J’utilise depuis 3 semaines cet écran 27 pouces 5K : Asus ProArt PA27JCV (lien vers la page Asus). Son principal intérêt de est d’abord sa grande densité de pixels de 218 ppp (pixels par pouces, donc ppi en anglais) que l’on peut appeler « densité Retina » et qui est un bonheur pour les yeux d’un utilisateur de Mac, y compris les yeux les plus affutés… Et qui est aussi « la » résolution choisie par Apple pour la plupart de ses écrans afin d’afficher l’interface du Mac et des application à une taille pratique et agréable…
Ensuite la résolution dite « 5K » (à savoir nativement 5120 x 2880 pixels réels) du Asus ProArt PA27JCV (lien vers la page Asus). lui permet d’utiliser précisément « 4 pixels natifs » pour afficher un pixel de l’interface de Mac OS à savoir l’équivalent de « 2560 x 1440 pixels » simulé (lire un peu plus bas les explications techniques). Ce qui présente l’intérêt d’une netteté parfaite…
Et cela se voit (ou cela se ressent) si vous avez encore de bons yeux (ou de bonnes lunettes)… Tout est là ! C’est l’extrême rareté de ce type de moniteurs 5K en janvier 2025, qui explique à quel point il était intéressant de tester ce PA27JCV. Mais au final la grande question est la suivante : un 27 pouces 5K à 218 ppp de 2025, est-ce mieux qu’un 32 pouce 4K de 2024 à 138 ppp ? Nous allons essayer de trancher à la fin de cet article ; qui sera très instructif je suppose…
Asus ProArt PA27JCV : de quoi s’agit-il ?
Il s’agit d’un écran de 27 pouces qui est selon moi le minimum vital à utiliser en 2025. Croyez moi, un 24 pouces c’est désormais « trop petit » : donc oubliez les écrans de 24 pouces… Alors qu’un écran de 27 pouces ça passe sur tous les bureaux… et c’est un bon compromis. Même si personnellement je préfère une taille de 32 pouces, à laquelle je suis désormais habitué (relire : ASUS ProArt PA329CV l’écran 4K en 32 pouces pour tous). J’aurai du mal à revenir en arrière…
J’ai d’ailleurs entendu parler pour 2025 d’un futur moniteur Asus de 32 pouces en 6K qui a été annoncé au CES le 2 janvier : un certain Asus ProArt Display 6K PA32QCV. Ce qui serait éventuellement un progrès pour un utilisateur de 32 pouces actuellement en 4K. Mais n’anticipons pas, il ne sera de toutes façon pas au même prix, vous l’aviez déjà deviné…
En dehors de cet Asus ProArt PA27JCV (page Asus) qui se trouve aux environs de 799 € sur Amazon ; il existe sur le marché très peu de moniteurs 27″ en résolution native 5K… Citons d’abord le Samsung Viewfinity S9 (actuellement dans les 999 €). Citons ensuite le célébrissime et onéreux Apple Studio Display 27 pouces (actuellement 1 749 €) qui est au delà des moyens de la plupart des photographes, tout en présentant quelques caractéristiques uniques mais aussi quelques défaillances étranges.
Il existe aussi un LG UltraFine 27MD5KLP-B (environ 1000 €) lancé en 2016 : du coup je ne suis pas certain qu’il soit encore raisonnable de le considérer… Et on m’a indiqué d’un Japannext JN-IPS275K-HSPC9 dont je n’avais jamais entendu parler (Japannext est une marque japonaise de moniteurs fondée en 2016 à Tokyo par un entrepreneur Français, Samuel Becker). Je n’ai pas poussé plus loin l’étude du marché… Mais il est probable que les références d’écrans 5K se multiplient progressivement, car sur Mac (en particulier), cette résolution a du sens.
Une fiche technique impressionnante
Comme c’est désormais le cas pour la grande majorité des écrans « photo et Art graphiques » ; cet Asus ProArt PA27JCV affiche 95 % de l’espace Adobe RGB (ce qui suffit largement). Ou 99 % de la norme DCI-P3… Ou encore 100 % du sRVB. De plus Asus garanti un écart Delta inférieur à 2 pour une excellente reproduction des couleurs. Ce que j’ai pu confirmer avec la sonde. C’est tout bon pour la photo comme pour la vidéo.
