Les peuples de l’Omo de Hans Silvester restera peut-être le plus beau livre de l’année 2006. J’avais d’ailleurs eu la chance de découvrir ces images projetées sur écran géant lors de Visa, ce qui reste dans mon souvenir un des meilleurs moments du Festival…
Le thème traité par Silvester n’est pas si éloigné du livre de Leni Riefenstahl Les Nouba de kau sorti en 1975 auquel je voue un culte… Il est d’ailleurs stupéfiant de constater la modernité des images de cette photographe dans ce livre ou même dans Olympia (ses images des JO de Berlin en 1936), ou encore dans l’exceptionnel Africa (un tirage limité extrêmement rare).
Une exceptionnelle leçon de photo, qui me donne envie de repartir en voyage à chaque fois que je l’ouvre… Vivement le printemps !
Oui, les images de Leni Riefenstah sont exceptionnelles de bauté et d’authenticité ! Et ne risque pas d’être refaites maintenant, car tout à changé la-bas…
Tiens donc, parler de Riefenstahl n’est plus tabou…? Tant mieux, c’était une fantastique photographe. C’est la facette d’elle que je préfère.
Tabou ? Voilà qui serait bien domage… ses photos sont fantastiques !
Ce que Jean-Christophe évoque est sa mise à ban après la guerre, certains gens lui reprochaient sa plus grande complicité avec le régime Nazi. Or, cette reproche est révolue au plus tard depuis son nettoyage éthique récent – difficile de reprocher à cette créative (n’oublions pas ses débuts de comédienne, puis sa carrière de photographe et metteur en scène…) extraordinaire d’avoir profité d’une liberté artistique hors pair
Oui tout cela est de l’histoire ancienne. Le cas de cet artiste « officielles du régime nazi a été étudié par les alliés après la guerre et elle n’a pas été inquiétée.
Leni riefenstahl a voué un culte à l’homme tel que le troisième reich l’entendait, elle a été la plus productive des iconographes du régime nazi en leur fournissant deux films très forts. On ne peut pas oublier la dimension idéologique de ses images même si elle a refusé de continuer à travailler pour les nazis avant la seconde guerre mondiale.
Surtout, il faut ne pas oublier qu’elle n’a pas renié son attrait pour cette iconographie même si elle a prétendu ne pas en avoir mesuré la portée.
A mon sens ce rappel est indispensable avant de parler de son travail.
Pour ma part, étant fils de déporté, j’avoue que je ne peux voir ses images sans penser à ses idées… ce qui corrompt tout.
Ton point de vue mérite est interessant. Pour ma part (ne connaissant pas vraiment son travail des années hitlériennes), je ne vois quand je parcours le livre sur le Nouba qu’un magnifique hymne à l’humanité…
Impossible de faire le lien avec une quelconque idéologie… si ce n’est l’amour de la beauté ?
Doit-on cesser d’apprècier Céline, d’écouter Carmina Burana de Karl Orf à cause de leurs idées… Ou même se méfier de Wagner parcequ’il a été « récupèré » par les nazi ?