Après les filtres Cokin qui ont marqué notre enfance (fin 70 début 80), après le HDR (qui sévit récemment), après le « light painting », après le retour à l’argentique (j’en rigole encore)… je serais tenté d’écrire que la dernière tarte à la crème, le dernier « procédé » qui nous fait prendre des vessies pour des lenternes : serait ce fameux Bokeh dont beaucoup se réclament…
Notamment, les moins expérimentés des photographes « enthousiastes » (selon la segmentation marketing), ceux qui se sont découvert récemment une passion dévorante (et trébuchante) pour la photo…
Mais le Bokeh, ne fait pas la photo, contrairement à ce que l’on pourrait espèrer. Comme tout « maniérisme », le bokeh n’est qu’une forme… Une astuce esthétique, un truc, un procédé. Et la forme n’est pas le fond…
> MAJ : et là je suis obligé de préciser que lorsque parle de « fond » : je veux bien entendu parler du « sens », du message, de la signification profonde de l’image et même de la démarche photographique… Car certains commentateurs ont visiblement compris « l’arrière plan ». La « forme » faisant référence aux éléments de « langage pictural » : aux moyens photographiques (netteté, flou, contrastes, lignes, couleurs, ect…).
Ce qui fait l’intérêt d’une photo c’est donc le fond, c’est du moins mon avis et c’est ce qui m’a guidé jusqu’alors. Mais je comprend qu’on puisse penser autrement.
Faire reposer le succès d’un travail photographique uniquement sur le fond : voilà ce qu’il y a de plus honnête et de plus difficile. Je recommanderais aux aspirants photographes, d’identifier au sein de leur pratique personnelle, ce qui participe de l’astuce formelle (dans le but de l’éliminer) et de s’interroger sur le fond, le sens de leurs images (afin d’y consacrer toute leur énergie sans se laisser distraire)…
Pourquoi cette mode du Bokeh actuellement ? Peut-être un peu, parcequ’il est rassurant de penser qu’en achetant un objectif coûteux, ou un compact à grand capteur, on réussira enfin des photos intéressantes ? J’ai ainsi noté que beaucoup de commentateurs du web, s’interrogent sur la capacité du Fuji X100 et plus généralement des nouvelles gammes hybrides, de générer (ou pas), un bokeh suffisamment visible… Ce qui m’a donné l’idée de cette petite chronique.
Mon idée est qu’actuellement, n’importe quel reflex ou compact expert suffisamment réactif (ils ne sont pas nombreux à l’être) est déjà largement suffisant, pour exprimer d’urgence sa « véritée photographique ». C’est pourquoi je recommande généralement des choix « raisonnables » à mes élèves : un Canon G12 (si l’on tient à la compacité avant tout), ou un Nikon D7000 (probablement le meilleur reflex actuel) si l’on tient à la modularité, vont déjà bien au delà du minimum technique vital…
Il me semble plus important d’investir du temps « sur le terrain » à prendre des photos, plutôt que d’imaginer qu’un nouveau concept d’APN, nous permettra enfin de réaliser les images… que l’on a pas réalisé jusqu’alors ! … et pourquoi d’ailleurs ?
A chacun de s’interroger sur sa pratique personnelle : « pourquoi n’ai-je pas encore réalisé ces photos qui feront date et qui révèleront au yeux médusé de tout le monde, que je suis un grand photographe ? Est-ce vraiment faute de posséder cette optique coûteuse à grande ouverture, ou ce système de compact à grand capteur et à optiques interchangeables ?
Ou ne serait-ce pas plutôt, faute de ne pas avoir passé assez de temps et d’énergie à réaliser et à trier des photos ? « …
Je ne suis pas un « vieux » photographe, ayant réellement débuté en 2003, mais j’ai commencé avec l’argentique, équipé d’un Nikon F80 et un 50mm 1.8. Et j’ai pu ainsi découvrir le plaisir du flou, de la PDC réduite, devant laquelle la plupart des photos d’APN paraissait désespérément plates car nettes partout (je ne parle pas des paysages par exemple où cela se justifie). J’ai la plupart du temps privilégié les grandes ouvertures pour avoir une PDC pas trop importante dans mes photos, et pour ma part il ne s’agissait donc pas de me rassurer par rapport à une dépense importante, car mon équipement n’était pas coûteux du tout. Si aujourd’hui il y a une mode, ça peut être ridicule si ça sert uniquement à masquer une vraie créativité, mais il y a peut être aussi une redécouverte d’un plaisir perdu : je pense qu’un appareil photo qui impose une grande PDC est tout de même une frustration et une contrainte regrettable. Dans ce domaine les reflex numériques ont bien rattrapé leurs ainés (j’ai aujourd’hui un D700 qui est le premier Nikon « abordable » permettant de retrouver totalement le plaisir de l’argentique avec son grand capteur et grand viseur), mais il y a encore du boulot en ce qui concerne les compacts…
Hé hé, je fais typiquement partie de cette catégorie de gens que tu décris : la photo me plait un peu plus en ce moment, j’ai acheté un Nex-3 avec son 16mm, puis le convertisseur 12mm, puis un filtre polarisant, et je m’amuse. Mais j’ai parfois l’impression que les photos que je prenait avec mon compact de 4,1 MP (Sony DSC-S80) était plus souvent plus jolies…
Je fais donc partie de ceux que tu décris, sauf que moi, je préfère le vignettage au bokeh ;-)
Forme ou fond ? L’un n’est rien sans l’autre. Si le fond est si important à vos yeux, alors pourquoi faire de la photo ?
