Je vous passe un petit mail de Jean-Luc ! Merci à lui…
» Bonjour Jean-François. Voici un peu de grain à moudre du genre coup de gueule pour ton blog. Par le plus grand des hasards, je suis tombé hier sur une revue de la chambre nationale des métiers à laquelle adhère (encore) bon nombre de photographes notamment les studios (portraitistes, industriels, pub) et si je ne dis pas de bêtises on y retrouve par mal de membres du GNPP (personnellement je suis sous statut Agessa, et donc non adhérents à ces organismes).
Je feuillette donc le magazine qui propose d’ailleurs, un article de plusieurs pages consacré à la photographie professionnelle et au passage numérique. Dans le même temps (une manie) je jette un coup d’œil aux signatures des photos illustrant l’ensemble du magazine. Et que vois-je ?
…2 sur 3 ont pour origine « l’agence » fotolia » ! ! !
Si si, celle-là même citée (relire ceci, ceci, ceci) il y a quelque temps dans ton blog (avec vidéo à la clé) et qui se distinguent par ses ventes à 1 € l’image, sa gestion délocalisée en Serbie avec ses photographes payés des cacahuètes à coup de lance-pierres.
Bravo la Chambre des Métiers »…
tiens, au passage, je me demande… y a aucune procédure en cours vs fotolia, dans la mesure ou leur contrat ne respecte pas les droits d’auteur ?
Je peux comprendre ce coup de gueule, très facilement, mais je tiens à relativiser le rôle de la chambre des métiers dans cette affaire. Par extension, j’aborderais un autre problème en lien avec cette affaire.
La chambre des métiers n’y est pour rien dans le choix des photos. La seule responsabilité pose sur l’agence de communication qui a réalisé la brochure, et qui est en recherche de coût moindre sur l’achat d’art.
Je suis maquettiste en agence de pub et je veux témoigner sur la façon dont cela se passe lors de la réalisation d’un document.
Suite à la demande d’un client, une création de document est réalisée par une équipe créative (directeur artistique et producteur) en rentrant dans le budget préétabli avec le client. Lors de cette phase, se créer le budget d’achat d’art, si le client ne travaille pas avec une banque d’image (certains gros clients [Orange, SFR, Bouygues, Renault] ont la leur), qui va être nécessaire pour la réalisation de la campagne. Ensuite, après acceptation de la création par le client (une agence en propose en moyenne 2 à 5, et plusieurs agences sont consultées), la campagne rentre en réalisation et les visuels acceptés sont achetés. Puis l’ensemble passe en production (impression, diffusion).
La tentation est grande pour passer des visuels pas chers (fotolia) pour des visuels d’agence photo (getty, etc.). Mais la responsabilité du client est réelle. Combien de clients ai-je entendu hurler à la présentation du budget image. Et combien de fois les ai-je entendus dire « mais cette photo, je le vois sur internet, vous ne pouvez pas l’utiliser ? ».
L’avantage de fotolia, c’est la quantité de photo disponible, et aussi la diversité des thèmes. N’oubliez pas que fotolia, ce n’est pas que des photos « finalisées « . C’est aussi des éléments de photos (main, objets, silhouette, etc.) qui ne nécessitent pas une grosse prod et ne justifient pas non plus un prix de vente exorbitant. Je l’ai souvent utilisé pour réaliser des trucages ou modifier des photos qui ne possédaient pas l’élément nécessaire, ou pour faire des montages en vue d’un shooting final. J’ai d’ailleurs une anecdote à ce sujet. J’avais réalisé en créa un montage photo (avec fotolia d’ailleurs) pour une campagne importante d’une assurance. Ce montage simulait un shooting final, et pour les besoins de présentation, je l’ai relativement bien finalisé (deux jours de travail). Le client valide la créa, le tout passe en prod avec un shooting d’un photographe parisien, trois jours de prise de vue, présentation du résultat. Et bien le client n’a jamais voulu des photos, il préférait le rendu des montages qui selon lui faisait plus « jeune » (arg !). Le problème était que ces réalisations n’étaient pas exploitables en production. Re shooting par le photographe, et ensuite 2 jours de trucage par bibi ! C’était n’importe quoi !
