Fin 2011, Déclic Photo publiait mon test terrain complet de l’Olympus XZ-1… (à ne pas louper également, les tests terrains des derniers reflex Nikon D7000, Canon EOS 550D, EOS 60D et EOS 7D et du Fuji X100). Pour les lecteurs les plus passionnés, voici la version longue en 3 épisodes :
- Test terrain : Un mois en Asie avec l’Olympus XZ-1 (part 1)
- Test terrain : Un mois en Asie avec l’Olympus XZ-1 (part 2)
- Test terrain : Un mois en Asie avec l’Olympus XZ-1 (part 4)
- Test terrain : 140 images prises avec l’Olympus XZ-1 à Bali.
… partie 3 sur 4 :
Ergonomie du viseur primitive
Lorsque le viseur est en place ainsi que le pare-soleil, on ne sait jamais si l’appareil est allumé ou en veille. Il faudrait une diode, car j’ai passé mon temps à l’éteindre en croyant l’allumer et inversement. Comme ces opérations sont lymphatiques (plus de 2 secondes), on rate des photos. A ce propos, j’ai aimé un petit détail, la possibilité d’allumer le XZ-1 en appuyant sur « Play », pour visualiser les photos sans déployer l’objectif.
Une fois abrité du soleil, le VF-2 permet de visualiser ses photos assez correctement, y compris en mode zoom… On découvre alors avec soulagement que l’on a réalisé de bonnes images ! Ce processus en deux temps, me rappel les écrans des premiers reflex en 2001 qui étaient abominables… En 2011, nous en sommes également au stade « abominable », pour les viseurs électroniques. Pour autant, malgré ces critiques, répétons que l’on y voit beaucoup mieux dans le VF-2, que sur l’écran du XZ-1 en plein soleil !
Malheureusement, ma première sortie avec le XZ-1 et son viseur, s’est terminée vers midi. Après que sa batterie m’ait lâchée, peut-être vidé prématurément par le viseur, à moins que mes tentatives de panoramiques soient en cause… J’avais pourtant réglé la mise en veille à 20 sec et l’avais chargé toute la nuit. J’ai rarement pu dépasser les 250 vues par jour, ce qui n’est pas beaucoup face aux 1000 vues de mon reflex… J’ai donc fini cette journée de photo avec le Canon EOS 550D prêté par une amie.
Quel bonheur soudain, on se sent d’un coup incroyablement efficace… S’il s’agit de faire « vraiment » des photos, je recommanderais sans hésiter un petit reflex, dont la réactivité et l’efficacité ridiculisent l’ensemble XZ-1 + VF-2… Pour un prix total, à peine plus élevé. Le viseur VF-2 n’a pour lui que sa modularité, un grossissement plus fort et l’affichage de 100% du cadre… Un avantage qui se discute d’ailleurs. Quinze ans de photo m’ont enseigné que l’on cadre toujours trop serré. Et qu’il est vital de conserver 5% à 10% de marge au delà du cadre souhaitée, notamment pour redresser l’horizon et la perspective…
Ecran OLED étonnamment mauvais
L’écran OLED 3 pouces (7,6 cm et 610.000 pixels) semble vaste, grâce à son inhabituel ratio 3/2, que je n’ai trouvé que sur les reflex Canon jusqu’alors. Cela pourrait être appréciable, afin de visualiser 100% de l’image si l’on choisi de shooter en ratio 3/2 (similaire aux reflex).
Malheureusement le changement de ratio se fait par amputation en haut et en bas de l’image. Vous perdez donc de précieux pixel en JPEG comme en RAW, alors autant revenir au ratio natif du capteur 4/3. Tant pis pour l’affichage plein écran, on préférera couper en haut ou en bas de l’image, selon les besoins en post production. L’écran affiche alors deux bandes noires de chaque côté, la vingtaine de pictogrammes qui encombrent la visée s’affichant partiellement sur ces bandes. Ils encombrent donc un peu moins l’image.
Il est bien difficile de se passer d’un écran orientable lorsque l’on a goûté à celui du Canon G12… Une fois en plein soleil, j’ai trouvé l’écran du XZ-1 mieux défini, mais moins lisible que celui du petit Canon S90 avec des angles de vision plus étroits (comparé en condition réelle). En intérieur, l’écran du XZ-1 s’est ensuite révélé incapable d’afficher de vrais noirs. De nuit, il scintille dans les ombres, alors que celui du S90 ne pose pas de soucis et affiche de vrais noirs. Il est donc difficile de travailler et impossible d’évaluer les images que vous avez capturé. A la place du noir, l’écran affiche une bouillie de pixels gris et marbrés de bruit électronique !
J’ai de loin préféré cadrer avec le viseur électronique VF-2 qu’avec l’écran du XZ-1. Bien que son utilisation tienne plus du calvaire que du plaisir, entre deux maux choisir le moindre… Le XZ-1 fut donc ma toute première opportunité avec un compact, de distinguer clairement ce que je cadrais en plein soleil. Et lorsque le soleil est intense, c’est justement le moment de faire des photos non ?
