Il y a longtemps que j’en rêvais ! Me balader avec un « reflex full frame » sur l’épaule, qui reste suffisamment compact et léger pour se faire oublier tout en disposant d’un flash et d’un zoom discret démarrant au 24 mm… Une telle configuration n’existait pas avant l’arrivée de ce Nikon D600… Test terrain dans les rues de Paris, par un week end automnal. Texte et photo : Jean-François Vibert
… partie 2 sur 4 : J’adore le 24-85 mm f/35-4,5 Après quelques mois passés avec les Nikon D800, D800E et Canon EOS 5D MkIII (pesant tous dans les 900 g), agrémentés d’optiques professionnelles pesant à peine moins, c’est avec soulagement que j’ai accueilli les 760g du D600…
Et pour capitaliser sur cette différence, il m’a semblé logique d’adopter un zoom beaucoup plus léger que l’habituel 24-70 mm f/2.8 ci-dessous au gauche (monté sur le D700, que je trouve définitivement trop gros). A droite, le D600 avec le 24-85 mm.
D’une valeur d’environ 550 €, l’AF-S 24-85mm f3.5-4.5G VR fourni en kit avec le D600 devrait faire un carton. Les deux se font presque « oublier » sur l’épaule. Sa discrétion « fait vraiment la différence » par rapport au 24-105 mm f/4 que je connais bien depuis 2005 (fourni en kit avec les EOS 5D et valant environ 1000 €).
Autre avantage que j’ai repéré sur le 24-85 mm, lorsqu’on se promène boitier sur l’épaule, (lentille vers le bas et prisme orienté vers la hanche pour éviter de le cogner contre les passants), son fût ne s’allonge pas tout seul, entrainé par son poids. Un défaut très agaçant du 24-105 mm Canon.
Bien que l’ouverture du 24-85 mm soit limitée à 3,5-4,5, j’ai vérifié qu’il est facile d’obtenir un joli flou d’arrière plan. Le capteur Full frame autorise toutes les fantaisies de ce côté-là… Les jeunes photographes ne voulant pas se ruiner, compléteront avantageusement leur 24-85 mm avec quelques optiques fixes à grande ouverture (mêmes anciennes ce qui est moins gênant lorsque l’on veut faire des photos floues). Il faut profiter d’être encore jeune, pour apprendre à zoomer avec ses basquettes !
Evidement les 85 mm de ce petit zoom sont moins pratiques que les 105 mm du Canon à ouverture constante. J’ai notamment trouvé cette focale un peu courte en portrait et pour isoler des détails dans le paysage urbain… Vous préférez probablement le 24-120 mm f/4 qui est l’alter égo du 24-105 mm Canon, mais il est coûte deux fois plus cher.
Par contre il faudrait absolument que Nikon propose aux utilisateurs de D600, l’équivalent de l’EF 70-200 mm f/4 stabilisé de Canon… S’il pouvait rester en dessous du kilo et de la barre fatidique des 1000 €, ce serait un choix très cohérent pour les utilisateurs de D600. On espère très fort ! Car Nikon a commencé à bâtir une gamme de zoom accessible, ouvrant à f/4, avec le 16-35 mm et le 24-120 mm…
Qualité d’image : au top du top ! J’ai constaté avec plaisir, que le Nikon D600 expose idéalement… Pas trop clair, à l’inverse d’un D7000 qui péchait par excès de ce côté (un réglage peut-être voulu pour flatter l’œil des débutants). L’image est superbement détaillée et la dynamique exceptionnelle, je l’ai vérifié en multipliant les images à contre jour face au soleil et j’ai obtenu des résultats fantastiques.
Lorsque l’on observe les performances de ce capteur de 24 Mpix, on se demande un peu qui aura vraiment besoin des 36 Mpix du Nikon D800… Tant qu’on ne cherche pas à compter les moustiques sur la truffe d’un lion, la résolution du D600 devrait s’avérer suffisante pour la plupart des professionnels.
Sur la base des JPEG bruts issus du D600, j’ai trouvé l’accentuation idéalement dosée. Le « rayon » d’accentuation est plus fin que sur les JPEG brut issus du Canon EOS 5D Mk3, dont l’accentuation est plus « épaisse ». Cela ne fera pas de différence sur un tirage A4, ou à 50% à l’écran… Mais pour des recadrage important et à un affichage de 100%, il semble que les fins détails sont mieux préservés en JPEG par le réglage Nikon qui ressemble à ce que je recherche lorsque je développe mes RAW dans Lightroom (quelque soit le boîtier).
