Quelle est la clé du succès actuel de Canon, sur le marché du reflex et du matériel expert ? L’intégration verticale des compétences : Canon est une des rares marque à maîtriser totalement la fabrication de ses capteurs (jusqu’à 50 Pixels), de ses boîtiers et de ses optiques…
Tout comme Apple est le seul constructeur informatique capable de mener de front le développement de deux systèmes d’exploitations (OS X et iOS), tout en concevant elle-même ses smartphone et ses ordinateurs… C’est cette intégration verticale qui permet l’innovation : si Apple n’avait pu concevoir ensemble le matériel et le logiciel, Apple n’aurait pas inventé l’iPhone…
Sony fabrique les meilleurs capteurs et des boîtiers désormais d’assez bon niveau (quoique perfectibles, ils n’égalent pas totalement les Canon ou Nikon et restent dépendant des viseurs électroniques décevants toujours fabriqués par Epson et vendu à tous les constructeurs)… Mais il manque toujours à Sony, l’expertise de Canon ou Nikon dans les objectifs… Et si Sony possédait ce savoir faire très rare, les Sony A7 disposeraient effectivement de la bonne dizaine d’objectifs spécifiques (professionnels et d’entrée de gamme) qui leur manquent encore, deux ans exactement après leur présentation… Mon idée est que si Canon a tenté de racheter Sigma, c’était qu’ils craignaient que Sony ne le fasse.
Doit-on s’inquiéter pour une marque, lorsqu’elle reste incapable de concevoir et fabriquer elle-même un des maillons essentiels de la chaine photographique ? Oui, évidement… Déjà car ses profits sont amputé automatiquement, par tout ce qui doit être acheté à l’extérieur. Combien gagne Sony, à chaque fois que Nikon vend un D7200, ou un D810 ?
C’est peut-être pour cela que Nikon souhaite ne plus dépendre de Sony (qui avait acheté « l’héritage photographique » de Minolta), pour la fourniture de ses futurs capteurs comme une rumeur le suggère depuis hier : Nikon Samsung : partenariat stratégique à venir ?
Il se trouve justement que aujourd’hui Samsung a officiellement nié cette hypothèse (ce qui ne prouve rien dans un sens, ni dans l’autre), mais peu importe, nous verrons bien en janvier ce qui se passera :
« Samsung’s statement on this is as follows : Media reports that Nikon is allegedly buying our NX technology are not true. »
Doit-on s’inquiéter lorsque Pentax pour son futur reflex Full Frame, n’a d’autre choix que de « déguiser », un 24-70 mm f/2.8 crée et fabriqué par Tamron ? Oui, éventuellement…
Car les marque qui se portent bien, sont celles qui ont réussi une « certaine intégration verticale ». Fuji semble être de celles-ci : héritant d’une certaine « culture de la photo » (Historique de Fujifilm) et d’une image de marque forte, Fuji fabrique ses propres boîtiers, ses propres objectifs, ses propres capteurs et le fait savoir… Construisant « sa légende ».
Dans le même temps : tous les photographes « passionnés » du monde (les seuls susceptibles d’investir 2000 ou 3000 € dans des reflex et objectifs), savent que Nikon est depuis 15 ans incapable de fabriquer ses propres capteurs et ce n’est pas sans conséquences.
« Héritage photographique » et image de marque, qui ont certainement fait défaut à Samsung, pourtant capable de concevoir un boîtier NX1 diablement efficace, mais dont la gamme optique était certainement trop modeste… L’alliance avec Nikon (si elle se confirmait, ce qui reste encore hypothétique), semblerait donc relativement logique, les deux firmes étant très complémentaires en terme de savoir faire et « d’image »… Une alliance rappelant quelque peu (mais de loin), celle nouée par Olympus et Panasonic lors de l’annonce du « Micro 4/3 ».
Reste que lorsque l’on sait tout fabriquer sois-même (comme Panasonic ou Canon) : on n’est pas obligé de partager les bénéfices, ni les lauriers de la réussite !