Oui je suis d’accord avec cette remarque, considérer que le fond est secondaire en matière de photo, voilà qui est un peu étrange…
Cracher sur le bokeh, c’est comme cracher sur la couleur.
Évidemment le point n’est qu’un des aspects de la composition, il est comme tout le reste au service du discours mais pourquoi attaquer ainsi frontalement ?
Moi c’est les gogo et les geeks qui se tripotent la nouille sur du matos à trois ou quatre smic en prenant en photo des pétunias ou des couchers de soleil qui me font rigoler.
Pour 30 Euro sur la bay, on trouve un OM-1 qui aura un objectif ouvrant à 1,8, un capteur full frame en tri acetate de cellulose et qui vous produira des couleurs et un « bokeh », comme vous dites, à tomber.
Mais il est fou ce blogueur, il s’attaque au dieu beau quai!
Pourquoi pas au piquet?
Pour faire des photos en nature, je suis bien d’accord avec la phrase « Ou ne serait-ce pas plutôt, faute d’avoir passé assez de temps à réaliser et à trier des photos ? »
;)
Pas de quoi fouetter un chat.
Le bokeh est LE truc qui frappe l’esprit quand on passe d’un APN à petit capteur à un reflex. Il est donc normal qu’on ait envie de jouer avec cette nouvelle possibilité qui s’offre à nous.
C’est devenu une mode il y a quelques années au moment du boom des reflex numériques. Depuis des décennies les gens se trainaient des compacts et avaient oublié l’existence même de la profondeur de champ. Dans l’enthousiasme de la redécouverte on a sûrement assisté à des abus.
Je trouve ton billet un peu décalé car je considère que la mode passe justement. De mon modeste point de vue en tout cas.
Ceci dit, pouvoir maitriser la profondeur de champ reste un élement important du langage photographique et s’il n’est pas bon d’en abuser il est bon de pouvoir le faire. Typiquement un G12 prive de cette possibilité.
Personnellement ce qui me choque c’est le manque d’ouverture et l’assurance que tu as. Qui es tu pour te permettre de juger une caractéristique photographique aussi importante que le piqué ou la PDF. La photo permet de jouer sur ces différents effets pour sublimer une image. Si la beauté d’une photo n’a pas d’intérêt, il faut devenir écrivain. Et n’oublie pas que tu es et restera un photographe parmis tant d’autres. A bon entendeur … ;)
Oh là! C’est peut être pas la peine de s’ennerver.
Certe le Bokeh est agréable dans une photo mais il n’y a pas que ça non plus.
Regardez juste à droite des commentaires. La bannière « Action Reporter.Com ».
Le sujet est un marcheur et le fond fait toute la photo.
Je pense que le propos de JF était là.
Julien, mon ami Vibert à fait une bonne décennie de photo argentique professionnelle… avant de passer au numérique (et je le connais depuis tout ce temps).
Alors quand on voit des jeunes « bleus » redécouvrir le bokeh dix ans après ! ça nous fait rigoler doucement ! ! !
Ce qu’à voulu dire JF, c’est juste qu’en accordant autant d’importance à la forme, le jeunes oublie que ce qui est important : ça reste ce qu’on choisi de photographier et de dire avec ses photos…
L’esthétique d’un joli bokeh, ne veut rien dire la plupart du temps… et la photo n’aura aucun intérêt si le sujet (flou ou net) est à la base sans intérêt.
J’aime quand on parle de photo ici !
Assez d’accord avec le point de vue du tôlier, beaucoup trop de photo que l’on voit sont juste jolies, belles et vides de sens…
Ce qui compte c’est le sujet !