La Connectivité est un point fort de ce modèle : avec d’abord un port USB-C que j’ai utilisé de préférence pour connecter mon Mac à l’écran, d’autant qu’il alimente le Mac en 96 Watts. Ensuite on trouve un DisplayPort (qui est généralement préférable au HDMI). Mais le port HDMI est également disponible : par exemple si vous souhaitez connecter un second ordinateur à votre écran « en même temps » avec la possibilité de passer d’un ordinateur à l’autre.
Et enfin on trouve un hub USB avec deux port USB 3.2 supplémentaires : un en USB A et l’autre en USB-C (pour y connecter un clavier et une souris par exemple). Et la fonction Auto KVM intégrée permet de basculer sans effort entre deux ordinateurs : pilotables depuis un seul clavier et une seule souris connectés à l’écran.
Le Asus ProArt PA27JCV affiche par ailleurs la compatibilité HDR10 et VESA DisplayHDR™ 500 : ce qui garantit des blancs très lumineux et des teintes noires plus sombres pour un contraste impressionnant : il faut cocher l’option « Plage dynamique étendue » sur votre Mac.
Je n’ai pas testé le Mode HDR, en détail, mais il est assez spectaculaire pour regarder des films, ou des images shootées avec l’iPhone en HDR. Toutefois, l’affichage HDR n’est pas obligatoirement recommandé pour un travail photo : du moins tant que vous n’avez pas totalement basculé sur un flux de travail HDR avec Lightroom (Un mode HDR 32 bits en préparation dans Lightroom Classic et plus récemment : Lightroom Classic 14 : Progression dans l’affichage de photos HDR) … Une évolution qui se rapproche on le sent bien ; mais on y est pas encore ! Surtout pour des raisons de compatibilité avec tous ceux qui ne « visualisent » rien encore en HDR. Cela arrivera progressivement, d’ici quelques années. Par contre si dans l’univers de la vidéo professionnelle : l’affichage HDR est déjà une réalité ! Les caractéristiques HDR de cet écran sont un de ses points forts indéniables, à prendre en compte.
Fidélité des couleurs : c’est très bien…
J’ai mesuré une excellente fidélité des couleur directement en sortie d’usine avant toute calibration (aux alentours de 6800 K). Voilà déjà un « très bon point » pour ceux qui ne possèdent pas de sonde, ou qui ne savent pas s’en servir (ce qui n’est pas si simple franchement). Et après calibration avec la sonde Calibrite je suis même parvenu à 6 580 K pour une cible fixée à 6 500K. C’est excellent et même parfait ! L’écran est d’ailleurs livré avec un certificat de calibration usine, comme toute la gamme Pro Art d’Asus (gamme destinée aux métiers de l’image)…
Toutefois rien de très nouveau en matière de technologie. Il s’agit d’un écran à technologie classique IPS et à la fréquence maximale de 60 Hz – il n’existe pas à ma connaissance de moniteur de résolution 5K à une fréquence supérieure… Et c’est vrai que grâce à sa résolution 5K : il m’a semblé immédiatement un peu plus net (lire plus bas) que le 32 pouce 4K que j’avais testé ici et que j’utilise tous les jours : Test terrain du ASUS ProArt PA329CV l’écran 4K en 32 pouces, pour tous.
Je n’ai pas eu le temps de tester la fonction « Auto KVM » intégrée qui permet de « basculer sans effort entre deux ordinateurs portables ou PC connectés », à l’aide d’un seul clavier et d’une seule souris. C’est probablement utile : un petit bouton à gauche des l’OSD est directement accessible en façade pour ça. Très bien…
Uniformité passable de la dalle : peut mieux faire…
Par contre, petite déception : avant calibration j’ai immédiatement remarqué que les coins de l’écran sont moins lumineux que le centre. C’est spécialement visible si l’on active la « Plage dynamique étendue » ; ce que ne font pas les photographes en général… Je suis à peu près certain que les ingénieurs ont accepté de faire quelques concessions du côté de l’uniformité de la dalle, afin de garantir un Mode HDR très performant. Je ne me l’explique pas autrement. C’est un peu dommage pour les photographes, mais tant mieux pour les vidéastes et pour les amateurs de films.