A force d’entendre les photographes professionnels équipés en Nikon, expliquer que les capteurs Sony qui équipent leurs boîtiers sont fantastiques (et expliquent leur succès en oubliant le rôle déterminant de l’objectif ou de l’ergonomie), on peut comprendre que les acheteurs amateur soient un jour tentés d’aller voir « en face » chez Sony…
On se souviendra que c’est de cette façon que les reporters couvrant la guerre de Corée et stationnés au Japon, ont commencé à acheter des objectifs Nikon « compatibles » sur leurs boîtiers télémétriques Allemands et à les trouver bon…
Surtout lorsque Sony équipe ses propres boîtiers de capteurs encore meilleurs (42 Pixels au lieu de 36 chez Nikon), tout ça dans un boîtier vraiment plus léger… Depuis l’arrivée du Sony A7RII, cela aura fait beaucoup de mal à Nikon, je suppose… Même si l’argument « gain de poids » est un peu « trompeur », les objectifs destinés à ces Sony A7 obligeant à relativiser un peu leur légèreté. OK, le « gain de poids est sensible » mais pas aussi considérable qu’on l’imagine, une fois équipé de deux ou trois objectifs…
Il aura manqué ces dernières années à Nikon une « Intégration verticale » du côté du capteur… Alors que depuis quinze ans : Canon fabrique ses propres capteurs CMOS, avec les économies d’échelle que l’on peut imaginer (80 millions de Canon EOS) et une marge incomparable sur chaque boîtier vendu. Ce qui permet des investissements en Recherche et Développement plus importants j’imagine : probablement en vue d’encore plus « d’intégration verticale »…
Par exemple pour développer des logiciels ! Que l’on songe en effet maintenant, au logiciel qui accompagne chaque boîtier vendu (de nombreux fabricants d’appareils sont contraints d’acheter un assez horrible logiciel nommé Silkypix à la logique très Japonaise, pour placer dans leurs boîtes).
Alors que depuis toujours, Canon fourni gratuitement Canon DPP, qui n’est pas du tout ridicule… Mais que Nikon vous a vendu pendant des années Nikon Capture NX (en partie sous-traité, d’ou son coût) : ce qui s’est transformé en catastrophe le jour ou Nik Softwear a été acheté par Google et a lâché Nikon : Nikon View NXI, encore un soft sans intérêt. Les Nikonistes ont fait une très mauvaise affaire le jour ou le nouveau View NX est devenu incompatible avec les U-Points que Nikon avait mis en avant durant quelques années (Nikon Capture NX, remplacé par Nikon Capture NX-D)…
Episode lamentable et catastrophique pour l’image de professionnalisme de Nikon avouez : qui aura déçu énormément d’utilisateurs professionnels… Et lorsqu’un « leader d’opinion » est déçu : cela a des conséquences durant des années auprès de milliers d’utilisateurs.
Bref, changer de partenaire « capteur », est à mon avis devenu incontournable pour Nikon, avant que Sony ne « lâche Nikon »… Pour vendre ses propres boîtiers, puisqu’il commence désormais à se rapprocher des compétences de Nikon sur une partie de la chaine d’intégration (Les A7 auraient-ils « sauvé » le business photo de Sony ?)…
Mais pour qu’un tel changement soit efficace : il faudra que Samsung accepte de devenir un « réel partenaire » pour Nikon. Et non pas un concurrent comme l’était Sony.
Reste que lorsque l’on sait tout fabriquer sois-même (comme Panasonic ou Canon) : on n’est pas obligé de partager les bénéfices, ni les lauriers de la réussite !
Et au delà de ça, il y a aussi des avantages stratégiques importants.
1) On n’a pas à attendre que le fournisseur/compétiteur accepte de nous vendre ses produits ou nous impose ses conditions. Par exemple, tant que Sony est capable d’écouler sa production de 42MP dans ses propres boitiers, il n’y a pas urgence à les rendre disponibles pour les autres.
2) On ne donne pas d’information à la compétition sur ce que l’on a dans ses cartons. Par exemple, lorsque Nikon passe une commande à Sony pour un capteur X pour livraison à une date donnée, Sony a une excellente idée de ce que Nikon prépare et pour quand. De même, selon le type de capteurs livrés chez Nikon, Sony a une bonne idée des gros vendeurs chez Nikon et à quel volume, information pouvant l’aider à aiguiller sa propre ligne de produits. À l’inverse, Nikon n’a pas ces informations sur Sony…
Mais pour qu’un tel changement soit efficace : il faudra que Samsung accepte de devenir un « réel partenaire » pour Nikon.