PierreG > Rappelons qu’un jeune ( photographe ) peut être une personne de 60 ans qui découvre la photo depuis 6 mois. Hein ? Ça sera d’ailleurs plus cette catégorie de personnes qui pourra se payer un 85mm 1.2 ^_-
Bon les gens contre le HDR, contre si contre ça… J’ai aussi un peu le même discours.
Rappelons que ce sont des outils dans la palette du photographe et c’est bien de les avoir si le SUJET ( on est bien d’accord ) se présente. J’aime le bokeh et je l’utile quand j’estime en avoir besoin. Je comprends que des gens se posent la question du bokeh pour certains appareils, ils veulent l’avoir dans leur palette d’outils pourquoi pas ?
Laissons les gens s’amuser, une pratique photo ça prend des années, on est fan d’une technique et au bout d’un moment on aime moins ces photos on se pose des questions on essaye de trouver des solutions…
C’est comme si on critiquait les surréalistes d’avoir utiliser la solarisation à l’époque de l’argentique.
Sinon c’est drôle, demain ( Lundi à partir de 7h ) je publie un article sur mon blog photo sur ce sujet : pendant une journée je troque mon 5D pour reprendre mon petit lumix lx2 pour me balader à Tokyo. Si vous trouvez 5 minutes pour aller le lire ça me ferait un grand plaisir. >> http://www.issekinicho.fr
Oui, enfin bon, tout le monde ne nait pas à 50 piges et en ayant tenu un argentique entre les mains, Soyez cohérants, lucides, ouverts.. le « c’etait mieux avant », les vétérant du Vietnam, Il faut une place aux nouveaux. J’ai 34 ans, mon premier apareil j’avais 12ans.. un petit compact.. canon.. bof, pas d’argent pour développer et personne pour m’apprendre me guider.. il a fallu attendre 20-21ans pour pouvoir me payer avec mon propre pognon un ApN et là on etait sur du 2-3mpix.. et donc pas top au niveau image, cher à imprimer et pas motivé, car a 20 ans, sortir, s’amuser mais le progres technologique est là mais pas maturité.. puis, 26 ans, Papa, travail, bon job, et là, les progres sont là, on se prend un 30d.. et on découvre un nouveau truc, on fait des photos de son gosse, on évolue, on trouve ça cool, on suit l’actu et on passe à un d300, puis un d700, puis un d3s, un x100 depuis 2 jours.. Bref, on ne se pretends pas artiste, juste photographe (celui qui prends des photos et qui les prend plaisir) c’est un cheminement, une évolution rendue possible grace à la technologie au service de tous, et les petis effets qui font d’une photo sympa, une photo encore plus sympa pour celui qui la prends ne doit souffrir d’aucun jugement. Comment peut on reprocher que des personnes découvre des choses et soient heureuses d’en profiter.. car soit trop jeune, soit pas de fonds pour cette activité.. 1000€ + objo pour certain c’est cher voir impossible à caser dans un budget serré.. Tu reproches à un bébé qu’il découvre ses pieds sous pretexte que tu marches dessus depuis 50 ans?? Encore une fois une grande preuve de ce que j’avancais dernièrement..
ahhhh, le HDr, souvient toi Jean Francois, j’etais accro, j’en suis revenu …., ca n’a pas ete facile …, voila je viens de creer une page sur Fb a ce sujet, voir http://www.facebook.com/pages/Les-HDr-anonymes-ou-comment-en-revenir/211308265566289
en gros, on publie sur cette les plus moches HDr en guise de thérapie, la guérison ultime étant la désinstallation de photomachin ….
Ce qui est dingue c’est qu’on peut pas faire un billet d’humeur sur internet sans déclencher des tempêtes.
Je suis partiellement d’accord avec le billet. D’ailleurs il suffit d’aller regarder des photos sur des sites de critiques pour comprendre l’exaspération de Jean-Francois.
Il est triste de voir de mauvaises images adulées par les critiques juste car il y a un beau bokeh, alors que le reste de l’image est sans interet.
Pourtant le bokeh, le Hdr peuvent aussi avoir du sens, et apporter une valeur ajoutée à une bonne image. C’est juste des outils de différenciation de la palette du photographe. il faut simplement les utiliser à bon escient.
Enfin bref, heureusement que l’on a une multitude de techniques pour traiter un sujet, sinon on ferait tous la même photo…
Bonjour à tous ! Je tiens à préciser… Je n’ai jamais été contre ceci ou contre cela (chacun fait bien se qu’il veut ;-)
J’ai juste expliqué sue je trouvais assez ridicule de « s’accrocher » à un dogme esthétique… En espérant produire quelque chose de signifiant ! En imaginant qu’une « à la manière de » puisse donner de l’intérêt à nos photos… En imaginant qu’un « procédé » allait produire des images intéressantes !