Mes mesures avec la sonde Calibrite ont confirmé cette uniformité juste passable. Et le test de mon ami Arnaud Frich le confirme également. J’avais peur d’avoir été victime d’une erreur de mesure, du coup j’ai recherché si d’autres l’avaient aussi remarqué. Je vous invite à lire ce test que macg.co à publié : et eux ne mentionnent pas ce manque d’uniformité. Mais peut-être cette caractéristique ne les a pas gêné dans le cadre d’une utilisation standard, car ils ne sont pas photographes ?
Relativisons : ce n’est pas trop gênant tant que vous restez en face de l’écran, avec l’axe de vision parfaitement perpendiculaire à la dalle. Le positionnement vertical et l’inclinaison de l’écran sont importantes du coup : heureusement le pied est pratique pour l’ajuster… Mais dès que vous vous décalez un peu de côté, alors le manque d’uniformité devient perceptible. En tous cas sur un fond d’écran uni et vous ne pourrez l’ignorer… C’est spécialement gênant lorsque l’on travaille à deux face à l’écran. Par contre dans Lightroom Classic vous pouvez presque en faire abstraction : ce n’est pas un défaut « éliminatoire » en pratique pour développer les images. Car on porte son attention toujours au centre de l’écran. Et j’ai lu que l’écran Apple souffrirait du même défaut (?), du coup…
La résolution 5 K : l’atout majeur de l’écran
Passons aux choses très intéressantes : bien entendu l’atout maitre de cet écran est sa résolution 5K. Spécialement pour une utilisation sur Mac, ce qui est très bien expliqué dans cette vidéo ou encore dans cette autre (ici à 10.33)… Mac OS peut mettre son interface à l’échelle « parfaitement » en utilisant un facteur x2. C’est à dire que « 4 pixels natifs » entiers : sont utilisés pour afficher « 1 pixel simulé » de l’interface… Dans ce cas, aucun pixels simulé n’est « à cheval » sur 3 ou 5 pixels (ou un nombre impaire de pixels) et l’affichage est parfaitement net.
Apple a fait le choix d’une densité de pixels assez élevée (218 ppp et au delà), pour les Macintosh et ses écrans professionnels récents. Et tant mieux… Au passage, je rappel que la « densité de point » pour l’impression est supposée être aux alentours de 240 dpi à 300 dpi, pour une impression parfaite sur un papier glacé. Et rappelons qu’un moniteur 4K de 27 pouces affiche une densité de pixels de seulement 163 ppp. A comparer avec la densité de pixels de divers Mac (ici dans l’ordre croissant) :
- iMac 24 pouces : 4480 × 2520 pixels. Soit : 218 ppp
- Apple Studio Display : 5120 × 2880 pixels. Soit : 218 ppp
- Apple Pro Display XDR : 6016 × 3384 pixels. Soit : 218 ppp
- MacBook Air 13 pouces : 2560 × 1664 pixels. Soit : 224 ppp
- MacBook Air 15 pouces : 2880 × 1864 pixels. Soit 224 ppp
- MacBook Pro 14 pouces : 3024 × 1964 pixels. Soit : 254 ppp
- MacBook Pro 16 pouces : 3456 × 2234 pixels. Soit : 254 ppp
MacOS est optimisé ce type de densité de pixels élevée : je parle de la taille des interfaces, des menus, des typos, de l’ombre des fenêtres, etc… (toujours en utilisant 4 pixels natifs réels servant à afficher 1 pixel simulé de l’interface). Afin d’obtenir une taille physique raisonnable d’affichage, pour un écran ayant une densité de pixels comprise entre 218 et 254 ppp (désolé je me répète).
