Années après années, Nikon et Canon s’acharnent (avec succès) a améliorer leur offre de reflex intermédiaires et experts. Parfois la mise à jour est spectaculaire comme en cet automne 2010, ne laissant plus de marge aux concurrents, qui sont contraint d’aller explorer de nouvelles niches…
Comparer deux boîtiers comme les EOS 60D et D7000 semble être une évidence, tant ces deux boîtiers s’affrontent directement sur le terrain du prix et des caractéristiques, qui sont assez voisines.
Notamment lorsqu’on les compare à l’offre des autres marques, qui peinent à rivaliser dans cette gamme de prix. En fin d’article, nous évoquerons rapidement ce que proposent les autres constructeurs en terme de reflex experts à capteurs APS-C et viseurs optiques.
En attendant, c’est parti pour un comparatif, que nous essaierons de mettre a jour au fur et à mesure que nous aurons de nouvelles informations et vos commentaires.
Le prix des boitiers nus : le Nikon D7000 est lancé a 1150 €, alors que le Canon EOS 60D est lancé a 1199 €. Quasi match nul donc…
Je m’étonne que la plupart des articles comparatifs, ne commencent pas par évoquer la question du prix… Car de nos jours, le rapport qualité prix est devenu LE premier critère de choix, pour pas mal de photographes.
Il n’est plus certain que les photographes experts soient disposés à dépenser 20 ou 30% de plus, pour gagner 10% de performances… Ajoutons que lorsqu’il s’agit de gagner 20 ou 30% de performance, il est nécessaire de doubler le prix.
Pour ce qui est du prix, ces deux reflex sont donc très proches… Peut-être serait-on tenter de déclarer vainqueur le Nikon D7000 d’une courte tête en ce qui concerne le rapport qualité/prix du boîtier nu. Rien qu’à la lecture de sa fiche technique très impressionnante (AF et viseur principalement)…
Le prix du kit : a 1299 € le kit de base, Canon me semble battu sur le rapport qualité / prix. A cause de l’optique fournie, toujours le même EF-S 18-55 mm IS assez moyen. Le premier kit Nikon est un peu plus cher à 1349 €, mais l’optique est (traditionnellement) un peu plus intéressante. Il s’agit du 18-105 mm VR.
Toutefois si vous choisissez une optique plus ambitieuse en dehors du kit, (par exemple un EF-S 17-55 mm f/2.8 IS USM, ou le EF-S 15-85 mm IS), alors le rapport qualité prix redevient plus équilibré. Et parfois en faveur de Canon, selon l’objectif choisi…
Canon a longtemps possédé de très intéressantes optiques qui n’existaient pas chez Nikon (les TS-E, le EF-S 10-22 mm, le 16-35 mm f/2.8, le 24-105 mm f/4)… Mais depuis 16 mois Nikon a sorti des optiques équivalentes également très intéressantes.
Le prix des gammes optiques : sur ce point, je pense que Nikon reste trop cher, sauf quelques exceptions notables. La richesse des gammes d’objectif est équivalente.
Mais c’est à étudier au cas par cas. La qualité des optiques experts et pro est aussi équivalente. Penser que les optiques Nikon soient systématiquement meilleures est une légende. Il y a du très bon, très cher et du moins bon, moins cher, chez les deux marques.
Vous pouvez comparer les performances de chaque optiques (Nikon, Canon, Sigma, Tamron, Tokina, Zeiss), à chaque focale et chaque ouverture, grâce à cet impressionnant outil proposé par the-digital-picture.com.
Il existe chez les deux marques des optiques exclusives (qui creusent la différence avec les autres marques) : par exemple ce 14-24 mm chez Nikon, ou ce 14 mm f/2.8 chez Canon. Ou encore cet excellent 70-200 mm f/4 IS chez Canon.
Imaginez une configuration idéale en fonction de votre utilisation (ce qui demande pas mal d’expérience et de discernement), puis chiffrez l’ensemble. A chacun de faire son marché et de choisir ensuite la marque qui propose les optiques les plus intéressantes selon son utilisation.
