Fin 2011, Déclic Photo publiait mon test terrain complet de l’Olympus XZ-1… (à ne pas louper également, les tests terrains des derniers reflex Nikon D7000, Canon EOS 550D, EOS 60D et EOS 7D et du Fuji X100). Pour les lecteurs les plus passionnés, voici la version longue en 3 épisodes :
- Test terrain : Un mois en Asie avec l’Olympus XZ-1 (part 1)
- Test terrain : Un mois en Asie avec l’Olympus XZ-1 (part 2)
- Test terrain : Un mois en Asie avec l’Olympus XZ-1 (part 3)
- Test terrain : 140 images prises avec l’Olympus XZ-1 à Bali.
… partie 4 sur 4 :
USB propriétaire ridicule
Car le Mode d’emploi n’est livré que sur CD-ROM, vraiment idéal en voyage avec un Macbook Air, sans lecteur de CD… Et le XZ-1 n’est livré qu’avec un Guide de démarrage succinct, imprimé en plusieurs langues.
Je n’ai pas apprécié de devoir brancher tous les soirs le XZ-1 par un câble USB pour le recharger. C’est pénible en voyage et moins pratique qu’un chargeur séparé, sur lequel vous placez une seconde batterie, pendant que la première permet d’utiliser l’appareil. On l’a déjà dit, l’autonomie de la batterie LI-50B est médiocre, il faut donc avoir une seconde batterie dans la poche. D’ailleurs à Hong Kong, on vous en offre systématiquement une (compatible), avec l’appareil. Les vendeurs savent depuis longtemps que les batteries de compacts ne tiennent pas la journée.
Fin de procession à la tombée du jour, dans la campagne d’Ubud… Inutile d’augmenter la sensibilité, car la grande ouverture du 28-112 mm f/1.8-2.5, permet de travailler sans inquiétude ! On pourra même rester en Sensibilité ISO Auto : le XZ-1 restera aussi longtemps que possible et bien sagement à 100 ISO.
Priorité vitesse – 1/100 sec – f/4 – 100 ISO – 28 mm.
Et voici le moment du vrai coup de gueule ! J’ai eu du mal à le croire et pourtant c’est vrai… Le câble USB, unique moyen de recharger la batterie de votre XZ-1 est propriétaire… En voyage, si vous le perdez, vous pourrez ranger définitivement l’appareil ! Car vous ne risquez pas de retrouver le même dans un cyber café de Phnom Pen, ou de Tombouctou… Sont-ils devenus fous chez Olympus ? A quoi peut bien servir un câble USB propriétaire sur un compact à 400 €, si ce n’est à nous énerver. Pas un seul autre fabriquant n’avait osé…
Il semblerait que le XZ-1 ait été plutôt conçu pour rassurer les utilisateurs moyens ou même débutants. D’ou une simplicité de l’interface et une absence de commandes directes qui frustrera les experts. Mais au final, on se laisse tout de même séduire par un compact efficace et facile à vivre.
Peut-être cela fera-t-il oublier ceci… Signalons qu’Olympus produit un caisson étanche (PT-050) pour le XZ-1. J’ai déjà utilisé en plongé, plusieurs caissons Olympus différents et ce fut à chaque fois avec bonheur… J’ai donc beaucoup regretté de ne pas l’avoir avec moi, le jour ou nous avons pu nager avec des Raies Manta de quatre mètres d’envergure à Lembogan !
Expert mais paradoxal
Malgré d’assez nombreuses critiques j’ai finalement bien aimé ce XZ-1 : son zoom épatant, ses images bien nettes, sa belle construction et même son viseur électronique qui fait la différence avec les compact qui en sont dépourvus. Mais il faut aussi faire abstraction de son écran médiocre, de sa batterie décevante, de son insupportable mode de chargement et de ce ridicule câble USB propriétaire.
Passé quelques moments de frustration, le XZ-1 s’avère efficace et suffisamment réactif (2 image / sec en RAW en mode rafale). Mais vos meilleurs moments passés avec lui, seront probablement lors de la revue des images sur un vrai écran, plutôt qu’à la prise de vue… Il faut accepter d’être relax avec lui ! Travailler en Mode A et vous laisser glisser. Par exemple à grande ouverture, ou en fermant jusqu’à f/5.6. Eventuellement en activant la sensibilité ISO Automatique qui reste très raisonnablement à 100 ISO, tant qu’elle le peut.
J’ai souvent cherché l’affichage de l’autonomie de la batterie, notamment en fin de journée… Avant de découvrir par hasard, que le pictogramme batterie n’apparaissait que quelques secondes à l’allumage. Pas pratique… Si vous êtes à cours de batterie, éteignez et rallumez l’appareil pour vérifier son niveau. L’autonomie n’est pas le point fort de l’Olympus XZ-1 : seconde batterie vivement conseillée…
Priorité vitesse – 1/640 sec – f/8 – 100 ISO – 28 mm.