Au passage, juste un coup de gueule pour tous les photographes qui travaille en photo d’illustration magazine ou pub. PAS DE CADRAGE TROP SERRÉ PAR PITIÉ ! N’oubliez jamais que 80% des photos édités sont recadrées, rognée ou modifiée. Et que pour une pleine page A4, si vous voulez que l’on respecte votre cadrage initial, il faut au minimum 5 à 10 % de visuel supplémentaire qui partiront au façonnage du document. Et aussi, pensez-y, que le cadrage pleine page est vertical, pas horizontal ! Et le format 24×36 n’est pas du tout homothétique du 21×29,7. Laissez de la marge sur vos sujets photo, laissez de l’espace ! Et n’oubliez pas de l’espace vide dans vos photos pour y placer une légende (courant en magazine)
Un détail JF, le lien vers le site de Jean Luc ne fonctionne pas, tu l’as mis en relatif et oublié les « http:// »
Très bonne remarque Artkan à propos des cadrages trop serrés (que l’on m’a déjà reproché en presse)…
Du coup j’apprécie les viseurs 96% des reflex Experts ! Ils me donne une petite marge de sécurité indispensable…
@ O.R
« Au passage, juste un coup de gueule pour tous les photographes qui travaille en photo d’illustration magazine ou pub……. »
Et selon toi ce seraient des pros ceux-là?
@ Alain
Euh ? J’ai du mal comprendre ta réflexion ou tu m’as mal compris. L’illustration et la photo magazine font quand même vivre pas mal de photographe. La photographie, c’est pas que la mode, le reportage ou l’art. Les photographes culinaires sont parmis les mieux payés de la profession (hormis les paparazzi) et ont des carnet de commande plein (enfin avait). Il y a le packshot, la photo d’illustration (eh oui, travailler pour corbis, c’est pas forcément une tare), l’illustration magazine, le studio (pour la pub, la mode ou le corporate) etc. Etre photographe, c’est avant tout vivre de son métier, et dans ce milieu, il y a toute sorte de métier que je respecte autant l’un que l’autre. Vivre de sa photo est difficile (j’en sais quelque chose) et la seule nuance que je mets entre pro et amateur (ou expert) c’est le fait d’en vivre ou non. J’ai autant de respect pour un photographe de mariage que pour Cartier-Bresson, la seule différence c’est dans l’appréciation artistique. HCB travaillait pour lui, le photographe de mariage, lui est tout les jours obligé de trouver des clients et travaille pour eux, il est soumis aux loi du marché.
Ah les microstocks, quelle plaie…
Autre source de crowdsourcing les concours photos.
Il y a actuellement un fil de discussion complètement incroyable où l’on apprend que le fameux concours de photos de nature de Montier-en-Der (32000 visiteurs l’an dernier, 10 euros l’entrée, plus de 30 sponsors dont Canon, Nikon, Orange etc.) fait payer leurs propres entrées aux photographes lauréats dont les droits des photos sont cédés gracieusement et copieusement exploitées par le festival (Chasseur d’Images publiant d’ailleurs ces sublimes images sans payer de droits d’auteur aux photographes)…
Y a quand même quelque chose qui cloche dans ce bas monde :
http://www.chassimages.com/forum/index.php/topic,30122.0.html
Ce que je retiens moi c’est qu’il faut en gueuler une et faire remonter ça à la chambre nationale des métiers afin qu’ils intègrent le fait de faire travailler des photographes, déclarés, français, dans leur cahier des charges/déontologie etc.
@Artkan
Je voulais parler des ces prétendus pro qui quadrent toujours trop serré, ou qui ne respectent jamais les besoins et le nécessites de ceux qui vont devoir travailler après eux. De ceux qui ne perdent pas 5 minutes à enlever la poussière quand ils font une nature morte, à cacher les étiquettes quand ils photographient des fringues, etc… Toutes choses qui selon ceux-là se corrigent après… dans Photoshop…
Je connais bien ce monde, crois moi :) je travaille depuis 30 ans comme photographe de pub et depuis quelques années comme directeur de la créa d’un importante agence de marketing et promotion des ventes (entre autres)… Et crois moi (mais je suis sur que tu le sais déjà) si la plupart des photographes (parce que malheureusement ce sont la plupart d’eux) passaient 5 minutes de plus à faire bien leur boulot, la productivité (de ceux qui vienne après eux) en serait facilitée et la qualité du travail fini bien plus élevée.
