Voila quelques temps, Déclic Photo publiait mon test terrain complet du Nikon D7000 au Spitzberg… (à ne pas louper également, les tests terrains des derniers reflex Canon EOS 550D, EOS 60D et EOS 7D et du Fuji X100). Pour les lecteurs les plus passionnés, voici la version longue en 4 épisodes :
- Test terrain Nikon D7000 au Spitzberg (part 1).
- Test terrain Nikon D7000 au Spitzberg (part 3).
- Test terrain Nikon D7000 au Spitzberg (part 4).
- Galerie de 180 images du Spitzberg avec le Nikon D7000.
… partie 2 sur 4 :
Modes AF… et mode d’emploi
La découverte de l’Autofocus du D7000 fera passer un bon moment aux photographes chevronnés. Car ses nombreux modes sont rapides, efficaces et sophistiqués… Mais il faudra rester méthodique dans l’apprentissage et la lecture du mode d’emploi est conseillée, pas seulement pour les débutants.
Parmi les 3 Mode AF, je recommanderais de débuter par le classique AF Single : mémorisation du point par le déclencheur. Ou éventuellement par l’AF Auto : passage automatique de l’AF Single à l’AF Continu si le sujet se déplace. Généralement efficace, mais ce n’est pas mon mode favori et je préfère choisir moi-même entre AF Single et Continu…
Testez ensuite l’AF Continu, pour les sujets imprévisibles et rapides. J’ai pu constater qu’il fait merveille avec les Sterns Arctique, qui piquent droit sur la tête des photographes pour défendre leurs nids. Le Nikon D7000 est une très bonne machine à faire le point…
Pour réaliser des images de la faune, le 200-400 mm s’est avéré un outil irremplaçable, permettant l’observation sans déranger les animaux les plus sauvages… Et de réaliser des gros plans dans le cas des plus placides, comme ces morses. Données EXIF : 1/250 sec – f/5,6 – 100 ISO – 200 mm – 200-400 mm f/2.8.
Concernant ensuite la sélection des collimateurs (qui est un autre problème à ne pas confondre avec les trois Modes AF) : je recommanderais au débutants de commencer par l’AF à Zone Automatique (préférence au sujet le plus proche).. Car le processeur choisi les collimateurs plus rapidement que vous ne le feriez manuellement. J’ai d’ailleurs choisi ce mode pour 80% des images réalisées au Spiztberg (paysages, portraits, animaux)… En Mode AF Single (mémorisation du point par pression du déclencheur à mi-course), on peut rapidement « pointer, recadrer, déclencher ». Il suffit d’anticiper un peu les réactions de l’appareil, c’est efficace.
Bien entendu pour certains sujets plus difficiles, il sera indispensable d’opter pour un mode plus spécifique de sélection des collimateurs… Ainsi, en fonction des circonstances, vous choisirez parmi six « Mode de zone AF ». N’en jetez plus c’est presque trop. Le plus classique est l’AF à point sélectif (choisissez un collimateur avec le trèfle à l’arrière). Citons aussi l’AF à zone dynamique à 9, 21, ou 39 collimateurs, variantes du précédent. Sans oublier l’AF à Suivi 3D…
Il existe chez Nikon des optiques exclusives, par exemple cet incroyable AF-S 14-24 mm G ED. Mais l’investissement est lourd (au moins 1800 €) et ne se justifiera totalement que si vous possédez aussi un reflex Full frame…
Collimateurs AF, le choix des armes
Pour suivre les oiseaux autour du bateau (fulmars, macareux, mergules, goélands bourgmestres), j’ai utilisé le suivi 3D sur 39 collimateurs en Mode AF Continu… Impressionnant ! Un collimateur accroche le sujet et ne le lâche plus, du moment qu’il est dans le cadre (ce n’est pas le plus facile de l’affaire avec les oiseaux)… Avec des optiques pro, on a l’impression d’avoir un D300s entre les mains et je doute qu’il existe une différence perceptible avec le D7000.
Photo réalisée en Mode manuel et ISO Auto, à l’aide du 200-400 mm accompagné de l’extender x1,7. J’ai choisi une vitesse élevée car je tenais l’ensemble à main levée… Le pont du bateau bougeait et interdisait l’usage du trépied…Données EXIF : 1/1250 sec – f/11 – 640 ISO – 600 mm – 200-400 mm f/2.8 + Extender 1,7.
J’ai aussi utilisé un collimateur décentré en Mode Continu pour suivre des personnages marchant sur fond de glacier, que je souhaitais cadrer dans un coin de l’image. C’est là que l’on apprécie la répartition très excentrée des collimateurs chez Nikon (plus large que chez Canon)…
Autre cas, lorsque vous désirez faire le point sur les yeux du sujet à l’occasion d’un portrait avec un collimateur unique en Mode AF Single… Que ce soit un marin d’eau douce au 100 mm sur le pont… Où un morse à 30 mètre avec le 200-400 mm. N’oubliez pas que la précision du point est d’autant plus vitale au téléobjectif, que la profondeur de champs diminue avec la focale.