Bien évidement, en RAW on pourra régler l’accentuation de façon identique pour le D600 et l’EOS 5D Mk2. La différence de résolution quand à elle (24 Mpix face à 22 Mpix), m’a semblé négligeable… Mais je n’ai pu comparer pour l’instant le D600 et l’EOS 6D qui ne propose que 20 Mpix.
Toujours en JPEG, je trouve les Picture Control Nikon (équivalent des Style d’image Canon) toujours un peu trop flatteurs… Du coup, je ne sors jamais du style Standard, bien qu’il soit trop contrasté à mon goût, avec des ciels un tantinet trop violets. Le Neutre est plus réaliste, mais bien trop terne au quotidien… Je préfère le style Standard de Lightroom (qui par défaut développe les RAW propriétaires, à sa façon), ou le Style Fidèle de Canon (plus réaliste que j’adopte souvent en voyage).
L’utilitaire gratuit Picture Contrôle Utility fourni avec View NX, ne vous sera pas d’un grand secours, faute d’être suffisamment convivial. Ce qui conduira les coloristes exigeants à travailler de préférence en RAW et dans Lightroom (qui supportera bientôt le D600)…
En attendant que Lightroom, j’ai du me replonger dans Nikon Capture NX 2.3.4 (non fourni avec le boîtier et toujours vendu 150 €, il devrait être gratuit). Une petite usine à gaz, qui conserve l’avantage d’un rendu fidèle, à ce que le capteur a capturé (contrairement à Lightroom qui s’en éloigne un peu). Oui, souvent l’image semble plus belle affichée dans Capture NX.
Malheureusement ce logiciel n’est pas assez pratique pour être utilisé (exclusivement) au quotidien… Fourni gratuitement avec le D600, View NX 2.5 est plus convivial et vous permettra de classer vos images et d’afficher les collimateurs AF utilisés, ce qui est toujours instructif et que l’on rêve de pouvoir faire dans Lightroom… La perfection n’est pas encore de ce monde !
A suivre : Partie 3.
« Par contre il faudrait absolument que Nikon propose aux utilisateurs de D600, l’équivalent de l’EF 70-200 mm f/4 stabilisé de Canon… »
Heu… ;-)
Sinon, c’est vrai que le 24-85 est une belle surprise. Et tant qu’à mettre un 24-120f4, lourd et gros, autant y aller avec un 28-300 qui est franchement impressionnant avec un range de rêve.
Je le vois bien ce « petit » D600 avec un 28f1.8 en balade…
Le 28-300 mm est intéressant…
Mais tout de même moins piqué que le 24-120 mm ! ET ne remplace pas question grand angle !
Rien ne vaut : 24-120 mm + 70-200 mm f/4 !
Pas le même poids ni le même encombrement. Le 28-300 est un couteau suisse, un passe-partout. Et dans le combo 24-120 + 70-200, il y a recoupage de 70 à 120. Je crois que si l’on veut prendre 2 lentilles dont la 70-200f4, autant prendre le 24-85VR qui s’en sort aussi bien que le 24-120 pour moins cher, plus léger.
Le recoupage entre 24-120 et 70-200, n’est pas du tout un problème… Je te parle d’expérience ! Après 15 an de reportage professionnel…
C’est même très appréciable et avantageux, car ça t’évite de changer d’optiques à tout bout de champs.
C’est beaucoup plus pratique que le couple 24-70 et 70-200 mm
Car il arrive que tu te trouve dans cette zone intermédiaire (avec un sujet nécessitant d’évoluer entre 70 et 120 mm) ! Dans ce cas, disposer au choix de l’un (zoom court) ou de l’autre (zoom long) est super pratique.
Je suis photojournaliste professionnel, je te parle aussi avec une « certaine » expérience. ;-)
> sur le 24-85 mm […] son fût ne s’allonge pas tout seul, entrainé par son poids. Un défaut très agaçant du 24-105 mm Canon
Pour info j’ai résolu le problème du 24-105 en collant une ou deux fines bandes de gaffer sur le fût intérieur afin d’ajouter de la friction.
Article intéressant même si je joue avec le 5D et le 24/105 (entre autre) et pour lequel je suis d’accord avec Jean-François.
Par contre, je trouve la comparaison entre D700+24/70 et D600+24/85 un peu (trop) trompeuse du fait de la présente du pare-soleil proéminent sur le 24/70.
Par contre, les 5 cm de plus me paraissent ÉNORMES :-(
+1 pour le 70/200 f/4 qui me fait aussi très envie.