Tous ceux qui connaissent un brin l’informatique (et un peu la pédagogie), savent bien que fournir des tablettes aux élèves, sans former les enseignants à l’informatique, ne servira à rien… D’autant qu’il y a franchement d’autres priorités à l’école :
« Quand on voit le niveau orthographique moyen au bac, on peine franchement à voir en quoi l’introduction de tablettes numériques à partir de la Cinquième résoudra ce problème. Pourquoi des élèves qui ne savent déjà pas lire et écrire correctement avec un papier et un crayon gagneraient-ils en orthographe, grammaire et souplesse intellectuelle, en lisant des phrases progressivement plus complexes sur un support numérique ? » Extrait de François Hollande et la tablette magique.
Pire ! Le choix de cet outil de « consommation passive de médias » qu’est la tablette (l’informatique pour les idiots), à la place d’un outil de travail, de recherche, de réflexion et de création que peut être un « vrai ordinateur » ; est bien la preuve du renoncement « par avance » de l’éducation nationale à enseigner l’informatique. Et même plus simplement : à enseigner « l’intérêt et la nécessité de comprendre l’informatique et les médias » par le futur citoyen…
Un prof critique la politique numérique de l’Education nationale et ferme son blog :
Extrait du blog fermé : «Le numérique n’est que vernis. Le digital s’impose le plus souvent sur une surface rarement compatible. Comme si l’on s’évertuait à construire des tours sur des sols marécageux. Là où on impose du numérique, c’est de la pédagogie qu’il faut prodiguer.»
Les tablettes ? Pas pour apprendre selon Bill Gates
Comprendre le fonctionnement d’Internet par exemple, relève d’un enjeux « d’information » et de « démocratie ». Car pour rester libre, le citoyen numérique de demain, devra être un « expert d’internet » et des médias… Paradoxalement lorsque je discute avec des adolescents à Hong Kong, ils me semblent mieux armés pour ça que les jeunes Français (leur maîtrise de la langue Anglaise n’étant pas le moindre des atouts, dans le monde numérique du 21 em siècle)…
D’autant que ces tablettes n’apporteront rien de plus aux jeunes, que le smartphone que beaucoup d’adolescents possèdent déjà. Et que tous posséderont, d’ici à ce que le « plan tablette » soit effectif (les smartphone Chinois Xiaomi inonderont bientôt le marché du smartphone low cost)…
On préférerait donc que le gouvernement cesse de dépenser stupidement l’argent du contribuable et réalise avec courage cette grande réforme fiscale, promise et jamais tenue… Car des impôts mieux répartis, aideraient évidement les familles (du moins celle qui sont conscientes de l’intérêt d’un ordinateur), à acquérir ou à renouveler l’ordinateur familiale. Quitte à inventer une « prime informatique » pour les familles modestes…
Mais le « Mammouth », n’y a jamais rien compris de toutes façons, à l’informatique (pas davantage qu’à l’enseignement de l’Anglais) ! J’ai passé mon Bac en 1985 et c’était déjà le cas à l’époque, par la suite ça ne s’est pas amélioré…
Bref, ce « plan tablette » est une catastrophe annoncée de plus ! Vous me direz, depuis deux ans et demie, on en est plus à ça près… Clientélisme de base, saupoudrage de gadgets inutiles et ruineux, incapacité à entreprendre des réformes réelles… Et même « mensonges à répétition », resteront la marque de fabrique de ce quinquennat atypique et désolant…
Et ce plan tablette sera un échec de plus… Et c’est très grave. Ce n’est pas qu’une question de gabegie financière, quoique, le « ça ne coûte rien, c’est l’état qui paye » restera probablement en travers de la gorge de tous ceux qui payent trop d’impôts… Il s’agit d’une chance gâchée pour une génération.
Mais on a probablement ce qu’on mérite… Lorsque l’on constate que le hashtag #FreeNabila, est un des plus populaires ces jours-ci, on commence à comprendre pourquoi l’éducation nationale renonce avant même de commencer, à former les élèves à l’informatique. Le niveau est-il si bas, qu’on ne tente même pas de le relever ? Au point de choisir la tablette (l’informatique pour les bêtas) de préférence à l’ordinateur.
Alors, oui c’est certain, c’était – beaucoup – mieux avant !
Hop! à l’ancienne.
Mr Vibert vous me copierez 100 fois, à l’encre violette et avec contrition : Je n’utiliserais plus le mot « pathétique » dans mes billets.
Hin!hin!
