Si cela était confirmé : ce serait une « énorme bombe » ! Très inquiétante pour le monde des droits d’auteur et de l’Intelligence Artificielle… Car pour la première fois dans l’histoire de la photographie et dans le monde entier : un ministre au Japon aurait déclaré que le Japon ne ferait pas respecter le droit d’auteur, pour ce qui concerne l’entraînement des « Programmes d’intelligence artificielle générative ».
Nous parlons ici des fameuses iA (Intelligences Artificielles) qui créent des images après avoir « ingurgité » des millions d’images existantes, ou de textes… Et pour les photographes : vous devinez le soucis ! Notamment pour ceux qui affichent leurs photos en ligne : cela signifie qu’au Japon leurs photos pourront être utilisées sans leur accord, en vue d’entraîner des logiciels appartenant à des géants du logiciel qui valent des fortunes (alors que ces photographes peinent à gagner leur vie, comme vous le savez déjà)… Ce qui s’assimile tout simplement à du vol : purement et simplement.
Rappelons que Getty Images a attaqué » en justice Stability AI l’éditeur du générateur d’images IA Stable Diffusion. Getty leur reproche d’avoir ingurgité 12 millions d’images de Getty afin d’entraîner leur iA. Nous ne sommes qu’au début d’un énorme problème…
Aujourd’hui, le choc est de découvrir qu’un grand pays « avancé » et démocratique comme le Japon : annonce une telle intention via une déclaration d’un de ses ministres. Pour le moment, je ne sais si il s’agit : d’une simple déclaration informelle et maladroite, d’un constat… Ou simplement d’afficher la volonté d’officialiser cette pratique « un jour » dans le but de favoriser le futur développement de la technologie iA au Japon ? Mais si cela était confirmé : ce serait pire qu’inquiétant ! Et l’on imagine ce qui pourrait se passer en Chine, en Russie, ou ailleurs…
C’est la ministre démocrate libéral Keiko Nagoaka : ministre de l’éducation, de la culture, des sciences et de la technologie qui aurait déclaré lors d’une réunion de commission : « qu’il serait possible pour les programmes d’iA « d’apprendre » en ingérant du contenu provenant de n’importe quelle source »… La ministre Nagaoka a clairement déclaré « qu’il était possible d’utiliser l’œuvre pour l’analyse de l’information indépendamment de la méthode et du contenu. » Via Technomancer.AI.
Tradition via Google : « J’ai posé des questions sur l’IA générative sous deux angles : la protection du droit d’auteur et l’utilisation dans des contextes éducatifs.
Tout d’abord, lorsque j’ai vérifié le système juridique (loi sur le droit d’auteur) au Japon concernant l’analyse des informations par l’IA, j’ai constaté qu’au Japon, que ce soit à des fins non lucratives, à des fins lucratives ou pour des actes autres que la duplication, il est obtenu à partir de sites illégaux, etc. Le ministre Nagaoka a clairement indiqué qu’il est possible d’utiliser l’œuvre pour l’analyse d’informations quelle que soit la méthode, quel que soit le contenu.
J’ai soutenu qu’il y a un problème du point de vue de la protection des droits qu’il est possible d’utiliser même quand c’est contre l’intention du titulaire du droit d’auteur, et que de nouvelles réglementations sont nécessaires pour protéger le titulaire du droit d’auteur. »
L’information demande à être encore confirmée… Mais j’y songe : en france, avons-nous une quelconque législation, qui concerne le sujet et s’applique à « l’entraînement » des iA ? Je ne le crois pas… Un sujet qui sera à suivre : dans notre nouvelle catégorie consacrée à « Intelligence Artificielle ».
Alors attention je vais me faire incendier, mais, svp, lisez jusqu’au bout.
Ça ne me choque pas que les IA puissent utiliser toutes les œuvres existantes (photo, peinture, texte, musique…) pour s’entrainer. En faisant ça, les IA ne font rien de plus et rien de moins que ce que chaque humain ne fait déjà : nous apprenons en regardant/copiant/reproduisant.
Tous les photographes ont ingurgités des tonnes d’images d’autres photographes pour se former, idem pour les musiciens, les poètes…
Et ca ne pose aucunement la question des droits d’auteurs.
Le point essentiel à comprendre est qu’une IA n’utilise jamais un petit bout d’une photo sur laquelle elle s’est entraînée pour générer une image (ou un texte ou ce que vous voulez).