Question d’autant plus légitime à poser que l’on se rappelera de la collaboration, terminée en queue de poisson, entre Samsung et Pentax, il y a un peu moins d’une dizaine d’années. Alors qu’officiellement Samsung développait les caméras en partenariat avec Pentax, elle développait secrètement et en parallèle sa propre ligne de produits concurrents… Situation qui a évidemment mené au divorce losrque le pot aux roses a été découvert…
Oui, en effet… encore un épisode (Pentax / Samsung), quelque peu oublié, qui démontre lui aussi que le manque d’intégration verticale mène souvent à l’échec.
Et tant qu’à être sur le sujet de l’intégration et dans les vieilles histoires de Pentax, il y a un exemple encore plus marquant.
Beaucoup ont oublié que Pentax avait déjà annoncé un DSLR FF dès… 2001! Sauf que, et là est le noeud du problème, celui-ci devait être équipé d’un capteur Phillips, qui n’a jamais livré la marchandise. Avec le résultat désastreux que l’on connait: pendant que Pentax attendait le fameux capteur, Canon et Nikon entraient en force dans l’ère numérique. Le temps que Pentax se retourne pour trouver un nouveau fournisseur et développer un nouveau boitier, il était trop tard. L’écart était déjà trop grand et la fenêtre d’opportunité avait été manquée…
Et l’impact de ce départ manqué en raison du cafouillage de Phillips se fait toujours sentir aujourd’hui. Pentax n’ayant jamais pu reprendre le terrain perdu en raison de ce mauvais choix… Mince consolation, au moins ils ont évité le sort de Contax qui avait fait le même choix technologique.
Enfin bref, dans le monde des caméras, la technologie des capteurs est cruciale. Et c’est certain que ceux en ayant le plein contrôle sont avantagés par rapport aux autres.
Carl, vous écrivez très bien et semblez – tout comme Jean-François – en connaître un rayon sur le marché de la photo. Disposez-vous d’un blog où on peut vous suivre ?
C’est très gentil de votre part Yves, ça me touche beaucoup!
J’ai déjà maintenu un blog mais que j’ai abandonné, faute de temps à y consacrer. On démarre cela avec les meilleurs intentions du monde mais l’activité est finalement beaucoup plus chronophage que ce que l’on envisageait au début…
Et je n’en connais pas tant que ça sur le marché de la photo. C’est juste que je commente sur le peu que je sais!
Hello !
L’arrêt brutal de la monture EF en 1987 fut au contraire une chance pour les utilisateurs (pas immédiatement, mais après 5 ou 6 ans ils ont commencé à le comprendre)… Aujourd’hui c’est évident ! Que serait Canon s’ils étaient resté à leur ancienne monture ?
Idem pour Apple : l’arrêt de OS9 et l’arrivée de OSX en 2001 fut notre grande chance et le point de départ de l’iPhone et de iOS. Sans cela nous serions encore à la préhistoire ! Il faut parfois repartir d’une page blanche : ce que permet l’intégration Verticale…
C’est pour cela que Microsoft se lance dans les tablettes et les ordinateurs : ils ont vu l’avantage évident que tire Apple de cette intégration Matériel + Logiciel…
Je ne pense vraiment pas que la compatibilité des Nikon numériques avec la monture F de 1956 sont un avantage pour les utilisateurs de Nikon : car 95% des objectifs antérieurs aux années 80 sont vraiment sans intérêt !
Panasonic fabrique tous ses objectifs et fabrique même la plupart des objectifs utilisés par Leica sur ses petits modèles. Le nom Leica c’est juste pour l’image de marque. Peut-être partagent-ils des recettes ou de la recherche et développement : mais c’est vraiment du marketing…
Même chose pour Sony et Zeiss… Seuls les modèles de marque Zeiss sont fabriqués par Zeiss, pour la gamme Sony. Et Sony n’est y pour rien… De toutes façons, vu le prix de ces objectifs, leur poids considérable et l’étroitesse des gammes disponibles, on peut dire que Nikon et Canon et même Sigma, ont une avance technologique évidente sur Zeiss et Sony.
Sinon, l’expertise optique de Minolta était réelle, mais ancienne… et dépassée largement par Canon et Nikon déjà à l’époque. Vu que Sony a négligé cela depuis, cette expertise se résume à pas grand chose aujourd’hui.
Sigma, Tokina et Tamron font mieux !