Le paradoxe de cet Olympus XZ-1, est qu’il semble avoir été conçu pour les amateurs, alors qu’il a tout pour séduire les experts : un ambitieux zoom et cette bague de pilotage autour de l’objectif… Il est d’ailleurs étonnant de voir les constructeurs revenir à de bonnes vieilles recettes ergonomiques des années 50. Comme quoi, c’est bien dans les vieilles marmites…
Ses adversaires sont rares, pas tous aussi bien équipés, ni accessibles (moins de 390 €). A l’heure où j’écris ces lignes, on ne connait pas les remplaçants des S95 et G12, mais il faudra les surveiller car l’évolution de leurs précédentes versions fut sage. Canon sera-t-il aiguillonné par le succès des hybrides et une concurrence qui se réveille doucement, Olympus XZ-1, Nikon P7100, Samsung EX1, Panasonic LX-5 ?
Je me suis parfois demandé pourquoi j’avais acheté ce XZ-1, qui mis à part un piqué supérieur (sous les 800 ISO), ne domine pas outrageusement un Canon S95 dont les commandes directes sont plus efficaces. Mais c’est sous un soleil de plomb et une fois son viseur électronique en place, que l’on saisi tout l’intérêt du XZ-1.
Et cette expérience de terrain avec le VF-2, me laisse à penser qu’en cette fin 2011, les viseurs optiques des reflex d’entrée de gamme ont encore de beaux jours devant eux, auprès des photographes « outdoor »… Je suppose qu’il faudra encore plusieurs années à l’industrie pour être capable de produire un viseur électronique convainquant, au prix d’un viseur optique… Qui ne finalement coûte pas si cher, lorsque l’on trouve un Nikon D7000 à moins de 950 €, ou un Canon EOS 600D pour 800 €. La luminosité en plein jour reste un des grands défis que doit relever la visée électronique, si elle veut conquérir les voyageurs.
Efficace… malgré tout
Il est vrai qu’une fois équipé du VF-2, l’encombrement et surtout le prix du XZ-1 augmentent notablement. Beaucoup hésiteront donc à faire cet investissement, qui me semble pourtant déterminant si l’on veut l’exploiter à fond. Répétons que l’on y voit beaucoup mieux dans ce (perfectible) viseur, qu’à l’écran… La modularité d’un viseur amovible est par ailleurs un atout intéressant. On n’est pas obligé de s’encombrer du viseur en permanence, parfois je ne le sortais que lorsque la situation devenait intéressante.
Mais en attendant de futurs et inévitables progrès du côté des viseurs électroniques, peut-être serait-il plus efficace de développer de meilleurs viseurs optiques pour les compacts ? Ce qu’aucun constructeur n’a vraiment tenté de faire, sauf Fuji sur son nouveau X-100, qu’il me tarde de découvrir…
L’excellente qualité des fichiers RAW du XZ-1 jusqu’à 800 ISO, suffira à l’immense majorité de photographes y compris aux experts. D’autant que Lightroom sait faire des miracles avec les RAW et qu’éventuellement des progrès sont encore possibles à l’avenir dans leur développement. Il faut donc relativiser l’importance que l’on accorde à la sensibilité maximale lors de l’achat d’un APN.
Car le niveau atteint en 2011 semble suffisant pour nos besoins et infiniment supérieur à ce que l’on pouvait espérer d’un compact argentique il y a 10 ans. J’en ai d’ailleurs possédé plusieurs, tous perdus, noyés ou cassés, sans trop de regrets.
C’est sur les plages de Bali, que j’ai regretté l’objectif rentrant des G12 et S95, protégé dès la mise en veille. Faute d’opercule auto, l’objectif du XZ-1 aurait mérité un bouchon avec un loquet de verrouillage… D’autant que ce bouchon tombe à la moindre occasion ! Vous ne pourrez pas ranger l’appareil dans un grand sac en vrac avec d’autres objets… A moins de lui trouver un bouchon plus sérieux !
Mode Programme – 1/800 sec – f/4 – 100 ISO – 112 mm.
Les perfectionnistes et ceux qui ne savent travailler qu’en JPEG, se poseront la question de dépenser un peu (ou beaucoup) plus, pour accéder à un hybride à objectifs interchangeables, dans l’espoir d’améliorer la qualité d’image… Pourquoi pas, mais à condition de disposer d’un viseur équivalent au VF-2, ce qui n’est pas le cas de tous les hybrides. Car pour réussi de bonnes photos, beaucoup de choses sont plus importantes, que de pouvoir monter à 1600 ISO, deux ou trois fois par an… Et je placerais la visée, au premier rang d’entre elles !