Poids, encombrement : on est sensiblement dans les mêmes eaux raisonnables et c’est une bonne nouvelle. Le Nikon 7000D pèse 780 g, soit 70 g de plus que son prédécesseur. Si l’on veut plus léger, on passe alors au 3100D, ou a l’EOS 550D.
Le Canon EOS 60D (755 g), est lui sensiblement moins encombrant que l’EOS 50D avec lequel il partage un air de famille, mais c’est clairement un appareil nouveau, conçu a partir d’une feuille blanche.
Les grands frères, les D300s et EOS 7D sont clairement plus lourds. Ce qui posera problème aux voyageurs, surtout lorsqu’ils persistent (comme moi) à voyager avec deux boîtiers dont un full frame. Dans ce cas, le couple EOS 60D et 5D Mk2 reste plus léger que le couple D7000 + D700. Ajoutez aussi le poids des optiques (souvent un peu moins lourdes chez Canon).
Voici les trois boîtiers 18 Mpix de Canon, de gauche à droite : EOS 7D, 60D et 550D. On constate à quel point les écrans au ratio 3/2 des EOS 60D et 550D (à droite), paraissent plus grand que celui de l’EOS 7D (au ratio 4/3) à gauche :
Le viseur : les deux viseurs utilisent des pentaprismes. Ici le D7000 prend l’avantage avec l’affichage possible d’un quadrillage LCD en surimpression (comme sur le D90). Et une visée 100%, avec grossissement de x0,94 (la visée était de 96% sur le D90 avec un grossissement de x0,94).
Le viseur de l’EOS 60D n’est pas du tout ridicule, avec un cadre de 96% et un grossissement de x0,95. Mais pas d’affichage de quadrillage comme sur l’EOS 7D. On pourra toutefois changer le verre de visée…
On appréciera la différence avec les viseurs des reflex a moins de 900 €, plus petit et plus sombres. Donc nettement moins confortables avec les optiques ne possédant pas une ouverture maximale, meilleure que f/4.
Au contraire, les optiques ouvrant à f/2.8, rendent les viseurs d’entrée de gamme, plus supportables… Un constat qui peut orienter votre choix et relativise légèrement l’importance du viseur pour les utilisateurs possédant des optiques très lumineuses.
La qualité d’image : ne nous prononçons pas trop vite, en attendant d’avoir comparé sur le terrain ces deux modèles. Mais on peut s’attendre à une qualité d’image quasi équivalente, c’est a dire au plus haut niveau (les EOS 550D et 7D nous ont déjà bluffé)… Depuis que Nikon est venu au capteur CMOS avec le D300, la différence entre ces deux marques ne se joue certainement plus ici.
La résolution : imperceptible avantage théorique pour les 18 Mpix du Canon. Mais entre 16 et 18 Mpix, on peut considérer cette différence négligeable.
Y compris du point de vue de la maîtrise du bruit : que les Nikonnistes se rassurent… En effet une légende assez répandue, voudrait que Nikon soit resté jusqu’alors à 12 Mpix afin d’offrir une meilleur qualité en haute sensibilité ! Mwouuuuai… On nous a raconté assez de fables technologiques au cours des années, pour ne pas être dupe ! Rappelez-vous qu’on nous a « vendu » l’avantage théorique bidon des processeurs G4 « RISK », face processeurs « CISQ » d’Intel. Sans oublier l’idée (fausse) que le Megahertz était un mythe… Tout ça était faux, bien entendu.
Donc en consommateur avertis, j’affirme que la vrai explication des « seulement 12 Mpix », était que Sony ne livrait pas a Nikon d’autres capteurs que ceux-là… Beaucoup de Nikonistes rêve aujourd’hui d’un successeur du D700, équipe d’un capteur de 24 Mpix, c’est la même histoire… Heureusement, aujourd’hui Nikon reçoit enfin ses processeurs de 16 Mpix, ce qui donne un nouvel élan à sa gamme.