Et c’est pour cette raison qu’on explique souvent que c’est le 5K (nativement 5120 x 2880 pixels) qui « par construction » est la résolution idéale pour travailler sur un grand écran de 27 ou 32 pouces avec Mac (et non le 4K). La résolution de 5K garanti un affichage parfait qui parait « plus net » car aucun pixel n’est coupé. Donc en théorie : oui, un 27 pouces 5K c’est mieux qu’un 32 pouce 4K… En théorie ! Mais en pratique : tout dépend de la distance qui sépare l’écran de vos yeux ! Et tout dépend aussi beaucoup des yeux…
Dans la pratique : pour peu que vous n’avez plus vos yeux de 25 ans, ou si vous portez des lunettes, alors utiliser un moniteur de 4K reste une option tout à fait acceptable ! Et jusqu’à présent je m’en suis contenté sans raison de m’en plaindre… Et il y a des chances que vous ne soyez jamais gêné par un écran de résolution « intermédiaire » en 4K (en 3840 x 2160 pixels)… Vous ne verrez peut-être jamais la différence (?) à moins d’installer un écran 5K juste à côté de votre 4K… Et de vous pencher en avant pour chercher la petite bête… Alors, vous verrez peut-être ce type de différence en vous approchant très près : grâce à cette image proposée par bjango.com (dans un article passionnant) :
Rappelez-vous que la « précision » d’affichage d’un écran d’une résolution donnée (4K, ou 5K) : dépend aussi de sa taille physique. Plus l’écran est grand pour une résolution donné et plus sa « densité de pixels » décroit. Par exemple dans le cas de la résolution 4K :
- Écran 27 pouces en 4K : densité de 163 ppp
- Écran 32 pouces en 4K : densité de 138 ppp
Un écran 4K de 32 pouces 4K aura donc une image légèrement moins nette qu’un écran 4K de 27 pouces. Mais un 32 pouces peut s’avérer plus confortable tout de même, lors d’un usage bureautique… Et tout dépendra de la résolution « simulée » que vous choisirez dans les Réglages Moniteur de Mac OS.
Et là : vous aurez le choix … Petite parenthèse à ce moment : essayez d’autres résolutions que Mac OS n’affiche pas « par défaut ». Grâce à Resolutionator par exemple qui ne coûte que 3 € (ou un autre logiciel du le même genre, il en existe beaucoup).
Le secret de la précision : 4 pixels natifs pour afficher 1 pixel de l’interface
Pour bien comprendre, je vais rentrer encore un peu plus dans les détails… Divisez la hauteur et la largeur d’un écran 4K natif (donc 3840 x 2160 pixels) par deux : vous obtenez donc un écran de précisément 1920 x 1080 pixels (appelé Full HD). La qualité d’affichage est alors parfaite : puisque chaque pixels de l’interface est précisément constitué de 4 pixels natifs entiers…
Parfait vraiment ? Mais non pas du tout, il y a un problème ! Vous découvrez que ce « Full HD » ce n’est pas immense… Toutes les interfaces (les typo du système, les menus…) de vos logiciels et de Mac OS vous semblent « énormes ». Vous ne voyez plus assez de choses à l’écran : cette résolution « affichée » est donc insuffisante par rapport à la taille des interfaces. Cette résolution de 1920 x 1080 ne serait « acceptable » que sur un minuscule écran de 13 ou de 15 pouces. Mais 1920 x 1080 s’avère vraiment « inacceptable » : sur un 27 ou un 32 pouces.
Dans l’autre sens il vous est également impossible d’utiliser la résolution « native » 4K de l’écran (3840 x 2160 pixels)… Car lorsqu’un unique pixel natif de l’écran affiche précisément un pixel de l’interface : là tout devient absolument minuscule ! Et bien entendu c’est inutilisable… Vous avez donc un peu le cul entre deux pixels !
Vous voila donc obligé d’opter pour une résolution d’interface en taille « intermédiaire » pour laquelle le calcul deviendra plus complexe pour votre système qui devra se débrouiller pour « ajuster » l’affichage : il ne s’agira plus d’utiliser 2 pixels de natifs (en largeur) de l’écran pour afficher 1 pixels (en largeur) de l’interface (traduit en surface : 4 pixels natifs pour en afficher 1 simulé). Mais il faudra peut-être mobiliser 1,5 ou 1,7 pixels (en largeur) : en tous cas un nombre compliqué.