Les photos avec un joli bokeh, n’ont aucun intérêt en tant que telle (et l’on s’en lasse comme on se lasse de tout)… Un équivalent en cuisine serait d’ajouter partout de la sauce de soja, ou du poivre et des épices ! Car ce qui fait l’intérêt du plat, c’est le produit principal : par exemple un excellent poisson, hyper frais : il peut-être simplement grillé ou mangé cru, les gastronome s’intéresse « aux beaux produits » qui doivent être mise en valeur… Lorsque l’assaisonnement prend le pas sur le produit (souvent en l’absence de bons produit, comme au Macdo), cela ne donne rien d’intéressant !
Penser « faire de la photo » en se disant, je vais travailler sur la notion de « bokeh », c’est juste éviter de se confronter au fond dés choses : à savoir le sens profond de nos photos ! Le sujet que l’on veut photographier et pourquoi le photographier…
Ensuite, il y a aussi des courants esthétiques (dans la peinture), qui ont mis la forme en avant (oubliant le fond)… On appèle ça le maniérisme et l’on trouve généralement ces courants à la fin d’une période artistique. Par exemple, l’Art grec : Archaïque, puis Classique, puis Hellénistique (c’est à dire maniériste).
http://fr.wikipedia.org/wiki/Art_de_la_Grèce_antique
Ou encore les peintres pompiers, singeant les classiques à grand coups de « bitume », oubliant le sens plastique de la couleur et des formes…
Dernier rapport avec la peinture, parfois la « forme » devient le « message »… C’est Matisse avec ses papiers découpés, puis les mouvements abstraits dit de « l’Art moderne » (qui s’est arrêté avec Jackson Pollock juste après le guerre)… Mais il faut pour arriver à ce degrés d’abstraction une immense expérience, un immense génie. Et n’est pas un peintre abstrait qui veut…
Le problème ici, c’est que la photo n’est pas la peinture… Et s’il arrive parfois qu’il y ait une démarche abstraite en photo (ou la forme EST le message, le fond), elle est rarissime…
En tous cas on ne la trouve généralement pas sur Flickr
En tous cas, je suis enchanté de ce que ce petit billet parvient à susciter comme débat…
C’est enrichissant pour tout le monde !
Je ne comprend pas bien la notion de » fond » en matière de photo de sport !?
« Je ne comprend pas bien la notion de » fond » en matière de photo de sport !? »
C’est quand tu prends en photo un coureur de marathon :p
je partage quelque peu la bravade de jfv. dans certains forums de photos, c’est fou le nombre de personnes qui s’extasient sur le bokeh parfait de certaines photos ou, au contraire, « détruisent » d’autres parce que le bokeh est pas dans leur canon.
parfois, on a l’impression que le beau absolu l’emporte sur ce que apporter une photo (de l’info, du rêve, des rélexions..). il faut qu’une photo parle aux gens.
le bokeh est important, comme d’autres composants. mais si la photo n’exprime rien, alors, à part quelques souvenirs de vacances qu’on rangera au fond du troir, à quoi sert-elle ?
En même temps 90% des photos présentant un bokeh agréable sur les forums concernent nos amis les bêtes ou nos amis les mannequins anorexiques…
Je comprends JF, on est souvent dans la recherche d’une distanciation par l’aspect financier ( « t’as vu le bokeh de mon 135 f/2 » ) que par l’aspect purement plaisir esthètique.
Mais je reste persuadé que JF apprécie comme tout un chacun un beau bokeh lorsqu’il est au service de la composition et pas au service de l’esbrouffe…
Puis les photoreporters bossent plus sur l’hyperfocale, ça perturbe leurs lectures…
héhéhé Pomme, +1 pour la course de fond !
C’est vrai que je suis d’accord aussi avec le billet, mais j’ai aussi eu du mal à comprendre la tournure un peu agacée… Touyout dans son commentaire fait des remarques intéressantes à ce sujet je trouve.. Moi ? Non, je n’ai pas d’avis… ;-)
je ne comprends pas très bien que l’on s’acharne (de plus subjectivement) sur un aspect et une technique de base de la photographie (et ça ne date pas du dernier Iphone ou 7D !) à savoir la profondeur de champ, ce qui n’est pas le cas du HDR au passage…
Heureusement que la photographie n’est pas faite « que » de reportage à l’hyperfocale et qu’il y a d’autres aspects (la forme selon certains) pour pouvoir exprimer sa vision des choses.
