Ce qu’il y a de terrible depuis que la photo est devenue numérique et que le téléphone est devenu « smart », c’est que beaucoup de gens oublient de lever la tête et d’ouvrir les yeux…
Et j’ai remarqué que c’était encore pire (en photo) pour ceux qui utilisent un viseur électronique (ça y est ça lui reprend). Les viseurs électroniques montrent beaucoup trop d’informations (souvent mal présentées). Elles ne servent qu’à détourner le photographe de la scène qu’il est sensé observer, alors qu’il devrait être 100% immergé dans l’action afin de déclencher au bon moment…
Comme ce sont souvent les débutants qui se précipitent en premiers sur ces abominables viseurs électroniques, ils n’ont aucune idée des informations qu’ils devraient garder affichées ou pas (C’est simple : Sensibilité, Ouverture, Vitesse, correction d’expo et absolument rien d’autre)… Les pauvres se retrouvent donc saturés de tous les détails des réglages de leur appareil, ce qui est catastrophique : histogramme (totalement inutile, la mesure multizone fait très bien son boulot), balance des blancs (inutile aussi), format choisi (inutile, on se met en RAW point barre), etc…
Trop d’information qui nuisent à la compréhension et ralentissent la prise de décision. Tout l’inverse de la photo en somme ! Ou l’on doit faire corps avec son appareil, déclencher d’instinct… Réfléchir et préparer ses réglage, à l’avance… Mais ne jamais s’en préoccuper au moment de déclencher.
Mais revenons à ce petit film trouvé à l’instant, qui m’a bien fait rire. Car on est pas si loin de la problématique du viseur électronique pour les photographes :
Allons, allons, c’est paramétrable: on peut ne rien afficher dans un EVF si on le souhaite (comme à l’arrière des APN « compacts » sans EVF qu’utilisent certains professionnels). A mon sens l’amateurisme n’a pas grand chose à avoir avec le fait d’être équipé EVF ou OVF. Ma dernière sortie à Notre Dame de Paris m’a d’ailleurs permis d’observer et de suivre un professionnel (forcément car il était équipé d’un D810) sur quelques centaines de mètres. Une technique irréprochable (forcément il utilise un D810), même pas besoin de s’arrêter pour prendre des photos: marche à vive allure, photo à gauche, photo à droite, photo en reculant, en haut et en bas, l’angle parfait et une exposition aux petits oignons à chaque fois j’en suis persuadé. J’étais sur le cul. En même temps, c’est normal, je n’avais clairement pas affaire à un amateur dépassé par son EVF, mais à un utilisateur de Full Frame. On ne joue pas dans la même catégorie c’est sûr, même s’il s’agit peut-être d’un semi-pro car équipé Nikon et pas chez les rouges…
L’épisode que tu raconte est intéressant… Tu passerais quelques heures avec moi sur le terrain, et tu comprendrais pourquoi l’usage d’un EVF (tel qu’il nous est proposé avec ses performances en 2014)… est encore incompatible avec un travail rapide, assuré et professionnel !
Alors, oui, on peut paramétrer précisément l’EVF (je m’y suis amusé sur les Sony A7, Olympus OM-D E-M1 et le Fuji XT-1, avec délice à chaque fois, comme tu t’en doute ! )…
Mais personne ne le fait (même pas un utilisateur sur 2)… Ce qui est domage.
J’ajouterais que je vois que 9 possésseurs de D600 / D800 sur 10, qui sont déjà incapables d’aller paramétrer leurs menus personnalisés et les options de revue des images ! Alors l’EVF…
Je suis convaincu que tu pourrais m’apprendre beaucoup de choses bien évidemment. J’ai déjà fait le tour des limitations de mon hybride: pas bon pour le C-AF ni adapté pour la téléphoto, l’EVF n’est pas idéal dans certaines situations (plage à 2h de l’après midi, ce qui n’est pas d’un grand intérêt photographique ou neige). Je ne vis pas de mes photos, ce sont donc des limitations que j’accepte (c’est même un choix par rapport à la concurrence où rentre en compte le prix boitier/objectifs voulus et encombrement/poids et ce sont des considérations qui sont bien différentes d’un professionnel c’est évident). Mais on ne compare pas les mêmes gammes d’appareils ici: les hybrides (sony à part peut-être) sont à comparer aux APS-C et là, quelle horreur de regarder à nouveau dans le viseur OVF de ces boitiers après avoir connu l’EVF: c’est étriqué, sombre, on y voit rien!!!