Sur pied, il m’est aussi arrivé de désactiver l’AF. Du moment que le sujet restait à distance constante et que l’appareil confirme la mise au point d’un bip discret (que l’on peut désactiver).
Mieux vaut se concentrer sur le cadrage et le sujet (qui peut disparaître rapidement), que de se laisser distraire par des questions de collimateurs, dont l’appareil sait très bien se charger lui-même… La sélection auto des collimateurs fut ici la meilleure solution.Données EXIF : 1/160 sec – f/8 – 100 ISO – 24 mm – 24-70 mm f/2.8.
Nikon prive cette gamme de reflex, du bouton qui permet sur les D300 de changer de mode de sélection de collimateur. Mais sur le D7000, un bouton à double fonction (tiens, tiens) à été ajouté au levier AF/MF (à main gauche en bas). Combiné à la rotation des molettes avant ou arrières, il permet respectivement de choisir le Mode de sélection de collimateur ou le Mode AF (Continu, Single, Auto). Certes, deux boutons auraient été préférables…
Mais au moins il y existe un « vrai » bouton (car on aurait vraiment détesté devoir passer par un Menu). Je regrette encore, qu’il reste difficile de réaliser ces opérations, sans quitter le viseur de l’œil.
2016 zones tout ça pour ça ?
Comme à mon habitude, je n’ai utilisé quasiment que la mesure multizone, agrémentée de corrections d’exposition manuelle (chacun sa méthode). Elle repose sur le nouveau système 3DII couleur à 2016 zones (à mettre en perspective avec les 420 zones du D90), n’en jetez plus… Je dois avouer (honte sur moi), que j’ai toujours eu du mal à constater « concrètement » la différence entre une mesure à 35, 1005, ou 2016 zones ! Mais je fais confiance aux ingénieurs…
L’observation des animaux dépend d’abord de votre chance et ensuite de votre patience… Un téléobjectif est la troisième condition nécessaire. Au moins un 300 mm avec éventuellement un multiplicateur x1.4, si vous souhaitez composer quelques « portraits ». Mais la rolls absolue, c’est évidemment le 200-400 mm f/4.Données EXIF : 1/400 sec – f/11 – 200 ISO – 200 mm – 200-400 mm f/4.
La mesure du D7000 s’est avérée constante mais plutôt claire. Du coup, j’ai souvent appliqué une correction permanente de -1/3… Voir -2/3 sur les glaciers. Serait-ce une particularité révélée par les lumières du Spitzberg, ou par mon attirance pour les contre-jours au 14-24 ? Ou, une fausse impression générée par l’écran ? Mais je conserve cette assez vague impression, que le CMOS Sony est parfois un peu moins à l’aise avec les très hautes lumières que les CMOS Canon ?
Sensation ou réalité, j’ai cru également remarquer des images plus croustillantes que chez Canon (micro contraste plus vigoureux)… Quoiqu’il en soit en RAW, on fait absolument ce que l’on veut des valeurs et du micro contraste au final. En JPEG aussi d’ailleurs, à condition de paramétrer préalablement ses Picture Control. Avec une petite correction d’expo, la bonne dynamique du capteur autorise alors toutes les fantaisies à contre jour.
Notamment en fill-in avec le flash embarqué qui est d’une efficacité absolument exemplaire. Lorsque l’on vise le soleil de face, les optiques Nikon dessinent de magnifiques étoiles sans trop de reflets parasites… Je suis parfois allé jusqu’à -2, ou même -3 diaph de correction pour les contre-jours, en prévoyant de remonter les valeurs sombres à postériori.
En plein contre jour, la théorie « exposer à droite » à bon dos (on me la fera pas)… Ainsi, plus encore dans les conditions difficiles du Spitzberg qu’à l’habitude, l’assurance de pouvoir « tordre » la répartition de valeurs en RAW en post production, change nos habitudes dès la prise de vue… Le logiciel est vraiment devenu le prolongement naturel (et nécessaire) du reflex.
Mode Manuel et ISO Auto
J’utilise de plus en plus souvent le Mode manuel, en même temps que la sensibilité ISO Auto. Par exemple en vidéo, ou avec des objectifs exotiques dépourvus de pilotage du diaphragme… Ou encore avec de très longues focales par faible luminosité. Ce fut le cas lorsque un ours s’approcha d’un morse énorme, endormi sur une plage. Situation peu banale et explosive…
Grâce au multiplicateur x1,7, le Nikkor 200-400 mm s’est transmuté en 510-1020 mm. J’ai opté pour la sensibilité ISO Auto, avec la plus grande ouverture possible et une vitesse de sécurité de 1/800 sec… Ni inutilement rapide, ni trop lente, sachant que l’objectif était stabilisé et sur monopode…
Finalement l’ours ignora le morse et le combat titanesque fut remis à plus tard. Dommage, car tout était fin prêt pour l’action !
Je n’ai pas eu l’occasion de tester sur ce voyage le pilotage des flashs distants, par le flash pop-up… Et pour cause ! Mais l’exposition du flash pop up est parfaite et encourage son utilisation en fill in. Ajoutez une légère correction d’exposition et les contre jours les plus fous sont possibles. Le soleil de minuit s’y prête…Données EXIF : 1/800 sec – f/22 – 100 ISO – 120 mm – 70-200 mm f/2.8.