Dans le même style de jugement gratuit on pourrait évoquer le cliché de ceux qui partent à l’étranger faire de la photo exotique sans réel « fond » et de plus sans la « forme » mais du coup qui se sentent être de « vrais photographes » (comme le bon et le mauvais chasseur ;-) …) mais au final avec un résultat qui ressemble plus à un album de photos de vacances !
Ps: mais si vous parlez uniquement des photos de fleurs je vous rejoint… ah ah
Il me semble que JF parle du bokeh, pas de la profondeur de champ.
Du moins dans l’article qu’il a choisi comme référence, le bokeh est vu sous l’angle esthétique(nombre de lamelles etc).
Il parle donc bien de ce maniérisme qu’on rencontre sur les sites de critique photo, qui permet de parler précisément et techniquement à propos d’une chose sans intérêt.
Personnellement, sur toutes les belles photos que j’ai vues, la profondeur de champ était bien choisie par le photographe, jamais le bokeh ne m’a interpellé.
Il est d’ailleurs amusant que JF aborde ce sujet, car je crois(que tu me détrompe!) que tu fais principalement tes photos en mode vitesse, non?
Je comprends que vous en fassiez la distinction, mais il semble pour ma part que le « bokeh » étant une résultante de la faible profondeur de champ, ils vont de paire…
Après que l’on recherche le plus joli « bokeh » (en effet cela est subjectif) peut se comprendre, c’est comme l’histoire du piqué ou du contraste dans le rendu d’un objectif !
Si l’on fait le choix de photographier un sujet avec une faible profondeur de champ alors il peut sembler important d’avoir le meilleur rendu à nos yeux… Non ?
Ouaip! d’accord avec Jean-François!
Je suis pourtant de ces photographes qui usent de la faible profondeur de champs, et qui font de la photo « esthétique ».
Le tout est de trouver une adéquation entre une forme et ce que la photo dit. Et là on surpasse tout maniérisme pour arriver enfin à toucher les gens.
Le fond cela peut aussi simplement être une émotion, un ressenti, on n’est pas toujours obligé de dénoncer un drame humain pour toucher à une vérité photographique.
En ce qui me concerne je fais du bokey depuis bien avant que je ne connaisse ce mot (en argentique) mais je tente en ce moment d’utiliser + mon grand angle en reportage pour « cadrer ». Il faut bien dire que le bokey remplace un cadrage efficace. C’est une voie très facile pour impressionner.
Certes en tant que pro il faut bien impressionner un peu: les gens viennent nous voir pour ça, mais il faut savoir voir un peu plus loin aussi (si j’ose dire…).
Et puisque le sujet du jour semble être de se plaindre des effets faciles, moi ce qui me fait vraiment penser aux filtres cokin, ce sont tous ces post-traitements qu’on voit fleurir sur les photos de mariage (je parle de mon domaine). Tous les mêmes, et certains d’un effet qui va probablement se démoder assez vite…
Après si ça plait, tant mieux, qu’ils se fassent plaisir!
Cher ami
je suis plutôt de votre avis, mais je me garderai de considérer que tout est dans tout, comme toutes les choses ne sont pas égales.
Une bonne photo c’est avant tout, et dans l’éblouissante majorité des cas, un sujet.
Et si possible un sujet qui « me raconte une histoire »(phrase qui paraît stupide, une autre tarte à la crême, mais pourtant pas si fausse). Voire mieux, qui suscite une réaction en moi, dont je me souviens.
J’ai beau parcourir les forums, les sites de grands photographes, quelques rares expos(j’habite loin des villes), je ne me souviens d’aucune photo pour son beau quai.
Pire, s’il est présent, il est tellement écrasé par la beauté de la photo, de ce qu’elle suscite en moi, qu’il en devient insignifiant.
Le considérer comme important dans une photo donnée, c’est dire en creux que cette photo est inintéressante,selon moi.
Ah ah ! Excellent David : 2000% d’accord… Les photos qui ont marqué l’histoire et les esprit racontent quelque chose… On ne se souvient pas de la forme tellement secondaire…
Ce qui n’empêche pas de l’apprécier Par ailleurs, évidement…
Mais les esprits évolue l’auront compris…
La forme n’est pas le fond, mais le fond n’est pas non plus lisible sans une forme appropriée. Les deux sont indissociables, la forme ne servant qu’à servir le fond et si la forme est ratée, le fond n’est plus aussi lisible (si Voltaire n’avais pas su écrire, ses oeuvres ne seraient pas restées dans l’Histoire, quelle que soit la qualité de sa pensée). En cela, votre phrase qui consiste à dire qu’il faut faire reposer le succès d’une photo uniquement sur le fond me parait avoir un côté restrictif, ou alors, j’ai lu trop rapidement (loin d’être impossible).