Très intéressant, Canon propose l’enregistrement des RAW en 3 tailles (RAW 18 Mpix, mRAW 10 Mpix et sRAW 4,5 Mpix). Pratique lorsqu’on à pas besoin de 18 Mpix (je connais certains pro qui utilisent le mRAW pour des catalogues en studio), lorsqu’on manque de place sur la carte (en reportage, mieux vaut le mRAW que du JPEG), ou lorsqu’on réalise des time lapse comme je l’ai fait cet été (4,5 Mpix restent bien plus grand que du Full HD)…
Canon propose aussi d’enregistrer les images sous divers aspect ratio : 3/2, 4/3, 16/9, 1/1. Personnellement ça ne m’intéresse pas beaucoup (il y a une perte d’information bien évidement), mais pourquoi pas…
La sensibilité maximale : le Canon EOS 60D monte a 12800 ISO maximum, ce qui est largement suffisant à mon avis… Le D7000 monte jusqu’à 25600 ISO, ce qui ne sera pas utile à grand monde. Mais sait-on jamais, si vous êtes paparazzi et surprenez Lady Gaga en string dans un parking…
Il faudra comparer les images, avant de probablement conclure a un match quasi nul (je prends les paris). Canon et Nikon gardent une longueur d’avance sur les autres (à en juger le lissage important appliqué dès 800 ISO par les derniers Sony).
A noter qu’enfin l’EOS 60D (après le 550D) dispose d’une option pour limiter la valeur ISO maximale en Sensibilité ISO Auto. Ouf !
L’exposition : la aussi, inutile de rentrer dans les détails. Il me semble que les problèmes d’exposition appartiennent au passé depuis pas mal d’années, surtout pour ceux qui travaillent en RAW.
Nouveau système de mesure dans les deux cas. Celui du Canon à 63 zones vient de l’EOS 7D (ses prédécesseurs étaient équipés d’une cellule 35 zones déjà très efficace).
Le capteur du Nikon passe à 2016 zones (au lieux de 1005 sur le D90, alors là ça doit être encore plus mieux-bien ;-)
Certains utilisateurs trouvaient que les D90 et D300 avaient parfois tendance à légèrement surexposer, mais je ne saurais le confirmer faute d’études statistiques.
L’autofocus : nous en arrivons au « petit point faible » du Canon EOS 60D, qui ne bénéficie pas de l’AF innovant de son grand frère l’EOS 7D…
Enfin, ce n’est tout de même pas si mal puisque l’on profite de 9 collimateurs tous en croix, ce qui conviendra parfaitement aux situations normales (paysages, portraits, reportage, ect)… Personnellement je m’en sors bien avec l’AF de l’EOS 5D Mk2, mais je sais que pas mal de gens se plaignent et que Canon est plutôt radin côté AF. Il faut relativiser la question (comme celle de la tropicalisation d’ailleurs), en fonction de votre utilisation personnelle (je conseillerais aussi à certains râleurs de bien lire le mode d’emploi, ça peut améliorer les performances de l’AF ;-)
Les photographes les plus exigeants (susceptibles de travailler en situations extrêmes), préféreront donc le nouvel AF de compétition du Nikon D7000 et ses 39 collimateurs. Certains ont switché vers Nikon à cause de cela…
Mais qu’ils ne négligent pas la lecture du mode d’emploi (eux aussi), car il serait dommage de ne pas l’utiliser a fond… En oubliant parfois d’activer le suivi 3D (ce qui est malheureusement le cas de 2/3 des Nikonistes que j’ai reçu dans mes cours, parmi eux quelques professionnels).
Voilà le plus gros reproche que l’on peut faire à l’AF Nikon : son paramétrage est parfois si pointu, que bon nombre d’utilisateurs n’osent pas y toucher de crainte de le dérégler ou de perdre le réglage optimal. Un effort ergonomique dans le paramétrage des options serait bienvenu.
La cadence en rafale : très léger avantage pour le Nikon avec 6 images/sec et un mode silencieux. Face a 5,3 images/sec sur l’EOS 60D… Bon, ce n’est pas une différence énorme, on est déjà à des niveaux très honnorables. Ceux qui font de la photo sportive opteront de toutes façons pour les D300s et EOS 7D.
L’écran : ici le Canon EOS 60D innove avec un superbe écran de plus d’un millions de pixels possédant deux atouts. Premier atout, son ratio de 3/2 permettant d’afficher les images sans bandes noires en haut et en bas, donc de profiter de la totalité de la surface de l’écran (dire qu’il aura fallut 10 ans pour profiter de ce progrès).