En plein contre jour l’écran affiche une superbe ligne verticale blanche (appelée smear), à l’endroit du soleil ! Visible ci-dessus… Le smear n’est pas visible sur les photos, mais sera enregistrée sur les vidéos. Un problème lié au capteur CCD, constaté chez Canon également. J’aurais pensé qu’en trois ans, les progrès auraient étés spectaculaires et on m’avait parlé de la technologie OLED comme miraculeuse. Mais il n’en est rien sur le XZ-1… J’étais d’autant plus déçu que j’avais lu partout que cet écran était bon, il faut donc se méfier de ce qu’on lit sur le Net.
J’étais donc finalement heureux d’avoir dépensé autant pour mon viseur électronique ! Car en dépit de ses défauts de jeunesse et d’un léger scintillement, il s’est avéré indispensable pour suppléer cet écran médiocre… L’affichage des couleurs est différent entre le VF-2 et l’écran et c’est l’écran qui est le plus faux.
Affichages écran encombrants
J’ai vraiment détesté l’affichage bordélique des infos de prise de vue dans le viseur, qui sont d’ailleurs identiques à l’écran et quasiment pas configurables (touche Info). C’est au choix dix-huit, ou vingt-trois pictogrammes qui encombrent la visée. Voilà un des meilleurs atouts du viseur qui tombe à l’eau…
Vu le prix consenti pour le viseur et la définition de l’écran, j’espérais quelque chose de plus professionnel. Une fois de plus, on regrette les S95 et G12, qui autorisent un paramétrage (minimum) des affichages de prise de vue. Je ne voudrait voire en permanence en bas de l’image, que la vitesse, l’ouverture et la sensibilité. Et rien d’autre, absolument rien d’autre… Tout cela en continu et pas seulement lorsque j’appuie sur le déclencheur. J’aimerais parfois y ajouter un quadrillage discret… Pourquoi pas, grâce à une pression sur une touche personnalisable, située sur l’avant… Est-ce trop demander ?
Au lieu de cela, on déplore une multitude de pictogrammes inutiles qui gênent le cadrage. Tous ridiculement petits, un peu comme si on vous les vendait au poids. L’histogramme coloré est si petit qu’on dirait un jouet. Heureusement, une pression sur la touche Info le fait disparaître. Mais du coup, on perd aussi le quadrillage ! Impossible d’avoir l’un sans l’autre… Une seconde pression et tout disparaît : écran vierge, plus aucunes indications ! Tout ça ne me convient pas du tout.
Ajoutez y le fait que j’ai vainement cherché l’affichage de l’autonomie de la batterie… Avant de découvrir par hasard, que le picto batterie n’apparaît que quelques secondes à l’allumage ! Pratique… Si vous êtes à cours de batterie, éteignez et rallumez l’appareil pour vérifier son niveau ! Chez Olympus, les ingénieurs partent-ils parfois faire des photos en voyage avec leurs compacts ?
Menus sans (bonnes) surprises
En photo numérique, il est apparemment plus facile de réussir le design des boîtiers (celui du XZ-1 n’est pas si mal), que le design des menus… C’est gênant, car à mesure que les fabricants suppriment des boutons, l’ergonomie des appareils repose de plus en plus sur les menus ! Les menus du XZ-1 sont sans mauvaises, ni sans bonnes surprises… On s’y retrouve, puisqu’on en fait le tour assez vite, vu qu’ils ne débordent pas de fonctions avancées ou innovantes. Leur look ne déchaine pas l’enthousiasme, un peu fin pour être idéalement lisible. Et comme trop souvent, il faut faire défiler des pages pour atteindre les entrées masquées…
Avec un si grand écran, Olympus aurait pu faire mieux. On regrette l’absence d’un onglet de menus personnalisables (mon Menu), si pratique chez Canon et Nikon pour accéder au 5 ou 6 fonctions indispensables, rangées par ordre de priorité… En l’absence de bouton pour la sensibilité, je l’aurais placé tout en haut de la liste. J’aurais aussi ajouté un accès rapide au filtre ND (neutre), qui permet de baisser la luminosité et de travailler éventuellement à plus grande ouverture.
On regrette aussi l’absence de bulles d’aides contextuelles, ce qui devrait être la norme sur tous les compacts. Et pourquoi est-il impossible de visualiser ses images verticales en plein écran, avec une option laissant le choix de la rotation sur l’écran de l’appareil ? Où mieux encore, une rotation automatique comme Olympus savait faire sur ses reflex ? Tout ça manque de « finition »…
J’ai noté quelques traductions étranges, par exemple le réglage « Lumineux », à la place de « Lumière du jour ». En l’absence de mode d’emploi, je me suis demandé à quoi pouvait servir « Pixel Mapping » (heureusement un mode d’emploi nous répond ainsi qu’un expert ici en Anglais)… Ou encore « Sauvegarder »… Sauvegarder oui, je suis toujours partant ! Mais quoi ?
Sachant que mon quotidien EST la photo, que j’enseigne et pratique, imaginez la réaction d’un débutant face à « Pixel Mapping » !
… à suivre ici :
- Test terrain : Un mois en Asie avec l’Olympus XZ-1 (part 1)
- Test terrain : Un mois en Asie avec l’Olympus XZ-1 (part 2)
- Test terrain : Un mois en Asie avec l’Olympus XZ-1 (part 4)
- Test terrain : 140 images prises avec l’Olympus XZ-1 à Bali.
De temps en temps, ça fait pas de mal:
Merçi JF, pour ces tests de terrains, et pour souvent ecrire ces « petitte choses » pourtant si importantes comme le souçis pour les débutants, ou l’abscence de mode d’emploi.