Mais nous parlons aussi de deux mondes différents :
– le professionnel qui a un contrat à remplir (un sujet) et une expérience ;
– l’amateur, le passionné, que vous évoquez à travers votre papier, qui a une démarche plus personnelle et plus basée sur l’esthétique de la photo (ce n’est pas une généralisation).
Nous parlons donc bien du second. Dans ce cas, je ne suis pas aussi critique que vous. De bonnes photos, nécessitent de maîtriser le fond et la forme. Peut-être est-ce parce que je suis un « enthousiaste » moi aussi, mais l’expérience technique est pour moi fondamentale, la technique doit être un réflexe (sans jeu de mot), afin que lorsque l’on capture un sujet, elle ne soit pas un handicap. L’expérience est irremplaçable.
En ce sens, la mode du bokeh/profondeur de champ réduite (j’avoue que sur ce point, je ne sais pas trop si vous critiquez la mode du flou parfait avec les diapo à 9 ou 20 lamelles, ou sur les choix récurrents de zone de netteté réduite) peut servir l’intérêt du photographe/phile au sens large, car elle pousse à la maîtrise de cette technique (là, je parle bien des choix de zone de netteté et de l’hyperfocale). Limiter les photos à cet aspect est en effet une erreur, mais on progresse toujours pas à pas (sans doute comme vous lors de vos premières expériences photographiques) et ces modes servent à apprendre une technique (éviter de l’oublier une fois la mode passée par contre ;-) qui sera utile lorsque l’on aura un vrai sujet sous la main.
Maintenant, si on s’intéresse au critique, il y a des photos centrées et ne répondant pas à la fameuse règle des tiers, être très bonnes car « malgré ce centrage » l’équilibre de l’image sert le sujet… et la critique de se baser sur le centrage… Là, je vous suis entièrement et je suis parfois agacé de voir des photos réussies, sacrifiées sur l’autel des Règles. (suivre les règles n’est pas une règle, mais on peut s’aventurer en dehors des règles lorsqu’on les maîtrise).
Maintenant, la photo esthétique a aussi son intérêt, c’est une manière capter les beautés de ce monde et de partager. C’est un domaine de la photo qui a, du moins pour moi, toute sa place… Je dis ça car j’ai l’impression que vous laissez un peu ce domaine de côté.
J’aime beaucoup la polémique soulevée par cet article. J’étais un peu surpris, au début, par le ton un peu arbitraire. Mais j’ai revu ma copie et je crois avoir compris le message. LA technique, la mode de tel ou tel truc, gimmick ne font pas la photo de qualité.
JE voudrais aussi ajouter qu’avec la résolution (le plus gros chiffre en Mpix), le piqué (tout doit être super net!) et le bokeh (et une couche de flou, une!) on a ici la sainte trinité des magasines et des sites photos aujourd’hui. Alors que quand on regarde les classiques, Cartier-Bresson, D. Lange, Weston, Ronis ce n’était quasiment jamais piqué. Mais la composition était parfaite…
Bravo d’avoir pondu un article qui remue autant la *****.
Je vais parler en tant que débutant enthousiaste comme tu appelles ça. Cela fait maintenant environ un an que je fais de la photo, j’ai investit dans du matériel, peut-être que celui-ci n’était pas strictement nécessaire, mais il m’a fait plaisir.
Après c’est comme tout, quand quelqu’un (re)découvre quelque chose, quoi que ce soit, la société dans laquelle nous vivons fait que Internet diffuse largement toutes ces (re)découvertes.
Le problème est que de nombreuses personnes, surtout les plus jeunes, sont extrêmement superficielles; et pour ces gens la forme suffit. Pour les gens qui ne connaissent rien à la photo, la forme suffit. Pour la majorité des gens, la forme suffit.
On peut toujours se rebeller comme toi contre cet effet « moutonnier », mais il faut être conscient que cet état de fait arrange la plupart des gens. Il arrange ceux qui se fichent du fond; et de toute façon si tu parles strictement du monde de la photo, la « selection naturelle » fait que ceux qui se décarcassent pour construire leur image et leurs clichés, vont se démarquer des autres et auront une chance de percer.
C’est comme ça que la vie va, il y a ceux qui se démènent, qui percent, qui rate, qui s’en fichent et réussissent, et le résultat aboutit à un résultat plus ou moins équilibré qui est sensé arranger la majorité.
Je pense que les photographes professionnels ne seraient pas si content de voir des millions de jeunes enthousiastes travailler le fond ET la forme comme eux le font.