Déléguer ainsi l’exposition à la Sensibilité Auto, permet de mieux se concentrer sur la scène… Tout en conservant le contrôle intégral de la vitesse ET de l’ouverture ! Ce qui est impossible en Mode Priorité Vitesse ou Ouverture, puisqu’au moins un des paramètres vous échappe (réglé par le boîtier) et qu’accessoirement vous ne pouvez modifier l’un des paramètres, sans altérer l’autre.
Ainsi, dans les situations extrêmes, le Mode Manuel en sensibilité ISO Auto autorise un meilleur contrôle des deux paramètres les plus importants : la vitesse et l’ouverture… Plutôt que d’en laisser un au hasard : bloquez les deux à leur valeur optimum (encore faut-il être capable de décider quelles sont ces valeurs optimales, en fonction des circonstances).
Vérifiez seulement que la sensibilité reste dans une fourchette convenable en fonction de vos ambitions d’agrandissement (par exemple 100 à 800 ISO pour un A3). Si vous jugez la sensibilité inutilement (ou dangereusement) élevée, intervenez sur la vitesse… Ou l’ouverture, ou les deux, grâce aux molettes avant et arrière…
Et pour être vraiment tranquille, le D7000 vous permet d’encadrer la sensibilité ISO entre certaines valeurs, innovation qui permet d’utiliser cette nouvelle technique de prise de vue.
Vidéo : Nikon progresse.
Contrairement à de précédents voyages, je n’ai pas beaucoup filmé au Spitzberg. Faire des photos, tout en explorant un nouveau boîtier est déjà une activité à plein temps ! Il faut pourtant souligner de gros progrès depuis le D90, qui ne proposait qu’un mode vidéo automatique.
Le D7000 est ainsi passé au codec H.264, plus intéressant que le Mjpep. Il propose du Full HD (1080p) à 24 im/sec et du HD (720p) en 24 et 25 im/sec. Les experts regretteront probablement l’absence des fréquences 25 et 50 im/sec en Full HD, ainsi qu’une étrange limitation du pilotage de l’ouverture et l’absence d’histogramme en Manuel. Pas davantage de vumètre pour contrôler le son. Effectivement, Canon en offre toujours un peu plus aux vidéastes experts…
Par contre la mise au point continue arrive sur le D7000. Elle n’intéressera probablement que les amateurs car la chose est balbutiante et bruyante si vous n’utilisez pas de micro externe. J’ai préféré m’en passer pour travailler comme d’habitude, en mise au point manuel qui à l’avantage d’être totalement silencieuse. Ajoutons que le micro reste monophonique mais une prise minijack 3,5 mm est là pour accueillir un micro Nikon ME-1, ou autre…
Une escale à la base scientifique de Ni Alesund est l’occasion d’envoyer une lettre depuis la poste la plus septentrionale au monde… Autre curiosité, ce train miniature qui servait à acheminer le charbon de la mine, jusqu’aux bateaux. Données EXIF : 1/80 sec – f/8 – 100 ISO – 24 mm – 14-24 mm f/2.8.
Trois ans après l’arrivée des premiers reflex vidéo, force est de constater que filmer ne concerne en pratique, qu’une minorité de photographes experts. Faute probablement de maitriser l’écriture d’un scénario, le montage et la post production qui restent de « vrais savoirs » … Si l’on fait abstraction de la phase de découverte et d’émerveillement (souvent sans lendemain), avouons humblement que la plupart des photographes ne font pas grand chose de leur mode vidéo… Les caractéristiques vidéo, ne devraient donc pas trop influencer votre choix de boîtier.
La suite par ici…
Que vaut le Nikon D7000 en situation ?
- Test terrain Nikon D7000 au Spitzberg (part 1).
- Test terrain Nikon D7000 au Spitzberg (part 3).
- Test terrain Nikon D7000 au Spitzberg (part 4).
- Galerie de 180 images du Spitzberg avec le Nikon D7000.
Beau reportage veinard !
Oui, magnifique… ce D7000 est une petite merveille, ça se confirme !
J’hésite pour ma part beaucoup entre ce D7000 et le D700.
Le full frame apporte-t-il un vrai plus ?
Oui, indéniablement le full frame apporte quelque chose.
Le problème chez Nikon, c’est que les optiques FX (pour full frmae), sont assez chères.
C’est pour cela que je préfère le Canon EOS 5D Mk2, je peux trouver plus d’objectifs à prix raisonnables (ouverture f/4).
Par ailleurs le gain de résolution (21 million contre 12), est énorme !
Seul avantage du Nikon D700 : son AF plus performant.
Sinon, tu peux faire déjà énormément de chose avec un D7000. Le full frame est un plus, mais rien d’obligatoire.
@Mat : la résolution du D7000 est de 16,2 millions. Le gain de résolution est donc moindre en passant à un FF.
Tjr Aussi sympa a lire, ca doit faire plus de 7 ans que je n’ai pas vue la neige, ca me manque en ce moment ….
T’en es ou avec la montée des eaux ?
Des nouvelles de ta maison ?