« L’arrêt brutal de la monture EF en 1987 fut au contraire une chance pour les utilisateurs (pas immédiatement, mais après 5 ou 6 ans ils ont commencé à le comprendre)… Aujourd’hui c’est évident ! Que serait Canon s’ils étaient resté à leur ancienne monture ? »
Bon bah ça va, du coup si en 2 ans Sony n’a pas l’essentiel, ça va à peu près, ils ont encore 2-3-4 ans pour se rattraper…
Sacrifier sa monture pour en relancer une nouvelle, ça demande quand même de sacrées baloches pour accepter de sacrifier beaucoup de profil et de clients (et balancer une palanquée de nouvelles optiques rapidement), faut les reins solides.
Oui, mais Sony ne devrait pas trop trainer…
Car des concurrents directes des A7 sont apparement en préparation chez Canon, Nikon et peut-être d’autres… Et que ces deux marques sont au top de leur forme, pour sortir rapidement des gammes optiques (et dans l’hypothèse ou ils concevraient un hybride directement compatible avec les gammes optiques existantes, alors là, ça va être très difficile pour Sony).
Et la différence c’est qu’en 1987, Canon était un des deux acteurs majeurs, qui dominaient la photo (alors que Sony en 2015 est un challenger)… Donc même si seulement le quart des utilisateurs de Canon passaient au nouveau système EOS et ses objectifs EF (plus quelques autres venant de la concurrence éventuellement), et bien tout ce monde représentait déjà un nombre de vente et un parc installé très conséquent… permettant de « sécuriser » le nouveau système.
Avec l’assurance pour les acheteurs, que le premier (ou second à l’époque ?) acteur de la photo, ne risqueraient en aucun cas d’abandonner la partie, vu que la photo représentait à l’époque une très grosse partie des activités de Canon (donc un business vital pour la marque)…
La différence c’est que en 2015, la photo (niveau expert), n’est encore qu’une activité marginale dans l’empire Sony.
Et que pour convaincre, les Sony A7 doivront passer rapidement de 0% à 15 ou 20% du marché global des reflex (et ils n’y sont pas encore)… S’il veulent devenir rentables. C’est un défi autrement plus difficile que celui réalisé par Canon en 1987, qui n’avait qu’à dire à ses anciens clients : on change tout, mais vous nous connaissez déjà : vous pouvez nous faire confiance…
Alors au’en 2015, Sony n’a aucun passé réellement positif, ni rassurant en terme de reflex, ni en terme de continuité (Gamme A en passe d’e^tre abandonnée, y compris les transfusent récents, abandon du viseur optique remplacé par rien de très bon)… Et surtout une base installée existante qui reste certainement en dessous de 10% des utilisateurs de réflex.
En 1985 le seul AF fonctionnel était celui de Minolta (justement c’est amusant comme on se retrouve), parti avec une certaine avance technologique sur Canon et Nikon… Il a pourtant été totalement balayé par Canon en quelques années, après la sortie des EOS en 1987.
Quand à Nikon, ils ont mit des années à mettre au point un AF crédible (ils étaient très mal partis : avec le moteur AF dans le boîtier, alors qu’il est bien mieux placé dans l’objectif)…
Pas forcement d’accord avec la totalité de l’article…
Je pense que les constructeurs trouvent leur compte à développer eux mêmes les différents éléments de leurs produits.
Ça ne me parait pas anormal que Canon qui représente 43% de part de marché soit capable de développer ses propres capteur.
Ça me paraitrait totalement anormal que Pentax qui ne représente que 2% de part de marché et qui n’a aucune connaissance en développement de capteur photo annonce ne plus faire confiance à Sony, et développe ses propres capteurs. Il y aurait un problème de cout financier et un probleme de timing (je doute que dans un tel cas Ricoh soit capable d’égaler un capteur Sony FF 42mpx retroeclairé en un ou deux ans de recherche+ montage des lignes de production).
Je doute qu’un « équipementier » comme Sony lâche un jour Nikon ou Pentax en disant « je me garde mes capteurs ». Je pense que c’est une trop grosse source financière pour que Sony se permette un telle décision.
C’est un peu comme si, sur le marché automobile, un équipementier comme Valéo décidait d’arrêter de fournir Renault… Renault n’aurait pas de mal à trouver des fabricants autres pour ses pièces, comme Pentax et Nikon n’auront pas de mal à aller voir Fujitsu, STMicro, Toshiba, Samsung, Hynix, Siemens…. pour les capteurs.