Haha ! Ni « symptomatique »…
Bon Jean François, il faut que qu’on t’avoue quelque chose: tu habites en France et ton billet d’humeur va trop loin. Ou as-tu vu qu’un prof était critique autrement qu’aupres de son ministère ou ses terribles conditions de travail. As-tu déjà entendu un prof expliquer que son enseignement a pour objectif de rendre ses élèves plus matures et critiques vis à vis de leur apprentissage. Et pour un peu que l’état achète des tablettes Archos à 2 balles avec 1/2 go de mémoire et un processeur qui ouvre une page internet en 8 minutes, et tu auras les bons vieux choix à la française.
Ah pardon, j’exagère tu trouveras mieux que ça ….dans les très grandes écoles d’excellences où seuls quelques dizaines d’élèves ont accès. Celles qui sont en lien avec les universités du reste du monde. Et encore pas ceux de l’ENA vu que ces ceux là qui feront ces choix de m…e pour la nation.
Pour les autres, la bonne vieille ecole à papa, celle que j’ai connu et mon père aussi d’ailleurs…dans les années 50. Ça n’a pas changé depuis, et le mode de fonctionnement des profs non plus. Tu peux sortir tes gosses de ce système si tu en as les moyens. Mon fils a 5 ans et hormis surffer sur internet sans limite, la tablette il sait déjà s’en servir. Courage la France va bien et les réformes sont bonnes. Si si c’est flamby qui l’a dit.
D’ailleurs as-tu vu cette superbe photo d’un frigo de supermarché avec moitié flamby moitié camembert?
Ça serait plus intelligent d’introduire l’étude de l’informatique avec le Raspberry Pi par exemple http://www.raspberrypi.org/
Mon fils est en cinquième. Dès la sixième, j’ai halluciné ! Tout est fait pour qu’ils aillent chercher l’information de leurs devoirs sur Google et Wikipedia (on leur dit comment faire pour y aller et copier/coller!). On leur demande d’utiliser un traitement de texte et faire de jolies mises en page sans se demander si tout le monde a un ordinateur ou s’ils n’ont jamais eu un vrai cours d’informatique (jamais eu, tout juste une initiation pour envoyer des mails depuis une adresse sur l’interface de la poste). On ne parle surtout pas du droit de la propriété et de l’utilisation des photos/texte/schémas « volés » sur Internet.
Dès la sixième le prof de techno de mon fils leur a demandé d’utiliser une version de Catia pour modéliser une voiture. Un logiciel relativement costaud de conception 3D a des gosses de 11 ans qui ne connaissent de « l’informatique » que leur téléphone ou leur console de jeux.
Et à aucun moment une remise en question des professeurs face aux problèmes.
Mais je pourrais en rajouter des couches sur l’enseignement. En cinquième, il refait son cours de sixième en français. Le prof de Français le note avec 3 chiffres sur ces devoirs de français sans expliciter les notes obtenues. Sans lui expliquer dans quoi il pêche, sans lui donner les outils pour s’améliorer. Ils ne font pas de conjugaison depuis la sixième comme s’ils étaient au top en sortant de CM2. Le niveau de français est lamentable dans sa classe et RIEN n’est fait pour le relever alors qu’on est en ZEP. Le prof balance ses devoirs, note, et passe aux devoirs suivants, où les enfants se planteront de la même façon qu’au précédent.
Ils n’ont jamais entendu parler ou toucher un Bescherelle ou un Bled ! On leur donne un dictionnaire lors de leur passage au niveau supérieur, mais jamais ils ne s’en servent.
Mon fils en CM1 en sait presque autant en anglais que mon fils en cinquième, démontrant que le niveau des instituteurs et professeurs et très inégalitaire.
À cinq ans de différence, on retrouve les mêmes devoirs par les mêmes professeurs avec les mêmes erreurs. Je suis plus que pessimiste sur le niveau de nos enseignants !
L’année dernière mon fils (9 ans) m’a demandé de lui apprendre comment faire des vidéos pour Youtube. J’ai accepté de lui apprendre à condition que ce soit un vrai cours d’informatique qui parte de la base.
Donc je lui ai fait un beau Powerpoint pour tout expliquer : qu’est ce qu’un ordinateur, de quoi est il composé, qu’est ce que les périphériques, où les brancher. J’ai aussi traité les bases de Windows.
Ce faisant, je me suis demandé ce qu’il apprenait à l’école : en tous cas pas à s’y retrouver dans Windows et pas la dactylographie !
On va se retrouver avec des générations de mômes qui sauront retrouver une vidéo ou un texte comme des pros, mais en tapant avec deux doigts.
Et c’est pas avec les tablettes qu’on va arranger ça !