Alors, ces 36 millions de pixels, ça vaut le coup ? A quoi peuvent-il bien servir et ne pèsent-ils pas trop lourds ? Pour tenter de répondre à ces questions, il nous fallait trouver un terrain de jeux « à la hauteur ». Il fallait au minimum explorer l’immense réserve Kényane du Massai Mara, pour mettre à l’épreuve un boîtier aussi ambitieux que le Nikon D800. Texte et photo : Jean-François Vibert
… partie 3 sur 4 :
Au choix, 36, 25 ou 15 Mpix
Le second Mode de recadrage DX produit des NEF de 15,3 Mpix (4800 × 3200). Le 200-400 mm f/4 devient un impressionnant 300-600 mm f/4… Pratique lorsqu’on est loin d’un animal un peu farouche : vous percevez mieux l’utilité du capteur du D800 en Safari. La cadence passe de 4 à 5 im/sec ce qui tombe bien (sans égaler les 6 im/sec de l’EOS 5D Mk3). Il faut ajouter une poignée MB-D12 et une batterie de D4 pour atteindre les 6 im/sec. Mais voilà un investissement difficile à justifier, si vous ne possédez pas de D4…
Signalons enfin le troisième mode de recadrage : le 5/4, un ratio plus étroit utilisant toute la hauteur du capteur qui produit un fichier de 6144 × 4912 pixels (30 Millions de pixels). On pourra recadrer au ratio 3/2 (plus esthétique) à postériori dans Lightroom, avec une bonne flexibilité du positionnement vertical. Après recadrage et export sans interpolation, cela donne une image au ratio 3/2 de 6144 × 4096 pixels (25 Mpix). Le piqué à l’épreuve des faits
Il ne faut donc pas confondre la perception que l’on se fait d’un fichier affiché à 100% à l’écran (par définition trompeur), avec la réalité du piqué réel de l’image proportionnellement à sa diagonale ! L’impression à une taille donnée reste le seul juge de paix. On évitera donc de vérifier les images du D800 systématiquement à 100%, cela revient presque à vérifier un tirage A2 avec une loupe… Pour évaluer leur piqué, on observera d’abord les RAW du D800 à la taille d’affichage de 50%.
Pendant mes cours de Lightroom, j’explique d’ailleurs : « affichez d’abord vos images à 50% pour vérifier que vous avez ajouté assez d’accentuation… Puis, passez à 100% pour vérifier que vous n’en avez pas ajouté trop »… Dans le doute imprimez à la taille souhaitée et vous saurez ! Du développements des NEF
Avez-vous remarqué les mouches, en vol au dessus de la tête du lion…
Pour compenser, le rayon et le gain doivent donc êtres augmentés, en acceptant forcément une légère montée du bruit. Sans quoi il se pourrait que vos images de D800, vous semblent moins croustillante que celle d’un D700 ! En effet, le fait qu’elles soient plus détaillées à une échelle inférieure, ne garanti pas une sensation de netteté suffisante, lorsque observées dans leur globalité…
Mais je conçois que cette question reste subjective. J’ai constaté que certains photographes qui n’impriment jamais leurs images, ne supportent pas de voir apparaître le moindre moutonnement lorsqu’ils les observent à 100% (toujours le même piège). Alors qu’il ne faudrait juger la montée du bruit (comme l’accentuation), qu’à l’aune de la taille d’impression finale… Comme en effet la taille du bruit décroit au fur et à mesure que la résolution augmente, il devient lui aussi moins visible, sur un tirage d’une taille donnée.
La montée du bruit en haute sensibilité est conforme sur le D800 à ce que l’on connaissait sur le Nikon D7000, c’est à dire de très bonne tenue. On pourra travailler tranquillement à 1600 ISO et même à 3200 ISO, ou l’on sortira d’excellent A3 avec un développement bien senti. Mais le talent de l’opérateur joue là un rôle énorme. Car il faut du temps, de l’expérience et de la sensibilité pour maitriser les 5 curseurs de réduction du bruit de Lightroom et les 4 curseurs qui permettent de régler l’accentuation… D’autant que ces 9 curseurs (en tout), doivent impérativement être réglés simultanément. Car ils sont interdépendants et influent les uns sur les autres.
Rappelez-vous qu’une fois imprimée, une photo semblera toujours plus douce qu’à l’écran. Pour paraître bien nette sur papier, elle devra donc être « vraiment très nette » à l’écran. C’est encore plus vrai avec 36 Mpix… Voilà des réalités que certains oublient, lorsqu’ils se contentent de comparer des copies d’écran à 100%. Même Nikon semble l’avoir un peu oublié, car le rendu des JPEG issus directement du boîtier est plutôt doux par défaut (manque d’accentuation à mon goût). Mais pour les JPEG, cela se règle facilement dans les Picture Contrôle (ce réglage sera lu sur les NEF, exclusivement par Nikon Capture NX).
… à suivre ! Par ici : (partie 4).
Safari avec African Lattitude Robyn et Michel d’African Latitude, organisent des Safari itinérants depuis 1987 au Kenya et en Tanzanie. De nombreux photographes spécialisés font appel à leur logistique sans faille. Visitez leur site en Français et demandez leur un programme sur mesure en autonomie complète, ce qui permet une immersion totale en pleine nature. +254 20 3533338. www.africanlatitude.com
Ecrire des articles de fond (test terrain) prend énormément de temps… Mais c’est ceux-là qui vous intéressent le plus (et moi aussi). Je ne sais combien de temps je pourrais continuer à enrichir ce blog (qui existe depuis plus de 10 ans) sans rémunération directe. En effet, depuis que le Mensuel Déclic Photo a disparu, l’écriture des « tests terrain » n’est plus financée en quelque sorte).
Donc pour « garder le rythme », je compte un peu sur « l’investissement » sur ce blog, que vous pourriez faire par vos dons via Paypal. Merci d’avance et bonne lecture…
Génial !
Alors D800, ou D600 ? Finalement ?
Merci Jean-François pour ce test toujours aussi passionnant ! Je continue par ton test à mieux connaître mon D800 et la manière d’exploiter toujours mieux ses fabuleuses possibilités. Vivement la 4ème partie !
Le meilleur test terrain qu’on ai pu lire jusqu’à présent sur le net !
Bravo et merci
Je ne voie pas du tout l’intérêt de ces modes de recadrage à part gagner quelques mega octets sur la carte, je ne les utilise jamais, si recadrage à faire, je le fais sous LR tranquillement en post traitement
@ Philippe
Ça permet de voir si on est bon en cadrage ou pas, notamment en photo d’action.
Recadrer en post-traitement est une solution de facilité…
merci pour ce test bien détaillé , à quant un test terrain aussi bien fourni pour le D600?
Une erreur de frappe ? Le 200-400mm en mode DX devient 300-600mm et non 300-800mm.
Oui, merci Jany… faute de frappe évidement !
Le test terrain du Nikon D600, est actuellement en kiosque dans Declic Photo ;-)
@gilles : l’important, c’est l’image que tu réalises, le reste c’est du bla bla ….
Bon et bien avec tout cela, et la lecture de ce test, remarquable au passage, me voilà de nouveau confronté au grand dilemme, D600 ou D800 ?????
Super article vraiment très intéressant. Mais quid de la 4ème partie, ne serait elle pas oubliée ? Un grand merci !
Merci !
elle arrive, elle arrive…