Second avantage, il est orientable en tous sens, ce qui facilite les prises de vues avec des angles difficiles (et rend le live view enfin utile). Il facilite également le tournage vidéo, autre atout très populaire des reflex Canon. On peut le replier aussi de façon à le protéger des rayures…
Le Nikon propose lui un écran plus classique de 3 pouces au ratio 4/3 avec 920.000 pixels. Non orientable (le D3100 non plus) c’est un peu dommage, d’autant que d’autres reflex Nikon en ont profité précédemment (5000D).
Les menus : les reflex Nikon conservent leurs menus plutôt « bordéliques ». Et plutôt « moches » je trouve, (mais voilà un point de vue assez personnel), cela ne dérangera pas ceux qui y sont habitués.
A noter qu’ils sont toujours un peu plus fournis que ceux des Canon EOS, avec toujours un peu plus d’options. Il y a plus d’entrés dans le Menu personnalisé, par exemple…
Avantage pour Canon a mon avis car on peut visualiser pour chaque onglet la totalité des entrées possibles. On a ainsi une vue d’ensemble de toutes les options et l’on cherche beaucoup moins longtemps que dans les menus Nikon. Chez Nikon en effet, il faut faire défiler les menus pour découvrir les entrées masquées : très énervant parfois, cela oblige à un apprentissage…
Je vois bien la différence dans les cours de photo que je donne, ou je reçois des élèves équipés de différentes marques (Canon et Nikon pour 95%). Je suis systématiquement obligé d’aider les élèves en Nikon à trouver les fonctions avancées.
Les options de personnalisation : le point fort de Nikon depuis longtemps. Mais Canon a progressé récemment, avec par exemple la possibilité (enfin) de limiter la sensibilité ISO maxi, lorsque l’on utilise la sensibilité ISO Auto.
L’ergonomie générale : question très subjective… Canon a corrigé la plupart des petits défauts énervants des précédente EOS de la série experts (EOS 40D, 50D…), relire Ergonomie Canon EOS : ces petits détails qui changent…
Parmi les améliorations : enfin un blocage de la molette de sélection des modes (il arrivait qu’elle tourne lorsque je rangeais mon boîtier dans le sac à dos… je l’ai souvent rappelé dans mes articles).
Le testeur de profondeur de champs est passé du côte de la main droite, ce qui rend son accès plus facile lors de l’utilisation de longs téléobjectifs.
Enfin, vous profiterez de la séparation du bouton On/Off, qui est désormais loin du verrouillage de la molette arrière.
Notez aussi la suppression des boutons a « double fonction » sur le capot supérieur et l’arrivée d’un petit piquot en relief sur le bouton ISO du capot supérieur, pour le trouver de l’index sans quitter le viseur de l’œil.
On est pas loin de la perfection, ajoutez a cela une fusion intéressante du trèfles des EOS 550D et de la molette arrière. Je n’ai jamais été fan du Joystick, qui n’a jamais réussi à remplacer la roue arrière pour toutes sortes de chose : sélection des collimateurs AF, ou navigation dans les menus (latéralement avec la roue arrière et verticalement avec la roue avant).
Pas grand chose à dire chez Nikon, c’est toujours excellent et moins de corrections ont étés nécessaires… Ne pas penser toutefois que les Nikon soient absolument irréprochables pour autant. Je trouve la molette arrière des Canon, plus efficace et mieux placée. Et sur le D300, je ne comprend pas pourquoi il faut deux main pour changer de mode de prise de vue (sur le D7000, c’est une molette).
A noter que les deux reflex gardent leur petit écran LCD monochrome sur le haut du capot, ouf ! D’autres marque l’on sacrifié depuis longtemps.
Les deux reflex proposent aussi un niveau électronique. Le Canon EOS 60D sait l’afficher également dans le viseur.
Lecteur de carte : il est bien dommage d’avoir abandonné la carte CF sur l’EOS 60D au profit de la SD. Nikon se fait pardonner en proposant un double lecteur SD, avec toutes les options professionnelles (débordement, répartition, ou miroir).