Elle n’assemble pas des pixels de plusieurs photos pour en créer une nouvelle. A aucun moment elle « vole » quoique ce soit pour l’utiliser à générer autre chose.
Si elles faisaient ça, il y aurait gros soucis pour les droits d’auteurs, comme un musicien qui en plagit un autre ou un photographe qui fait des montages avec des photos ne lui appartenant pas.
Mais les IA NE FONCTIONNEMENT PAS COMME ÇA.
Pour simplifier, elles génèrent un élément (pixel, mot,…) en fonction de la probabilité de son état par rapport aux éléments qui l’entourent.
C’est hyper simplifié comme explication mais ce serait trop long à expliquer, aussi renseignez vous correctement avant de déduire quoique ce soit.
Je vous pari qu’il n’y aura jamais AUCUN PROBLÈME de droits d’auteurs avec les IA car comme nous, elles n’utilisent pas le travail des autres pour créer même si elles ont appris, comme nous, en étudiant les œuvres d’autrui.
Et si vous voulez mon sentiment profond : la remise en cause et les questions qui arrivent avec les IA sont bien plus profondes et importantes que de simples considérations pécuniaires…
Je réagi là dessus car à mon avis tu te trompe totalement en disant : « En faisant ça, les IA ne font rien de plus et rien de moins que ce que chaque humain ne fait déjà : nous apprenons en regardant/copiant/reproduisant. »
Non, bien entendu c’est totalement faux et cela n’a absolument rien de comparable. La différence est d’ordre « temporel », d’ordre industrielle et enfin financière…
– Les humains qui font ça : ont une capacité ultra limitée (assez ridicule) de stockage, d’analyse et de mise en mémoire (pour un temps limité à quelques années) de ce qu’ils scannent... Alors que celle des industriels derrière les iA disposent d’une capacité de stockage infinie. Et surtout éternelle… (alors que les êtres humains disparaissent et ne sont en pleine possession de leur cerveau que durant quelques décennies). Déjà rien que ça : c’est une différence d’ordre infinie !
– Les humains qui font ça : le font très, très lentement ! Même si des gens étaient payés très cher et bossaient 60h par semaine rien qu’à faire cel (et ce métier n’existe pas) : leur capacité par heure à « scanner » des documents est très lente… Alors que celle de l’iA est infiniment rapide. Et peut travailler en « parallèle » : il suffis de multiplier les machines (on ne peut multiplier les cerveaux)…
– Les humains qui font ça : ne vont pas générer des milliards de dollars de profits par la suite, grâce à ce « scan » et à cette inspiration. Ils pourront juste créer de façon individuelle (chaque humain produisant à son échèle). Alors que l’iA va régurgiter (vendre) ce qu’elle a ingurgité de façon industrielle (à des millions d’acheteurs en parallèle)…
Donc non : ce raisonnement est totalement (et infiniment) faux et n’a aucun sens ;-)
Mais merci d’avoir proposé ce point de vue : car ça m’a permis d’y répondre et c’est trsè enrichissant.
Là encore c’est factuellement faux : « Je vous pari qu’il n’y aura jamais AUCUN PROBLÈME de droits d’auteurs avec les IA »
Car il y a DEJA des problèmes : le Procès de Getty par exemple… ET d’autres à venir certainement !
Et l’on retrouve dans certaines créations des iA des « couleurs », des « ambiances » et des « inspirations » totalement évidentes : qui s’assimilent à de la copie.
S »assimilent à de la « copie » ; à condition toutefois que des juges valident cette conception des choses. Ce qui est considéré comme copie est défini par la loi ou par la justice. Ceci pour un temps. Jusqu’à ce que les conceptions judiciaires changent.
Donc ce seront aux états d’en décider. Il faudra trancher entre les intérêts de artistes et ceux des industriels. Qui sont incompatibles bien entendus.
Dans l’absolu : il n’y a pas de vérité. La seule vérité est celle que les lois et les juges décident de définir.
Attention de parler de ce qui existe vraiment, et pas de ce dont on a peur qu’il puisse exister un jour.
On ne peut pas juger (nous même ou dans une cours de justice) en imaginant le futur ou avec la peur de je ne sais quoi. On peut juger des faits réels (pléonasme), quand ils se présentent. Rien d’autre.
Si on essaye d’imaginer le futur, alors je suis totalement d’accord avec ta première réponse et c’est exactement ce que je veux dire en parlant de problèmes bien plus importants que le seul aspect pécunier des photographes : l’IA va être une révolution en forme de tsunami (… mais pas tout de suite).