La problématique des performances en affichage 5K
En principe cette « mise à l’échelle » pour afficher la bonne résolution sur un écran 4K ne devrait pas affecter les performances de votre Mac lors d’une utilisation courante. C’est du moins ce qu’expliquent certains : Mac OS 4K Scaling Explained – The TRUTH About Quality And Performance. Et personnellement je n’ai pas remarqué de baisse de performances sur Mon Mac Mini M1 équipé de 16 Go de RAM, lors de l’utilisation simultanée de mes deux écran 4K : un 32 pouces et un 27 pouces.
Toutefois d’autres affirment que les performances de leur Mac sont impactées dans certains cas par la « mise à l’échelle » vers un écran 4K. Par exemple avec des logiciels 3D animés, cela semble être le cas pour cet utilisateur de Blender : Why I RETURNED my 4k Monitor – Mac OS Scaling Explained). La mémoire Vidéo (vRAM) serait « à la peine » sur certaines machines.
Mais l’explication de cette baisse pourrait aussi être : que tout simplement on demande au système d’afficher « plus » de pixels qu’avant (quand la résolution était de seulement 1920 x 1440). Et que ce n’est pas le calcul de « mise à l’échelle » qui explique la baisse des performances : mais tout simplement l’augmentation de la résolution… J’avoue ne pas avoir de réponse claire.
On peut supposer qu’avec un 27 ou 32 pouces ayant une résolution de 5 K (précisément 5120 x 2880 nativement) : le système fait une mise à l’échelle « parfaite » peut-être moins gourmande en calculs afin d’obtenir des Menus et des interfaces parfaitement nettes à la « bonne taille ». Comme vous le constatez sur cette copie d’écran :
Le site bjango.com vous a d’ailleurs concocté un intéressant tableau affichant la « zone rouge » de résolutions à éviter (en théorie) si vous souhaitez utiliser la résolution « parfaite » du Mac avec une mise à l’échelle « propre » (division par deux de la résolution native pour afficher une résolution « simulée » agréable à l’oeil). Donc, tout moniteur situé dans la zone rouge : vous obligera à utiliser une « résolution intermédiaire simulée » si vous tenez à conserver une interface ni trop minuscule, ni trop énorme…
Traitement anti reflet efficace ! Trop efficace ?
Ouf : les question de résolution, ça c’est fait ! Malheureusement et c’est un peu dommage à mon avis : le Asus ProArt PA27JCV profite d’un traitement anti reflet assez agressif et vraiment très efficace – nommé LuxPixel Technology – qui estompe quelque peu de cette belle sensation de netteté que la résolution 5K nous promet… C’est un peu dommage d’un côté. Mais de l’autre côté il faut reconnaitre que ce traitement élimine quasiment tous les reflets : c’est impressionnant et il gagne en polyvalence grâce à cela.
C’est peut-être une question de goût. Personnellement je préférerais peut-être, un peu plus de reflets (vu que j’ai arrangé astucieusement mon espace de travail et mes éclairages de façon à les éviter)… Afin de profiter un peu plus de cette sensation de netteté 5K, en contre partie.
Un pied efficace et suffisamment stable
Le pied livré dans la boite du Asus ProArt PA27JCV est démontable et pas trop encombrant. Il est suffisamment stable, mais évitez de donner des coups de pied dans les pieds du bureau… Moi j’ai la chance de m’être construit un bureau en bois épais bien lourd et bien stable : et mes écrans sont fixés à un double bras super costaud (fabrication Allemande)… Donc rien ne bouge et c’est appréciable (vu la rage avec laquelle je tape sur le clavier parfois quand j’écoute les news). L’écran est évidement compatible avec les support VESA pour « flotter au dessus de votre bureau » grâce à ce type de double bras de montage d’écran côte à côte. Ce modèle (149 €) me permet d’ajouter un second écran 27″ monté verticalement et positionné à droite de mon 32 pouces.
Bien fini, ce pied est réglable en hauteur et en inclinaison ce qui est absolument nécessaire (pour les raisons d’uniformité et d’angle de vision évoquées plus haut). Dommage que le trou prévu pour le passage des câbles, ne soit pas un peu plus haut… Car en position haute on aperçoit les câbles, comme vous le constatez : du coup c’est moins joli. Soyez malin pour les ajuster et les masquer.