Et puis je ne parle pas des grandes marques de photo qui vendent de plus en plus de matériel…
Bref, article interessant et sujet à controverse.
Oui, merci pour vos commentaires…
ET j’ajouterais que les « règles des tiers » sont une ancestrale tarte à la crème, à laquelle il est urgent d’échapper ! Tout comme le reste de ces « superstitions » venues du fond des âges (Nombre d’or and co)…
Il faut tout faire pour y échapper, car notre oeil (trop habituéà cadrer), aurait tendance à équilibrer naturellement nos cadrages par tiers…
Il faut savoir introduire le « petit déséquilibre » qui donne des photos dynamiques !
Mais, oups ! Je me met à parler de la forme ;-) Que m’arrive-t-il ?
Euh, Myriam, tu fais plutôt du bokey sur glace ou du bokey sur gazon ?
Sinon JF, je me méfie de tes coups de gueule, qui sont souvent pertinents mais qu’en général tu t’emploies à contredire dans tes billets suivants.
Je me souviens que tes fulgurances sur l’urgence écologique et la vanité de la société de consommation sont en général suivies d’un billet échevelé sur le nouvel iBidule que tu n’as pas pu t’empêcher d’acheter parce qu’il est vachement mieux que ton précédent iBidule qui avait déjà six mois.
Aussi tes considérations sur le fond et l’esthétisme qui priment toute chose, sur la vanité de la technique, sonnent-elles un peu creux après t’avoir lu expliquer que la photo c’est avant tout pouvoir zoomer un max dans des milliards de pixels, ou alors que si on n’a pas de viseur on fait des photos mais pas de la Photo (mais comment faisaient les types en Rollei?) et autres considérations péremptoires sur les objectifs L.
Bref, on a tous une part de contradiction en nous.
Ha ha ! Voilà un bon sujet qui fait encore polémique, quel bon communiquant es-tu JF !!
Je pense que la photo est un apprentissage long et changeant. Quand on commence, on se cherche, on explore, on teste. Quand on évolue, on rencontre des gens, on va voir des expos, on lit (mac and photo par exemple ;-)). Et je pense que l’on prend en compte la notion de fond avec les années, la pratique ou les formes de pratique.
J’essaye à titre personnel la « photo de rue », et depuis, j’essaye vraiment de trouver un sens à mes clichés. Certains sont limpides et illustres parfaitement ce que j’ai voulu faire ressortir et d’autre moins.
Parfois certaines photos méritent un texte d’accompagnement, comme une explication, un guide (le guide audio d’une expo peinture). Je pense que l’Internet à aussi enlevé ce récit qui est parfois primordial et incontournable, et la photo esthétique a pris, selon moi, une plus grande importance face à la photo qui amène un fond.
L’explosion de la photo a aussi contribué à se manque d’infos sur la photo.
Ce qui « m’énerve » pour ma part c’est que l’on emploie le mot Bokeh pour définir une technique qui date des « lampes à huiles » et qui n’a rien d’extraordinaire et ne mérite pas, à mon avis, qu’on en fasse un fromage.
Je suis curieux de savoir d’ailleurs quand le mot « bokeh » est apparu, traduction japonaise du mot « Flou » que l’on employait auparavant.
Car, il ne s’agit que du flou provoqué par le manque de PDC sur les capteurs FX et « autrefois » sur les films 24×36.
Ce manque de profondeur de champ étant bien pratique pour faire ressortir le sujet du reste de la composition et notamment de l’arrière plan devenant de plus en plus flou au fur et a mesure de la distance qui le sépare du plan focal. Et JF à totalement raison de souligner que cette technique n’a pour but que de donner plus de force au sujet (et donc de sens) en l’isolant des détails pouvant détourner notre attention du sens de la photo.
C’est donc bien un choix du photographe qui doit souvent privilégier le sens ou l’esthétique et dont le graal serait bien sûr de concilier les deux.
Mais pour part je fais un fixette sur le mot : pas question de parler japonais, je reste « flou ».
Ce mot ne s’est répandu sur le net, que depuis quelques années… (c’est très récent, c’est ça qui rend ce succès un peu ridicule, pour un truc qui a toujours existé ;-)
Sinon, pour répondre à Vincent, mieux vaut avoir des contradictions et en discuter (ce que tu adore faire aussi…), que de rester comme un idiot sans penser, sans s’interroger, sans se questionner…
De toutes façons, la « bonne conscience écologique » repose sur une contradiction insupportable, car notre mode de vue en occident est par définition destructeur de l’environnement… le fait même de naitre, d’exister, de se déplacer et de se nourrir repose (obligatoirement) sur l’exploitation (et la destruction progressive) de notre environnement. ET cela a commencé dès la fin de la préhistoire…
Pas évident de savoir ce qu’il va se passer dans les 100 prochaines années, mais on aura totalement détruit certains éco-systèmes de cet environnement, c’est évident…
ET tout ça n’a rien à voir avec mes conseils en terme de choix d’APN, de viseurs ou d’écrans !