Léger avantage Nikon donc… Dans les deux cas, on prendra garde à investir dans la crème des cartes SD s’il est question de filmer en Full HD.
La construction, la tropicalisation : avantage théorique (habituel) pour Nikon avec une protection anti-ruissellement (mais les infos sont peu précises sur ce point). Dans les deux cas, il n’est pas question d’aller « danser sous le pluie ».
Relativisez un peu cette question : personnellement j’ai utilise pendant des années des boîtiers non tropicalises dans les pires conditions, sans aucun dommages. D’ailleurs, il suffit de repenser au nombre de fois ou vous vous êtes réellement retrouvé en situation dangereuse pour votre matériel, pour savoir si vous avez réellement besoin de la tropicalisation…
Batteries, accessoires, compatibilité : le Canon EOS 60D a le bon goût de partager les mêmes batteries et chargeurs que l’EOS 7D et EOS 5D mark2 (d’autant plus dommage que le 60D soit passé en SD). Accus différents donc des EOS 50D et 550D. Mais on ne s’en plaindra pas, car les nouvelles LP-E6 sont plus performantes.
Il est possible d’enregistrer jusqu’à 6 batteries dans l’EOS 60D afin de surveiller de près leur évolution. Autre point intéressant, l’utilisation de cartes WIFI Eye-Fi a été prévue par Canon avec un menu dédié et une icône spécifique affichant l’état de connexion.
Le Nikon D7000, inaugure lui aussi de nouveaux accus, différents du D90. Et différents aussi du D300s, ça c’est un peu dommage… Sauf a supposer que Nikon adopte ce nouveau Modele EN-EL15 sur toute sa gamme expert, particulièrement sur un futur D400 (qui sera nécessairement une bombe pour se démarquer du D7000).
Le pilotage des flashs distants : les deux boîtiers le permettent. Canon a été bien long à y venir, seuls les EOS 60D et 7D sont dispensés de l’achat du transmetteur ST-E2. Espérons que tous les boîtiers à l’avenir le proposeront, y compris le futur EOS 600D attendu mi 2011.
Fonctions numériques : Canon s’est enfin mis (longtemps après Nikon) à proposer des fonctions de retouches embarquées et conversions de fichiers RAW après retouche. Je n’ai pas encore comparé en détail…
Notons parmi les gadgets rigolo que l’on retrouve chez Nikon comme chez Canon, un effet « Miniature » pour simuler l’effet « tilt shift » en vogue sur Internet. Parfois je me dit que les ingénieurs de Canon lisent mes articles, car toutes les fonctions que je réclamais dans mon dernier essai de l’EOS 50D sont là (à moins qu’ils se contentent d’évaluer ce que propose Nikon sur le modèle précédent ;-)
La vidéo et le son : Canon conserve un léger avantage en offrant l’écran orientable si pratique en vidéo, le réglage manuel du niveau d’entrée son et plus d’options avancées que Nikon (par exemple 24, 25 et 30 im/sec en HD et Full HD).
A ne pas négliger le filtre logiciel « anti-vent », qui facilitera l’utilisation du micro monophonique embarqué, (micro par ailleurs très convainquant)…
Les Canon EOS ne proposent pas de solution convaincante en terme d’AF vidéo, mais cela ne semble pas déranger grand monde. Car les passionnés et les professionnels préfèrent de toutes façon utiliser la mise au point manuelle, pour éviter les à-coups dans la mise au point, maîtriser les effets de profondeur de champs et éviter d’enregistrer le bruit de l’AF (et du stabilisateur).
Rappelons-nous que tous les photographes ne sont pas friands de vidéo, même s’ils apprécient les boîtiers qui en sont équipés (pour enregistrer quelques souvenirs par exemple)… Mais les reflex vidéo sont plutôt utilisés par les professionnels et par les amateurs experts (en vidéo) susceptibles de les utiliser en mode manuel (c’est là qu’ils sont très intéressants).