Viennent ensuite, la réactivité et la compacité, qui est la qualité la plus indispensable à un compact et la garantie de toujours avoir votre appareil en poche. Le XZ-1 est de cette race là… Même avec son viseur, il reste plus compact que le plus compact des hybrides, à l’exception du spectaculaire Pentax Q.
Le XZ-1 saura-t-il convaincre ?
Après un abandon des reflex en rase campagne, Olympus tiendrait-il sa revanche sur le créneau des compacts experts, avec ce XZ-1, son viseur et son zoom audacieux ? Le succès est à portée de capteur, mais ne me semble pas immédiatement assuré… Du moins pas pour cette première version, de ce qui pourrait devenir la « série XZ ».
Car l’ergonomie impressionnante d’un G12 et la compacité extrême d’un S95 peuvent emporter l’adhésion de publics très différents, allant des photographes confirmés aux amateurs recherchant une compacité idéale… Le S95 étant le plus exceptionnel je crois : tout étant plus compact, il domine encore le XZ-1 sur pas mal de tableaux, avec tous compte faits une qualité d’image presque équivalente.
Quand au créneau étroit des photographes esthètes et « branchés » à la recherche d’un objectif lumineux, il pourrait échapper lui aussi au XZ-1. Mais ce serait immérité je crois… Car une forme de « snobisme » attire de pas mal de photographes urbains vers des focales fixes de 35 mm.
Ce qui me semble assez discutable : nous ne sommes plus à l’époque de Cartier Bresson, époque à laquelle les zooms n’existaient pas. Et l’on se prive de trop d’opportunités en se privant de zoom, d’autant qu’à toutes les focales et au 35 mm en particulier, le XZ-1 produit des photos vraiment superbes…
J’ai en effet toujours pensé que ce qui compte, c’est n’est pas tant la « forme » des photos (leur piqué, leur définition, leur « bokeh »), que leur sujet… Et pour tomber sur des sujets intéressants et les cadrer efficacement avant qu’ils ne disparaissent, mieux vaut avoir en permanence un boîtier avec sois ! Si possible équipé d’un zoom rapide et toujours prêt à déclencher.
C’était d’ailleurs l’idée fondatrice du Leica, qui était le compact de son époque… Rien n’a fondamentalement changé depuis, il faut photographier tous les jours : sur le chemin du travail, en sortant avec des amis, en prenant son café le matin. Un compact « vraiment compact » et « vraiment polyvalent » comme le XZ-1, me semble bien adapté à ce programme. On peut donc le recommander aux photographes les plus acharnés.
… à suivre ici :
- Test terrain : Un mois en Asie avec l’Olympus XZ-1 (part 1)
- Test terrain : Un mois en Asie avec l’Olympus XZ-1 (part 2)
- Test terrain : Un mois en Asie avec l’Olympus XZ-1 (part 3)
- Test terrain : 140 images prises avec l’Olympus XZ-1 à Bali.
Ben désolé, mais au vu de ce test terrain, je reste sur mon idée : le Canon G1 X restera le roi des APN compact en 2012 !
Le seul a lui faire de l’ombre sera le Fuji X10 avec son viseur. Mais il ne lui arrivera pas à la cheville question qualité d’image… Et il ne propose pas davantage de 24 mm.
Le Fuji X-Pro 1 : trop lourd et trop cher (on est dans une autre catégorie, concurrent des reflex, mais sans zoom pour le moment)…
Ce petit Olympus XZ-1 est vraiment séduisant et vraiment pas cher, mais au final, mais je lui préfère le Canon S100… Avec son 24 mm, son GPS, son ergonomie très supérieure et une meilleur qualité d’image.
J’en profite pour remercier JF de nous faire partager ce test (ce dossier le plus complet consacré à cet APN…
ET bravo pour les photos ! magnifiques, ce qui prouve que l’on peut bosser avec un compact ;-)
Oui, superbes images !
« Pas un seul autre fabriquant n’avait osé… »
Il me semble que nikon à récemment fait cela avec le P300,
il y a un chargeur avec une prise USB mais coté appareil photo c’est du propriétaire … et le chargeur ne prend pas de batterie on est obligé de recharger une batterie à travers l’appareil photo.
bonjour
je dispose d’un xz1, qui me convient
le seul reproche, et que je n’arrive pas à créer des dossiers dans l’appareil, lors de mes voyages, je ne peux donc pas avec des amis, leur montrer que certaines images de celui ci
avez vous une solution
merci d’avance
alain.maitrepierre@free.fr
Bonjour,
Belle virée en Asie !
Et merci pour ce reportage très « éclairé » même si je n’ai pas acheté le viseur électronique avec l’appareil.
Accessoire un peu cher, mais qui semble utile, avec ses limitations.
Je vais commencer les tests.