On regrette toutefois un design assez timide et très classique, qui n’a pas changé depuis quelques années… Pendant que d’autres produits font quelques efforts de ce côté là : par exemple en intégrant une Webcam amovible comme le fait un Samsung Viewfinity S9 (qui du coup est plus coûteux). Encore faut-il que cette webcam soit convaincante… L’autre petit défaut en terme de design chez Asus, reste le bas de l’écran, qui est légèrement plus épais ce qui me gène un peu lorsque je bascule l’écran verticalement. On préférerait quatre bordures d’épaisseurs égales, sur les 4 côtés de l’écran.
En conclusion : on y était presque.
Alors au final, cet écran 27 pouces 5K de 2025 : est-il mieux que mon 32 pouce 4K de 2024 (relire ASUS ProArt PA329CV l’écran 4K en 32 pouces pour tous) ? Et bien je suis partagé… Certes mon écran 32 pouces semble peut-être un peu moins net de près… Mais de loin sa dalle me semble plus uniforme (même si c’est contre intuitif vu sa taille – c’est pourtant c’est le cas).
Un écran de 27 pouces en « 5K » donne forcément l’impression d’une netteté un peu meilleure (avec une densité de pixels de 218 ppp que l’on peut appeler « Retina » comme celle du couteux écran Apple Studio Display 27 pouces à 1 749 €). Et c’est sensible lorsque vous collez votre nez à 15 cm de l’écran. Pour autant cette netteté restera peut-être invisible à une majorité des personnes de plus de 45 ans lorsqu’elle se tiennent à plus de 40 cm de leur écran… Ce qui explique que les écran 4K conviennent également à beaucoup de gens. En théorie cet écran le Asus ProArt PA27JCV devrait donc être plus agréable que mon 32 pouce : mais en pratique je ne puis réellement l’affirmer, principalement à cause de l’uniformité de la dalle, un peu décevante…
Il me faudrait un 5K : en 32 pouces, tout simplement… Car je me sens à l’étroit sur un 27 pouces, j’ai désormais des goûts de luxe ! J’attends donc de tester l’Asus ProArt Display 6K PA32QCV et surtout de connaitre son prix. Mais à ce jour Asus n’a pas encore communiqué son arrivée. En se basant sur des produits concurrents, on peut estimer qu’il ne sera probablement pas commercialisé à moins 1 500 €, ou même 1 900 € ?
En attendant, vu sa légèreté et son prix raisonnable (environ 799 €) cet Asus ProArt PA27JCV pourrait intéresser les utilisateurs de Mac dont le bureau est trop étroit pour accueillir un 32 pouces (ajoutez à son prix serré qu’il offre 3 mois d’abonnement gratuit à Adobe Creative Cloud).
Ultime remarque qui s’applique à tous les constructeurs d’écrans : je n’aurais rien contre des écrans en ratio 16/10… Plutôt que systématiquement 16/9… Oui, je sais que cela peut vous paraitre étrange ! Mais en photo, un ratio un peu plus haut serait plus pratique. Le ratio 16/10 est d’ailleurs le ratio de nos MacBook Pro et MacBook Air : ce n’est pas pour rien…
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Tout bon ! |
Moins Bien… |
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Mes conclusion de terrain : écran Asus ProArt PA27JCV
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78%
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89%
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75%
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96%
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82%
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82%
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88%
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86%
Un rare écran 5K disponible pour moins de 800 €
Cet écran saura séduire certains utilisateurs exigeants quand à la colorimétrie. Car sorti d’usine il est déjà bien neutre en Mode Standard. Et après calibration l’équilibre devient parfait. Sa résolution 5K et son Pitch de 218 ppp font de cet Asus ProArt PA27JCV un écran Retina assez rare, dont les pixels sont absolument invisibles et le textes bien nets…
Ce serait parfait s’il n’y avait ce filtre « anti reflet » qui est très efficace. Trop efficace peut-être : au point d’atténuer un de ses point forts, la netteté de la dalle. Dommage car ça partait bien avec des reflets totalement absents, combiné à une luminosité potentiellement élevée et un excellent contraste : il ne craint pas les bureaux lumineux en plein jour (ajoutez lui une petite visière pour le rendre imbattable sur ce plan).
