La firme tire son nom du Mont Fuji, au pied duquel se trouve Ashigara ou la Fuji photo Film Co. Ltd s’établit en 1934, suite au rachat de la division photo de la Dainippon Celluloid Co tout premier fabricant d’émulsion Japonais.
Fuji est crée dans le but de produire du film pour le cinéma et de la pellicule photo (vous trouverez ici un historique détaillé en anglais et un autre ici).
Les trois premières années de Fuji sont difficiles car la clientèle ne fait confiance qu’aux produits importés. Un ingénieur Allemand est donc embauché afin d’optimiser la qualité des émulsions (la technologie Allemande est la référence de l’époque).
En 1936 Fuji produit ses premiers films pour le cinéma et la photo ainsi que du film pour rayon X, à destination de l’imagerie médicale. L’activité décolle progressivement et en 1938 une seconde usine est construite à Odawara.
En 1944, suite à l’acquisition de l’Enomoto Kogaku Seiki Manufacturing, Fuji est renommée Fuji Photo Optical Co.
Pendant les années de guerre, la production civile est suspendue : seuls priment les besoins militaires.
Après la guerre, Fuji conquiert le marché intérieur et exporte ses produits optiques. En 1948, Fuji lance son premier appareil Fujica (Fuji + Camera) et son premier film diapo couleur d’une sensibilité de 10 ASA. À partir de 1954, sont produits les objectifs Fujinar et Fujinon.
En 1961, Fuji lance le Fujicolor R100, un film diapo d’une sensibilité de 100 ASA. Le Fujica Auto-M est en 1962 le premier appareil photo à régler automatiquement vitesse et ouverture.
En 1962, naît la Fuji Xerox Co. Ltd, un joint venture avec Rank Xerox Ltd qui inaugure une période de grande diversification. Fuji est la première société Japonaise à fabriquer des bandes magnétiques (ses premières recherches dans ce domaine datent de 1954).
En 1965, un bureau de 6 personnes est ouvert dans l’Empire State Building à New York. Fuji Europe est créée en 1966. Pour se lancer à la conquête du monde, Fuji doit rendre ses produits compatibles avec la chimie de développement des films Eastman Kodak qui dominent largement le marché mondial.
En 1970, le Fujica ST 701 est le premier reflex à cellule silicium, il est suivi en 1972 du Fujica ST 801, premier reflex comportant une diode dans le viseur.
En 1976, Fuji devance Kodak du point de vue de l’innovation, le Fujicolor F-II 400 est le premier film couleurs à 400 ISO. Mais Fuji n’est encore que le troisième fabricant mondial derrière l’américain Kodak et l’allemand AGFA-Gevaert.
En 1979, apparaît le premier appareil compact étanche, le Fuji Barroudeur HD (je m’en offrirais un pour mes 18 ans, avec lequel je réaliserais mes premières photos aquatiques).
Les recherches autour du numérique commencent au début des années 80, alors que Fuji sponsorise la Coupe du Monde de foot en 1982. La diversification (notamment dans les supports magnétiques) s’avère profitable pour Fuji, en 1983 le film ne représente que la moitié de ses activités.
En 1984, Fuji sponsorise les Jeux Olympiques de Los Angeles (à la barbe de Kodak), le Japonais qui s’attaque au marché américain est devenu le second fabricant mondial. Son film Fujicolor HR 1600 est le premier à atteindre la sensibilité de 1600 ISO.
En 1986, Fuji lance le QuickSnap, premier appareil jetable qui séduit une clientèle entièrement nouvelle. Cette innovation ne facilite pas la tâche des fabricants d’appareils traditionnels déjà éprouvés par la crise économique et le renchérissement du Yen.
Grâce à ses jetables, Fuji devient en 1992 le premier vendeur mondial d’appareils photo. La firme commence à tirer partie de décennies d’investissements en recherche et développement : en 1988 Fuji lance ses premiers appareils numériques, le Fujix DS-1P est notamment le premier à enregistrer ses images sur carte mémoire.
En 1989, arrive le film négatif couleur Reala. Suivront les excellents films diapo Velvia (1990), Provia Professionnal et Sensia (1994) ainsi que le film négatif Super G Plus (1995).
À partir de 1996, Fuji s’investit aux côtés de Kodak, Nikon, Minolta et Canon dans le lancement du format APS (Advanced Photo System) sensé relancer l’industrie de la photo. Arrivé trop tard, l’APS (dont la taille limite la qualité) sera balayé par la vague du numérique.
En 1994, Nikon présente le reflex E2 développé en collaboration avec Fuji, il est équipé d’un capteur de 1,3 megapixels et coûte moins de 15 000 €. Il sera suivi des E2n, E3 et E3s en 1998. En 1997, le Minilab Frontier offre la première solution permettant aux boutiques de tirer facilement les images des appareils numériques.
Le 31 janvier 2000, Fujifilm lance le SuperCCD de 6,1 megapixels hexagonaux qui équipe le FinePix S1 Pro, à base de Nikon F60. L’annonce est appréciée des nikonistes car à l’époque le Nikon D1 n’offre que 2,74 megapixel. Il faudra attendre 2001 pour l’annonce du D1x de 6 megapixels et 2002 pour le D100, de 6 megapixels également.
Le 30 janvier 2002 arrive une nouvelle génération de capteurs SuperCCD avec le Fujifilm FinePix S2 Pro, basé sur un Nikon F80.
Le 05 février 2004, présentation du Fujifilm FinePix S3 Pro, équipé du SuperCCD SR II. Le boîtier est toujours basée sur un Nikon F80, ce qui déçoit un peu car il ne s’agit toujours pas d’un boîtier professionnel.
Le 25 septembre 2006, présentation du Fujifilm FinePix S5 Pro (le S4 n’existe pas, probablement car ce chiffre est considéré comme malchanceux en Asie). Le S5 Pro est enfin basé sur un boîtier haut de gamme, le Nikon D200 qui rallie tous les suffrages. Son capteur annoncé comme étant un 12,34 megapixels est dénommé Super CCD SR Pro.
Le Fuji S5 Pro est un boîtier unique, très apprécié des professionnels. Premièrement, pour sa capacité à analyser les hautes lumières qui posent habituellement problème en numérique, ensuite car il est construit sur la base du Nikon D200, dont il reprend quasiment toutes caractéristiques…
Sur fond de transition définitive vers l’image numérique, Fujifilm et ses différentes filiales emploient 75 600 personnes dans le monde en 2007. Géant parmi les géants, Fuji est actif dans tous les domaines ayant rapport à l’enregistrement, au traitement et à la reproduction des images et des données numériques.
Passionnant historique ! Merci…
Quel bonheur que de découvrir tous ces articles sur ce site…
Rafraichissant !
Et en France, Mr et Mme Develay qui ont su faire, à partir de leur petite boutique de Boulogne (?), un groupe important. J’ai une tendresse particulière pour Mme Develay qui a fait énormément pour les photographes français dans la plus grande discrétion.
Salut JF !
Même pas un petit mot sur les moyens formats fabriqués par Fuji ? Ni sur les fabuleux TX1 (XPan) ?
Amicalement
Franklin
oui, je sais ! Mais la place manquait…
Il y a tellement d’autre produits innovants de Fuji que j’ai du zapper.
Ce n’est qu’un résumé rapide !