A propos de Fotolia (pour rester en thème). Je n’aime pas trop non plus… Mais je dois avouer qu’il y a peu de temps j’ai eu besoin de 6 images d’assez bonne qualité pour faire un montage en très peu de temps (une journée pour trover les images et faire le boulot) et avec un très petit budget, et si Fotolia n’avait pas existé je n’aurais jamais pu faire ce boulot « au vol » pour un de nos clients (qui par ailleurs ne rechigne jamais à dépenser des gros sous pour du travail de qualité – quand il y a du temps à disposition).
J’ai un peu honte quand même…
Miam
ouala un échange d’expérience (et non d’opinions) qui fait plaisir à lire.
en plus de « rendre moins con » (instruire)
encore le « vide » = si fotolia existe et perdure = c’est bein que cela rempli un vide crée!
et ce n’est pas en proposant de boucher les trous, qu’ils n’aspirera pas ! genre hululer et « donner des ordre » pour que les chambres de métier, et gnagna!
à moinsse, que encore, on veuille définitivement réinventer un totalitarisme!
on commence à entrevoir la lumière quand on sort des procès et constamment accuser la misère et la responsabilité des autres!
enfin un échange qui sort un peu de cela! et « regarde en face ».
pour appuyer certain propos sur la « fainéantise » ordinnaire, celle qui justement ne fait pas regarder en face, et aussi partager réalité et vécu:
dans la même conjecture = pour un catalogue de maillot de bain, un « modèle » payée au rabais, épilée comme un baboin, le reste à l’avenant, des « shoots » « que l’on aurait filé le boîtier au balayeur et en lui disant, « tu tourne autour et tu déclenche toutes les 2 secondes, tu t’occupe de rien » et la « délégation » après sur la « post-prod » et bien-sur les « hurlation derrière » = « mais comment ça, avec un coups « braguette mââgisue » hop! « .
et quand on répond = une bouse est une bouse quoi qu’on fasse, on ne réanime pas un mort ! et quand on fait appel a un « charlatan » parceque on ne veut pas « voir » ben on le paye! c’est comme pour les voyantes!
cercle vicieux => tous responsables, aux final!
« croire » que l’on peut vivre en faisant son « charlatan », croire que l’on vivra en faisant appel aux « charlatans ».
restera toujours un « malaise » = suffira de le « soigner » en s’indignant et accusant la terre entière!
alors « Décabosser » des bouses, et en plus payer une « expertise » qui du vent, autant piocher dans Fotolia!
Encore « l’appel du vide »!
et après suffira de s’indigner = c’est la faute Fotolia, aux chambres des métiers, aux numérique, et que sais-je encore! (ha oui! au CO2 ! et au methane des vaches! prout!).
Quand on ne respecte pas son propre travail et sa propre dignité, comment voulez vous que le « cercle » soit vertueux!
tenez les pros du mod-bot, et les autres, j’ai visionné récement un reportage interview. sur K.Largerfeld.
Ben, très instructif sur ce plan ! pourtant c’est pas mon monde! mais alors vraiment pas!
pas de hasard! KL ce n’est pas que « les plumes dans le cul », c’est d’abord exigence, travail et respect du travail.
De la même veine…
http://blog.aube-nature.com/?2008/10/15/283-lettre-ouverte-a-la-presse-magazine
J’y évoque notamment le cas d’un pourtant excellent magazine avec lequel j’ai travaillé (et avec lequel je compte encore travailler, l’erreur était humaine !) et j’y cite un exemple avec une photo de rouge-gorge. Recherchez « rouge gorge » dans Fotolia et vous comprendrez pourquoi les agences traditionnelles ont encore une réelle valeur ajoutée quant à la qualité de leur indexation (sans compter la présence d’iconos qui répondent aux besoins des clients pressés) !
À lire également (on commence à la trouver un peu partout sur le web, suite au Festival de Montier-en-Der qui fut l’événement déclencheur du buzz), la Lettre pour une photo équitable, de Catherine Deulofeu, fondatrice de l’agence BIOS PHOTO.
Je travaille pour ma part depuis 2005 avec la presse magazine, et il est vrai que « cadrer pour la presse » est quelque chose que l’on apprend. Cela devient même une habitude à la longue, même s’il n’est pas rare que le client veuille quasi systématiquement LE cadrage que vous n’avez pas en stock ;-)
Pour répondre à Bige : la photo, c’est finalement comme tous les autres métiers. Quand on ne paye pas cher, on a ce dont on a payé… Et aucune garantie de qualité !