Tout à fait intéressant de lire ce petit article écrit par un juriste : 1984, c’est maintenant ! Qui éclaire l’actualité de ces dernière semaines et de ces derniers mois, sous un jour plus clair…
» 1984, le célèbre livre de George Orwell est le plus souvent cité pour deux de ses terrifiantes anticipations. D’abord, la société de surveillance généralisée dont on peut dire qu’elle est aujourd’hui advenue : écoutes téléphoniques hors de contrôle, profilage numérique, déclenchement de webcams à distance, télésurveillance, transparence à outrance. «Ce fut la fin de la vie privée» : nous y sommes.
Ensuite la novlangue, dont le but assumé, via la dénaturation et la destruction fanatique du vocabulaire, est de rendre impossible le crime par la pensée car « il n’y aura plus de mot pour le dire ». Supprimer le mot, la chose disparaîtra. ( … ) «Nous avons coupé les liens entre l’enfant et les parents, entre l’homme et la femme (…).» « fréquenter les prostituées était naturellement défendu » ( … ) « Nous ne détruisons pas seulement nos ennemis, nous les changeons. (…) Il est intolérable qu’une pensée erronée puisse exister quelque part dans le monde. «
Par exemple, imaginer que des Criméens majoritairement Russophones préfèrent éventuellement devenir Russes, voilà qui dépasse l’imagination des bonnes âmes qui n’ont pas lu 1984… Si vous n’aviez jamais lu cet indispensable roman (qui n’est pas sans rapport avec nos Macs), rattrappez vite le temps perdu grâce à cet excellent article : 1984, c’est maintenant !
« Supprimer le mot, la chose disparaîtra. »
Ou, le déni de réalité.
C’est probablement la même chose…
Sur que G.Orwell n’aurait jamais imaginé que des » clients » fassent la queue pour acheter les objets de la servitude et se transforment en VRP bêlants.
Il pointait le « socialisme » ( ambiance de l’époque oblige) alors que les reseaux dit « sociaux » sont nés ailleurs, et que par exemple l’auteur culte de Steve Jobs n’était pas un paragon du socialisme, mais Ayn Rand.
Merci Bige, pour ce rappel sur Steve Jobs et Ayn Rand. (honte à moi je n’ai jamais lu Ayn Rand, il faudra que je répare cet oublie)…
Cela devrait faire l’objet d’un article entier ! ! !
Si tu veux l’écrire c’est possible (sinon, je vais faire 15 lignes cette semaine)…
Comme souvent dans ce genre d’analyse, le recours à « 1984 » est surtout là pour faire frémir les bonnes gens… Mais cela s’appuie une fois de plus sur un syllogisme foireux du style : « Dans 1984, un état totalitaire futuriste assoit son pouvoir grâce entre autres à des technologies qui lui permettent de surveiller en permanence sa population ; des technologies permettant de surveiller en permanence la population existent aujourd’hui dans notre monde, donc nous sommes dans un état totalitaire, donc nous sommes dans 1984″…
Mais évidemment, nous ne sommes pas dans un état totalitaire, car personne ne nous oblige à rester sous surveillance : il suffit de couper Internet, retirer la batterie de son téléphone portable et d’arrêter de payer en CB, l’état aura alors toutes les peines du monde à savoir ce que l’on fait, et même à nous trouver… Et personne ne nous torturera avec des rats parce que nous avons voulu nous soustraire à cette « surveillance généralisée ».
Ces comparaisons régulières avec le fameux roman d’Orwell sont tout à fait grotesques et, à bien des égards, le monde dans lequel nous vivons actuellement est probablement bien plus proche du Brave New World d’Huxley…
Pas tout à fait Bob… Les choses sont plus nuancées que tu le dits
Car couper son portable et refuser Internet, est quasi impossible en 2014 :
cela revient à un quasi suicide social. Et pour pas mal d’entre nous à un quasi « suicide économique »…
Alors OK, on peut toujours s’installer dans une cabane à la campagne, vivre en marge de la société (c’est un mouvement en effet, j’ai vu un reportage là dessus aux US).
Mais cela revient à se retirer du monde ! A vivre en marge…
Donc OK, nous ne vivons pas dans un état totalitaire (ce n’est pas ce que dit l’article). Mais certaines choses sont très avancées tout de même…
On peut être écouté par la NSA ou les juges Français, sans rien avoir à craindre… tant que l’on ne fait rien d’illégal (ce qu’à expliqué notre Ministre de l’intérieur à la Télé)…
Mais être écouté (en toute légalité et toute sécurité avec des voies de recours) : ça ne pose pas un léger problème ? Tout de même ?
Justement : rien n’a changé depuis des décennies et les gens sont toujours espionnés par les gouvernements, même démocratiques, qui n’ont pas attendu l’invention d’Internet pour écouter les conversations téléphoniques ou poser des micros, crocheter les serrures et intercepter le courrier.
A mon sens, le fait que ça soit aujourd’hui plus technologique ne justifie pas la comparaison avec 1984.
Ce qui a vraiment changé, par contre, c’est l’exhibitionnisme des gens qui étalent leur vie sur Facebook ou Twitter dans l’espoir de faire un peu de Buzz et espèrent jouir ainsi du fameux surah d’heure cher à Wharol, gagnant ainsi un peu de crédit social …
Pour l’anecdote, j’ai un copain quinquagénaire qui vient de s’acheter son premier téléphone portable…. Pourtant, ça ne la jamais empêché de bosser (à domicile) et d’avoir toutes les semaines des activités sociales et pléthore d’amis.
Cet exemple ma convaincu que les gadgets technologiques ne sont que des pis allers qui entretiennent un semblant de sociabilité eh sur leur donner trop d’importance nous enferme dans un système … Quand même : confier ses relations sociales à deux entreprises américaines, c’est un peu fou non ?
» un copain quinquagénaire qui vient de s’acheter son premier téléphone portable…. »
Ha bon ? Peut-être finalement parcequ’il ne plus faire sans… dans le monde moderne ?
Serait-ce la preuve (ou la démonstration), que finalement on ne peut plus se passer de téléphone portable ? Même si l’on est décidé à vraiment faire sans… et qu’on a résisté durant des années.
En vain, au final ?
Moi je connais aussi quelques personnes, qui se sont finalement résolu à adopter le portable… puis l’internet !
Mais je ne connais personne qui se soit finalement décidé à s’en séparer… !
Non, je pense que c’est plutôt une affaire de commodité par rapport à sa femme qui a des horaires très variables (médecin) et qui souhaitait pouvoir le joindre à tout moment, même quand il est en vadrouille sur son vélo…
Quoiqu’il en soit, je pensais comme toi, mais l’exemple de ce gars m’a fait comprendre que la sociabilité n’est pas corrélée au nombre d’amis sur FB ou de followers sur Twitter et à l’ultrajoignabilité. C’est avant tout une question de personnalité et d’ouverture sur les autres. Combien sont-ils, parmi tes amis, qui ont des centaines de followers, mais ne connaissent même pas leur voisin de palier ?