La qualité de fabrication et de finition sont bonnes (plastique, mais pas moche). Les bords sont assez fins (sauf en bas), le pied réglable est pratique, démontable, stable sans être trop lourd… L’écran reste donc transportable facilement. Sans oublier la possibilité de le basculer en vertical rapidement des deux côtés. Je regrette juste un peu les boutons en face avant, au look « assez rustique ».
Son vrai point faible est l’uniformité « passable » qui lui a coûté la 5em étoile, c’est dommage… Car sa polyvalence, sa bonne colorimétrie et le HDR performant livrent un ensemble équilibré. Surtout en vidéo et si vous regardez des films.
D’autant que sa légèreté autorise à le déplacer facilement et la compatibilité VESA permet de l’installer facilement sur un second support… Ultime qualité, cet écran Asus ProArt PA27JCV est finalement peu coûteux en regard de sa résolution et de la concurrence. Mais en dépit de toutes ces qualités : on pourrait hésiter entre lui et l’un des nombreux 32 pouces en 4K disponibles ; qui sont quasiment au meme prix.
A ben ça tombe bien ! Je dois changer d’écran…
Au final, je crois que je reste sur l’option 32 pouces.
merci pour ce test : très intéressant
Oui, ça peut se discuter :
le problème est que peu de gens vont réellement ressentir le gain de netteté (à moins de travailler assez proche de l’écran et d’avoir de bons yeux)…
Si vous avez des questions sur cet écran : n’hésitez pas !
Le gain de netteté est-il vraiment sensible entre un 4K de 32 pouces et ce 5K de 27 pouces ?
Je ne me rends pas compte…
Et existe-t-il des écrans de taille 32 pouces en résolution 5K ?
A la première question : oui, c’est quand même visible.
Mais il faut avoir l’oeil à moins de 35 cm de l’écran je dirais… Ce qui n’est pas la position la plus courante.
A la seconde question : je vais chercher !
J’ai toujours trouvé que le 27″ est un excellent compromis entre taille, encombrement, surface d’affichage. Un 32″, c’est tout de suite énorme et pas très agréable à regarder, on a toujours l’impression d’être trop près. Certes, on peut toujours l’éloigner… mais autant prendre un 27″ :-)
En revanche, il va quand même falloir que les photographes s’intéressent plutôt aux écrans HDR. Quand on a vu la différence sur une photo de paysage, difficile de revenir dans la « grisaille » du SDR.
Oui, c’est clair que le HDR est un progrès indéniable…
Les « réserves » on peut les comprendre. Déjà il fait renouveler son équipement. Ensuite : elles concernent ceux qui impriment encore ; ou qui livrent des photos en vue de l’impression : presse et édition notamment. Mais il est vrai que l’impression est quelque chose appelé à diminuer. Voir à (quasi) disparaitre un jour : lorsque certaines ressources seront épuisées ou rares.
Sur le débat 27 / 32 pouces : question d’habitude… Et de taille du bureau : quand je suis passé au 32 pouces j’ai éloigné d’environ 3 à 4 cm la position de mon écran. C’est que j’ai un bureau confortable… Et pour autant j’ai tout de même un champs d’action plus large ou déplacer mes fenêtres. Moi je trouve ça mieux et plus pratique. Mais bon ça dépend du bureau et des gouts.
Par ailleurs je passe pas mal de temps sur mon Macbook; Air 13″ et là je dois faire de sacrés efforts d’organisation !
Merci pour ce test. Tu va finir par me convaincre de changer mon vieux Eizo qui doit avoir 8 ou 9 ans ! ! !
Ce modèle à l’air pas mal… Mais comment me décider entre ce 5K et un autre modèle en 4K plus qualitatif ?
Là tu m’a mis le doute… Car j’ai ce soir découvert tout l’intérêt de la résolution 5K. Et ça a l’air important.
Oui, 8 ou 9 ans : c’est une éternité… Il y a eu beaucoup de changements depuis tout ce temps !
Un grand merci JFV : c’est passionnant comme d’habitude. On apprend toujours des choses…