Pour les objectifs, le cas Pentax est prit en exemple. Il faut savoir que ça fait déjà plusieurs années que Pentax rebadge des objos (Tamron, Tokina) mais continue à développer la grande majorité de son catalogue. Le fait que le 70 200 f2,8 en préparation soit totalement Pentax est plutôt rassurant quant à la capacité de Pentax a développé ses propres objos.
Pour le rebadgeage du 24 70, je pencherai plus pour une réduction des couts et pour être en mesure de proposer un zoom standard très bon en même temps que la sortie de son FF. Et donc de profiter d’un maximum de ventes immédiates.
D’autant plus que cet objo n’est pas considéré comme un objo professionnel dans la gamme Pentax, qui en proposera un de sa fabrication à n’en pas douter mais en prenant le temps (comme toujours chez Pentax :) )
Les capteurs Full frame ou APS-C seraient d’après toi : « une trop grosse source financière pour que Sony se permette un telle décision » ? Non, certainement pas…
Car ces capteurs pour reflex ne pèsent pas grand chose dans l’économie globale de la division Sony qui produit des capteurs ! Leur poids est anecdotique face aux capteurs de téléphones, aux compacts… et plus généralement à la taille du groupe en général.
Si Sony veut « rattraper » Nikon en terme d’appareils photos (qui dégagent une marge globale bien plus intéressante que les capteurs), il doivent cesser de leurs fournir des capteurs et d’aider Nikon a conserver sa position…
Maintenant u’ils savent faire des appareils (pas trop mauvais), Sony a bien plus intérêt à vendre des appareils reflex (à forte valeur ajoutée) embarquant leurs propres capteurs, plutôt que simplement fournir des capteurs à Nikon… C’est pour cela qu’ils font tous ces efforts pour développer leurs A7. Le fait de tout faire permet de sacré économies et une conception plus pointue.
Sony n’a pas la philosophie d’un « équipementier » : c’est même exactement l’inverse dans tous les domaines… Ils sont même diversifiés « horizontalement » jusqu’aux Assurances et banques. ! Exactement l’inverse d’un équipementier.
Ils disposent et entretiennent une image de marque mondiale, disposent de réseaux de distributions mondiaux…
Et ils ont évidement l’ambition d’être comme Apple : concepteur, fabriquant et même distributeur… avec des boutiques qui existent dans certains pays. C’est pour cela qu’ils ont acheté Minolta en 2006.
Pentax n’a pas eu les moyens de développer un 24-70 mm à temps pour son Full frame qui est en préparation depuis des années ? C’est soit qu’ils ont étés imprévoyants (peu probables), soit qu’ils en sont devenus incapables car ils manquent de ressources internes…
Dans les deux cas : c’est très mauvais en terme d’image de marque (les acheteurs de Full frame sont hyper informés), très peu efficace financièrement et peu qualitatif (un modèle lourd, encombrant et moins bon que la concurrence, qui ne sera pas beaucoup moins cher vu qu’il doit être acheté à Tamron par Pentax…)
un modèle lourd, encombrant et moins bon que la concurrence, qui ne sera pas beaucoup moins cher vu qu’il doit être acheté à Tamron par Pentax…
Justement, il est annoncé au même prix que le Tamron, soit environ moitié prix des équivalents Canon et Nikon. Donc, pas de quoi faire un scandale… Et il y a pas mal de gens en Canon et Nikon qui seraient parfaitement heureux d’avoir une optique de ce niveau, à ce prix, provenant du fabricant original. Et c’est déjà mieux que chez Sony, qui n’a même pas d’équivalent dans son catalogue…
Pour le gros et lourd, c’est un peu bizarre considérant que le Pentax fait 89mm x 110mm pour 787g vs un Canon LII à 89mm x 113mm pour 805g ? Et il y a toujours le bénéfice de la stabilisation chez Pentax…
Mais bon, de toute façon, ceux qui vont acheter le FF Pentax vont s’en ficher pas mal que le 24-70 soit dérivé du Tamron, pourvu qu’il soit bon. Et, à l’inverse, ceux qui ne l’achèteraient pas pour cette raison ne l’achèteraient sans doute pas de toute manière, car ils y trouveraient autre chose à redire même si il était 100% Pentax…
Perso, je préfère encore que les opticiens chez Pentax planchent sur des trucs plus distinctifs. Comme une mise à jour de la gamme limited, qui est beaucoup plus intéressante et « vendeur » …
C’est sûr qu’une MAJ des Ltd 31/43/77 et une version FF du 20-40 (léger et de grande qualité) seraient un sacré plus dans leur gamme.