Pour ce qui est des films de vacances, on continuera de conseiller aux amateurs de continuer à se tourner vers les camescopes classiques…
Voilà, c’est tout pour l’instant. Je tenterais de mettre à jour tout cela un peu plus tard… En ajoutant certaines rubriques (étude des possibilités de retouche embarquée avec conversion des RAW, différences en visée Live View, offre logicielle, etc…). Ainsi, que les corrections et compléments que je vous invite à suggérer en commentaires.
Sur le marché des reflex experts (au sens noble du terme), la situation est encore plus contrastée qu’en 2006. Nikon et Canon restent donc les patrons, incontestables… Ci dessous, quelques infos sur la concurrence.
Sony : l’absence de reflex « experts » convaincants.
Cela fait déjà plus de trois ans déjà, que l’électronicien n’a pas présenté de reflex experts concurrents aux Nikon D90 / D7000 et Canon EOS 40D / 50D / 60D / 7D. Rien depuis l’Alpha 700, c’est long, bien trop long… Il y a de quoi être perplexes, si vous vous mettez à la place des utilisateurs fidèles de la marque depuis Minolta, (intégré à Sony en 2006).
Probablement pour des raison stratégiques et économiques, Sony semble abandonner la compétition sur le créneau des reflex experts à visée optique, pour se rabattre sur le marché des Bridges à optiques interchangeables, dont les premiers représentants sont les « pseudo-reflex » Alpha 33 et 55.
Mais il y a pire : Sony vient d’avouer que le successeur désigné de l’Alpha 700 ne serait équipé que d’un viseur électronique… Exit, le coûteux prisme optique et le miroir mobile. L’alpha 77 serait attendu d’ici un an, soit 4 ans environ après son prédécesseur (à mettre en perspective avec les cycles d’environ 18 mois chez Canon ou Nikon). Sony abandonne ainsi en rase campagne les photographes exigeants et les amoureux de l’image, pour qui les pixels ne remplaceront jamais la visée optique (typiquement les clients des D7000 et EOS 60D, investissant entre 900 et 1100 € dans leur boîtier, et possédant 2 ou 3 optiques).
Par contre, les photographes amateurs et occasionnels (ceux qui investissent environ 700 € dans leur kit boîtier objectif ou dans un Bridge) surveilleront avec intérêt l’évolution des « pseudo-reflex » de Sony et d’autres marques (dont Canon et Nikon un jour ou l’autre). Car tôt ou tard, les progrès de l’électronique rendront cette visée électronique « acceptable ». Gageons qu’il sera temps pour Canon et Nikon de l’utiliser sur leurs modèles d’entrée de gamme. Et espérons-le, en aucuns cas sur les successeurs des D7000 et EOS 60D !
L’erreur de Sony est d’avoir adopté la visée électronique trop tôt en vue d’abaisser les coûts (au détriment du confort de l’utilisateur), alors que cette technologie est encore loin d’être convaincante. Viser en plein jour avec ces Alpha est juste une horreur, notamment pour ceux qui appréciaient les excellents verres Minolta. Les contrastes ne sont pas réalistes, la fréquence d’affichage est trop basse.
Les Alpha 33 et 55 ne seront donc susceptibles de séduire que les amateurs peu exigeants. Ils ne sont pas les challengers des EOS 60D et D7000, mais leur futur cousin l’Alpha 77 sera probablement positionné sur le créneau « expert ». La confrontation entre « les anciens » et les « modernes » sera alors passionnante (qui a dit que la modernité c’était obligatoire et toujours mieux)…
Mais que font Pentax, Olympus et les autres ?
Pentax garde la cap avec un K-5 séduisant. Mais deux ans après son rachat par Hoya, la marque qui inventa le reflex (d’un point de vue commercial au moins), ne semble plus aussi convaincante qu’elle l’était en 2006 à l’époque du K-10. Le développement de « l’écosystème optique » de Pentax n’est pas suffisant, face à Canon et Nikon.
En 2010, Olympus semble totalement hors du coup avec son E-5 aux caractéristiques préhistoriques : les écrans 2,7 pouces, la vidéo HD 720p et les capteurs de 12 Mpix limités à 6400 ISO appartiennent à un passé révolu. Rien d’intéressant, à l’exception du viseur 100%, de l’écran orientable et de quelques belles optiques (un peu chères toutefois)… Je ne vois pas qui pourrait bien acheter un tel boîtier.