Cela dit, je pense avoir donner une explication factuelles de ce qu’est un IA aujourd’hui, et si on réfléchit avec les aspects habituels du plagiat, les IA ne volent strictement rien, pas un seul pixel. Donc les procès sont perdus d’avance.
Moi par exemple, depuis que je connais ton (excellent) travail photographique, je cherche des contre-jour et des aplats de couleurs partout : est-ce que tu devrais me faire un procès ?
;-))
Ce qu’il faut comprendre c’est que si une société le décide ; la justice et la loi peuvent faire évoluer (transformer) la notion de plagia (à tord ou à raison, je ne juge pas). Peu importe que la loi ou la justice se trompent : il suffit de décréter qu’une loi s’applique pour qu’on la considère comme juste (c’est le principe même de la société). Par exemple dans une société religieuse, la loi décide qu’il est interdit de blasphémer (peu importe que dieu existe vraiment ou pas). Dans une société Laïque, la loi décide que l’on a le droit de croire en dieu et de ne pas y croire (peu importe que dieu existe vraiment ou pas).
Jusqu’à présent, on considère qu’il faut avoir « copié » un certain nombre de pixels, de mots ou des éléments « palpables » pour considérer qu’il s’agit d’un plagia. Mais cela peut évoluer (quand une arme offensive évolue, l’arme défensive en face : évolue toujours).
Ainsi : une législation, ou un état peuvent très bien décider (de façon unilatérale et peu importe que ce soit à tord ou à raison) que du moment qu’une oeuvre a été crée par une machine : c’est obligatoirement un plagia (par définition)… Donc quiconque découvre un élément qui « ressemble », ou « s’inspire » très visiblement de l’oeuvre d’un (ou plusieurs) photographes / artistes / écrivain : peut attaquer comme plagia.
Car on aurait « décrèté légalement » : que par définition, une machine ne peut pas créer ex-nihilo et doit obligatoirement être entrainée (c’est bien le cas effectivement actuellement, en attendant l’éveil d’une conscience artificielle, un jour peut-être)… Ce qui revient à réaliser un plagia gigantesque, fractionné en millions de sous éléments (indiscernables) et recrachés par un algorithme… La loi peut « décréter » que l’iA ne peut pas créer sans copier : par définition. Puisqu’elle n’est pas humaine.
Même si ce concept est faux, peu importe (il n’est pas vraiment faux actuellement, car il s’agit bien de copier, mélanger et coller). Il suffit que la justice et la loi « décrètent » qu’il soit juste.
C’est ainsi que fonctionnent les société : on se fixe des règles (plus ou moins justes, morales et rationnelles) et on fait avec.
C’est pour cela qu’il existe des « chocs de civilisations » : société religieuses basées sur de nombreux interdits (dont certains protègent les individus mais d’autres entravent le progrès), contre sociétés libérales basées sur l’absence d’interdits (certaines absences d’interdit écrasent certaine individus… alors que d’autre absence favorisent le progrès).
Notre problème!me est que l’arrivée de l’iA n’a pas été imaginée par la « morale » ancestrale et religieuse : ce « fond de sauce civilisationnel » qui nous interdit des tas de choses ; qui seraient probablement contre productive, si elles n’étaient pas réprouvée et interdites (l’interdiction du vol, le respect des droits d’auteur, etc…)
Car il faut bien comprendre que si les iA ne respectent aucun droit d’auteur : plus personne ne va se fatiguer à « créer » faute d’être rétribués pour cela… Et l’iA ne pourra plus s’entrainer. Si instantanément toute création est copiée et disponible via une iA : cela démotivera les humains de créer. Donc pour continuer à « entrainer » les iA : il faudra bien « rémunérer » les auteurs humains au départ (d’une façon ou d’une autre).
Je pense que ce n’est que le début des conflits avec l’IA. Je vois qu’Adobe a pris les devants. C’est risqué. Il n’y a plus qu’à attendre la suite :
https://www.01net.com/actualites/la-tactique-dadobe-pour-vous-convaincre-dutiliser-son-ia-generative-dimages-et-deffets-de-texte.html
merci pour le lien !
Tout le plaisir est pour moi. Tu nous publies tellement d’articles intéressants.
Ben déjà avec toutes les images postées sur Instagram, y’a de quoi entrainer les IAs… Et comme la politique d’Instagram est que tout ce que vous postez chez eux leur appartient, voilà quoi.