(Rêvons donc un peu d’un 24-70 f/4 Limited, concurrent du même en Canon.)
Un 24-70 mm f/2.8, n’est pas le produit attendu par le marché : trop lourd et trop encombrant (même si le prix est OK)…
Pentax a besoin d’un exacte équivalent du EF 24-70 mm f/4 macro de Canon ! à moins de 1000 € il s’en vend 10 fois plus que les version f/2.8… et franchement pour rien au monde je ne reviendrais au f/2.8.
Si je veux faire de la grande ouverture : je sors mon 50 mm f/1.4 Sigma (350 €), ou le Sigma 85 mm f/1.4 (800 €)… qui écrasent en « effet wahou », tout ce que ferait une zoom f/2.8…
Bref, j’ai peur que l’énorme Full frame de Pentax + l’énorme 24-70 mm f/2.8, ne fassent un effet de dinosaure ! Un peu comme ces grosses bagnoles américaines qui ne sont plus à la mode…
la gamme limited est en apparence séduisante, et elle m’a tenté, mais quand on voit l a poussivité et l’archaïsme de l’autofocus, lent et bruyant, utiliser un objectif Canon USM à côté est une véritable bénédiction !
je ne suis pas toujours d’accord avec JF et son quelquefois manque d’objectivité, mais quand il dit qu’investir dans une gamme d’objectif chez nikon ou canon est un bien meilleurs investissement à long terme, des objectifs qui gardent toujours sur le marché une veritable côte, pour qui veut revendre et changer, il a tout à fait raison.
A côté, pentax c’est l’aventure !
« manque d’objectivité » ? Moi ?
ahah !
Bon sinon, d’accord avec ta remarque sur l’AF Pentax, souvent pathétique…
Il faut arrêter de croire qu’Apple est un exemple d’integration verticale, leur Iphone et mac sortent des mêmes chaines de montages que ceux de Lenovo, LG et consorts. Les processeurs vienent de chez Intel et Samsung. Et leur OS’s sont des descendants des systemes BSD.
Canon, est un bon exemple d’integration verticale. Mais cela ne garantie pas pour autant la reussite, lorsque les D3/D700/D300 sont apparues, Canon était a la ramasse avec leur capteurs.
Integration verticale, veut dire aussi systéme plus ou moins fermé, ceux qui n’est jamais trés bon à long terme. Tous le monde se souviendra ce qui est advenue des systémes proprietaires dans le monde de l’informatique au milieu des années 90 (Aplle est justement le dernier survivant).
Capteurs à la ramasse (tout est relatif évidement, mais on peut admettre qu’ils ne sont pas les meilleurs)… Le fait est : que le capteur ne compte pas beaucoup dans la réussite d’une photo : il intervient bien après l’ergonomie de l’appareil, bien après la disponibilité d’objectifs variés et correspondant précisément au budget de l’utilisateur…
ET lorsque Nikon intègre un capteur d’un autre fabricant dans son fameux D3, D300, D700, une bonne partie (inconnue précisément mais importante), de la marge gagnée s’envole chez le fabricant du capteur… Ce qui est dommageable à long terme à la société dont les bénéfices sont amputés. Et cela a un impact forcément sur la recherche et le développement, ou sur le prix de vente de l’appareil…
Le seul avantage qu’on peut y voir, c’est que Nikon peut changer de fournisseur rapidement si la qualité déçoit. Mais encore faut-il qu’un fournisseur alternatif soit disponible (ce n’est pas souvent le cas, peut-être Samsung justement)… Mais en dehors de Samsung qui d’autre ?
Enfin, concernant Apple : OK iOS et OSX sont des lointains descendants d’UNIX libres… Mais si lointains !
Les apport d’Apple au niveau de l’interface et de l’ergonomie ont étés si énooooormes : que iOS et OSX n’ont plus rien à voir avec leur ancêtre.
