte c’est l’objectif : partie 3
Ecrire des articles de fond (test terrain) prend énormément de temps… Mais c’est ceux-là qui vous intéressent le plus (et moi aussi). Je ne sais combien de temps je pourrais continuer à enrichir ce blog (qui existe depuis plus de 10 ans) sans rémunération directe. En effet, depuis que le Mensuel Déclic Photo a disparu, l’écriture des « tests terrain » n’est plus financée en quelque sorte).
Donc pour « garder le rythme », je compte un peu sur « l’investissement » sur ce blog, que vous pourriez faire par vos dons via Paypal. Merci d’avance et bonne lecture…
Sur APSC en macro, je préfère un 100mm f/2.8, c’est plus pratique pour les petites bêtes. Un 50 ou 60 macro sert plutôt à des utilisations non macros (pour mon cas).
Tu as entièrement raison. C’est un des premiers conseils que je donne lorsqu’on me demande «comment s’équiper». Objectifs, ensuite le boitier, mais en se gardant quelques sous pour un billet d’avion ! Dans mon cas (vertèbre déplacée et un disque compressé), hélas, le poids est aussi devenu un facteur pour les longues randonnées/marches (dans mon cas c’est plus de 15 km). Heureusement, il y a quelques pépites qui ont su allier légèreté et qualité.
Et des fois, il faut accepter de ne pas tout avoir. Plutôt que de se trimballer un 16-35, un 24-70, un 70-200 et deux boîtiers pour avoir « tous les cadrages possibles », un boîtier simple et une focale fixe de son choix (chez moi, un 24mm f/1.8), ça allège et ça oblige à se concentrer sur sa photo.
Du coups, très bons articles je trouve. Même si je suis pas toujours d’accord avec ton bashing Nikon/Sony, ou auparavant tes analyses à l’emporte-pièce sur des scores DXO assez douteux, je suis quand même bien du même avis concernant les optiques et les boîtiers. On prend un boîtier de pro monobloc à plusieurs milliers d’euros quand on a déjà tout le reste en optique et qu’on a pas de problèmes pour voyager :)
Et pareil, pour moi acheter un nouveau truc en photo, ça doit permettre d’amener de la « nouvelle » photo. Ce qu’apporte rarement un boîtier (ça peut).
j’aime beaucoup voyager avec une focale unique.
je le fais souvent avec juste le ricoh GR (28 2.8)
Oui, c’est bien aussi…
Ce petit GR est une merveille ! On attend son successeur d’ailleurs…
Mon premier appareil photo, le GR. Un 28mm, ça forge, niveau placement/compo.
A voir dans l’année à venir. Pour la photokina j’imagine qu’ils vont annoncer un remplaçant (et un K3 III).
J’ai eu l’EF-S 60/2.8 macro, c’était une catastrophe. En macro, pour avoir le rapport 1:1, il fallait se rapprocher à 3 cm de la lentille frontale.
Pour les paysages, l’objectif pompait entre la proxi et l’infini, sans arriver à faire le point.
J’ai acheté le EF-S 10-22 à HongKong, lors de sa sortie. Pas mal de défauts optiques, très bien corrigés dans Canon DPP ou LR. Je le garde monté sur mon 200D. C’est la solution économique et peu encombrante que j’ai trouvé pour l’avoir sous la main sur mon 2° boitier en voyage.
Je rêve d’un 16-35 2.8 mais cela m’obligerait à partir avec 2 Full Frame en voyage !
Bonjour,
Je suis très intéressé par l’adaptateur « diapo » a fixer sur le 100mm macro, as tu un lien à partager ?
G.
Bojour
J’adhère entièrement à l’excellente série « ce qui compte, c’est l’objectif » que je suis assidument.
J’ai aussi détenu un 10-22 mm (croppé à 16-35 en APS-C) mais j’ai dû le sacrifier sur l’autel de mon passage au full frame. Désormais, je couvre de 24 à 200 mm en 3 objectifs plus un compact 35 mm qui me rappelle mon premier compact, un Olympus XA qui le disputait au réputé Minox. Il ne me manque plus que la partie macro. Le 24-105 a une position dite macro mais à 105mm, il ne passe pas le 1:4 à 45 cm… Pas de quoi voir au fond des yeux d’une sauterelle.
Le 100mm « L » de Canon cité ici est alléchant mais onéreux (autour de 1000€ quand même). Il a des concurrents (le Tamron SP 90 mm f/2,8 Di Macro VC USD qui a d’excellentes critiques pour 40% moins cher, ou le Sigma 105 mm F2,8 DG OS HSM encore moins cher mais moins qualitatif que les deux autres). Des aficionados parlent aussi d’un MP-E 65mm strictement dédié qui permet des rapports gigantesques (de 1:1 à 5:1) pour 1100€ et d’un superlatif 50mmTSE mais à 2500€, je passe :)
Choisir c’est renoncer, dit-on… Mais à quoi renoncer en la matière, telle est la question !
Hello,
Chacun ses besoins. Perso, je n’ai jamais eu de 24-70… J’ai toujours voyagé avec un 17-40L, un 50f1.8, et le 70-200 F4 L et mon vieux 5DII.
Si je regard le 5Dii à bientôt 10 ans, le 17-40L je l’avais avant (sur mon 300D)… ça doit faire 13-14 ans… et le 50f1.8 aussi. Ils ont affronté le froid jusqu’à -15-20, l’humidité, la pluie pour certains. Bien rangé avec quelques grains de riz jamais eu un seul problème. Acheté des objectifs, c’est aussi un investissement important mais qui dur… enfin ça dépend des marques ;-)
Pour le 100L qui est bien sur incroyable, le Sigma et le Tokina seront aussi superlatif niveau qualité d’image… mais pour la robustesse Canon c’est le top.
Pour le fish-eye, ça fait longtemps que j’ai un Tokina 10-17, indestructible, il ma suivi des années sur des reportages 360 panoramiques sur des asp-c comme plus tard sur mon 5D II (je lui ai scalpé le par-soleil, aujourd’hui, la marque le livre aussi sans par-soleil). Je dois avouer qu’aujourd’hui, je ne l’utilise plus trop.
Alain
L’unique full frame que je possède a été choisie après avoir jeté mon dévolu sur un ultra grand angle à décentrement que seul Canon proposait avec le 17 tse en 2015 et jamais je ne m’en séparerais. Un diamant.