Il semblerait que Samsung ait jeté l’éponge sur le marché reflex (tous les reflex), pour se rabattre sur le même créneau que Sony avec des NX-100 et NX-10 intéressants, mais handicapés par un capteur APS-C moyennement convainquant en haute sensibilité… A suivre, car il y a tout de même du potentiel.
Lire aussi à propos de Canon :
- Test terrain : 45 jours en Asie avec le Canon EOS 60D.
- Comparatif Nikon D7000 versus Canon EOS 60D.
- Test terrain : Un mois au Laos avec le Canon EOS 550D.
- Test terrain : Canon EOS 450D à l’épreuve des volcans.
- Test terrain : Un mois au Cambodge avec le Canon EOS 7D.
- Évaluation et prise en main du Canon EOS 7D.
- Test terrain : Canon EOS 50D, test extrême au Canada.
- Comparatif : Canon EOS 40D versus Nikon D300 (version longue).
- Essais du Voigtländer Ultron 40 mm f/2 SL II Asphérique.
- Prise en main (vidéo), d’un Kit Zacuto pour reflex vidéo.
- Canon S90 et viseur externe, l’astuce qui tue !
- Deux petits accessoires utiles pour le Canon S90.
- Test terrain : Canon G10 au Costa Rica (en attendant le G11).
- Canon EOS 5D Mk2 : moins de bruit, plus de possibilités.
- Canon EOS 5D Mk2, batteries… et coup de gueule.
- Comparatif des reflex Full frame : Canon EOS 5D Mk2.
- Comparatif des reflex Full frame : Canon EOS 5D.
- Fonctions personnalisées des Canon EOS 450D et des EOS 1000D.
- Les Canon EOS ont 20 ans : retour sur l’histoire de Canon.
Magnifique… excellente analyse !
Qui démontre qu’il n’est pas nécessaire de pinailler sur le nombre précis de pixels pour différencier deux boîtier.
Comme toujours ce sera la question des gammes optiques et de l’optique proposée en kit (ou pas), qui fera la différence.
Nikon est vraiment revnu dans la course… avec une gamme optique désormais aussi riche que celle de Canon (le 24-135 mm f/4 me tente)
Olympus fut un véritable gâchis…
partis presque avant tout le monde, avec des technologies innovantes dès le début, et beaucoup de bonnes idées.
Voilà ou l’on en est 10 ans après. Un vrai gâchis je vous dit !
Le pire c’est que Sony prend exactement le même chemin…
Sinon, ma préférence va au 60D pour l’écran orientable (j’y ai gouté sur le G11 et ne suis pas prêt à m’en passer).
Yes…
Je savais pas que Nikon donnait des noms de boîtiers Canon à leurs produits. ;P
Excellente analyse, quoique peut-être peu profonde en ce qui concerne la vidéo. Je me suis beaucoup renseigné aujourd’hui sur les forums du Repaire.net, et les vidéastes intéressés par un HDSLR ont l’air de beaucoup s’intéresser à Nikon et son dernier-né le D7000, principalement grâce à son AF. Bon, ça a quand même été une grosse erreur de la part de Nikon de ne pas proposer d’écran arrière orientable (et accessoirement, d’un framerate un peu plus convaincant).
Excellent article qui permet d’y voir un peu plus clair sur ces deux futures vedettes.
Pour ma part, je place beaucoup d’espoirs dans le K-5 (j’ai toujours eu un faible pour Pentax) qui propose une belle fiche technique. En revanche, je ne comprends toujours pas la politique tarifaire de Pentax en ce qui concerne les optiques. C’est un véritable frein…
Oui, moi aussi j’aimais bien Pentax… surtout en 2006, époque ou le K-10 présentait un excellent rapport qualité prix. Et s’est très bien vendu, car franchement il valait le coup
Mais on peut supposer qu’à cette époque Pentax préparait déjà sa reprise ? Et à fait un peu de Dumping pour est plus sexy et faire monter les enchère en vue d’un rachat ?
Depuis le rapport qualité prix n’est plus autant favorable.
Merci Diti, j’ai corrigé la faute de frappe ;-)
Merci, comparo très informatif..