Evidement Apple se fournit chez des fabricants de puces, processeur, mémoire, etc… Mais pour le coup : ils sont assez facilement remplaçables. Et la conception du processeur de l’iPhone est signée Apple, qui a engagé des tas d’ingénieurs et racheté des société, afin de concevoir elle-même les processeurs A. Donc il s’agit bien d’intégration verticale, bien davantage que d’autres en tous cas…
Il manque par exemple à Samsung une pièce essentielle : l’OS. ET ce n’est pas faute d’avoir tenté de mettre au point son propres OS… Samsung en a crée plusieurs.
Aucune autre société informatique ne contrôle autant Apple, la conception de ses processeurs (dans le cas des iPhones et iPad), le système d’exploitation et la construction de l’appareil… C’est l’exemple maximum d’intégration vertical que l’on puisse trouver (y compris en comparant avec d’autres industries).
Alors oui : intégration verticale signifie plus de « pouvoir » du coté de l’entreprise : plus de contrôle sur ses fournisseurs, et sur les utilisateurs… Mais au moins, ceux-là en ont pour leur argent !
Et ça marche : c’est ce qui compte le plus non ?
De toutes façons, dans un marché libre mondialisé et ouvert, c’est la « sanction du marché » qui fait et défait les constructeurs… Si l’iPhone écrase commercialement ses compétiteurs, c’est bien qu’il est plus efficace et présente le meilleur rapport « service / prix ».
Les gens votent « avec leurs pieds », pour ou contre l’intégration verticale !
Moi, je vote pour… en l’occurence !
Les fait auraient tendance à me donner raison :
Canon : le premier acteur du marché est le « plus intégré verticalement »…
Le second acteur (Nikon) l’est un peu moins et perd doucement du terrain…
Le troisième qui monte (Sony), est de plus en plus intégré verticalement, le plus innovant et connait la plus forte progression…
Les constructeurs qui ne sont pas suffisamment intégrés verticalement, plongent dans les profondeurs du classement des ventes et courent même le risque de disparaitre : Pentax éventuellement (ils se font très rares les reflex Pentax franchement)…
Ceux qui permet a Canon de dominé le marché est plus sa vision globale que sont integration verticale.
Canon est l’un des rares acteurs qui est present dans tout les maillons de la chaine graphique, du scanner a l’imprimante.
Cela ne les mets cependant pas a l’abri de l’echec. Leur aventure dans le monde des mirrorless en est un trés bon exemple, les EOS M sont un echec totale et la troisiéme generation ne semble pas trés bien partie.
Mais il y a surtout une chose qui a permit a Canon d’avoir suffisament de benefices pour innover au cours des années, c’est le marché des compacts. Malheureusement pour eux avec l’evolution des smartphones et la concurrence du format 4/3, Canon aura de plus en plus de difficultés a conserver ses parts de marché.
Les mirorless Canon, ne peuvent pas être un échec (au sens catastrophe industrielle ruineuse), puisque de façon générale (tous fabricants compris), les mirorless ne représentent qu’une part « anecdotique » du marché des reflex (10 ou 15% quelque chose comme ça)…
Je suppose que la gamme EOS M n’a été conçue que comme une solution d’attente, sans beaucoup d’investissements, ni d’ambition, sans communication massive… juste afin de tâter le marché, de prendre sa température…
La preuve de l’intégration verticale réussi et indiscutable chez Canon, sont les énormes investissement depuis l’an 2000 pour produire ses propres capteurs CMOS et les mettre au point. Le capteur compte tout de même pour beaucoup dans le coup de fabrication d’un APN… (surtout lorsqu’il est acheté à l’extérieur : il coute beaucoup plus que lorsqu’il est produit en interne).
Aucun autre constructeur photo historique n’a été capable de le faire autant que Canon : seuls des électroniciens en sont capables : Sony, Panasonic, Samsung (dont seul Sony et Panasonic ont réussi à devenirs fabricants d’appareils photo profitables)…
ET encore profitable : c’est discutable si l’on regarde la courbe des ventes des Sony ces dernières années…
Résultat : les constructeurs d’appareils photo devant se fournir chez des électroniciens sont en danger de « disparaitre » faute de profitabilité suffisante (car pour Sony, ou Panasonic, construire un appareil autour de ses capteurs n’est pas si difficile)…
Nikon est conscient du danger et cherche à sortir de ce piège.