Cette semaine, place à une magnifique séquence d’Eric Epoudry (photographe et designer de talent). Il nous explique en détail et copies d’écran à l’appui, comment réaliser une telle image… Voilà qui va nous rendre encore plus impatient en attendant le retour de la neige !
» C’est ma photo de l’hiver 2005/2006, celle qui reste quand tout à fondu et qui me donne envie de continuer. Elle a été prise pendant le Tignes AirWaves 2006, le rider s’appèle Arnaud Kugener… L’assemblage est fait en 2 temps. Dans un premier temps je sélectionne 3 images qui reconstitue le fond et réalise le collage avec Sticher Express. J’exporte le montage dans photoshop avec les calques et reconstitue une partie de la neige au premier plan au niveau du coping (bord du pipe) et sur les cotés. Dans un 2ème temps après avoir aplati le montage du fond j’importe le skieur pour compléter la séquence. Une fois le montage fini, je fais les réglages de base d’optimisation du fichier.
1 / Le résultat du collage dans Sticher Express : L’assemblage est correcte mais comme la séquence est faite à main levée (sans tenir compte de la rotation sur le point nodal de l’objectif), il manque certaines parties de l’image. Je commence à corriger quelques petites erreurs d’assemblage (léger décalage et flou de matière)…
2 / Reconstitution des parties manquantes : J’effectue chaque clonage sur des calques différents avec l’outil tampon en cochant l’option « échantillonner les calques ». Ainsi, j’ai plus de flexibilité pour le clonage et en cas d’erreur je ne touche pas au montage original. La partie la plus délicate se situe au niveau du coping, la déformation est forte et le graphisme des lignes laissé du ratrack doit être reproduit. Pour le reste c’est plus simple car il s’agit de matière abstraite.
3 / Importation des images manquantes de la séquence. Chaque étape est importée sur un calque associé à un masque pour le détourage. Le détourage est fait au pinceau avec un bord légèrement floue. Ainsi je peux revenir en arrière sur le masque en cas d’erreur. Palette graphique fortement recommandée pour cette étape fastidieuse…
4 / Premier réglage des niveaux. Je duplique le montage et j’aplatis le fond et les étapes de la séquences. Pour la séquence du skieur, un réglage des niveaux permet de déboucher un peu le contre jour. Pour le fond deux réglages des niveaux, tout en préservant la partie de gauche avec un masque pour ne pas cramer les blancs.
Pour l’image finale j’aplatis le montage, effectue un recadrage en supprimant une partie du ciel pour recentrer l’action et donner plus d’ampleur au jump. J’ai également modifié la balance des couleurs avec une très légère courbe de type « E6 -> c41 ».
Ce contest réuni des riders européens et une belles brochettes de photographes pro auxquels j’avais envie de me confronter. Voir ensuite dans les mags de ski l’article sur le contest avec les photos des pro me permet de pas mal progresser. C’est ma deuxième sortie de la saison sur un contest pro, après le Snowkite master du Lautaret en decembre. Je suis équipé d’un EOS 20D monté d’un 10-22 EF-S et cette séquence est shootée en jpeg (malheureusement le 20D ne permet pas de shooter plus de 4 à 5 images en séquence au format Raw).
Jolie image qui réconcilie avec photoshop :)
Magnifique en effet ! Bravo et merci pour les explications, on va essayer de faire pareil…
Il y a deux erreurs, une technique et une technico-artistique.
Technique : il faut détourer les skieurs à la plume, transformer le masque vectoriel en masque de fusion pour appliquer, en effet, un très léger flou. C’est plus rapide et ça permet plus de possibilité de modification.
Technico-artistique : la duplication au tampon a fait se répéter des traces très précises dans la neige (une trace diagonale et une sorte de cercle que l’on retrouve à trois occasions). Il aurait fallu les masquer avec le tampon en prenant des zones neutres.
D’un point de vue artistique, il est dommage qu’Eric Epoudry ne se soit pas agenouillé pour que le rider se soit trouvé sur le fond bleu du ciel. La photo aurait été autrement plus efficace !
Merci pour ces précisions… Intéressantes ! Mais…
La critique est facile, l’Art est difficile (oserais-je ajouter)