Ce n’est pas moi qui pousse à la course aux pixels, ni à la course à la « très HD », ni aux remplacement des iPhones et iPad… Je ne fais que discuter de ce qui existe, de ce qui est mieux qu’avant (et c’et de miuex en mieux chaque année) et « dans quel sens » vont les choses…
Mais je suis un simple consommateur (plus ou moins raisonnable), pas un décideur en terme de renouvellement des gammes. Je me contente de suivre le mouvement et de donner mon avis !
Vous voyez je sais même pas comment ça s’ecrit kokey bokeh bidule!
Ça prouve juste ce que je disais!
Le graal de concilier les deux: d’accord avec toi AlainB, c’est toute ma quête… Avec au centre: ma vérité, ce qui va justement réconcilier cet apparent paradoxe soulevé dans ce débat.
Bon, je vais bosser, ce débat est passionnant, mais j’ai du taf…
Ce mot ne s’est répandu sur le net, que depuis quelques années… (c’est très récent, c’est ça qui rend ce succès un peu ridicule, pour un truc qui a toujours existé ;-)
C’est exactement ce que je me disais, terme inconnu avant que je me remette sérieusement à la photo il y a deux ou trois ans …
Stef
D’accord avec David aussi, haha !
Le « bokeh » est devenu une mode comme le fut un temps le HDR.
Pour certains, c’est le moyen d’exhiber le matos qu’ils ont. Mais le bokeh pour le bokeh n’a aucun sens. C’est à la mode et pas uniquement dans la photo.
C’est assez flagrant dans les vidéo réalisées avec un 5D, même des professionnels abusent de ça, à en devenir gerbant.
La majorité des photos faites en pleine ouverture manquent de punch, juste parce que le « photographe » a voulu ouvrir à 1.2 ou 1.4 pour montrer son bokeh. Au final on se trouve avec un sujet peu intéressant, sans piqué et tout flou autours. Waouh.
Mais bon, c’est une mode, une fois que tout le monde s’en sera lassé, on passera à autre chose.
Bonsoir, je suis un plasticien, j’aime utiliser le Bokeh, il me permet de fragmenter la réalité, avoir des diffractions temporelles, ainsi d’apporter ma part de subjectivité autour de l’objet plastique photographié.
Pour en revenir à un point de détail de cet article, je pense que le meilleur APS-C actuel est le Pentax K-5 et non le D7000.
– Meilleur construction
– Ergonomie & simplicité des menus
– La meilleur dynamique actuel à 80 iso. (14 IL)
– Exploitable a 12800 iso en couleur et 51K en N&B
– Gamme optique réellement optimisé APS-C
– Gamme optique occasion
– Raw DNG / PEF
Pentax et vraiment la seule marque à proposer une offre de qualité en optique APS-C (DA / DA LTD / DA*), ces optiques étant vraiment optimisées d’une façon tres technique, non pour les perfs pures, mais pour un rendu optique optimal.
Et le SMC Pentax restant un des meilleur aussi.
De plus l’on peut trouver en occasion de superbes optiques des années 70/80/90/00 (serie K / M / A / F/ FA / DFA) qui ont un rendu vraiment particulier.
Justement pour en revenir au Bokeh, l’on trouve des optiques uniques par leur formule optique (type K 105 f2,8).
Pentax permet vraiment d’expérimenter grâce la compatibilité optique (depuis 1975 en monture K native).
http://www.bdimitrov.de/kmp/lenses/
http://www.pentaxforums.com/lensreviews/
Je ne veux pas être partisan, mais Pentax permet vraiment une pratique photographique unique.
En plus avec une bonne ergonomie, et une bonne tropicalisation.
Que demander de plus. K-5 + une Fixe sans AF
Que du Bonheur.
Bonne photos à tous.
http://www.olivier-vary.com/index.php
Bokeh, tarte à la crème ?
Totalement d’accord.
Effet de mode et purement technique : rien à voir avec la qualité artistique d’une oeuvre.
Idem pour le HDR.
La photographie privée de sens ? Elle n’a aucun sens…
Comme le disait un grand photographe toujours bien vivant, seulement 10 % de la production photographique actuelle est à sauver.