Maintenant ce discours sur le « professionnel », c’est aussi une grosse part de branlette. Vu les qualités des boitiers actuels (dit « amateur » ou « pour novice/débutant/rigolo/branleur » et meilleurs que les boitiers pro d’hier mais pas encore assez bon? cherchez l’erreur), le pro qui n’est pas capable d’obtenir les images qu’il veut avec n’importe lequel de ces boitiers peut changer de boulot. C’est comme les mauvais outils pour expliquer les échecs, c’est assez universel mais ça présente l’avantage d’identifier assez rapidement les incompétents au boulot. Je ne parle pas de cas spécifiques (nature extrême, photo sportives et animalières…). Mais pour le reste franchement, le secret des « vraies » photos (celles qui font tomber la machoire) réside essentiellement dans leurs préparations minutieuses (l’oeil donc (on se rejoint sur ce point), le site (souvent à l’étranger/ou un site peu connu pour sortir de la routine), le timing, l’éclairage (donc l’horaire), le cadrage choisi à l’avance, éventuellement une p’tite pièce pour la pose de l’autochtone…) et là EVF ou pas c’est vraiment quelque chose de secondaire et non rédhibitoire dans l’essentiel des cas. Je ne crois pas à l’improvisation où éclairage, plans, exposition se rencontrent en un instant magique qu’immortalise un pro (mon héros!) en pianotant simultanément sur 3 boutons (allez en environ un centième de seconde) pour prendre une photo à la volée avec un cadrage parfait (quelle perte de temps et d’énergie pour un pro!).
Comme tu es un peu excessif, je me le permets aussi :)
Un lecteur râleur mais assidu.
Rallons ! Il en restera tjr quelque chose ;-)
Pas d’accord avec ça : « Maintenant ce discours sur le « professionnel », c’est aussi une grosse part de branlette. Vu les qualités des boitiers actuels ! «
Justement tu le dis… Un pro avec un boîtier de merde s’en sortira toujours ! L’expérience, fait une énorme différence…
Et on le voit encore mieux aujourd’hui, ou les amateurs sont équipés comme les pro ! On voit bien que pas mal font des photos de merde…
D’autre ont un bon oeil : mais pas le constance et les résultats sont aléatoires (passent du fantastique au raté). C’est la différence entre pro et amateur… Le pro réussi à chaque fois ! Ou presque (car c’est vrai, il y a pro et pro)…
Enfin, dernier point… Il existe un domaine de la photo (le reportage, la street photo, le voyage), ou rien n’est préparé et monté à l’avance (comme parfois : cf le baiser de l’hôtel de ville de Doisneau)
Là encore la différence se fait sur la réactivité, les reflex, le coup d’oeil instantané. Car la « situation imprévue » a déjà été vécue des dizaines de fois, par le pro (qui passe sa vie à voyager et à saisir l’instant décisif. Pour lui, il arrive assez souvent, il suffit d’être prêt. Le pro est toujours prêt. Pas l’amateur qui ne passe pas tout son temps a l’attendre)…
D’accord avec les compétences d’un pro par rapport à un amateur. Ca ne discute même pas.
Mais je ne pense pas que l’on puisse identifier à un pro à son matériel.
Content que tu rejoignes mon point de vue sur la préparation du travail sur la street photo de Doisneau: « baiser de l’hotel de ville » avec deux élèves du cours Simon: photo préparée (contre rétribution de quelques francs) à l’avance absolument aucun instant décisif… Sur ce type de photo il y a une grosse part de fantasme.
Bonjour.
Ce n’est pas l’appareil qui fait le photographe. De plus être pro signifie juste gagner sa vie avec. Un photographe qui fait des photos de mariage immondes est un pro, car il gagne sa vie en faisant des photos. Un amateur (qui ne gagne pas sa vie en vendant ses photos) avec du talent équipé d’un iphone 6 peut faire de très belles photos, j’en ai vu.
Je possède un alpha 55, (acheté sur le bon coin à 130 euros), avec viseur électronique et des objectifs Minolta, certains à 30 euros d’occase, filtre uv compris et j’en suis super content.
Voilà ce que j’en pense.