Voici d’autres nouvelles de Madagascar envoyées par notre correspondante mystérieuse (lire les lettres 1 et 2 ici)… Les choses ne s’arrangent pas là-bas :
” Vous avez du voir ou entendre que la situation à Madagascar a empirée samedi dernier. Andry TGV qui s’était auto-proclamé président d’une « haute autorité de transition », a nommé son premier ministre, puis a voulu l’installer dans son nouveau bureau. En marchant avec ses alliés et une foule impressionnante vers le palais présidentiel où devait être installé ce nouveau premier ministre, des tirs ont eu lieu, pendant plusieurs heures, venant de plusieurs côtés (garde présidentielle, police, mercenaires, manifestants ? on ne sait pas), faisant une quarantaine de morts, et près de 200 blessés.
Cet évènement a choqué le pays. Dimanche et lundi ont été des jours de deuil nationaux. Puis la situation est redevenue calme. Chacun a repris ses activités dans la capitale, en étant à peine dérangé par des petits rassemblements peu signifiants. Le Président Ravalomanana a appelé au calme. Mais Andry prépare surement la prochaine étape. Les émissaires de l’ONU et de l’Union Africaine sont là et essaient de ré instaurer le dialogue. Mais le pays reste dans le flou.
Les Malgaches rigolent moins depuis ce qui s’est passé samedi. Le mouvement est maintenant centralisé seulement à Tanà, la capitale. Mais on ne sait pas comment cela va évoluer.
Le pays a maintenant 2 présidents, 2 premiers ministres, et 2 maires de la capitale (Andry s’est fait destituer par Ravalomanana qui l’a remplacé, et Andry s’est remplacé lui-même en plaçant une de ses amies sur son siège étant donné qu’il aspirait à d’autres fonctions plus élevées).
Des rumeurs disent que ce seront bientôt tous les maires de tous le pays qui seront prochainement remplacés par Andry (les actuels sont quasiment tous rattachés au parti présidentiel, car ceux qui ne l’étaient pas s’étaient déjà fait virer par Ravalo). Bref, les Malgaches ont l’impression de voir double, mais ne savent toujours pas comment va se finir cette histoire.
Pour ma part, tout va toujours bien. Ma vie reste la même que celle d’avant la crise, sauf que je passe beaucoup de temps à échanger des informations sur la situation, par mail et par téléphone, et à essayer de faire le tri entre toutes les rumeurs et intox, et les faits réels. J’ai aussi décidé de ne plus essayer de comprendre ce qu’il se passait là-haut, donc j’espère que vous excuserez ma vision des faits peu objective et plus vraiment analysée.
Merci encore à ceux qui m’envoient des messages de soutien “.
Un commentaire
Mon frère y habite, mais comme les écoles sont fermées pour trois semaine, il vient de ramener les gosses en France.