Ne manque plus que l’essentiel, c’est à dire le test ‘live’, et la qualité d’image !
A suivre..
Excellent ! Merci JF
Et si un jour il était possible de fusionner dans le viseur : la visée optique (plus confortable) et les informations numériques (viseur électronique)… un peu à la façon du petit Fuji ?
On est déjà capable d’afficher des collimateurs LCD en surimpression, alors pourquoi pas d’avanatage d’infos ?
Concernant les Sony Alpha 33 et 55, la visée électronique n’a pas pour but de réduire les couts. C’est le prix à payer pour pouvoir utiliser le capteur autofocus en même temps que le capteur d’image. Seule solution : un miroir semi transparent et par conséquent pas de visée optique.
Quant au niveau d’exigence des consommateurs concernés, cette visée électronique est à comparer à une visée optique d’entrée de gamme.
Beaucoup de choses à redire sur cette visée électronique qui n’est en aucun cas une erreur de la marque, mais la réponse aux attentes des utilisateurs désirant un autofocus digne de ce nom en Live View et en vidéo (certes avec un viseur pas du tout adapté à un expert). Concernant le futur alpha 77, en concurrence avec les modèles qui nous intéressent dans cette article, gageons que la visée aura bien progressé, autrement, les experts le fuiront.
Comparo interessant et exhaustif question fiche technique, mais je prefere toujours lire un test apres quelques mois in situ. Comme ton excellent test du 450D notamment, qui est pour moi une reference ;) Et il y en a eu d’autres…
Nota pour « par exemple ce 12-24 mm chez Nikon » : je pense que tu parles du remarquable ovni qu’est le 14-24. Chez Nikon il reste bien un 12-24, mais pour format DX, tout comme le nouveau 10-24.
Oui, je parlais bien entendu de l’incroyable Nikkor 14-24 mm f/2.8 !
Merci, pour la coquille, je corrige…
Pour répondre à Nicolas : il ne faudrait pas évacuer trop vite l’aspect économique évident de la visée électronique… L’économie pour le constructeur doit être énorme, sans que le prix de vente du boitier baisse beaucoup (pour l’instant).
Mais a long terme la visée électronique devrait permettre de faire baisser franchement le prix des boitiers.
Pour l’instant, les avis sont plutôt partagés sur le viseur électronique des Alpha : c’est intéressant en intérieur, mais peu convaincant en extérieur… (selon les gens ça va de pas terrible, à catastrophique).
Effectivement, les experts fuiront un viseur électronique aussi médiocre que celui des a55 et a33. Sony devra progresser énormément sur ce point, le match sera alors intéressant à suivre.
Car des que la technologie sera prête, toutes les marques adopteront le viseur électronique. Pas pour tout de suite.
Bonjour,
est il possible de brancher un moniteur externe pour un control image pendant tournage ?
Pas de mode Manuel en vidéo sur le D3100 !
http://cheesycam.com/nikon-d3100-dslr-no-manual-video-control/
Et sur le D7000 ?
« Le capteur du Nikon passe à 2016 zones (au lieux de 1005 sur le D90, alors là ça doit être encore plus mieux-bien ;-) »
En fait c’est 420 pour le d90 et 1005 pour le d300(s)
NIkon 7000 D Vs Canon D60
Le duel en vidéo
http://www.youtube.com/watch?v=sVpGpHSpcIg
dans les basses lumières
Nikon
http://www.youtube.com/watch?v=YeF6xCqAmWs&feature=related
Canon
http://www.youtube.com/watch?v=70oFe_pdd7Y&feature=related
Salut JF!
De loin la comparaison la plus utile que j’ ai eu le plaisir de lire!
Je vais acheter mon premier Reflex et j’hésite justement entre ces deux modèles. Je suis un adepte des photos en basse lumière, devrais-je plutôt choisir le Nikon? Bcp disent que la marque est plus efficace dans ce cas de figure…
j ai le choix entre les deux appareil je vais me decider pour la d 60 vu son ecran pivotant et au 18 mpix c est important aussi la resolution
la difference de definition est très faible et à part ça le d7000 est meilleur à tous niveaux…